lundi 6 février 2017

Pour Fillon, c'est cuit, pour Bayrou c'est pas gagné

C'est du moins mon avis.

Fillon a dévissé dans les sondages et va se retrouver sur l'étiage électoral de LR, soit entre 13 et 18%. Tous les autres électeurs, beaucoup plus volages, vont se reporter sur d'autres candidats: Macron, Lepen et Bayrou. Que Bayrou soit candidat ou pas, cela ne changera pas grand chose pour Fillon. Il est cuit, car son image est maintenant "pourri comme les autres".

Sa campagne est stoppée en plein décollage. Il est inaudible et non crédible. Si les cadres de LR continuent à le soutenir c'est uniquement pour les législatives (tout comme les candidats du PS derrière Hamon). En gagnant la primaire, Fillon a aussi gagné le parti. Les investitures ont été données, mais peuvent se reprendre aussi vite. Donc aucun candidat LR ne bougera le petit doigt, sauf ceux qui se sont déjà fait évincer. A l'UDI, c'est la même chose. Ils peuvent grogner, mais en silence, sinon pas de circonscriptions gagnables.

Quand Bayrou dit qu'il faut réformer en profondeur le parlement pour y réintroduire de l'indépendance, on voit bien que c'est vitale pour la santé démocratique.

Bayrou a été excellent lors de ses dernières apparitions médiatiques, notamment dans "On est pas couché", mais est-ce que cela peut suffire. Il fait partit des has been, de ceux dont une bonne part des électeurs veut se débarrasser. Même s'il retrouve sont électorat (7 à 12%), pour réussir il faut s'approcher du seuil des 20% pour se qualifier au second tour. La différence, c'est justement cet électorat volatile, qui alimente le buzz Macron et qui va faire défaut à Fillon.

Ce qui risque de se profiler, c'est que Bayrou et Macron se partagent le même électorat et finissent tout les deux autour de 15%, permettant à Hamon ou Fillon de revenir dans la course pour le second tour.

Et que ce soit Hamon ou Fillon face à Lepen, ni l'un, ni l'autre n'est assuré de gagner, car ils ne sont pas rassembleur mais clivants, ce qui est naturel vu qu'ils sortent, l'un comme l'autre, d'une primaire où chacun des candidats victorieux a parlé au noyau dur de son parti et pas aux français. Avec une abstention massive au second tour, la candidate d'extrême droite pourrait gagner.

Tout ça ne va pas aider à être serein...

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mercredi 1 février 2017

Les primaires sont derrière nous...

Normalement, le but des primaires c'est de réduire le nombre de candidats de chaque camp et de favoriser le rassemblement au sein de chacun des camp.

Ça avait pas trop mal commencé pour Fillon qui avait fait taire toutes les dissidences au sein de la droite française. Patatra, les révélation du Canard enchainé sur les emplois fictifs de son épouse détruisent la confiance d'une partie de l'électorat (on attend les sondages), mais aussi des élus LR. Certains de ces derniers allant jusqu'à envisager qu'il se retire de la course à l'Elysée. A droite ça vacille...

A gauche, non seulement les primaires n'ont pas permis de rassembler le peuple de gauche derrière un seul étendard, mais une partie du PS est en train de lâcher Hamon, dans un gracieux retour d’ascenseur: Hamon était un des meneur de la fronde au PS contre le gouvernement qui a pourrie le quinquennat de Hollande, les Hollandistes se vengent en lui pourrissant sa campagne présidentielle. Indirectement, en essayant de tuer Hamon, ils soutiennent Macron. Pour le rassemblement de son camp, c'est loupé !

Un intéressant analyste sur Arte disait que les élus du PS n'ont que faire de la présidentielle. Leur priorité est de sauver leur implantation locale (législative et municipale en 2020). Hamon, tout comme Royale en 2007, ne pourra donc pas compter sur un soutien des éléphants du PS. Valls a donné ostensiblement rendez-vous dans 5 ans. Pendant que Hamon essaye de mettre en ordre de marche le PS, les élus sont en liberté.

