Dimanche+ avec François Bayrou

Je retranscris quelque phrase de François Bayrou face à Laurence Ferrari dans l'émission Dimanche+, avec quelques uns de mes commentaires en notes ou en italique. Veuillez noter que vu l'heure tardive, les fôtes sont sous copyright, si vous voulez utiliser cette retranscription, merci de me fournir les corrections.

Ca y est, c'est fini les précautions à l'encontre de Nicolas Sarkozy

Jusqu'à présent François Bayrou ne s'en est pas pris méchamment au candidat de l'UMP, mais plutôt à ceux qui le soutiennent, tels que certains médias ou certains comportements médiatiques[1]. Il passe cette fois ci à une position directement offensive. Il répond concernant Nicolas Sarkozy :

Ce n'est pas un candidat qui fait peur, c'est un candidat qui veut le pouvoir pour son clan. Il l'a montré depuis qu'il est entré en politique. Il est issu de cette culture... celle des hautes Seines[2] qui est le contraire d'une démocratie ouverte ou chacun est respecté pour ses idées. Il a l'habitude d'utiliser une phrase qui est : "qui n'est pas avec moi est contre moi". Cette phrase là signifie que l'on ne respecte pas les autres en temps que tel, et la démarche politique qui est la mienne est exactement le contraire. Je respecte les autres avec leur identité, leur bagage. Et non seulement je les respecte mais je veux les associer au pouvoir. ... Je veux que chacun, devant cette tache énorme de relever la France, vienne avec ce qu'il est, car je ne veux pas tout le pouvoir pour mon parti.

Débats participatifs

La méthode est bonne, moi je fais ça depuis 12 ans dans ma circonscription le premier vendredi de chaque mois.... Ca s'appelle des cercles citoyens.

Homoparentalité

Le reportage qui introduit le sujet illustre la conclusion que les enfants éduqués par des familles homoparentales se développent exactement comme les autres[3]. Jean Christophe Lagarde qui représentait l'UDF à la Réunion de l'APGL[4] a repris son propos qu'il avait tenu à l'université d'été lorsque j'avais demandé pourquoi l'UDF ne débattait pas de l'homoparentalité et du mariage : ... y compris à l'intérieur de notre parti, vous avez des gens qui sont très coincés, vous avez François qui a une position très médiane ... et il y a quelques personne qui veulent aller plus loin qu'il ne le fait lui même.

Dans le même reportage on voit l'intransigeance de Nicolas Sarkozy qui est opposé au mariage et à l'adoption pour les couples de même sexe, et le retournement de la candidate socialiste, initialement opposée et qui finalement est pour, s'alignant sur le projet du PS sur le sujet, accouché dans la douleur. La position de François Bayrou :

Il faut reconnaître ce qui existe[5], ... il y a 300 000 enfants qui sont élevés ayant un père ou une mère qui a déclaré, reconnu ou découvert son homosexualité après avoir eut des enfants, et il y a 30 000 enfants qui vivent dans un couple uniquement homosexuel, conçu ou adopté... pour ces 30 000 enfants il est important de reconnaître le lien avec le 2ème parent... Nous avons en France une possibilité qui s'appelle l'adoption simple. Cela ne crée pas un lien de filiation direct, parce que je croix que 2 pères ou 2 mères c'est quelque chose de troublant pour les repères. Au moins allons jusqu'à la reconnaissance du lien d'éducation et de responsabilité qu'il y a entre l'enfant et le 2ème parent avec lequel il n'a en principe aucun lien.

"Est-ce un moyen terme par rapport à votre morale chrétienne ?"

D'abord j'ai le droit d'avoir une morale chrétienne, chacun à le droit d'avoir sa morale, je ne pense pas que ces repères soient à oublier. Mais ce n'est pas un moyen terme. C'est la reconnaissance du fait que ces femmes et ces hommes existent et qu'ils ont un certain nombre de droits, et le 1er droit c'est d'être entendu dans leur vie, dans les demandes que leur vie représente et porte, et de la même manière, je suis pour que, par exemple, ils puissent transmettre les biens, au décès de l'un que l'on puisse transmettre les biens à l'autre, exactement comme dans un couple hétérosexuel. C'est une, comment dire, compréhension et reconnaissance.

Tracteur

Tracteur

Dans une autre interview, François Bayrou expliquait que les gens avaient été surpris de découvrir dans sa déclaration de patrimoine 2 tracteurs. Depuis c'est un symbole qui lui plaît et les gens lui en offrent à chacun de ses déplacements.

Un tracteur, c'est la terre, c'est fort, ça va lentement et puis vous savez ça veut dire quelque chose d'important dans ma vie[6].

TF1 et télé

Je fait l'impasse sur cette partie. Pour résumer, je prend sa conclusion :

... ça n'est pas un boycotte[7], je n'ai pas à boycotter, j'ai a imposé comme citoyen et comme représentant du peuple, et j’imposerai élu président de la république le respect des règles de pluralisme...

