mardi 26 septembre 2023

La vraie conspiration

J'ai adoré cette BD et donc je vous l'ai traduite

La conspiration

La Conspiration
  1. Un type avec un chapeau en aluminium dans un bar avec une chope de bière : LE GOUVERNEMENT ARMÉ S'EN PREND À TRUMP ! !!
  2. Un deuxième type avec une casquette s'approche : Mec, t'as entendu parler de la VRAIE conspiration ? Le type au chapeau en alu : La vraie quoi ?
  3. Le gars à la casquette : Trump a vraiment perdu en 2020 et a essayé de voler l'élection. Les médias que vous consommez vous ont menti !
  4. L'homme à la casquette : Il y a beaucoup d'argent à gagner en vous maintenant mal informés. Tu votes pour des réductions d'impôts pour les milliardaires, des salaires bas pour toi-même, et tu laisses les grandes compagnies pétrolières mettre le feu au monde !
  5. Le gars à la casquette : RÉVEILLE-TOI, ESPÈCE DE CRÉDULE, ET FAIS-TOI UNE IDÉE DE LA RÉALITÉ.
  6. L'homme au chapeau en toile : C'est la chose la plus folle que j'aie jamais entendue ! Le type à la casquette s'éloigne : Profite de la Matrice, imbécile.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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samedi 9 septembre 2023

Le populisme permet de gagner des élections, pas de gouverner

Abnousse Shalmani sur LCI illustre son propos par une démonstration très pertinente du cas de Giorgia Meloni, la première ministre d'Italie, issue d'un mouvement populiste d'extrême droite et qui n'arrive pas à mettre en pratique ses promesses électorales démagogiques (et qui n'a aucune chance d'y arriver).

Le titre de son propos est "Le populisme permet, peut-être de gagner une élection mais ne permet pas de gouverner". Cela semble assez évident dès que l'on se penche sur les projets des partis d'extrême, gauche ou droite, qui par essence font des propositions irréalistes pour séduire les électeurs. Une fois au pouvoir, la réalité comptable dans un monde ouvert et avec des partenaires européens qui ne veulent pas payer pour les autres, leur revient dans la figure et fait exploser le château de cartes des promesse intenables.

Et pourtant ces gens sont élus, souvent juste par rejet de la politique pragmatique et réaliste qui ne peut pas se permettre de faire des promesses ubuesques.

Vu le tapis rouge que déroule LFI au RN en France, je ne vois pas comment on va empêcher LePen d'être élue, et cela me déprime.

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dimanche 9 janvier 2022

Définition du populisme

Voici une vidéo de Francois Cherix qui explique extrêmement clairement ce qu'est le populisme.

Je l'ai trouvé sur Twitter, mais comme je veux être certain qu'elle ne disparaisse pas un jour, j'en ai fait une copie sur mon blog.

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samedi 25 décembre 2021

Double identité

Pourquoi ne peut-on pas être martiniquais et français, maghrébin et français, corse et français, savoyard et français, calédonien et français, immigré et français, européen et français... pourquoi certains veulent nous interdire d'être français et riche d'autres chose ?

Si j'étais candidat je présenterai les choses comme ça, pour appuyer sur ce qui nous rassemble, être français, et ce qui nous enrichis individuellement et collectivement, avoir des racines et une histoire. Les 2 étant absolument complémentaires.

Certes c'est ce que dit @EmmanuelMacron dans son dernier long interview. J'avais juste envie de le dire avec mes mots à moi.

Tweet d'origine

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vendredi 25 juin 2021

Départementales 2021, la grande lassitude

Cela fait vraiment longtemps que je n'ai pas été aussi indifférent à une élection. Certes j'ai voté (par procuration) mais avec un enthousiasme proche de celui d'une none que l'on obligerait à regarder un film porno: de la tristesse, beaucoup, du dégoût un peu, de l'inquiétude, assurément et une envie féroce de leur hurler d’arrêter de déconner.

Départementales

Nous avons donc eut le choix entre 3 binômes: un de droite catho, un de droite extrême et un d'extrême droite. Ouahhhh ça donne super envie. Comment voulez-vous que je motive mes enfants pour qui ce sont les premiers scrutins (hormis les municipales lors desquels il y avait leur père candidat) ?