Dans ce chaos, Bayrou se sent pousser des ailes. Il publie son livre en mode "La France à du talent" et prépare le terrain pour sa propre candidature. Il en meure d'envie, il ne reste qu'une inconnue: l'effet Macron va-t-il oui ou non retomber ?

Sortez le pop-corn, il va y avoir du spectacle avec des sondages en mode "j'y vois rien"...

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jeudi 12 janvier 2017

Le revenu universel, un projet libéral aussi

Bon, puisqu'on nous impose ces primaire de la gauche et de la gauche, il faut bien écouter un peu de quoi il en retourne. Honnêtement c'est chiant ce genre d'émission. J'ai décroché, tout comme la primaire de la droite, plus par ennui qu'énervement cette fois-ci comme quoi, il faut vraiment être motivé[1].

Cela fait plusieurs jours que le projet de revenu universel est sur la table. Ce projet me parle depuis 20 ans. Je l'ai découvert en 97, durant mon service militaire[2] où un militant libéral de l'UDF avec qui j'ai passé pas mal de temps m'a expliqué la logique de ce revenu universel. Quand on voit le foutoir des aides de toutes sorte[3] qui existent dans notre pays, rien que pour simplifier, on aurait envie de tenter l'expérience.

Imaginons juste un instant les simplifications induites par une fusion de toutes les formes d'aide, les milliers de fonctionnaires qui serait libérés de la paperasse avec des missions réorientées vers d'autres priorité de l'état. Je trouve depuis longtemps que cette idée est brillante et mériterai d'être expérimentées.

Autre idée qui me parle et dont j'ai parlé plusieurs foi, la reconnaissance du vote blanc a été évoquée, ainsi que la proportionnelle. J'ai par contre entendu des conneries comme le tirage au sort des citoyens pour siéger au sénat ou le "49.3 citoyen".

Bon, j'ai 2 candidats qui émergent de cette primaire de la gauche. C'est plutôt pour les idées défendues que pour la probabilité d'élection que je m'exprimerai[4]. Cette primaire n'est pas le 1er tour, et c'est une orientation pour l'après présidentielle.

A suivre.

Notes

[1] Et je ne le suis pas des masses en ce moment.

[2] Contrairement à Ciotti, moi je l'ai fait !

[3] Allocations familiale, aide au logement, RSA, minimum vieillesse...

[4] Je voterai à cette primaire car je veux influer et je veux aussi contribuer au financement comme je l'ai fait pour la primaire de la droite.

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dimanche 27 novembre 2016

Pourquoi Donald Trump a gagné et d'autres comme lui ne vont pas tarder

J'ai regardé cette émission de MSNBC avec Michael Moore, le réalisateur de documentaires engagé que j'apprécie beaucoup et c'est encore une fois brillant. Cet homme pointe du doigt des signaux, des indices qui étaient présent dès le mois de mars 2016 qui laissaient pressentir qu'il y avait un risque pour la campagne d'Hillary Clinton. Certes c'est toujours plus facile d'expliquer après, cependant, ces marqueurs n'ont été vus par personne, et rapporté comme ça, ils semblent pourtant gros.

Pour résumer, les américain voulaient autre chose, et se fichaient de qui incarnait cet autre chose. Il l'illustre en parlant de Berni Sanders, le candidat démocrate qui a perdu dans les primaires face à Hillary Clinton, qui a remporté un grand nombre d'états, même des états réputés "à droite" lui qui était catalogué par certains comme "socialiste"[1].

L'élite qui gouverne est tellement dans une bulle, déconnectée de la vraie vie et des vrais problèmes, que le peuple n'en veut plus, et souhaite les virer. Donald Trump avec son franc parlé est passé par là, en apparaissant hors "système". Alors qu'il est raciste, une part non négligeable de l’électorat noir a voté pour lui. Il illustre cette déconnexion entre l'élite et le peuple par la venue d'Obama dans sa ville natale, Flint, où il a bue de l'eau du robinet pour dire que tous les problèmes étaient résolus alors que la contamination continuait.

Sans être un grand devin, on perçoit exactement le même processus dans le reste de l'occident. En Allemagne, l'extrême droite monte dangereusement dans les sondages, en Autriche, on annonce qu'un populiste va gagner les prochaines élections présidentielles, en Pologne c'est déjà fait, au Royaume Unis, le brexit était plus un référendum contre le premier ministre. Le premier tour de la primaire de la droite a expulsé Srkz.

