Un très intéressant article assez fouillé (et oui ça arrive) a été publié sur 01net sur les services informatiques dans certaines ONG. Comme le sujet n'intéresse pas forcément tout le monde, j'ai noté ce passage :
C'est l'atout des ONG, leurs généreux objectifs suscitent souvent des actions désintéressées. Mais comment cela se gère-t-il au quotidien ? « Ces collaborations gracieuses s'avèrent très appréciables dans les phases d'étude ou de pilotage, reconnait Pierre-Alain Kent, responsable des systèmes d'information de l'association Handicap International, car elles viennent en appui sur des projets souvent complexes. Toutefois, c'est plus risqué quand il s'agit de passer à la réalisation proprement dite. Car cette étape exige une disponibilité très grande et pose la question de la responsabilité finale, si d'aventure le système ainsi conçu ne fonctionnait pas. » Délicat en effet de demander formellement des comptes à quelqu'un qui a offert ses services.
Ce qui s'applique à toute structure fonctionnant grâce au bénévolat, notamment un parti politique, tout comme de nombreuses associations. Il y a nécessité pour un système bénévole de disposer de permanents qui sont liés contractuellement à la structure. Le problème, c'est que, à part l'UMP ou éventuellement le parti socialiste, il n'est pas envisageable d'avoir ne serait-ce qu'un permanent par département avec le budget du MoDem[1]. Il est donc nécessaire de trouver une autre organisation qui permette de disposer d'une relation contractuelle avec comme corollaire une responsabilisassions.
La première solution est le temps partiel, ce qui se fait traditionnellement avec les élus qui mettent à disposition une partie du temps de leurs collaborateurs au service du parti. Ces arrangements naturels devraient pouvoir être formalisés, par exemple par une contribution obligatoire des élus au fonctionnement du parti, soit en nature (temps de collaborateurs, locaux), soit financièrement (une partie de la dotation de l'élu est versée directement au parti).
Tant que l'on a des élus (maires, présidents d'aglo ou de région, députés, sénateurs) la question est facile à résoudre, il suffit donc de définir la côte part de la participation et de le mettre dans un contrat signé entre le candidat et le parti au moment des investitures. C'est facile et cela ne fait que formaliser ce qui se fait déjà dans la plus part des partis. On pourrait imaginer un pourcentage ou une formule de calcul[2] sur le montant des traitements perçu par l'élu liés à sa fonction d'élu.
La question se pose dans le cas d'absence d'élus "professionnels"[3], c'est à dire ceux qui ne vivent pas ou pas exclusivement de la politique (conseillers municipaux sans délégation, conseillers généraux ou régionaux) et bien sur en cas d'absence d'élus comme c'est le cas dans beaucoup de départements pour le MoDem en ce moment.
En effet l'absence de relation contractuel rend irresponsable. La structure est donc extrêmement fragile et du jour au lendemain, en fonction des humeurs de l'une ou l'autre, s'enrayer. Comme une association ou une entreprise, un parti politique a besoin de leader, mais aussi de petites mains pour le faire fonctionner. Et c'est le rôle des permanents de fournir l'intendance et la cohésion pour les petites mains, pour que tout ce que les militants donnent et font soit le mieux possible utiliser pour le parti et ne se perde dans les limbes de l'inorganisation et de l'amateurisme.
En l'absence d'élu, il faudrait trouver un moyen de formaliser de pseudo contrats avec de pseudo permanents, mais je ne vois pas trop comment sans financement. Quelqu'un aurait-il une piste ?
Notes
[1] La dotation annuelle du MoDem est de 3,5 million d'euro grâce aux voix engrangées lors des élections législatives.
[2] C'est plus égalitaire une formule mathématique plutôt qu'un pourcentage, mais un peu moins simple à comprendre pour la majorité des gens.
[3] Le mot professionnel n'est pas très heureux, mais permet de faire un raccourci explicite pour décrire les personnes qui ne vivent que de leur mandat.