Binômes de candidats Nuances Voix canton % Exprimés Voix SLV06 % Exprimés SLV06
Mme Pierrette ALBERICI
M. Joseph SEGURA
LR 6 188 54,64 % 4 271 57,44 %
Mme Sandrine BELOT
M. Bryan MASSON
RN 4 008 35,39 % 2 482 33,38 %
Mme Isabelle UTRAGO
M. Patrick VILLARDRY
DVD 1 129 9,97 % 682 9,17 %

Abstentions: 14 313 voix soit 64,25 %

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dimanche 18 avril 2021

La fraude électorale, on va bientôt en entendre parler

La complotosphère

Je n'ai pas l'habitude de me balader sur les comptes twitter des complotistes et autre Qanon français. J'ai entraperçu quelques extraits durant la campagne présidentielle aux USA. Pour être honnête j'ai pris cela un peu de haut, en me disant "c'est quoi ces abrutis qui gobent n'importe quoi ?". Mais en fait, c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Si des gens croient sincèrement ces récits ubuesques de complots, d'État profond, de puce 5G ou de mutation génétique introduite avec le vaccin, de coup d'état... ce n'est certainement pas avec le mépris qu'il faut le prendre.

Il y a encore 30 ans, ces théories fumeuses ne disposaient pas des moyens de propagande et de viralité dont elles disposent aujourd'hui. Il y a quelques décennies en arrière, il fallait vouloir trouver ces théories, aller chercher un livre difficile à se procurer, assister à des réunions rares et souvent distantes, il était extrêmement difficile de se regrouper autour de ces théories. Bref, une très petit nombre de gens avaient accès à ces théories.

Nous avons changé d'époque. Le web permet leur diffusion et leur accès à tous, au fin fond de n'importe où, pourvu de disposer d'une connexion internet. Les outils numériques permettent de fabriquer de toute pièce les pseudo-preuves qui pourraient manquer. Le financement participatif permet de réaliser des films de propagande dignes des meilleurs documentaires. Les réseaux sociaux permettent de rendre virale la moindre théorie bien ficelée grâce aux communautés de croyants et aux bulles informationnelles.

Ce qui n'était que des croyances individuelles et isolées il y a 30 ans, sont maintenant de puissants leviers d'opinion dont plus aucun élus ou dirigeants ne peut ignorer l’existence.

Trump aux USA s'est appuyé dessus dans son story-telling électoral, et a réussi à rendre réel dans l'esprit de près de la moitié des citoyens des USA que l'élection avait été entachée d'une fraude électorale MASSIVE, sans même apporter la moindre preuve. Ignorer cette victoire de Trump c'est se préparer des lendemains qui déchantent.

Préparer les esprits

Les même causes produisant souvent les mêmes effets, on peut donc s'attendre, dans les semaines qui viennent, à voir émerger exactement les mêmes théorie fumeuses à la sauce française. Les complotistes français se convainquent que la France n'est plus une démocratie mais une dictature, renforcé en cela par des personnalités publiques en mal de notoriété: de vieilles gloires politiques qui expliquent tranquillement qu'il n'y a plus de différence entre Macron et LePen, des sénateurs qui affirment que consulter les élus est antidémocratique, des membres de l'opposition qui hurlent à la magouille électorale lorsque le gouvernement pose la question de la date du scrutin régional et départemental, en pleine pandémie (les mêmes qui accusaient le gouvernement d’irresponsabilité lors des municipales), des parlementaires qui inondent d'amendements irrecevables pour empêcher le débat (sans pour autant proposer quelque chose) et pleurent ensuite lorsque le gouvernement utilise des ordonnances... et je ne parle que des politiques, mais on a la même chose dans les média qui questionnent en permanence les orientations du gouvernement, non pas sur la pertinence de ces orientations, mais sur l’existence même de l'action du gouvernement.

Les média ou les élites qui étaient les gardiens d'une démarche raisonnée, argumentée et construite, susceptibles de contrebalancer les élucubrations psychotiques de toute sorte, en sont maintenant les vecteurs. Au lieu de les combattre, ils légitiment les éructations complotistes qui naissent sur les réseaux sociaux, leur donnent de la légitimité et en décuple la visibilité. Concrètement, comment un individu normalement constitué peut-il trouver son chemin et construire une réflexion "raisonnable" dans ce fatras de messages à caractère informatifs, mais de moins en moins relevant de l'information. Il faut une énergie considérable, et l'humain est par défaut un fainéant...

Prochaine étape

Donc il n'est pas besoin d'être un médium pour voir poindre la prochaine jaunisse française: la remise en cause des élections.

La première étape c'est la remise en cause de la légitimité de l'élection. Le partis LFI en a fait un leitmotiv depuis 2017, en répétant en boucle que Macron n'était pas légitime avec seulement 24% du premier tour (18% des inscrits), oubliant tranquillement les élections législatives qui ont suivies où au premier tours, les soutiens de Macron font 33% (49% au second tours).

L'étape d'après, allègrement franchie par les autres partis, consiste à remettre en cause la légitimité à gouverner à chaque évènement électoral, ce qui a été fait en demandant la démission du premier ministre après les municipales.

