L'état providence à l'heure des dettes - Pierre Mehaignerie

Deuxième prise de parole de cette table ronde, Pierre Mehaignerie, ancien président du Centre des démocrates sociaux, il est membre de l'UMP depuis 2002.

mehaignerie.jpgOn m'a demandé, les journalistes, « Pourquoi allez-vous à Giens » ? Lorsque François Bayrou me l'a demmandé, j'ai répondu oui en ne demandant la permission à personne. Nous avons divergé sur la stratégie, mais pas sur le fond. Je suis venu pour réunifier la famille centriste. En 86 nous étions ouvert mais on nous a claqué la porte[1].Aujourd'hui, la famille socialiste n'est pas plus ouverte à cette alliance.

Aujourd'hui, nous avons près de 630 milliard de dépense sociale. Nous avons la 2ème espérance de vie à la retraite de 25 ans et il faut la financer.

Un article du Monde comparait les salaires des enseignants français et allemand et concluait à une différence de 20%. Cependant, le salaire indirect en France est 20% plus élevé qu'en Allemagne (32% en Allemagne, pour 53% en France). Notre pays se caractérise par un salaire direct plus faible, et un salaire indirect plus fort.

En France les prestations sociales servent à corriger les inégalités au lieu que ce soit l'impôt. Il y a un problème d'inefficience. La décentralisation devrait permettre d'introduire de la responsabilité.

Comment inciter au retour au travail (work fare) ? Une société d'assistance n'est pas favorable à la dignité. Comment redonner le goût au métier de l'industrie, par exemple, seulement 5 candidats dans un nouveau BTS maintenance industriel.

Comme Bayrou, je soutient que les 5.4% de cotisation familiale doivent aller vers l'impôt sur le revenu pour assurer la compétitivité de notre pays. Il faudra aussi travailler plus, en France nous travaillons en moyenne[2] 1568h/an, pour 1661 en Allemagne et 1840 dans les pays nordiques.

Nous avons pourtant tous les atouts d'une grande puissance. Lors d'une rencontre à Londre, Gordon Brown nous demandait à notre délégation (qui comportait N. Sarkozy) « expliquez moi le pessimisme français ». La France est la seule à avoir de grandes entreprises (avec l'Allemagne), un fort taux d'épargne, et avec la population vieillissante, du soleil... si l'Angleterre avait tout ça ce serait le bonheur.

Notes

[1] Il parle des socialistes.

[2] Chiffres corrigés en allant sur le site du JN car ils me semblaient faux.

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Commentaires

1. Le samedi 17 septembre 2011, 08:35 par mémoire longue

M. Méhaignerie était déjà ministre en 1977 (!), le système dont il nous parle et qui tue mon pays, c'est lui et ses copains qui l'ont mis en place. Pourquoi ne se demande-t-il jamais ce qui l'a poussé à mettre en place un truc si couteux et si inefficace ? Sûr aussi que pendant tout ce temps il s'en est mis plein ses poches à lui avec ces 40 ans d'indemnités diverses(depuis 1973) et ses retraites multiples. N'a-t-il pas d'ailleurs cherché que ça ?
Et un militant sérieux irait écouter religieusement un mec pareil ? Si tu croises Méhaignerie, dis-lui de laisser la place, ça c'est rendre service au pays.

2. Le mercredi 21 septembre 2011, 13:59 par Cedric Augustin

Il faudrait voir à ne pas prendre mes prises de note pour mon opinion personnelle. 

Personnellement je ne connait pas ce qu'a fait cet homme politique. Je l'ai écouté et j'ai surtout entendu dire 2 choses importantes :

  • La première c'est que les divergences passées entre lui et Bayrou portaient sur la stratégie et pas sur le fond. Ce qui donne sens à l'idée d'une majorité élargie possible au lendemain de la présidentielle si Bayrou est élu.
  • Il a mis en lumière des réformes douloureuses qui devront être menées, réformes sous susjacentes dans le discours de François Bayrou. Là encore cela laisse augurer d'une possible convergence de fond quant à la méthode de redressement possible.

Après, il est vrai qu'il est un homme politique avec beaucoup d'expériences, qui manie les chiffres à l'ancienne, c'est à dire en disant n'importe quoi pour illustrer son propos en partant du principe que personne ne vérifie. Sauf qu'aujourd'hui, il vaut mieux vérifier ses chiffres avant de les dire, car un coup de net et l'erreur est immédiatement visible : il a fait part de chiffres donnant des variation de près de 30% du temps de travail entre le nord et le sud de l'Europe, alors que ce ne sont des variations que d'environ 10%, qui certe sont encore importante, mais qui, une fois rapporté au différences locale peuvent même être encore réduite (pas les même taux de temps partielle, pas les même taux de chômage...).

Ce la n'en reste pas moins intéressant comme prise de parole.

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