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mardi 5 mars 2024

Démocraties en danger face à l'industrialisation de la désinformation

Même si j'ai complètement débranché de la politique en ce moment, je reste un citoyen attentif. Chaque fois que je regarde, même de loin, la politique je suis affolé par la tournure que prennent les choses.

Dénigrement comme seul message politique

Le format médiatique impose les phrase courtes et percutante. La construction d'une pensée complexe n'intéresse pas les média ou les réseaux sociaux, car cela n'intéresse pas non plus la grande majorité des spectateurs de ces média.

On se retrouve donc avec des oppositions qui n'ont plus de projet politique autre que de casser les actions du gouvernement, non pas forcément car ils n'ont pas d'opinion construite (quoique pour certains on a des doutes), mais parce que ce n'est pas ce que les média ou RS veulent retenir de leur propos. Dans un format ultra concis, il ne reste que le dénigrement de l'action du gouvernement ou des institution et il n'y a plus la place pour élaborer une critique.

Les média, les RS et les politiques qui veulent exister dans ces formats, entérinent une forme de communication politique sans plus aucun contenu. A l'heure de la petite phrase sans nuance, comme seul format, ils créent eux même le rejet de la politique, considérée comme vide de tout sens, et créant du rejet épidermique des messages politiques qui ne sont même plus écoutés. Seules les réactions émotionnelles aux messages politiques deviennent de l'information, et de part leur nature ne laisse aucune place à la nuance.

Manipulation en France

Dans ce paysage médiatico-politique qui se stérilise et éloigne du sens et des explications, les états dit illibéraux, disposent d'un levier fantastique pour influencer les opinions et mettre en difficultés les démocraties. On le sait avec la Russie de Poutine qui dispose d'une puissante organisation de désinformation qui cible toutes les démocraties occidentales. L'exemple le plus évident est bien sûr les campagnes délirantes de désinformation en Afrique pour nuire à l'État français, les soutiens financiers aux partis extrémistes français (le RN de manière ostentatoire ou LFI plus subtilement), le soutien et l'amplification par les fermes à troll de tout ce qui nuit au gouvernement (gilets jaunes et toutes les colères légitimes).

On savait les Russe de Poutine, expert dans ces actions de nuisance et déstabilisation de la France. Mais d'autres états, plus discrètement font de même. La Turquie l'a beaucoup fait par le passé. La Chine vient de se faire prendre ouvertement il y a quelques mois.

La Chine sème la désinformation sur les feux à Hawaii en utilisant des contenus générés par IA

Dans cet article de Courrier International citant le New York Times, on apprend que des groupes chinois ont exploité les feux qui ont ravagés Hawaï pour faire circuler des rumeurs sur une arme météorologique testée par les USA. Les textes et les images ont été créées en utilisant des IA génératives pour rendre le propos plus crédible.

Les IA permettent d'industrialiser la désinformation

Grâce aux IA génératives qui permettent de créer du texte dans la plus part des langues, en imitant le style d'un auteur, sur n'importe quel sujet, il va être quasi impossible au commun des mortels de savoir si une source est véridique. Même chose pour les images générées qui en quelques mois sont devenues de plus en plus réalistes. Il existe déjà des IA génératives capables de modifier des vidéos pour faire dire ce que l'on veut à une personne. En ce moment, les tous premiers films générés par IA sont en train d'être testés. Pour de courtes séquences, de celles que l'on utilise sur les réseaux sociaux, les IA génératives peuvent être crédibles.

Les IA génératives, couplées à des fermes à troll (des centaines de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux), sont donc en capacité de contourner les systèmes de détection des faux comptes, et de propager n'importe quel désinformation. Il est donc possible de manipuler les opinions, de soutenir et d'amplifier des courants d'opinion très minoritaires en les propulsant à des niveaux de visibilité disproportionnés, de propager des messages totalement faux avec beaucoup plus de force que les messages vrais, de déformer des propos réels pour induire en erreur et faire passer le propos erroné pour réel...

Nos démocraties sont en danger, car par essence une démocratie ne peut pas user de la désinformation comme le fait une dictature ou un état illibéral. Il y a donc une dissymétrie dans les mesures que peuvent prendre les démocraties pour se protéger.

Mal barrés

Je suis pour ma part très inquiet, surtout quand j'entends les propos que certains de mes élèves répètent sans problème. La guerre en Ukraine est un impressionnant terrain d'expérimentation de la désinformation, et les jeunes ne semblent pas très bien armés pour s'en protéger alors qu'ils sont déjà sensibilisé au problème. Autant dire que les aînés sont carrément des victimes en puissance. Nos démocraties sont en danger, et je ne vois pas comment mieux les protéger.

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dimanche 17 septembre 2023

La violence, la police et notre potentiel d'indignation

Quelques réflexions sur les violences policières, dans le fil Twitter repris ci-dessous:

Je ne suis pas loin de penser comme dans ce pouet, que la police est intrinsèquement violente, car cela fait partie de sa mission. Il me semble que la société le tolère moins, tout en ayant une minorité qui veut en faire un argument politique.

Assez paradoxalement la société n'accepte plus légitimement la violence et l'inconfort, mais nous sommes abreuvé de représentation violente et malsaine de la société via les films et séries, les chaînes d'info continue ou les réseaux sociaux.

Nos médias nous placent dans une schizophrénie permanente en faisant de nous des spectateurs permanents de la violence pour utiliser mercantilement nos émotions, et nous exhortent avec les mêmes leviers émotionnels et mercantiles à la refuser.

Tout comme le temps de cerveau disponible que se partagent les médias, je pense qu'il y a aussi un potentiel d'indignation ou de réaction/indifférence à la violence, que media, politiques ou cinéastes se battent pour exploiter chez chacun de nous.