Puis vient le rejet de l'institution elle même. Appuyé en cela par les média, certains membres de la convention citoyenne sur le climat remettent en cause le droit du parlement à amender leurs propositions, oubliant quand même que cette convention n'a rien de démocratique. Les représentants du peuple ne sont pas cette convention. Elle est une voix, mais n'en est pas une représentation.

Jusque là c'est de la politique, médiocre et nocive, mais l'on est encore dans le périmètre du combat politique. La prochaine étape sera la remise en cause du principe même d'élection, comme les sphères complotistes aiment à s'en bercer. On en a eut un avant goût avec une des frange dure des gilets jaunes, qui refusaient toute discussion avec les élus, allant jusqu'à les menacer.

Lorsque le principe d'élection est remis en cause, lorsque les résultats sont systématiquement considérés comme truqués, le contrat social est rompus. Il n'est plus possible de gouverner et de construire ou organiser le vivre ensemble. La société se délite sans cette glu qui fait société.

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dimanche 7 mars 2021

La République impuissante

Je suis interpellé sur le fil twitter précédent qui évoque la République impuissante et auquel j'avais répondu. Les faits évoqués sont pertinents, mais la conclusion me semble partiellement erronée :

  1. On ne peut pas attendre que l'État et la République aient la même célérité que les évènements et l'actualité. Le temps judiciaire, parlementaire, gouvernementale est un temps long, très, très long en regard du temps médiatique, populaire, et des réseaux sociaux.
  2. Les fondements de la République ne peuvent pas et ne doivent pas varier au grès de l'actualité.

La laïcité est de mon point de vue le 4e pilier de notre République après la liberté, l'égalité et la fraternité. C'est un concept très jeune de notre République et c'est le plus fragile et complexe, car il n'y a pas grand monde qui le partage avec notre pays.

C'est pourquoi @EmmanuelMacron passe son temps à défendre la laïcité à l'étranger. De même dans notre pays, il faut aussi défendre la laïcité constamment contre les différents séparatisme portés par les extrêmes politique mais aussi les militants religieux.

Pour défendre la liberté de se moquer des religions et ceux qui se moquent, il faut d'abord que le concept de laïcité soit réaffirmé, car il protège les religions et les croyants. La difficulté est que les autres pays confondent laïcité et anti-religieux.

La laïcité étant un concept quasi franco-français, récent et complexe, il est constamment dénaturé, détourné, incompris et mal utilisé. Est-on capable de la défendre comme les 3 autres piliers de notre République ?

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vendredi 13 mars 2020

Plus qu'à voter pour la liste St Laurent du Var, la République Ensemble

www.slv-lre.frNous avons vécu une super campagne. Personnellement je suis sur les rotules et une petite pause me fera le plus grand bien.

Ce qui me motive en politique ce sont des campagnes comme celle-ci. Celles où l'on défend des idées, argumente, construit, se projette dans l'avenir. Bref de la belle politique, celle où on se fiche des adversaires politique, où on se bat pour des projets pour l’intérêt commun.

Ce n'est pas toujours possible, mais j'ai personnellement la chance d'avoir croisé des gens qui donnent envie. Nathalie lors de cette campagne ou de la précédente des législatives, Fabien avant elle. Bien que bienveillants, nous ne sommes pas dupe ni des bisounours, mais c'est la belle politique qui donne envie aux gens de s'engager. Des gens que nous avons croisé, au début juste intéressés par cette approche, ont constitué une superbe équipe, contaminée par une manière de faire, par des projets, par des valeurs.

Je suis personnellement très fiers d'avoir avec Nathalie, donné envie à plein de gens depuis bientôt 3 ans. Je ne sais pas ce que sera le résultat de dimanche soir, mais c'est cette manière de faire de la politique qui me donne envie.

A dimanche soir.

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mercredi 22 janvier 2020

La tour d'ivoire de l'édile

En France, notre culture n'est pas trop celle de la coalition et de la négociation permanente. On le voit dans les relation avec les syndicats, que ce soit en entreprise où les chefs d'entreprise voient les syndicats comme un mal nécessaire et non comme un partenaire, mais aussi au niveau national, où on commence par montrer ses muscles avant de commencer ne serait-ce qu'à discuter.

Cette culture du rapport de force est aussi présente au niveau municipal. C'est ancré dans le processus électoral, qui en voulant dégager une majorité pour gouverner, écrase toute opportunité de négociations ou de tractations sur la politique de la cité. Ah le vilain mot que je vient d'employer, "tractation" jeter à la figure des traîtres et des lâches de l'autre camp. Car une des conséquence les plus forte de notre système électorale majoritaire, c'est qu'il est conçu pour être binaire : on est avec ou contre la majorité !

