Presse et média

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mardi 5 mars 2024

Démocraties en danger face à l'industrialisation de la désinformation

Même si j'ai complètement débranché de la politique en ce moment, je reste un citoyen attentif. Chaque fois que je regarde, même de loin, la politique je suis affolé par la tournure que prennent les choses.

Dénigrement comme seul message politique

Le format médiatique impose les phrase courtes et percutante. La construction d'une pensée complexe n'intéresse pas les média ou les réseaux sociaux, car cela n'intéresse pas non plus la grande majorité des spectateurs de ces média.

On se retrouve donc avec des oppositions qui n'ont plus de projet politique autre que de casser les actions du gouvernement, non pas forcément car ils n'ont pas d'opinion construite (quoique pour certains on a des doutes), mais parce que ce n'est pas ce que les média ou RS veulent retenir de leur propos. Dans un format ultra concis, il ne reste que le dénigrement de l'action du gouvernement ou des institution et il n'y a plus la place pour élaborer une critique.

Les média, les RS et les politiques qui veulent exister dans ces formats, entérinent une forme de communication politique sans plus aucun contenu. A l'heure de la petite phrase sans nuance, comme seul format, ils créent eux même le rejet de la politique, considérée comme vide de tout sens, et créant du rejet épidermique des messages politiques qui ne sont même plus écoutés. Seules les réactions émotionnelles aux messages politiques deviennent de l'information, et de part leur nature ne laisse aucune place à la nuance.

Manipulation en France

Dans ce paysage médiatico-politique qui se stérilise et éloigne du sens et des explications, les états dit illibéraux, disposent d'un levier fantastique pour influencer les opinions et mettre en difficultés les démocraties. On le sait avec la Russie de Poutine qui dispose d'une puissante organisation de désinformation qui cible toutes les démocraties occidentales. L'exemple le plus évident est bien sûr les campagnes délirantes de désinformation en Afrique pour nuire à l'État français, les soutiens financiers aux partis extrémistes français (le RN de manière ostentatoire ou LFI plus subtilement), le soutien et l'amplification par les fermes à troll de tout ce qui nuit au gouvernement (gilets jaunes et toutes les colères légitimes).

On savait les Russe de Poutine, expert dans ces actions de nuisance et déstabilisation de la France. Mais d'autres états, plus discrètement font de même. La Turquie l'a beaucoup fait par le passé. La Chine vient de se faire prendre ouvertement il y a quelques mois.

La Chine sème la désinformation sur les feux à Hawaii en utilisant des contenus générés par IA

Dans cet article de Courrier International citant le New York Times, on apprend que des groupes chinois ont exploité les feux qui ont ravagés Hawaï pour faire circuler des rumeurs sur une arme météorologique testée par les USA. Les textes et les images ont été créées en utilisant des IA génératives pour rendre le propos plus crédible.

Les IA permettent d'industrialiser la désinformation

Grâce aux IA génératives qui permettent de créer du texte dans la plus part des langues, en imitant le style d'un auteur, sur n'importe quel sujet, il va être quasi impossible au commun des mortels de savoir si une source est véridique. Même chose pour les images générées qui en quelques mois sont devenues de plus en plus réalistes. Il existe déjà des IA génératives capables de modifier des vidéos pour faire dire ce que l'on veut à une personne. En ce moment, les tous premiers films générés par IA sont en train d'être testés. Pour de courtes séquences, de celles que l'on utilise sur les réseaux sociaux, les IA génératives peuvent être crédibles.

Les IA génératives, couplées à des fermes à troll (des centaines de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux), sont donc en capacité de contourner les systèmes de détection des faux comptes, et de propager n'importe quel désinformation. Il est donc possible de manipuler les opinions, de soutenir et d'amplifier des courants d'opinion très minoritaires en les propulsant à des niveaux de visibilité disproportionnés, de propager des messages totalement faux avec beaucoup plus de force que les messages vrais, de déformer des propos réels pour induire en erreur et faire passer le propos erroné pour réel...

Nos démocraties sont en danger, car par essence une démocratie ne peut pas user de la désinformation comme le fait une dictature ou un état illibéral. Il y a donc une dissymétrie dans les mesures que peuvent prendre les démocraties pour se protéger.