Je n'aurais jamais pu être policier, pour moi c'est un des métier les plus dur qui existe et pourtant tellement indispensable. Nos policiers, policières et gendarmes sont exposés en permanence aux pires facettes de la société et des êtres humains. Comme si cela ne suffisait pas, il faut en plus assurer une mission de maintien de l'ordre qui implique qu'ils et elles fassent peur aux citoyens. Face à des citoyens qui ne se laissent pas faire, la violence fait partie de leur moyen de remplir leur mission. De mon point de vue, la mission confiée aux forces de l'ordre est violente pour eux et implique la violence vis à vis des autres.

Cette violence dites légitime, que l'on tolère chez les forces de l'ordre à un corollaire, la sécurité des biens et des personnes, la paix, le respect des règles, comme le rappel le président à un policier qui l'interpelle pour obtenir son soutien:

Les propos du Président @EmmanuelMacron sont impeccables: les forces de l'ordre sont nécessaires et doivent être soutenues, mais les individus qui les composent doivent respecter les règles et s'ils font des conneries ce doit être dit (et sanctionné)
Lien vers la vidéo

Sauf que nous avons changé d'époque. La violence, présente dans toute la société, est de moins en moins tolérée, ou du moins égoïstement quand elle est dirigés vers soit, alors que dans le même temps nous en consommons de plus en plus sur les média qui nous entourent (réseaux sociaux, film, séries, chaînes d'information...) et que nous en produisons de plus en plus, notamment dans la manière de communiquer: d'abord via les outils numériques, puis dans le langage parlé entre amis et enfin à destination d'inconnus ou de représentants de quoi que ce soit.

C'est pour cela que je parle de schizophrénie, puisque d'un côté nous sommes demandeur de violence en tant que spectateur, producteur dans nos communications, et de l'autre nous la refusons, même lorsqu'elle est supposée être légitime.

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lundi 31 octobre 2022

Deux visions de la femme et de l'éducation des garçons

Pour suivre le raisonnement que je vais faire, il faut d'abord accepter le postulat suivant: "les hommes sont intrinsèquement des obsédés sexuels". Si vous n'êtes pas d'accord avec ce postulat, la suite du raisonnement ne tient pas bien. Donc je part du principe que vous l'avez accepté.

  1. Il existe un modèle de société, où la femme est en danger dès qu'elle est en présence d'hommes. Il faut donc protéger les femmes en les isolant des hommes en lesquels elles ne peuvent avoir confiance, ou alors les rendre aussi peut désirables que possible, pour contenir les pulsions sexuelles des hommes.
  2. Il existe un autre modèle de société, dans laquelle les jeunes mâles sont éduqués pour vivre avec leur pulsions sexuelles et les gérer, afin de permettre aux femmes de se balader tranquillement.

Dans la première, les hommes sont déresponsabilisés et ils transfèrent la gestion de leurs pulsions aux femmes. Ce sont à elles de se protéger. Ce sont les hommes qui imposent aux femmes ce qu'ils sont, et elle n'ont qu'à faire avec. On est bien dans un modèle de domination des hommes sur les femmes.

Dans la seconde, les hommes sont responsabilisés et gèrent eux même ce qu'ils sont. Dans ce modèle les femmes n'ont pas à subir ce que sont les hommes[1], mais juste vivre avec, comme avec n'importe quel autre individu (masculin ou féminin). C'est un modèle qui tend vers l'égalité, puisque l'on ne traite pas les hommes et les femmes différemment[2].

Cette confrontation de modèles de sociétés est bien sûr ce qui sous-tend la question du port du voile, nécessaire dans un modèle et aberrant dans l'autre. Aberrant car si l'on laisse se développer la logique de port du voile dans certains parties de la population, cela sous-entend que l'on y abandonne l'idée d'éducation des garçons, et donc que le reste de la population féminine est en danger[3].

En France et en Europe, nos société sont construites sur le principe de l'homme éduqué à gérer ses pulsions, avec le modèle du gentleman. Et donc le communautarisme[4] pose problème, car il n'est pas possible, que selon le quartier où l'on vit, sa couleur de peau, ou son niveau de revenu, il faille aux femmes, tantôt être responsable des pulsions des hommes, tantôt en être affranchies. C'est une remise en cause du modèle européen, dangereuse pour les femmes.

Notes

[1] Du moins beaucoup moins que dans l'autre modèle.

[2] Je sais, on n'y est pas encore pour le reste, mais pour ce point c'est ce vers quoi tendent les modèles de sociétés occidentales.

[3] Je pousse bien sûr mon raisonnement à l'extrême.

[4] Se rassembler et vivre différemment au sein de la société, avec des règles différentes de celles des autres communautés.

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samedi 17 septembre 2022

L'assignation et le racisme

Voici une explication parfaite en 5 minutes de vidéo de ce qu'est l'assignation, une manière par laquelle s'exprime le racisme que nous avons tous en nous:


Les mécanismes de l'assignation par Tania de Montaigne - 28 Minutes - ARTE

Noir, blanc, femme, homme, handicapé… Que signifie être assigné à une identité ? @demontaignetan décrypte ces mécanismes simplistes, souvent racistes, qui enferment les individus et les privent de leur singularité. Tweet original

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samedi 29 janvier 2022

Confiance dans la vaccination

Le tweet de John Burn-Murdoch parle d'une étude portant sur les bénéfices des solutions de passe sanitaire mises en place dans plusieurs pays européens, et donne les projections pour la France

Bénéfice du passe sanitaire en France
Bénéfice du passe sanitaire en France

Cette étude montre que l'introduction du passe sanitaire a permis de réduire de 9% les hospitalisations et décès chez les plus de 60 ans en France. L'objectif a donc bien été atteint, en "emmerdant" les non vaccinés avec des restrictions sociales pour les pousser à se vacciner ou en les excluants des lieux les plus à risque, le passe sanitaire a sauvé des vies, et réduit la pression sur le système hospitalier.