Si ce système permet de gouverner tranquillement pendant le mandat, il induit beaucoup d'effets de bord:

  • il fait fi de la représentativité de la population au sein du conseil.
  • il bâillonne les divergences et donc la créativité des élus.
  • il donne un pouvoir exorbitant au maire sur les élus de second niveau qui se doivent d'être le petit doigt sur la couture s'ils veulent garder leur délégation, surtout lorsqu'il y a une professionnalisation des élus..
  • il encourage la trahison pour ceux qui voudraient être libre de leur parole.
  • il isole le maire dans une tour d'ivoire entouré du noyau dur des fidèles.

On a vu l'ancien maire Henri Revel tomber pour cette dernière raison. Lors de son dernier mandat, il s'est replié sur son cercle de fidèles probablement à cause de la crainte des trahisons qui n'ont donc pas manquées d'arriver. Les réunions publiques n'existaient plus, probablement par lassitude de devoir se justifier toujours devants les même personnes. Bref, il s'est coupé de sa base militante atrophiée et des citoyens de sa commune.

Je pense que c'est la même chose pour tous les élus qui s'ils n'y prennent pas garde ou ne sont pas constamment rappelé à l'ordre par leurs colistiers risquent de s'isoler dans le confort des certitudes des sachants ou de ceux qui croient savoir.

C'est aussi le rôle de l'opposition de veiller à ce que cela n'arrive pas. Encore faut-il avoir des opposants qui jouent leur rôle. A St Laurent du Var, comment dire... On va dire que si le maire en vient à s'enfermer dans sa tour d'ivoire, il ne risque pas d'être déranger.

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lundi 16 décembre 2019

La technique de la tenaille et la confiance

Lorsqu’il était encore conseiller municipal d’opposition, Joseph Segura a bénéficié de la technique de la tenaille pour mettre en difficulté le maire de l’époque, Henri Revel.

Aux élections cantonales, Henri Revel s’est vu opposé 3 candidats de droites qui ont dilué les voix de son électorat et l’ont fait arriver en seconde position derrière un illustre inconnu du Front National. Aux municipales qui ont suivi, même technique, avec 3 listes de droite. Le principe est simple, plus il y a de listes de droite, et moins le maire UMP ou LR fait de voix et est affaibli. Pendant ce temps, les autres formations politiques sont peu impactées, notamment les extrêmes qui font le plein des voix de leur socle électoral.

Ce qui est amusant, ou pas, c’est que les mêmes personnes qui ont trahi Henri Revel et se sont présenté contre ce dernier pour permettre à Joseph Segura d’être élu, lui font le même coup : Villardry et Corvest ont tous les deux été adjoints de Revel, lui ont tourné le dos, puis adjoint de Segura, et à nouveau en dissidence ou tout comme.

La confiance en politique n’est pas chose facile. Ceux qui ont trahi, ont visiblement des prédispositions à recommencer.

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dimanche 10 novembre 2019

Des révolutions sans leader ne permettent pas de construire une politique participative

Le monde est en ce moment traversé par des mouvements révolutionnaires, au Liban, à Hongkong, en Syrie, en Algérie et aussi dans une certaine mesure celui des gilets jaunes. Ces mouvements ont une caractéristique en commun, c'est qu'ils n'ont pas de leader. Ce sont des mouvements spontanés ou presque[1] qui n'existent que grâce aux outils que sont les réseaux sociaux et qui ont une très forte connotation de dégagisme, c'est à dire qu'il y a une volonté de virer la classe dirigeante, sans pour autant proposer une alternative.

Pas de leader, donc pas d'idéologie

Cette absence de leader est un marqueur de mouvements de rejet mais pas de construction. N'importe quel apprentis en politique sait qu'il est beaucoup plus facile de lever des foules pour s'opposer à quelque chose que pour bâtir quelque chose. Aller dénoncer un changement rapporte toujours plus de soutien, que de défendre une évolution. C'est pour cela que les mouvements populistes prospèrent.

S'opposer et dénoncer est à la portée de n'importe quel abrutis avec un porte voix, en quelques minutes. Proposer nécessite un travail, des compétences, de l'expertise, du temps long et de fédérer des gens sans le pseudo-lien de la révolte.

L'indignation non constructive

Ces mouvements révolutionnaires sans leader issus des réseaux sociaux n'en sont pas moins légitimes, car ils expriment un rejet d'un système ou de choix politiques. Tout légitimes qu'ils puissent être, ces mouvements posent un problème démocratique.