Chirac

Dans le reportage il en dit du bien concernant sa proximité avec les gens, et que pour cela il n'est pas dérangé qu'on le compare à lui. Je ne vous cache pas que cette position me dérange car François Bayrou fait l'impasse sur les casseroles qu'il traîne. Draguer les chiraquiens comme dit le journaliste ne me semble pas une bonne idée, même si les électeurs chiraquiens ne sont pas les cadres du RPR. A la question sur ce qu'il pense de l'annonce faite par Chirac qu'il y a une vie après la politique qui évoque sa non candidature, il répond :

C'est une décision dans la logique des choses, il a été président de la république 12 ans. Il a fait des choses biens, parce que ce qu'il a fait en Irak c'était bien, de même qu'une certaine manière de garantir, de défendre la paix civile, d'aimer au fond une certaine union des français, ça il l'a bien fait. Pour le reste j'ai eut beaucoup, beaucoup, beaucoup de différents avec lui.

Education

Je comprend le ral bol des enseignants car on les prend perpétuellement pour cible. En ce moment je reçoit beaucoup de messages des profs de sport. Ils s'occupaient, le mercredi après midi, de jeunes pour leur faire faire des compétions sportives, des matchs lycées contre lycées. On leur supprime ou ils ont le sentiment qu'on leur supprime ces heures là. Et ils disent que vont devenir nos élèves le mercredi après midi si l'on est plus capable d'assumer cette responsabilité ?... je trouve qu'ils ont raison de le dire. Pourquoi est-ce que l'on passe son temps à cibler l'éducation nationale alors que c'est ce dont nous avons le plus urgent besoin ?... Moi je dit que c'est dans le lien de confiance entre les enseignants et la nation que se situe la clée de la réussite.

"... lorsque vous étiez ministre de l'éducation... vous avez mis 1 million de personnes dans la rue sur la réforme du financement des écoles privées..."

J'étais très jeune. Peut être que je m'y suis mal pris. Je pense qu'à cette époque j'ai été un peu brutal, et d'ailleurs ça m'a servi de leçon. Je sais que l'on ne passe pas en force. Mais sur le fond, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.... Je n'avait pas senti, ce que Mitterand avait parfaitement senti (ça a fait une espèce de lien entre nous), que dans cette mesure technique il y avait du symbolique, et que ce symbolique donnait à tous les enseignants, à tous les laïcs du pays le sentiment que c'était une majorité revancharde. Dès cet instant, je me suis juré que le sentiment de revanche serait à jamais écarté de mon attitude et de mes choix.

"Vous proposez que 100% des élèves entrent en 6ème sachant lire et écrire, mais qu'avez-vous fait d'autre quant vous étiez au ministère ?"

Permettez moi de rappeler ce que vos archives auraient pu trouver aussi : alors que je suis ministre de l'éducation nationale depuis 4 ans en 97, c'est le plus haut indice de satisfaction de la nation à l'égard de son école, de toutes les 50 dernières années. Je trouve ça bien et encourageant.

"Ca veut dire que vous étiez un bon ministre ?"

Ca veut dire qu'il y avait un sentiment de confiance, donc quant il y a un sentiment de confiance, oui on est un bon ministre, en tout cas il y avait du respect les enseignants, tous les jours dans la rue, de toute tendance, et vous savez que de tendance il sont plutôt de gauche, me disent ce qu'a été leur confiance à cette époque là, ils savait que j'étais un ministre qui respectait l'éducation nationale...

Internet

Ils ne parle que de Quitterie dans le reportage, c'est du sexisme je vous dit. Vous croyez qu'il faut que je la change ma photo ?

Internet ça change tout dans la démocratie et dans la vie.... C'est un phénomène très important et c'est un phénomène qui permet de résister aux très grands médias, de faire passer des messages qui ne sont pas ceux du monde des médias habituels. Sur internet, les internautes ne sont pas passifs, il sont actifs, ils vont chercher l'information et il la transmette. C'est une révolution assez profonde, vous le verrez pour les décennies qui viennent.

Voila, j'ai essayé de faire une retranscription fidèle, mais elle n'est pas complète et peut comporter quelques erreurs. Utilisation libre.

Notes

[1] La bipolarisation et les relations client/fournisseur de groupes médiatiques avec l'état et le candidat UMP

[2] Celle de Santini qui vient de déserter

[3] Base de réflexion de ma contribution sur l'homoparentalité, ainsi que de commentaires sur le billet de filaplomb de la semaine dernière

[4] Association des parents gay et lesbienne

[5] A la question de la présentatrice, "vous êtes contre" il fait non de la tête

[6] Pour ceux qui ne savent pas, François a repris l'exploitation agricole de son père lorsqu'il est décédé d'un accident. Il gérait alors son métier d'enseignant et d'agriculteur.

[7] de l'émission de TF1, 100 questions à vous poser.

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Commentaires

1. Le lundi 12 février 2007, 01:41 par fabien-benard

Je n'ai pas pu voir l'émission, alors je viens grâce a cet important travail d'en saisir l'essentiel.
Tu es sûr qu'il a deux tracteurs ?
Je ne suis pas fâché qu'il cause de NS. Le soutien de Santini qui n'est pas un ralliement (ouf) est certainement conditionné par l'affaire du musée virtuel et des lourdes factures de gardiennage et d'entretien d'oeuvres, de peintureq qui n'on pas de musée. Santini est mis en examen et NS, président du CG pourrait l'être !

2. Le lundi 19 février 2007, 14:32 par karibu

Fabien,
Oui, 2 tracteurs, et une écurie d'une douzaine de chevaux comme patrimoine.

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