J'ai cependant été profondément choqué par un autre graphe qu'il donne en complément. L'auteur précise que c'est parce que les français ont une faible confiance dans la vaccination (~45%) que le passe est aussi efficace. Et là ça fait très mal...

Confiance dans la vaccination
Confiance dans la vaccination

La France, le pays de Pasteur, un des inventeur de la vaccination, n'a non seulement pas réussi à produire ou inventer un vaccin contre la COVID, mais en plus, c'est le pays le plus hostile à la vaccination. Nous étions il y a quelques décennies en arrières un pays exemplaire en terme de vaccination, avec de l’innovation et une population acquise aux bénéfices de la vaccination. Comment en est-on arrivé à être le dernier pays européen en terme de confiance dans la vaccination, avec moins de 45% ?

Mon hypothèse, mais ce n'est que mon impression personnelle, c'est qu'il y a eut une accumulation de fautes en terme de santé publique qui ont conduit à du doute profond dans la population:

  • Le sang contaminé à été le premier gros clash, avec des professionnels de santé qui ont laissé contaminer des gens en toute connaissance de cause. Là dessus les politiques n'ont pas fait le job en couvrant l’impardonnable.
  • La gestion de crise du H1N1 qui est une conséquence de la crise du sang contaminé, avec une sur-réaction des gouvernements à une pandémie faiblement mortelle (pas plus que la grippe saisonnière, voir moins). A peut près toutes les erreurs de communication et de gestion de crise ont été faite, achevant de décrédibiliser les pouvoir publiques dans la gestion de crise sanitaire.
  • La vaccination contre l'Hépatite B, dans ses premières versions, qui a été accompagnée de trop d'effet secondaires et qui a conduit le gouvernement à interrompre les campagnes de vaccination dans les collèges.
  • Le scandale du médiator est lui l'incarnation de toutes les peurs vis à vis de l'industrie pharmaceutique, capable de trafiquer les tests de mise sur le marcher pour vendre une molécule qu'ils savent dangereuse par ailleurs.

Ces 4 exemples ont discrédité, les professionnels de santé, les politiques et l'industrie pharmaceutique. Les mouvement anti-vax n'avaient plus qu'à cultiver ce terreau pour y faire prospérer leurs idéologies. Ces mouvements anti-vax ont un business très lucratif de produits et pratiques (voir la vidéo Le business antivax) avec même des entreprises dont la raison d'être est la fabrication de fakenews et donc de message à destination des anti-vax.

La gestion exemplaire de la pandémie de COVID par Olivier Verran, qui a misé à font sur la transparence pourrait redonner confiance aux français, mais on ne le saura que dans quelques années.

J'ai commis sur ce blog quelques billets sur le sujet de la vaccination du temps de la pandémie de H1N1 en 2009. C'est amusant de les lire aujourd'hui. Les voici par ordre chronologique:

A la lecture de ces anciens billets, il y a une chose importante à retenir, c'est que c'est la létalité du virus qui compte le plus. Tout le reste en découle, et ce qui était valide pour le H1N1, ne l'est pas pour H5N1, la grippe ou le COVID.

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mercredi 25 décembre 2019

Le déterminisme algorithmique

Un tweet de Séverine Erhel (@Sev_Erhel), professeur psychologie et ergonomie cognitive à l'Université de Rennes 2

Rien de nouveau sur l’éthique mais j’apprends quand même que « 70% des vues sur YouTube sont le résultat de recommandations de son intelligence artificielle », ça questionne sévèrement l’autodétermination des individus sur ce type de plateformes

Citant le le Tweet de Usbek & Rica (@USBEKetRICA)

Le chercheur et Youtubeur de @le_science4all Lê Nguyên Hoang propose des pistes pour faire émerger des IA plus éthiques. Un défi très complexe, mais « l’un des plus excitants à accomplir » « L’attention est devenue le nouveau pétrole » https://usbeketrica.com/article/cer...

Sur ce blog, je m'en prend souvent à Facebook comme modèle caricatural pour illustrer la dangerosité des algorithmes utilisés par les réseaux sociaux. Mais Facebook n'est bien entendu pas le seul. En fait, dès qu'il y a une suggestion de contenu faite par un outil, il y a un algorithme derrière, plus ou moins évolué, qui vise un objectif mercantile.

Cela peut être simplement un produit similaire ou complémentaire dans une boutique en ligne. Dans ce cas l'algorithme est extrêmement rudimentaire et comme l'on est dans un processus d'achat, nous avons toujours notre libre arbitre. Cela reste de la publicité ciblée mais au même titre que les promotions. Le commerçant fait son job de commerçant et il n'y a pas d'entourloupe.

Là où il y a problème, c'est lorsqu'il y a altération de notre capacité d'autodétermination. Et c'est ce que font les algorithmes des réseaux sociaux, ou comme cité ici de Youtube, filiale de Google. La personnalisation du contenu est extrêmement dangereuse, car elle encourage et cristallise la démarche communautariste. Une fois le profile créé et donc les contenus correspondants à ce profil mis en avant systématiquement, comment sort-on de cette bulle informationnelle ou de divertissement ? L'internaute profilé, se voit proposer ce que l'algorithme calcule comme étant supposé lui correspondre, l'intéresser ou le faire réagir.

Cette approche correspond au modèle sociale américain, qui est une agglomération de communautés qui vivent en parallèle: les gens font d'abord partie d'un groupe social avant de faire nation. Ce modèle, qui plaît à certains n'est pas le modèle français qui est basé sur l'assimilation, faire en sorte que tous les individus soient français avant d'être autre chose. J'espère me tromper, mais il me semble que l'apposition du modèle américain sur le modèle français est en train de mettre à mal ce dernier, et les réseaux sociaux, dans leur forme actuelle avec des algorithmes qui renforcent la communautarisation, en sont de puissants destructeurs.