En effet, l'humain est par nature un animal conservateur qui choisira très majoritairement le statu quo, le changement étant une source de stress et d'inconfort pour la grande majorité. Pour pouvoir avancer, nos systèmes démocratiques imparfaits ont été construits pour faire émerger des majorités électorales. Ces majorités de gouvernement pouvaient fonctionner et faire avancer nos sociétés en se basant sur le principe qu'une très grande majorité de citoyens délèguent leur pouvoir à des leader à qui ils confient le soin d'être des experts pour gérer et faire évoluer la société.

Aujourd'hui, les évolutions technologiques peuvent permettre de remettre en question cette délégation. Il serait théoriquement possible, que les citoyens garde leur délégation et soient directement acteurs des décisions de gestion et d'évolution de la société. Les leaders qui permettent à notre société de fonctionner sont donc contestés, par une minorité bruyante de plus en plus importante[2].

Le leurre de l'autogestion, et du système participatif

Cette minorité, qui ne pouvaient s'exprimer au par avant qu'au sein des organisations politiques, syndicales ou associatives était filtrée par divers mécanismes de représentation. Même au sein de ces organisations, la voix était portée par des leaders, en général reconnus pour leur expertise.

Les outils que sont les réseaux sociaux permettent de court-circuiter tous ces mécanismes de représentativité. Alors certes, cela donne la parole à tout le monde et plus seulement à une sorte d'élite. Le problème c'est que cela court-circuite aussi les experts, les gens avec une légitimité pour porter une parole et défendre un point de vue. Monsieur et madame Toutlemonde qui n'a ni le temps, ni les compétences, est placé sur un pied d'égalité avec les experts pour donner son avis sur tout et n'importe quoi.

Et à votre avis[3], que va-t-il se passer quand quelqu'un qui n'a pas la connaissance d'un sujet s'exprime ? Comment gouverner une foule ou chacun veut donner son avis sur tout, mais surtout pas se former ou acquérir le minimum sur le sujet, faute de compétence, de temps ou d'envie ?

La réponse est facile à imaginer. Les majorités qui émergeront ne seront que des majorités d'opposition, de statu quo dans le meilleur des cas, et dans le pire, des majorités aisément manipulables par les populistes qui ne s'encombrent pas de réalisme. On l'a magnifiquement vu avec le brexit qui est un cas d'école: ceux qui voulaient rester dans l'Europe argumentaient sur les bénéfices économiques, l'éducation, la liberté, ceux pour la sortie argumentaient sur les peurs de l'étranger et le vol de l'argent des contribuables britanniques, uniquement des fadaises, mais qui lèvent autrement plus les foules que les discours technocratiques.

On peut quand même faire participer les citoyens

Est-ce à dire que l'on ne peut pas demander leur avis aux citoyens en dehors des périodes électorales sans courir à la catastrophe ? Bien sûr que non. La co-construction, la participation est possible, mais à condition de réintroduire l'expertise et le temps long. C'est ce que tente Emmanuel Macron avec l'OPNI[4] de la "Convention citoyenne pour le climat", qui rassemble 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur le climat pendant 4 mois. Ces citoyens auditionneront des spécialistes pour construire des solutions. Ils pourront, sur ce sujet, acquérir une expertise, se former pour donner un avis éclairé.

La participation des citoyens aux décisions de la cité nécessite soit de former les citoyens, soit de faire de la pédagogie, soit de passer par des associations qui acquièrent l'expertise pour échanger avec les élus et administrations. Ce n'est donc pas impossible, mais c'est du temps long et beaucoup de pédagogie, très, très loin de l'instantanéité des réseaux sociaux qui ne fonctionnent que sur l'émotivité.

Notes

[1] On ne se leurrera pas sur le fait qu'il peut y avoir des influences en sous-main pour attiser des problèmes réels

[2] Je ne parle pas ici de corruption et autre enrichissement personnel qui légitiment le rejet de ces dirigeants malhonnêtes.

[3] Non je ne vous demande pas votre avis, c'est une tournure stylistique.

[4] Objet politiquement non identifié.

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dimanche 26 mai 2019

Résultats des élections européennes 2019 à St Laurent du Var

Taux de participation: 51,21%

Les résultats des premiers :

  • RN: 34,80%
  • LREM, MoDem: 18,68%
  • Verts: 10,10%
  • LR: 9,80%
  • LFI: 4,17%
  • PS: 4,08%
  • DLF: 4,06%
  • Parti animaliste: 2,82%
  • UDI: 1,66%
  • ...

Source complète: https://election-europeenne.lintern...

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jeudi 9 mai 2019

Docteur, j'ai mal à mon Europe. Dites 33...

Il y a donc 33 listes qui se présentent aux élections européenne de 2019.

