La limite entre asservissement et partenariat

Deux petits liens qui causent des journaux et de leur recherche de financement:

Ces articles datent un peu, mais il faut les lire en ayant en mémoire les déboires du monopole local, Nice-matin, au bord du dépôt de bilan s'il ne trouve pas un mécène prêt jeter de l'argent dans cette entreprise d'une autre époque. S'il n'y avait la question des emplois, je pense que je souhaiterai vraiment que ce journal disparaisse, afin qu'une nouvelle presse renaisse de son cadavre. Il faut réinventer la presse régionale à l'ère de l'internet, ce que Nice-matin n'a jamais été capable de faire, confortablement protégé par son statut de monopole local et grâce aux généreuses subventions du pouvoir local avec l'argent public.

Ce ne sont pas forcément les journalistes qui posent problème, mais bien les choix et orientations de la direction:

  • Le découpage en plusieurs éditions qui n'ont jamais évoluées malgré la création des communautés d’agglomérations.
  • Un format dit numérique qui n'est qu'une photo de la version papier, n'exploitant aucun des possibles proposés par les nouveaux outils disponibles.
  • Une sous évaluation du fantastique patrimoine que représente le local: les lecteurs n'ont plus rien à faire des actualités nationales dans le journal, ils ont tous la télé ou internet pour l'avoir. L'info qui a encore de la valeur marchande c'est l'ultra-local.
  • Un amateurisme ou une superficialité sur les dossiers pointus et techniques.
  • Un asservissement au pouvoir local tellement grossier qu'il discrédite l'ensemble des journalistes, quant il ne les écœure pas.

La presse n'a pas besoin d'argent, elle a besoin de lecteurs. Nice-matin est complètement discrédité et ne regagnera jamais les lecteurs perdus à moins d'une révolution que je ne les crois pas capable de faire.

Comme tous les autres groupes de presse, Nice-matin est dans la tourmente d'une révolution numérique non anticipée. Contrairement aux journaux nationaux, la presse régionale a encore une marchandise qui a de la valeur: ses journalistes implantés et l'info ultra locale. Tout n'est pas perdu... enfin espérons-le.

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Commentaires

1. Le mercredi 6 août 2014, 10:45 par lamouette

Il faut croire que ma mémoire fonctionne mieux que le web puisque je n'ai pas trouvé l'info en ligne: dans les années? Max Gallo avait projeté la création d'un journal local. Tout était en place, local, outils de presse, publicité. L'histoire s'est conclue par la pose d'une bombe, Nice -Matin restera l 'unique info locale. Un Canard Enchaîné local, Le Standard devenu L'Étendard du courageux Jean-Marie Tarragoni devra capituler sous le poids des procès. Un journal issu d'une SCOP peut-il devenir indépendant? C'est tout l'enjeu.

2. Le vendredi 8 août 2014, 13:59 par Cedric Augustin

Moi aussi je me souviens d'une tentative d'implantation d'un concurrent. Mais c'etait AVANT le web, dans les années 90.

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