L'utilisation des intelligences artificielles pour améliorer encore plus la construction de ces bulles informationnelle est clairement une mauvaise nouvelle pour notre identité et cohésion nationale.

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samedi 14 décembre 2019

Le visuel qui va nous représenter durant cette campagne

Voici le visuel que nous avons choisi pour la campagne des municipales:

C'est un nuage de mots qui représente les valeurs et projets de société que nous voulons porter. Ce nuage de mots représente aussi un oiseau que l'on croise localement, symbole de grâce et d'efficacité. Saurez-vous le reconnaître ?

Le mot clé ENSEMBLE est le cœur de nos différents projets pour Saint Laurent du Var, c'est pourquoi nous le retrouvons également dans le nom de notre liste. Nous voulons porter l'idée du travail d'équipe pour construire des projets pour la collectivité, de la finalité de faire ensemble notre cité, d'agréger nos différences pour nous enrichir.

En même temps que ce visuel, nous lançons aussi un blog de campagne qui comportera entre autre les éléments de notre programme : www.slv-lre.fr

A suivre...

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dimanche 10 novembre 2019

Des révolutions sans leader ne permettent pas de construire une politique participative

Le monde est en ce moment traversé par des mouvements révolutionnaires, au Liban, à Hongkong, en Syrie, en Algérie et aussi dans une certaine mesure celui des gilets jaunes. Ces mouvements ont une caractéristique en commun, c'est qu'ils n'ont pas de leader. Ce sont des mouvements spontanés ou presque[1] qui n'existent que grâce aux outils que sont les réseaux sociaux et qui ont une très forte connotation de dégagisme, c'est à dire qu'il y a une volonté de virer la classe dirigeante, sans pour autant proposer une alternative.

Pas de leader, donc pas d'idéologie

Cette absence de leader est un marqueur de mouvements de rejet mais pas de construction. N'importe quel apprentis en politique sait qu'il est beaucoup plus facile de lever des foules pour s'opposer à quelque chose que pour bâtir quelque chose. Aller dénoncer un changement rapporte toujours plus de soutien, que de défendre une évolution. C'est pour cela que les mouvements populistes prospèrent.

S'opposer et dénoncer est à la portée de n'importe quel abrutis avec un porte voix, en quelques minutes. Proposer nécessite un travail, des compétences, de l'expertise, du temps long et de fédérer des gens sans le pseudo-lien de la révolte.

L'indignation non constructive

Ces mouvements révolutionnaires sans leader issus des réseaux sociaux n'en sont pas moins légitimes, car ils expriment un rejet d'un système ou de choix politiques. Tout légitimes qu'ils puissent être, ces mouvements posent un problème démocratique.

En effet, l'humain est par nature un animal conservateur qui choisira très majoritairement le statu quo, le changement étant une source de stress et d'inconfort pour la grande majorité. Pour pouvoir avancer, nos systèmes démocratiques imparfaits ont été construits pour faire émerger des majorités électorales. Ces majorités de gouvernement pouvaient fonctionner et faire avancer nos sociétés en se basant sur le principe qu'une très grande majorité de citoyens délèguent leur pouvoir à des leader à qui ils confient le soin d'être des experts pour gérer et faire évoluer la société.

Aujourd'hui, les évolutions technologiques peuvent permettre de remettre en question cette délégation. Il serait théoriquement possible, que les citoyens garde leur délégation et soient directement acteurs des décisions de gestion et d'évolution de la société. Les leaders qui permettent à notre société de fonctionner sont donc contestés, par une minorité bruyante de plus en plus importante[2].

Le leurre de l'autogestion, et du système participatif

Cette minorité, qui ne pouvaient s'exprimer au par avant qu'au sein des organisations politiques, syndicales ou associatives était filtrée par divers mécanismes de représentation. Même au sein de ces organisations, la voix était portée par des leaders, en général reconnus pour leur expertise.

Les outils que sont les réseaux sociaux permettent de court-circuiter tous ces mécanismes de représentativité. Alors certes, cela donne la parole à tout le monde et plus seulement à une sorte d'élite. Le problème c'est que cela court-circuite aussi les experts, les gens avec une légitimité pour porter une parole et défendre un point de vue. Monsieur et madame Toutlemonde qui n'a ni le temps, ni les compétences, est placé sur un pied d'égalité avec les experts pour donner son avis sur tout et n'importe quoi.

Et à votre avis[3], que va-t-il se passer quand quelqu'un qui n'a pas la connaissance d'un sujet s'exprime ? Comment gouverner une foule ou chacun veut donner son avis sur tout, mais surtout pas se former ou acquérir le minimum sur le sujet, faute de compétence, de temps ou d'envie ?

La réponse est facile à imaginer. Les majorités qui émergeront ne seront que des majorités d'opposition, de statu quo dans le meilleur des cas, et dans le pire, des majorités aisément manipulables par les populistes qui ne s'encombrent pas de réalisme. On l'a magnifiquement vu avec le brexit qui est un cas d'école: ceux qui voulaient rester dans l'Europe argumentaient sur les bénéfices économiques, l'éducation, la liberté, ceux pour la sortie argumentaient sur les peurs de l'étranger et le vol de l'argent des contribuables britanniques, uniquement des fadaises, mais qui lèvent autrement plus les foules que les discours technocratiques.