Mal barrés

Je suis pour ma part très inquiet, surtout quand j'entends les propos que certains de mes élèves répètent sans problème. La guerre en Ukraine est un impressionnant terrain d'expérimentation de la désinformation, et les jeunes ne semblent pas très bien armés pour s'en protéger alors qu'ils sont déjà sensibilisé au problème. Autant dire que les aînés sont carrément des victimes en puissance. Nos démocraties sont en danger, et je ne vois pas comment mieux les protéger.

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mardi 11 octobre 2022

Le propos et son démenti

Depuis longtemps je suis abonné à une alerte Google actualités sur les mots clé "François Bayrou", et je reçois donc toute les semaines une liste de liens vers des éléments que Google considère comme de l'actualité et qui contiennent ces mots clés. L'essentiel des sources sont des média officiels, mais il y a une part non négligeable de sites pas très fiables qui apparaissent dans ces résultats, surtout lorsque l'actualité est faible.

Mais cette semaine, tout le monde a parlé de François Bayrou, en reprenant exactement la même information: une interview à Radio J dans laquelle Bayrou a utilisé une phrase alambiquée dont il a le secret lorsqu'il ne veut pas donner une réponse claire[1].

« Je crois que la France va mal et je crois qu'elle pourrait aller très bien, précisait-il. Et donc je ferai tout ce que je peux dans toutes les échéances et toutes les fonctions nécessaires. »

Interrogée sur sa candidature, il déclarait également : « Ça peut tout à fait arriver mais ce n'est pas cela la question ». « Ce que je vois venir est, par sa gravité, tel que ça devrait mobiliser toutes les forces disponibles, toutes les intelligences disponibles et toutes les volontés disponibles. C'est de ce côté-là que je suis »

De ce gloubiboulga que l'on peu résumé par "il faudra se retrousser les manche et j'en serais", les journalistes on retenus "François Bayrou « prêt » à être candidat en 2027". Ils twistent un peu la réalité de son propos, histoire de créer de l'évènement, de la dissension dans la majorité. C'est de bonne guerre, il n'avait qu'à être plus clair dans son propos. Mais ce qui m'a interpellé c'est comment cette information apparaît dans mon fil d'actualité (cliquez sur la vignette pour la voir en grand):

Bayrou candidat en 2027
Bayrou candidat en 2027

Tous les canaux de communication ou presque abordent l'information sous le même angle, "il veut être candidat à la présidentielle". Or, ce que dit Bayrou, c'est qu'il veut participer. Convenons qu'un chef de partis membre de la majorité ne peut décemment pas dire autre chose. Bayrou a donc démenti dans un tweet. Un seul média en a tenu compte dans le titre de son article.

Cette petite anecdote illustre bien le fait que la recherche d'évènement pour approvisionner le contenu des média, met en avant les informations les plus polémiques et que les compléments, analyse ou démentis arrivent bien après, noyés dans l'information rapide et partiale. La majorité des lecteurs, se seront contentés du titre pour se construire une opinion, induit en erreur par la massification: si tout le monde dit la même chose, c'est que c'est la vérité... Qui lit encore les articles et les développements avec de la nuance ?

Note

[1] Source

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samedi 30 juillet 2016

Caisse de résonance nauséabonde

Voilà 2 semaines que je n'écoute plus les informations le matin. Je mets Rire et Chansons, un morceau de musique, voir rien du tout. Je regarde le diaporama de ma famille qui défile sur le cadre photo numérique en prenant mon petit déjeuner.

Les média se repaissent de l'horreur, l'amplifient, la font prospérer, la justifient même. Des trous du cul en déshérence qui ont toujours existé et probablement pas capables de grand chose, ont enfin une raison de vivre, ou de mourir. Il leur suffit de piocher dans le catalogue de l'horreur qu'Hollywood ou Daesh leur ont concocté. Et les média leurs donnent les dernières onces de courage qui leur manquerait en temps normal.

Nous devons nous garder de leur donner de l'importance, de vivre à l'unisson à chacune des horreurs jusqu'à ce que nous en perdions toute sensibilité. Nos voisines ou voisins ont toujours besoin d'un petit coup de main ou d'un sourire, notre famille s'appuie toujours sur nous, nous avons toujours des responsabilités.