La démocratie a (pris) un coût

Une liste qui voudrait faire le service minimum, en fournissant les bulletins de vote, les professions de fois et les affiches a un budget qui dépasse les 300 000€, et de loin. On en déduit donc que l'essentiel de ces listes n'auront pas le matériel électoral minimum et demanderont à leur potentiels électeurs d'utiliser leur imprimante pour imprimer à minima le bulletin de vote. Je souhaite du bonheur aux assesseurs qui vont procéder au dépouillement pour vérifier la validité des bulletins de vote ainsi imprimés par les électeurs.

Qu'est-ce que c'est que cette inflation démentielle ?

Au delà du problème technique lors du dépouillement, il y a un truc qui m'interpelle. Pourquoi autant de listes ? Mon hypothèse, c'est qu'une partie de ces listes sont téléguidées par les extrêmes pour tuer le débat. En effet, comment voulez-vous que les média accordent de l'équité de traitement à une telle pléthore de listes ? Pour ne pas enfreindre la loi électorale, je m'attend à ce que les média, dans leur grande majorité, fassent le service minimum, voir s'autocensurent, passant la campagne sous silence, ou du moins les sujets importants, ou du moins ne se permettent plus des débats.

Macron-bashing

Certaines listes ont déjà commencé à utiliser le canal de communication institutionnel que leur donne la campagne officielle pour s'en prendre grossièrement et outrancièrement au président de la république. En multipliant le nombre de listes fantaisistes, c'est autant de canaux de communication pour dézinguer le gouvernement et le président, et par ricochet la liste de LREM, sans que les listes officielles du RN ou LFI ne se mouillent.

Financement

Il sera intéressant de voir combien de listes sur ces 33 sont capables d'obtenir un financement et surtout par qui, en ayant à l'esprit qu'il faut faire plus de 3% pour obtenir le remboursement des frais de campagne et plus de 5% pour obtenir au moins 1 siège.

Multiplier les listes permet de multiplier les moyens de pilonner la LREM et le gouvernement, tout en l'empêchant de répondre.

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lundi 19 novembre 2018

L'auberge espagnole de la contestation

Venez avec votre mécontentement, on s'en fout du sujet pour lequel vous avez envie de vous plaindre: augmentation du carburant, CSG, logement, environnement, retraite, salaire, immigration, Europe... venez tous râler en exigeant que l'on vous écoute, même si vous n'avez rien à dire, mais dite le fort !

Voilà ce que m'évoque le mouvement des gilets jaunes, une auberge espagnole du mécontentement.

Carburant

Au début le mécontentement s'est focalisé sur le carburant et puis paf, Trump relâche l'étau sur l'Iran et ses exportations de pétrole et en quelques jours, le prix du baril est reparti (provisoirement) à la baisse. Mais c'est pas grave, le sujet est suffisamment touchy pour mobiliser donc on va pas l'abandonner.

Si on se réfère à l'article du point, seulement 4 et 8 cts sont imputables à la hausse des taxes depuis 18 mois, soit 1€80 à 3€50 par plein. Ouahhhhh ça c'est violent comme augmentation !

Tout le reste de l'augmentation des carburants est lié aux variations des prix du baril de pétrole sur le marché international, typiquement l'embargo des USA sur l'Iran ou le désastre économique au Venezuela en sont des facteurs. Mais bon, là ça devient un peu compliqué de s'en prendre à Trump. Pour le Venezuela, on peut toujours s'en prendre à Méluche, c'est un peu moins loin ;)

Agrégation

Ce que la France Insoumise a rêvé de faire en agrégeant les mécontentements depuis des mois en interpellant les retraités ou les personnels soignants, quelques bonnes manipulations sur les réseaux sociaux l'ont réussi. On apprendra très probablement dans quelques temps que tous ces généreux manifestants en jaune qui ne pensent bien sûr qu'aux autres et pas à leur nombril, ont été délicatement manipulés par quelques milliers de faux comptes Facebook, et des agences de communication, gracieusement mis à disposition par des groupuscules d'extrême droite financés par Banon ou les russes (ou les 2).

Médias

Nous avons assisté avec tristesse au naufrage de l'information, notamment celle des chaînes d'information continue, qui ont données une visibilité hallucinante à un mouvement qu'ils ne comprenaient pas. La nouveauté les a attiré comme du miel. La parole a été donnée à des gens sans prendre aucun recul, sans précaution, durant plusieurs jours.

La couverture à tout prix d'un évènement nouveau a conduit bon nombre de média à faire de l'évènementiel et plus du journalisme. Aucune analyse des revendications, pas de mise en perspective des demandes face à la réalité des chiffres. Le système s'est auto-entretenu, les média parlant des gilets jaunes, les gens en ont parlé et donc puisque les gens en parlent, les média se doivent d'en parler. Un buzz auto-alimenté.