On peut quand même faire participer les citoyens

Est-ce à dire que l'on ne peut pas demander leur avis aux citoyens en dehors des périodes électorales sans courir à la catastrophe ? Bien sûr que non. La co-construction, la participation est possible, mais à condition de réintroduire l'expertise et le temps long. C'est ce que tente Emmanuel Macron avec l'OPNI[4] de la "Convention citoyenne pour le climat", qui rassemble 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur le climat pendant 4 mois. Ces citoyens auditionneront des spécialistes pour construire des solutions. Ils pourront, sur ce sujet, acquérir une expertise, se former pour donner un avis éclairé.

La participation des citoyens aux décisions de la cité nécessite soit de former les citoyens, soit de faire de la pédagogie, soit de passer par des associations qui acquièrent l'expertise pour échanger avec les élus et administrations. Ce n'est donc pas impossible, mais c'est du temps long et beaucoup de pédagogie, très, très loin de l'instantanéité des réseaux sociaux qui ne fonctionnent que sur l'émotivité.

Notes

[1] On ne se leurrera pas sur le fait qu'il peut y avoir des influences en sous-main pour attiser des problèmes réels

[2] Je ne parle pas ici de corruption et autre enrichissement personnel qui légitiment le rejet de ces dirigeants malhonnêtes.

[3] Non je ne vous demande pas votre avis, c'est une tournure stylistique.

[4] Objet politiquement non identifié.

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jeudi 31 octobre 2019

La laïcité appréhendée par les juges

Voici un extrait d'une discussion autour de la laïcité donnée par le juge Christophe Tukov en mai 2018:

Il y aborde, entre autre, 3 exemples: le burkini, les repas de substitution et le foulard en entreprise.

Je noterai surtout la conclusion qui dit en substance que ces trois exemples ne sont pas des problèmes de laïcité du point de vue du juge. La laïcité est invoqué par les uns ou les autres pour obtenir un droit ou une interdiction auprès des juges alors que ce sont avant tout des questions de vivre ensemble. Il fini en rappelant que la laïcité peut être inclusive ou exclusive selon le bord politique qui l'invoque, et le juge dois être vigilant à ne pas être instrumentalisé par les politiques.

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jeudi 1 août 2019

Démarer une liseuse Kobo sans wifi ni compte kobo

Quand on achète une liseuse kindle qui est produite par Amazon on sait que cet appareil est conçu par design pour ne fonctionner qu'avec le format de livre propriétaire d'Amazon. C'est donc un appareil qui ne devrait même pas être vendu, mais donné, afin que les gens puissent utiliser la plateforme fermée d'Amazon. Admettons, c'est une belle arnaque, mais je n'en achèterais pas, de toute façon je suis allergique à Amazon.

Donc quand j'ai cherché une liseuse pour ma fille, j'ai bien évidement écarté tout ce qui pouvait être lié à Amazon, et dans les affaires trouvées sur le net, je tombe sur une liseuse Kobo, certes promue par la Fnac, mais réputée être "ouverte". Nous allons voir qu'il n'en est rien.

  1. Je sort la liseuse de sa boite, la démarre et là j'ai une obligation de la connecter soit en wifi, soit à mon ordinateur avant de pouvoir m'en servir. Ça commence mal.
  2. Via l'ordinateur, on oublie, puisqu'en fait il faut mettre à jour la tablette avec une application qui n'existe que sous windows ou mac. Comme j'utilise mes ordinateurs sous Linux, impossible donc ne serait-ce que d'initialiser la tablette avec mon ordinateur.
  3. Qu'à ne cela tienne, je me lance dans la procédure par wifi. Hélas, je découvre sur un forum, que la mise à jour par wifi n'est possible que si l'on dispose déjà d'un compte. Au delà du caractère un peu excessif de la chose, c'est ridicule, puisque même si j'avais un compte, la procédure d'initialisation ne m'a jamais proposée de le saisir.

J'ai donc une tablette Kobo touch toute neuve sortie de sa boite mais inutilisable. Je commence à m'énerver. Je ne peux donc pas utiliser une procédure standard pour utiliser ma tablette, il va donc me falloir la hacker. Super ! Heureusement que ma fille n'est pas derrière ma chaise à attendre de pouvoir s'en servir.

Voici la procédure pour pouvoir utiliser une liseuse kobo, sans avoir à se connecter en wifi, sans avoir à créer de compte chez kobo ou la fnac, et quand on n'a pas d'ordinateur sous windows:

1) La source de l'astuce: https://doc.ubuntu-fr.org/kobo_by_f... (passez directement au chapitre 2).

2) Le principe: lorsque la tablette sort d'usine, elle est initialisée avec un utilisateur particulier qui ne permet pas à la liseuse de démarrer. L'astuce consiste à remplacer cet utilisateur par n'importe quel autre utilisateur qui sera vu comme étant valide par la liseuse.

3) Sqlite: sous ubuntu, on installe sqlite3 pour pouvoir se connecter à la base de données de la liseuse

sudo apt-get install sqlite3

4) On branche la liseuse à l'ordi, on repère le chemin (bouton droit propriétés). Chez moi c'est /media/cedric/KOBOeReader/ (remplacer cedric par votre nom d'utilisateur)

cd /media/cedric/KOBOeReader/.kobo

5) On lance sqlite sur la base de la liseuse

sqlite3 KoboReader.sqlite

6) Au prompt de sqlite, j'ai inséré l'utilisateur suivant:

sqlite> INSERT INTO "user" VALUES('Linux User', 'Linux User', NULL, NULL, NULL, NULL, 'false' ,'false', 'false', NULL, NULL, NULL, NULL);

7) Je vérifie qu'il est bien ajouté à l'utilisateur initial que je peux maintenant supprimer

sqlite> select * from user;

dec75cef-493f-4da1-af8d-d7a7183fa3e5 | 0a0e4b93-68fd-455a-b716-039e7c973dce | demobundle06_13@kobo.com | demobundle06_13@kobo.com ||| false | true | false ||||
Linux User | Linux User ||||| false | false | false ||||

sqlite> delete from user wher UserID="dec75cef-493f-4da1-af8d-d7a7183fa3e5";

8) On quitte sqlite et on redémarre la liseuse

sqlite> .exit

Ohhhhh miracle, la liseuse démarre et fonctionne sans aucun problème avec le logiciel Calibre qui gère ma bibliothèque de livres numériques.