Si les média cherchent bien, il y aura tous les jours une horreur à raconter, un prétexte à nous émouvoir, car à défaut d'information, il faut toucher l’émotionnel. Mais la vie continue, la vraie vie pas celle fantasmée par les écrans. Protégeons-nous de l'hystérie médiatique. Restons ancré dans la réalité, avec les vrais gens, les raison qui nous font nous lever le matin.

Je ne veux pas sacrifier les valeurs et les croyances qui font mon engagement: ne pas mettre à mal la démocratie à l'aune du tout sécuritaire, la liberté de parole à la bien pensence, la liberté de culte et la laïcité à la généralisation hâtive, le vivre ensemble à la suspicion stérile.

Le ridicule de certains de nos édiles politique me désespère. Dès que pointe une élection, on les dirait incapable d'utiliser leur cerveau pour autre chose que les concours de celui qui pisse le plus loin. Et les média savent qu'ils racontent des conneries, mais ils les répètent quant même. Pauvre de nous...

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mercredi 7 janvier 2015

Saloparts d'extrémistes

Difficile de transcrire l'émotion ressentie à l'annonce de cet attentat contre le journal Charlie Hebdo et contre ses journalistes et caricaturistes.

J'ai envie d'insulter ces trous du cul, ces connards incultes et stupides qui massacrent des gens qui n'ont pas les mêmes idées qu'eux.

Dans ce drame, je me réjouie d'une chose, c'est qu'il y a quelques temps, Charlie Hebdo n'était connu que des français et quelques rares étrangers. Les caricatures vues habituellement par une toute petite minorité de la population française et encore plus minuscule minorité étrangère, ces caricatures font la une sur internet et feront la une d’innombrables média tout autour du monde.

Que ces dégénérés du bulbe qui massacre au nom d'idées (foireuses, mais ça c'est leur problème tant qu'ils ne les imposent pas aux autres) se prennent ça dans la gueule: un bon effet Streisand et une population solidaire de ses média.

Et ce n'est pas la peur qui surgit dans la population, c'est la grogne et l'envie de leur foutre sur la gueule. Les gens n'ont pas peur des bombes et descendent dans la rue, partout en France et même à Berlin. Messieurs les rabougris de la cervelle, vous venez de rappeler au français pourquoi il y a des soldats français qui se battent au Mali, en Syrie ou il y a encore peu en Afghanistan: pour lutter contre l’obscurantisme !

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jeudi 11 septembre 2014

Faut-il vraiment sauver Nice-matin ?

Il y a quelques jours, lorsque j'ai vu cette une, c'est la question qui m'est venue tout de suite à l'esprit. Le soir à table, mon épouse m'a demandé si j'avais vu la une du quotidien local. Avant même que je ne réponde, elle ajoutait "ils n'ont vraiment rien d'autre comme sujet à mettre en première page, ou alors ils vont très mal ?".

Donc il y a quelqu'un à Nice-matin qui a pris la décision de faire un gros titre de une avec une brève qui devrait se trouver en page 10, sur un môme qui rentre tout seul à la maison... Voilà, voilà, comment vous dire... le doute sur la compétence éditorial de Nice-matin ne cesse de croître.

NM-2014-09-06.png

Notez les 2 publicités de cette page. Ça sent le sapin ;)

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vendredi 11 juillet 2014

La limite entre asservissement et partenariat

Deux petits liens qui causent des journaux et de leur recherche de financement:

Ces articles datent un peu, mais il faut les lire en ayant en mémoire les déboires du monopole local, Nice-matin, au bord du dépôt de bilan s'il ne trouve pas un mécène prêt jeter de l'argent dans cette entreprise d'une autre époque. S'il n'y avait la question des emplois, je pense que je souhaiterai vraiment que ce journal disparaisse, afin qu'une nouvelle presse renaisse de son cadavre. Il faut réinventer la presse régionale à l'ère de l'internet, ce que Nice-matin n'a jamais été capable de faire, confortablement protégé par son statut de monopole local et grâce aux généreuses subventions du pouvoir local avec l'argent public.