Et après ?

Ne nous trompons pas, ce mouvement qui rassemble toute la baufitude des réseaux sociaux est un coup d'essai de l'extrême droite, juste avant les élections européennes. Pas l'extrême droite française, non elle n'en ai pas capable toute seule, celle du consortium mis en place par Banon pour détruire notre Europe.

Tous les outils utilisés par Obama pour se faire élire grâce aux réseaux sociaux sont maintenant utilisés par les extrêmes. Des spécialistes sont en charge aujourd'hui de produire tous les contenus qui se partagent sur les réseaux sociaux: on a vu de fausses vidéos de propos qu'Emmanuel Macron n'a jamais tenu, de faux courriers de l'état ou de la police, des dessins humoristiques, des bots pour occuper l'espace médiatiques, des publicités ciblées, des textes racontant des bobards prêt à partager. Ces outils qui étaient limités à la fachoshère sont maintenant diffusables à beaucoup plus grande échelle grâce au mouvement des gilets jaunes. Tous ces râleurs de bonne fois (ben oui en France râler c'est normal), probablement pour bon nombre opposés à l'extrême droite, sont maintenant entrés dans les mailles d'un filet que va utiliser l'extrême droite, mais bien évidement sans dire que c'est elle, il ne faudrait pas effrayer le râleur.

Ils sont tous en lien, via les réseaux sociaux. Ils sont chauffés contre le gouvernement. Ils vont innocemment relayer les productions des agences de com de l'extrême droite, sans se rendre compte qu'ils se font manipuler.

La guerre est déclarée, les pions se mettent en place...

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samedi 3 mars 2018

Parler à son public

Voici un sondage de l'IFOP qui est très révélateur de la stratégie du président de LR, Laurent Wauquiez

La Balise d’opinion #18 lancée par Ifop et Fiducial pour CNEWS et Sud Radio revient sur les propos tenus par Laurent Wauquiez à l’EM Lyon et enregistrés à son insu, alors qu’il s’exprimait devant des étudiants et tenait des propos virulents à l’égard d’autres personnalités politiques. La notoriété du discours tenu par le président du parti Les Républicains est forte : 82% des Français en ont entendu parler, dont 59% qui savent précisément de quoi il s’agit. Parmi les personnes ayant connaissance de cet épisode, 56% se disent choqués des propos de Laurent Wauquiez. Il s’agit avant tout des sympathisants La République en Marche (82%). A contrario, les moins choqués sont les personnes proches des partis les Républicains (31%) et Front National (40%), dont le comportement à l’égard des propos et de l’attitude de L. Wauquiez semble générer une certaine indifférence. Une majorité de Français désapprouve la manière de parler de L. Wauquiez dans ces enregistrements révélés par Quotidien. Ainsi, seulement 44% approuvent l’idée qu’il a eu raison de parler de manière « cash », une part qui descend à 18% pour les sympathisants LREM. A l’inverse, les proches de LR (63%) et du FN (60%) approuvent en majorité le ton de parole et les propos dans l’enregistrement et se positionnent de manière similaire.

Ce que l'on retient de ce sondage c'est que les électeurs LR et FN n'ont aucun problème avec les propos du président de LR. Or ces gens sont sa cible électorale. Choquer le peuple de gauche, du centre ou déjà acquis à Macron n'a aucun impact électoral, car de toute façon ces électeurs n'ont jamais voté ou ne voteront plus pour LR.

En revanche, le buzz créé autour de cette histoire permet à Laurent Wauquiez d'exister dans les média. Car pour le moment, ce n'est pas avec les propositions politiques que LR va se rendre visible dans les média. C'est un peu la stratégie de Ciotti qui n'a aucun problème a dire des chiotises du moment que les journalistes les répètent.

De là à penser que ces propos aient été tenus délibérément pour fuiter dans les média, ce n'est pas si inconcevable. Certes Wauquiez passe pour un menteur, notamment aux yeux des journalistes, mais il peut s'en servir pour jouer la victime face à ces même journalistes, lorsque l'un d'eux lui demandera si ce qu'il dit c'est du bullshit !

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mardi 20 février 2018

L'avenir de la droite française

Séquence fiction: je me lance dans de la politique fiction sur l'avenir de la droite. On verra dans quelques mois ce qu'il en sera.

Le parti LR est dans un sale état

Cela fait des années que l'UMP puis LR a contracté une dette assez colossale dépassant les 50 millions d'€. Le parti vit bien au-dessus de son train de vie depuis longtemps. Comme si cela ne suffisait pas Fillon est parti avec la caisse des dons de la présidentielle. Donc on comprend mieux pourquoi personne n'est volontaire pour reprendre le navire qui tangue dangereusement.