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mardi 30 avril 2019

Facebook a inventé un outil qui a déjà commencé à détruire les démocraties

Quand je parle du danger des réseaux sociaux, j'ai du mal à argumenter car pour expliquer les fonctionnements de ces derniers, on fait souvent référence à des notions qui ne sont pas accessibles à monsieur et madame tout le monde. Rapidement je me retrouve à faire un cours magistral et on m'écoute poliment, avec mon vocabulaire de geek, en me donnant le bénéfice du doute, car je ne suis normalement pas connu pour être barge ou parano. Mais j'ai l'impression de ne pas être compris.

Et puis je suis tombé sur le récit de Carole Cadwalladr. C'est limpide, c'est flippant, c'est terrifiant même quand on est un démocrate. Le voici avec la possibilité d'activer les sous-titre (en anglais seulement pour le moment). Je vais tacher de vous en faire une traduction approximative de l'essentiel, car le sujet est très loin d'être anecdotique ou réservé aux geeks. Tous les citoyens doivent en prendre conscience.

Juste après le le vote du Brexit, Carole Cadwalladr s'est rendu dans sa ville natale Ebbw Vale qui est une ville qui a été sinistrée par la fermeture des mines et de l'industrie de l'acier. Elle voulait savoir pourquoi cette région avait voté à 62% pour quitter l'Union Européenne alors que de partout on trouve de massifs investissements de l'UE pour des collèges, des infrastructures sportives ou les routes.

Des gens lui ont dit qu'ils avaient voté pour le "leave" car l'UE ne faisait rien pour eux, qu'ils voulaient reprendre le contrôle et qu'il n'en pouvaient plus de l'immigration et des réfugiés (dans la région la moins touchée par l’immigration de Grande Bretagne). D'où ces gens tenaient-ils ces slogans de la presse de droite qu'ils répétaient, dans une ville ouvrière de gauche ?

Une lectrice lui indiqua qu'elle avait vu tous "ces trucs effrayants" au sujet d’immigrants turcs sur Facebook durant la campagne. Comme il n'y a aucune archive des publicités que diffuse Facebook, il est impossible de savoir ce qui a été montré et à qui. Impossible de savoir l'effet ni même de savoir qui a financé ces publicités et pour quel montant. Le référendum a été influencé dans la plus grande opacité. Le parlement anglais à demandé à Facebook ces données qu'il possède, mais il a toujours refusé car il y a de nombreuse infractions qui ont été commises via Facebook. En effet, les règles électorales limitent le montant des dépenses. Cette élection s'est presque exclusivement faite sur internet et cette règle n'est plus respectée à cause des boites noires que sont Facebook, Google ou Youtube. On ne connaît pas l’étendue, mais on sait que les derniers jours du vote, près de 750 000 livres ont été dépensés illégalement par le camp du "leave", vraisemblablement pour diffuser des publicités mensongères sur la Turquie rejoignant l'UE. Ces publicités n'ont pas été vu par la majorité, car le camps du "Leave" a ciblé des électeurs qui pouvaient être convaincus. C'est la plus grosse fraude électorale qui ait eu lieu en GB depuis 100 ans. Si on les découvre aujourd'hui, c'est parce que le parlement britannique a forcé Facebook à les lui fournir.

regardez dans la vidéo les exemples de publicités mensongères qui ont été diffusées durant la campagne

Il y a une autre infraction à la loi avec ce groupe d'homme autour de Donald Trump et Nigel Farage, en cours d'investigation car Aron Bank a financé la campagne du "Leave" mais impossible de savoir d'où provient son argent ni même s'il est britannique. Le brexit était l'expérimentation (la boite de pétri) utilisé pour l'élection de Donald Trump. Ce sont les mêmes personnes, les même entreprises, les même données, les mêmes techniques, le même usage de la peur et de la haine.

La haine et la peur sont diffusées dans le monde entier (en France, au Brésil, en Birmanie, en Nouvelle Zélande...) via des plateforme technologiques dont on ne voit qu'une toute petite fraction de l'activité. Carole Cadwalladr a découvert ces réseaux sous-terrain en investiguant sur les relations entre Trump et Farage au travers de la société Cambridge Analytica. Un ex-employé lui a expliqué comment cette entreprise qui travaillait pour Trump et le Brexit, constituait des profils politiques des gens pour identifier leurs peurs et mieux les cibler sur Facebook via des publicités. Ceci a été fait en collectant illégalement les profils de 87 million de d'internautes via Facebook. Cette investigation a pris près d'un an, sous la menace permanente du propriétaire de cette entreprise, le milliardaire Robert Mercer, qui est aussi un des financeur de la campagne de Trump. Au moment de publier l'enquête, en plus de Cambridge Analytica, Facebook a également menacer de poursuivre en justice si elle sortait. Mais elle a été publiée.

Carole Cadwalladr interpelle les dirigeants ou fondateurs de Facebook (Mark Zuckerberg), Google/Youtube (Larry Page, Sergey Brin), Twitter (Jack Dorsey) ainsi que leurs salariés et investisseurs. Il y a 100 ans, on utilisait un canari dans les mines pour détecter le monoxyde de carbone, gaz toxique mais inodore. Aujourd'hui, la Grande Bretagne (et le brexit) sont le canari de cette énorme expérimentation technologique que nous sommes en train de vivre. La grande Bretagne subit ce qui arrive à une démocratie occidentale lorsque des siècles de lois électorales sont mises à mal par la technologie. Notre démocratie est cassée, les lois électorales ne sont plus adaptées comme le rapporte un rapport du parlement.