Ce ne sont pas forcément les journalistes qui posent problème, mais bien les choix et orientations de la direction:

  • Le découpage en plusieurs éditions qui n'ont jamais évoluées malgré la création des communautés d’agglomérations.
  • Un format dit numérique qui n'est qu'une photo de la version papier, n'exploitant aucun des possibles proposés par les nouveaux outils disponibles.
  • Une sous évaluation du fantastique patrimoine que représente le local: les lecteurs n'ont plus rien à faire des actualités nationales dans le journal, ils ont tous la télé ou internet pour l'avoir. L'info qui a encore de la valeur marchande c'est l'ultra-local.
  • Un amateurisme ou une superficialité sur les dossiers pointus et techniques.
  • Un asservissement au pouvoir local tellement grossier qu'il discrédite l'ensemble des journalistes, quant il ne les écœure pas.

La presse n'a pas besoin d'argent, elle a besoin de lecteurs. Nice-matin est complètement discrédité et ne regagnera jamais les lecteurs perdus à moins d'une révolution que je ne les crois pas capable de faire.

Comme tous les autres groupes de presse, Nice-matin est dans la tourmente d'une révolution numérique non anticipée. Contrairement aux journaux nationaux, la presse régionale a encore une marchandise qui a de la valeur: ses journalistes implantés et l'info ultra locale. Tout n'est pas perdu... enfin espérons-le.

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mercredi 30 avril 2014

Utiliser réellement le multimédia dans l'information

Si vous êtes anglophone, vous pouvez lire l'article suivant du New York Times qui explique en détail les enjeux de l'occupation des atolls et îlots de l'archipel des Îles Spratleys en mer de Chine. Mais même si vous ne lisez pas l'anglais couramment, vous pouvez jeter un oeil simplement curieux à cette manière de présenter un article de fond très fouillé et très aride.

Allumer vos hauts parleurs, mettez votre navigeteur en plein écran et voyez comment en mélangeant texte, photos, vidéo, son et images de synthèse, l'auteur de l'article nous immerge dans son sujet. C'est vraiment une excellente manière de faire du journalisme.

A Game of Shark and Minnow

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vendredi 12 avril 2013

Comment réagir à un article de Nice matin sans enfreindre le droit d'auteur

Je suis ce matin dans une situation particulière du droit d'auteur. Aujourd'hui est paru dans Nice Matin un article traitant du plagiat d'un de mes texte fait par un des candidat aux élections municipales. Le journaliste me disait qu'il était stupéfait par la réaction du plagiaire, qui lorsqu'il était interviewé ne voyait pas le mal qu'il avait fait. On appréciera la capacité de l'individu, candidat au poste de premier magistrat de la commune, à respecter la loi et par extension à la faire appliquer.

Mais là n'est pas mon problème. Quant on a sa photo sur Nice-matin, ça flatte l'égo et forcément j'ai envie de vous montrer l'article. Je ne suis pas encore blasé de ces petits plaisirs, même si ce n'est pas la première fois.

Pour ce faire, il me faut donc faire une capture d'écran de l'article et le mettre sur mon blog. Même si je sais que Nice matin le tolère, car tous les blogs le font, c'est typiquement une infraction au droit d'auteur, puisque le journal n'a pas décidé de mettre cet article sur son site, c'est donc qu'il est réservé à ses lecteurs payants. On notera au passage l'ironie de traiter d'une histoire de blog exclusivement dans la version "papier" ou assimilée[1]

Me voilà dans la situation ubuesque de vouloir vous montrer un article sur le droit d'auteur publié par le journal local, sans pouvoir le faire sans enfreindre le droit d'auteur[2].

Notes

[1] La version en ligne du journal est techniquement numérique, mais n'autorise aucun des usages du web comme les liens, les copier/coller de citations... ce ne sont que des photos des pages envoyées à l'imprimeur.

[2] Il va vraiment falloir que Nice matin change de tactique internet, car ils sont définitivement du siècle dernier.

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dimanche 27 mai 2012

Je suis devenu un fan de France Culture

Au grand dam de mes enfants, tous les postes de radio de la maison et de nos véhicules étaient par défaut réglé sur France Inter. Et puis il y a eu la campagne présidentielle, et là, j'ai fais un blocage.

J'en ai eu souper de la sarkolandisation de la campagne présidentielle. Ç'en était tellement grossier et excessif, que j'ai rejeté cette radio que pourtant j'aimai bien, et depuis longtemps, puisque lorsque j'étais étudiant, j'avais inventé un système de programmation des enregistrements des émissions de la journée pour les écouter le soir en rentrant du resto U[1].