Comme si cela ne suffisait pas, les propos déplorables de son président Laurent Wauquier qui explique tranquilou qu'il raconte de la merde sur les plateaux de télévision, rend aphone tout le parti en décrédibilisant la parole de son président, qui est normalement le premier porte parole. En plus la défense est du même niveau que celle de Fillon durant le #penelopegate, donc c'est toute la direction de LR qui se trouve embarquée dans la tourmente. Je ne commenterai pas plus que ça le reste de ses propos de comptoir, c'est sans intérêt. La seule chose que LR peut en retirer, c'est que les militants les plus durs resserrent les rangs en entendant les thèses complotistes qui sont l'unique défense. Ce n'est pas avec ça que l'hémorragie de militant va s'arrêter.

Les municipales en ligne de mire

Bien que dans la tourmente, LR dispose d'un puissant maillage territorial avec des milliers d'élus de valeur dans tous les territoires et les collectivités. Les élections municipales de 2020, mais aussi départementales et régionales de 2021 sont le moment clé pour les partis comme LR ou le PS pour réaffirmer leur puissance dans le jeu politique français. Les autres partis, sont des nains face à ces 2 là, même LREM, dans leur capacité à constituer des listes.

Donc pour l'instant, LR et le PS serrent les fesses jusqu'à ces 3 scrutins, espérant se refaire une santé. Si pour le PS, c'est probable, ils sont tellement mal, par contre pour LR un autre scénario risque de se dérouler.

Un nouveau parti

Les Estrosi, Bertrand ou Jupé ont envoyé des messages clairs d'éloignement de LR. L'UDI aussi s'est affranchi de LR. Je pense que tous ces gens sont en train de préparer la création d'un nouveau parti de droite, une espèce d'UDF, constituée d'une myriade de petits partis de droite. Pour que cela fonctionne il va falloir une masse critique en terme d'élus: une trentaine de députés, des sénateurs, des maires de grandes ville, des présidents de département ou de région. Si le nombre est suffisant, cette nouvelle entité va siphonner les forces modérées de LR.

En quelques jours, cette entité peut facilement avoir autant de poids électorale que ce qui resterait de LR, et surtout un nom capable de récupérer les électeurs.

Relations avec La République en Marche

Le patron de LREM, Christophe Castaner a déjà annoncé qu'aux municipales, ils y auraient des accords avec d'autres listes. Ce nouveau parti de droite serait un parfait interlocuteur, non membre de la majorité présidentiel, mais en mode opposition constructive, comme le dessine aujourd'hui l'UDI.

Et les Européennes ?

Au sein du RPR, de l'UMP et puis LR il existe depuis très longtemps un profond clivage sur l'Europe. Ce clivage entre les pros et et les contres pourrait être un facilitateur pour l'explosion de LR. Pour l'instant, Wauquier n'a pas de position très clair, mais son noyaux dur de militants n'est pas supposé être très europhile.

Quand ?

D'un point de vue stratégique, je pense que cette entité devrait émerger d'ici septembre 2018, probablement avant juin, voir même plus vite avec le #wauquiergate, avec une liste aux européennes[1]. Le problème des européennes, c'est que c'est une élection que la droite perd à chaque fois, et donc ce ne serait pas un très bon marqueur pour ce nouveau parti de droite de commencer par un score médiocre.

Peut-être donc, vont-ils attendre après les européennes pour sortir du bois, mais alors ça va être spécial les européennes.

À suivre...

Note

[1] Ce qui sera drôle c'est quand les candidats LR et de ce nouveau parti se retrouveront dans le même groupe politique européen.

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lundi 19 février 2018

Faire de la politique nuirait à votre employabilité

J'ai découvert avec consternation un sondage sur l'utilisation des réseaux sociaux par les recruteurs. Ce qui m'a profondément interpellé c'est que parmi les recruteurs qui vérifient sur les réseaux sociaux les profils des gens qu'ils veulent éventuellement embaucher, 29% avouent ne pas recruter quelqu'un pour ses opinions ou activités politiques.

Comment dire... on savait déjà qu'un engagement syndical était préjudiciable à l'employabilité d'un profil, mais si avoir des opinions vous plombe aussi le profil, c'est déprimant. Peut être faudrait-il faire un peu plus de publicité de la phrase de Bayrou lors du congrès fondateur de l'UMP en 2002[1]: "quand on pense tous la même chose, on ne pense plus".

Note

[1] Congrès qui avait vu l'essentiel des forces de l'UDF, le parti que présidait Bayrou, se faire siphonner par le RPR grâce à un opportun chantage aux investitures aux législatives qui suivaient.

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