Ces technologies extraordinaires sont une scène de crime dont leur créateurs ont les preuves. Inutile qu'ils disent qu'ils feront mieux dans le future. Si l'on veut avoir le moindre espoir que cela se reproduise, il est nécessaire de connaître la vérité. Si vous pensez que ce ne sont que quelques publicités et que les gens sont assez intelligents, n'en croyez rien car le vote du Brexit montre que nos démocraties sont cassées, car ce n'est pas de la démocratie de diffuser des mensonges dans l'ombre, payé par de l'argent dont on ne connaît pas la source. C'est de la subversion et Facebook, Google, Twitter... en sont les accessoires.

Le parlement de GB a été le premier à essayer de leur demander des compte et a échoué, car ils sont au delà des lois GB et de 9 parlements devant lesquels Mark Zuckerberg a refusé de se présenter et de répondre. La question est beaucoup plus importante que le brexit, l'élection de Trump, la victoire de la gauche ou la droite. Est-on encore capable d'avoir une élection sincère ? En l'état non.

Carole Cadwalladr demande à ces dirigeants si c'est ça qu'il veulent que l'histoire retienne d'eux : les assistants de la propagation de l'autoritarisme tout autour du monde ? Car la même technologie qui connecte les gens est en train de les éparpiller. La question posée à tous, est-ce que nous voulons les laisser faire pendant que nous jouons avec nos téléphone alors que les ténèbres nous recouvrent ?

Cette histoire est un combat pour les droits, et ce n'est pas un exercice, c'est un moment crucial. La démocratie n'est pas garantie et ce n'est pas inévitable. Nous devons nous battre et gagner. Nous ne pouvons pas laisser ces entreprises technologiques avoir ce pouvoir sans contrôle. C'est à nous de reprendre le contrôle.

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mardi 20 novembre 2018

Fichage génétique: attention boulette législative en approche

Voici un fil (thread) twitter que je reproduit ici qui explique la problématique du fichage ADN et du risque à légiférer sur un tel sujet sans prendre le temps d'aller plus loin que de vouloir bien faire.

Lire la suite...

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mercredi 31 janvier 2018

Neutralité du net

La neutralité du net est un de ces sujet technique que les internautes ne comprennent pas ou n'ont pas envie de comprendre. C'est pourtant notre avenir numérique qui se joue sur ce sujet. Voici un billet très simple et clair pour expliquer les enjeux de la neutralité du net et la possibilité donnée à l'Europe de devenir un terreau fertile de l’innovation et des startup en préservant la neutralité du net:

Une loi datant de la présidence d'Obama obligeait les fournisseurs d'accès Internet à traiter tous les services de la même manière assurant ainsi le «neutralité du Net». L'administration Trump vient de renoncer à ce principe : une révolution pour les deux côtés de l'Atlantique. Décryptage: L'Europe doit défendre la «neutralité du Net»


Comme je le fais parfois avec les sujets que je juge fondamentaux, j'en garde une copie en local sur ce blog car les média ont tendance à faire disparaitre au bout d'un certain temps ces textes. Bien sûr je vous invite à consulter ce document sur sa source originale ci-dessus et à n'utiliser cette solution de replie que si le document n'est plus accessible: L_Europe_doit_defendre_la_neutralite_du_Net.pdf

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mardi 6 septembre 2016

Un arrêté anti-burkini inapplicable

Je ne suis pas fan, mais alors pas du tout des femmes en burka et autres vêtements identitaires qui insulte la liberté et la féminité des femmes. Je parlais récemment du malaise que j'avais à envisager une éventuelle collègue qui porterait un voile dans un précédent billet. Bref, tout ça pour dire que je ne vais pas défendre le port du burkini, qui est juste une conséquence de la bêtise de sociétés dans lesquelles les hommes ont peur des femmes et ne sont pas capable de se tenir.

Cependant, cependant, en tant que démocrate et laïc, je suis un peu gêné aux entournures par les arrêtés municipaux qui visent à interdire ce vêtement. En effet, comme le dit si justement le maire d'Antibes, Jean Léoneti, comment interdire sur le sable une tenue qui est tolérée sur le bitume ? Que je sache, n'importe qui peut aller sur la plage en costume cravate si ça lui chante. Il n'est dit nul part que l'on doit se balader dévêtu sur la plage.

Et je suis aller lire l'arrêté anti burkini émis par ma commune de St Laurent du Var, et j'ai cru m'étouffer en le lisant l'un des attendu:

Considérant les attentats terroristes depuis 2015 en France et plus particulièrement ceux commis à Nice le 14 juillet dernier et le 26 juillet 2016 à St-Etienne-du-Rouvray, revendiqués par l'Etat Islamique et visant les symboles de la République Française et le culte religieux catholique,

Donc on légifère sur la tenue de femmes parce qu'elles sont des musulmanes et que des blaireaux ont fait un attentat au nom de la même religion. Non seulement les femmes sont encore visées alors que ce sont les hommes qui leur imposent de porter de tels vêtements, mais surtout, comment dans un état laïc peut-on invoquer des raisons religieuses pour produire un texte de loi ?

Si on lit le reste de l'arrêté, il devient donc interdit de porter un vêtement qui ne soit pas laïc sur la plage. Allez définir un vêtement laïc, juste comme ça pour rire. Porter un tshirt qui cause de religion devient illégal, faire un pic-nic après la communion du petit pourrait être perçu comme tendancieux, porter une kippa à la plage le jour de saba est formellement interdit. Pour ceux qui mettent des vêtements pour se protéger du soleil, la confusion avec le burkini pourrait être fatale à la baignade. Et si une version mini du burkini est commercialisée avec des petit bout de peau visibles mais pas trop, est-ce encore un vêtement non laïc ? Faut-il que ce vêtement soit dénoncé par un imam, un prêtre ou un rabbin pour gagner son statut de laïc ? Le burkini étant une tenue de bain, peut-on le porter dans la rue sans outrager la décence, car si je ne m'abuse, on ne doit pas se promener en maillot de bain en ville. Je me perd en conjectures...