Du coup j'ai basculé sur France Culture et depuis j'adore ! Durant la campagne, j'ai particulièrement apprécié la démarche consistant à prendre un sujet, et à l'explorer du point de vu de chacun des candidats[2]. Autre démarche particulièrement intéressante, c'est le fait de prendre son temps pour explorer toutes les facettes d'un sujet. De 7h à 9h, le sujet du jour choisi par la rédaction fait la trame de toute la tranche. Les différents invités et chroniqueurs interviennent sur ce sujet.

Du coup, même lorsqu'un sujet n'est pas forcément passionnant, la diversité des interventions le rend intéressant, chacun l'abordant sous un angle différents. Le conflit d'opinion est aussi débattu courtoisement, mais surtout avec des arguments, qui forcément ont le temps d'être défendus. Lorsque l'on est en désaccord avec un intervenant, il devient du coup plus rare de ne pas avoir un poins de vu avec un contre argument qui permet d'infirmer ou d’étoffer son propre point de vu. J'ai eu le sentiment que la démarche proposer par France Culture consistait à donner les éléments les plus exhaustifs pour se construire son opinion. On est loin du prêt à penser.

C'est le contraire du zapping. France Culture est l'antithèse des chaînes d'information continues qui zappent en permanence, avec des sujets de 3 minutes maximum, tous structurés de la même manière et en phase avec la pensée dominante du moment. À contrario, avec France Culture, on a l'impression d'être intelligent ;)

Notes

[1] Et oui, à cet époque internet n'existait pas, et on utilisait encore des cassettes à bande.

[2] Pas systématiquement tous les candidats, mais plusieurs à chaque fois, confrontant les points de vu.

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dimanche 13 mai 2012

Annoncer avant l'heure les résultats du scrutin ?

Lors des 2 tours de cette élection présidentielle, la question s'est posée de diffuser ou pas sur internet les "estimations" des instituts de sondage avant l'heure fatidique de 20h. Les émissions qui se veulent humoristiques ou décalées, se régalent aujourd'hui avec les images des journalistes faisant semblant de ne pas savoir ou de ne pas voir que tous les électeurs autour d'eux connaissaient la réponse.

Sur twitter, dès 12h30, les premières estimations fuitaient et à 18h, les chiffres qui seraient affichés à 20h étaient également disponibles. Le concept même de réseau social, fait que ce type d'information est candidate à une diffusion comme une traînée de poudre. Donc contrairement aux précédents scrutins, où seule une minorité de gens étaient informés (journalistes, politiques ou militants), cette année, c'est une diffusion massive de l'information qui conduit à la question de la pertinence de garder ces informations "secrètes" ou à minima, interdites à la diffusion. De quelques exceptions facilement contenables, on passe à un problème de masse difficilement gérable.

J'ai particulièrement apprécié le billet d'Aliocha, Estimations de vote : dura lex, sed lex !, dans lequel elle rappel que si l'on veut diffuser ces informations, il faut changer la loi, car pour le moment, c'est tout simplement interdit par la loi. Donc inutile de se plaindre de la loi lorsqu'elle s'applique, il faut se poser la question avant pour la changer.

Ok, donc si on ne veut pas que la loi soit enfreinte, que nous reste-t-il comme possibilité:

  • Changer la loi pour autoriser que l'information soit disponible. Mais à partir de quelle heure ? Et la veille on fait comment ? Donc on accepte que le vote se fasse en fonction des sondages. C'est un changement de paradigme par rapport à l'idée de vote dans notre république, mais après tout, la société évolue, alors pourquoi pas.
  • On durcie la loi pour quelle s'applique. Comme une information existante sera forcément rendue disponible, pour que cela fonctionne il faudrait interdire les sondages. Combien d'heures ou de jour avant le scrutin ? Et à 20h, comment fait-on pour donner un résultat au peuple impatient si aucun sondage n'a été fait ?

Personnellement, je me débarrasserais volontiers des sondages, pas seulement le jour du scrutin, mais même durant la campagne officiel pour que l'on puisse écouter les candidats et pas les journalistes qui commentent les sondages. Mais bon, c'est complètement utopique, donc il va falloir que l'on vive avec cette distorsion démocratique que sont les sondages: plus une personne est connu, meilleur est son score dans les sondages et plus un candidat est haut dans les sondages, plus il gagne de voix lors du scrutin puisque de nombreux électeurs votent pour celui ou celle qui est susceptible de gagner, pas forcément pour ce qu'il ou elle dit.

On est loin de la démocratie...

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mercredi 2 mai 2012

Des journalistes malmenés

Je n'aurai pas dit mieux:

Nous ne sommes pas des punching balls (ou j’en ai marre de me faire agresser)

On peu essayer de chercher une excuse à ces abrutis, mais ça va être dur. Bien sûr il y a l'effet groupe, démultiplié par l'effet foule, dans laquelle on se sent plus fort, anonyme. Il y a la frustration de ne pouvoir agir plus. Et il y a les propos du manitou qui parle d'une officine et non de journalistes pour décrire un média que ne lui sied pas.

C'est le problème des foules qui est mathématiquement prouvé: plus la foule est dense et plus intelligence se divise. Un peu comme s'il existait une corrélation entre la densité au m² en militant, et le pourcentage de neurones qui deviennent inopérants. Vu le nombre de militant annoncé par JF Copé sur la place du Trocadéro, il devaient être très, très serrés, certains calcules font état de 9 militants au m²[1]. Il ne devait plus leur rester beaucoup de neurones actifs.

Note

[1] Trocadéro=21000 m2, 200 000 personnes nous dit l'UMP. Donc 9,50 personnes/m2. Avec des comptes pareils, on comprend mieux les déficits du pays. A noter que BFMTV annonçait 40 000.

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mardi 10 avril 2012

Où comment tuer les bribes de débat démocratique qui auraient pu subsister

Et bien voilà, Srkz a encore abusé de son pouvoir en imposant la forme de l'émission qui va réunir les candidats avant le 1er tour. Hollande n'est pas en reste puisqu'il refuse de débattre aussi.

Que voici de courageux hommes politiques qui fuient devant la difficulté et surtout la contradiction. Triste campagne qui se termine sur les média comme elle a commencé, par une manipulation outrancière.

Comment Sarkozy a tué le débat TV entre candidats

Je discutais avec un journaliste tout à l'heure qui me disait être écœuré de voir son média au ordres "d'en haut". Il n'est pas le seul...

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lundi 26 mars 2012

Phrase du jour

"Writing is thinking. To write well is to think clearly. That's why it's so hard." David Mc CULLOUGH

Écrire c'est réfléchir. Pour bien écrire, il faut penser clairement. C'est pour cela que c'est si difficile.

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mardi 6 mars 2012

Il est possible de faire de la politique autrement dans les média

J'ai particulièrement apprécié le format de l'émission Capital de M6 sur le thème "Made in France" avec comme invité François Bayrou. Pour moi c'est comme cela que les média peuvent redonner des lettres de noblesse à la politique. Des reportages qui explorent un thème et le lien avec une proposition politique qui est décortiquée et mise en perspective.

On retrouve une démarche pédagogique, de la vulgarisation de concepts parfois complexes, et du coup une parole politique qui prend sens et profondeur. J'ai adoré, et pas seulement parce que l'invité était François Bayrou.

Quelques extraits sont encore en ligne: > ici <

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lundi 20 février 2012

Les média ne sont pas neutres

On le sait, à chaque campagne on le répète, mais c'est lassant à force. La preuve en image:

La sarkhollandisation des media
Source: page Facebook de Seb Brant, créé à partir des données du CSA.

En fait, le CSA a inventé une règle à la con qui consiste à dire que le temps de parole devait être proportionnel aux intentions de vote dans les sondages. C'est proprement scandaleux, puisque les intentions de vote des indécis sont directement proportionnels à la visibilité médiatique des candidats.

Comme si cela ne suffisait pas avec cette règle absurde, en plus les média audiovisuels se font un plaisir de ne même pas la respecter, ne serait-ce qu'à la louche, puisque le couple Holly et Srkz[1] sont sur-représentés au détriment de tous les autres.

Et pour parachever le tout, les "petits" candidats sont cantonnés aux émissions spécialisées, pendant que les journaux télévisés ou radiophoniques, nous donne par le menu, tous les faits et gestes de ceux qu'ils ont choisi pour nous pour le second tour. Inéquité de temps mais aussi inéquité de traitement.