Certes le port du burkini est un problème, comme l'est le port de la burka, mais pourrait-on avoir des juristes qui assistent nos élus pour qu'ils pondent des textes qui tiennent la route ?

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mardi 3 mai 2016

Se présenter à un entretien d'embauche avec un voile

L'autre jour, alors que j'étais à mon poste de travail, une jeune femme s'est présenté, vraisemblablement pour un entretien d'embauche, en portant un voile. Dans l'entreprise dans laquelle je travaille, il y a toujours eu des étrangers mais aucune étrangère, il n'y a pas non plus de françaises ouvertement musulmanes, donc nous n'avons jamais été confronté à la question du port du voile dans l'entreprise, si question il doit y avoir.

Nous avons été plusieurs à la regarder passer entre nos bureaux. Porter un voile n'est toujours pas une démarche neutre, et cela se remarque. J'ai donc lancé la question dans l'open-space sur le fait de se présenter à un entretien d'embauche avec un voile. Théoriquement, c'est un moment où l'on cherche plutôt à être incolore et inodore afin d'être apprécié sur ce que l'on est et pas ce à quoi l'on ressemble. Un commercial ou comptable par exemple portera obligatoirement un costume, ou un tailleur pour une femme, car c'est l'uniforme de ces métiers. Les créatifs inversement se devront justement de ne pas être conformistes.

L'entretien d'embauche est donc un moment particulier, où l'on a théoriquement pas toute sa liberté vestimentaire, afin de ne pas détourner l'opinion du recruteur vers des considérations secondaires. Porter un voile à ce moment là, reste un signal vestimentaire fort. Un de mes collègue a réagi en disant que c'est une question de priorité. Si la religion est prioritaire sur le job, alors il faut trouver un job dans laquelle il est possible de vivre avec sa religion. Cela me semble la bonne réponse.

Après, il faudrait que je fasse une introspection sur le fait que je suis gêné par ces "signes extérieurs de religion" que sont le voile ou la kippa, ou que je suis toujours interpellé lorsque je vois un prêtre ou une none dans la rue dans l'uniforme de leur sacerdoce[1]. Bref, si j'étais employeur, je serais bien en peine pour exprimer mon rejet de ce prosélytisme[2] religieux. Comment faire abstraction de cet inconfort lorsque l'on doit recruter quelqu'un que l'on va côtoyer tous les jours pendant plusieurs années. Que voilà une question épineuse. J'aime à penser que l'on n'y fait plus attention au bout de quelques temps.

Je suis un athée revendiqué qui joue de temps en temps à l'agnostique juste pour l'exercice intellectuel et cela ne se voit pas et seul les lecteurs de ce blog le savent. Est-ce que je fait le même effet sur les croyants ?

Pour aller plus loin sur le sujet:

Notes

[1] Quant j'étais à l'armée, la tenue de travail n'avait pas le droit de sortir des terrains militaires.

[2] Ok le mot est un peu fort...

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lundi 30 novembre 2015

Comprendre ce qu'est Daesh

Cet article est un peu long, mais il permet vraiment de comprendre ce qu'est et ce que veut Daesh. C'est un travail de journaliste exceptionnel:

Ce que veut vraiment l’Etat islamique

L'auteur nous met en garde contre l'idée que l'EI ne serait pas islamique. En fait d'après l'auteur, l'EI est totalement islamique et applique à la lettre la charia, la loi qui s'applique dans le califat, ce que la très grande majorité des musulmans ont renoncés à faire depuis des siècle. Ceci donnent particulièrement de relief aux positions de certains imams français qui plaident pour une lecture moderne du coran, voir même une lecture française:

Les musulmans peuvent affirmer que l’esclavage n’est plus légitime aujourd’hui, et que la crucifixion est condamnable à ce stade de l’Histoire. Nombre d’entre eux tiennent précisément ce discours. En revanche, ils ne peuvent condamner l’esclavage et la crucifixion dans l’absolu sans contredire le Coran et l’exemple donné par le Prophète.

On a à faire à une lecture très stricte d'un texte moyenâgeux écrit dans une période très troublée de l'islam. De mon point de vu de néophyte, la charia a été nécessaire politiquement pour rassembler sous la même bannière, les musulmans éclatés en une multitude de royaume. La religion m'apparait avoir été un prétexte, un peu comme l'église Anglicane née d'une volonté politique du souverain britannique de s'affranchir de la tutelle des papes.

Un chapitre entier décrit l'idéologie lié à l'apocalypse et permet de comprendre que les hommes et femmes qui rejoignent Daesh ont déjà accepté l'idée de fin du monde. Ils ne souhaitent même pas convertir à leur idéologie, puisque le nombre de survivant à l'apocalypse annoncé et faible et qu'ils veulent en être.

Lire ce texte est très éclairant, mais la conclusion fait un peu froid dans le dos.

De temps en temps, quand je croise un article exceptionnel, j'en garde une copie sur ce blog, à l'encontre des lois sur le copyright, car les sites hébergeant ces articles ont la fâcheuse tendance à les faire disparaitre au bout d'un certain temps. Je vous invite cependant, tant que cet article est disponible, à le lire sur le site d'origine sinon en voici une copie au format PDF.

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lundi 11 mai 2015

Ca n'a rien à voir, puisqu'ils le disent

Parallèle Citizenfour et projet de loi Renseignement

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