Personnellement, en plus bien sûr de François Bayrou, j'aimerai bien entendre Corinne Lepage, Eva Jolly et Jean Luc Mélenchon, qui ont tout les 3 des choses intéressantes à dire, même si je ne partage pas forcément leur avis. Ces candidats ne sont pas dans le consensuel et donc ont une certaine liberté de parole instructive. Il y en a un autre qui m'intéresse moins c'est Nicolas Dupont-Aignan, car il dit beaucoup trop de caguades. Les autres je fais l'impasse, car ce sont des candidature de posture, donc creuse[2]

Notes

[1] Pour ceux qui se demandent pourquoi je n'utilise pas les vrai noms de ces candidats, c'est pour ne pas leur faire de la pub, puisque les média regardent aussi le volume de buzz sur le net lié au nom des candidats.

[2] C'est mon opinion et je la partage.

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samedi 11 février 2012

Ils occupent l'espace médiatique avec de la merde

Aussi détestable que cela puisse être, je suis obligé d'être admiratif de la technique employée pour occuper tout l'espace médiatique avec de la merde, comme le fait Guéant ou Srkz[1], en passant d'une polémique à la con à l'autre. Ils sont très fort !

En effet, au delà de la couverture médiatique de la polémique, cela impose aux chroniqueurs, et aux intervieweurs de centrer leur propos sur la polémique. On interroge ainsi tous les invités politiques non pas sur un projet politique ou une proposition qu'ils font dans le cadre de l'élection, mais sur leur avis sur la polémique. Question éminemment sans intérêt, mais qui consomme du temps de parole et en plus fait causer de l'auteur de la polémique, donc lui fait de la publicité.

Les auteurs de ces cagades deviennent ainsi les pivots de tous les propos et point de vu politique. Que la polémique soit positive ou négative, le bruit, ou devrait-on dire le buzz, de la polémique couvre tous les autres sujets.

Le net fait une puissante caisse de résonance à ces énormités. Le principe même de twitter facilite le processus, en étant en temps réel et adapté aux réactions épidermiques ou sarcastiques à chaud, twitter adore les polémiques à la con. Si d'aventure une information intéressante surgi en même temps que la polémique, elle n'émergera jamais. Les problèmes de l'ex ministre, ex trésorier de l'UMP sont ainsi passés au second plan ces jours derniers[2]. Que voulez-vous, la place pour l'information est limité, et une bonne polémique fait plus d'audience.

Notes

[1] Je ne parle même pas de Morano, tellement c'est pitoyable.

[2] Notamment l'affaire de hippodrome dont personne ne parle.

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dimanche 29 janvier 2012

Visibilité médiatique

cedric-augustin.eu.jpgDepuis la campagne de 2007 je m'insurge régulièrement sur la manière dont les média couvrent les campagnes et la campagnes présidentielle en particulier[1]. La dernière fois je râlais du manque de visibilité de François Bayrou. Force est de constater que cette fois-ci, il ne fais plus partie des victimes du blackout médiatique. Mais rien n'a changé pour les autres.

Le principe est le suivant: une obscure règle suivie par les média fait qu'ils donnent une visibilité médiatique aux candidats proportionnelle aux sondages du moment. Or tout le monde sait que les sondages d'intention de vote à plusieurs mois de l'élection sont directement proportionnels à la visibilité médiatique. Les personnes qui ne sont pas impliqués en politique (militants ou sympathisants) s'expriment dans les sondage uniquement sur les personnalités qu'elles connaissent, donc celles présentes dans les média.

La boucle est bouclée. Ce serpent qui se mord la queue ne laisse pas de place aux nouveaux entrants ou à ceux qui n'ont pas une visibilité médiatique avant la période de la campagne[2].

Seul le dernier mois de la campagne verra la règle changer avec une parfaite équité médiatique entre tous les candidats qui auront obtenus les 500 signatures et donc seront officiellement en campagne[3]. A ce moment là, les courbes d'intention de vote commencent à s'infléchir, mais c'est souvent trop tard pour changer des tendances commencées 6 mois ou 1 an plus tôt.

Notes

[1] Mais c'est la même mécanique pour les autres campagnes.

[2] Typiquement Mélanchon est dans ce cas.

[3] Avec le budget de 800 000€ pour couvrir les frais minimum de campagne.

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