La tendance est profonde. Elle s'appuie sur un rejet massif des pouvoirs en place. Si en France, François Hollande se présente, il se prendra une déculotté comme Srkz. Bayrou est dans le même sac, s'il est candidat il ne passera probablement pas les 9%[2]. Marine Le Pen ne fera pas 18% comme son père, mais 40%, avec un raz de marrée aux législatives derrières. Le problème c'est que nos institutions ne sont pas prévue pour le tri-partisme. Les électeurs non plus n'ont pas l'habitude de choisir parmi un trio. Le premier tour de l'élection présidentielle permettait d'exprimer ses sensibilités dans sa famille politique et on était assuré de pouvoir toujours choisir un candidat de gauche ou de droite au second tour. C'est fini. Il y a maintenant une troisième mouvance qui bouleverse la donne.

Aux législatives c'est la même chose, il est probable que le soit disant front républicain n'existe plus en 2017 face aux candidats frontistes qui engrangeront les points de la présidentielle. La majorité absolue sera loin d'être sûr pour le camps vainqueur de la présidentielle[3], on peut même imaginer une cohabitation 2 mois après la présidentielle tellement les électeurs ont envie de tout foutre par terre.

Je suis assez pessimiste. Je vais aller voter à la primaire de la droite et j'irais ensuite à celle de la gauche pour essayer d'influer un peu, mais honnêtement le cœur n'y est pas.

Notes

[1] Tout est relatif, la gauche et la droite aux USA n'a pas grand chose à voir avec la France et un socialiste américain, pourrait facilement être catalogué de droite par chez nous.

[2] C'est pourquoi, il hésite en ce moment.

[3] Je suis moins certains que les analystes que la gauche est foutue, un Macron ou un Vals pourraient faire le plein des voix dans ce schéma de vote anti-système.

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vendredi 25 novembre 2016

La France est-elle si mauvaise que l'on dit ?

Hier, juste avant le dernier débat de la droite et de la droite, j'ai écouté une passionnante émission sur France Culture qui disait en substance que la France est dans la moyenne des pays équivalents en richesse en matière d'emplois publics.

En effet, chez la plus part de nos voisins, une partie des emplois qui sont du ressort de l'état et qui sont en France confiés à des fonctionnaires, sont externalisés à des structures qui n'emploient pas de fonctionnaires. Conséquence, dans les comparaisons, la France semble avoir pléthore de fonctionnaires. Si on comptabilise ces emplois, nos voisins européens ou le Canada ont grosso-modo le même nombre de personnes et la même masse salariale pour faire la même chose. La France n'est même pas le plus mauvais élève.

Le commentateur expliquait donc que le projet de François Fillon, d'externaliser tous ces emplois vers le secteur privé était une fausse bonne idée. Car pour qu'une entreprise entre sur un marché, il faut qu'elle fasse du profit. Donc en plus de payer le travail qui devra de toute façon être financé, il faudra aussi que l'argent publique paye le profit des sous-traitants. A périmètre constant, c'est une perte net pour les finances de l’État.

Mais bon, François Fillon fait campagne pour séduire les électeurs de droite qui adore ce genre de simplifications foireuses, du moment que l'on peu casser du sucre sur le dos des fonctionnaires, c'est gagnant à tous les coups.

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dimanche 23 octobre 2016

Changer de mode de scrutin à l'élection présidentielle

Le fiston m'a fait suivre cette vidéo qui explique les biais de notre mode de scrutin (et des autres) et qui propose un autre mode de scrutin, le scrutin par jugement majoritaire.

Lien vers le billet de blog complémentaire qui complète la vidéo et une autre source sur différents modes de scrutin.

Cette méthode est séduisante, mais trop compliquée à mettre en œuvre à mon avis sans avoir recours au vote électronique. Je ne suis pas certain non plus que le public soit capable de s'emparer de ce mode de scrutin. Quand je vois la capacité de certain à comprendre ne serait-ce que comment voter, j'ai des doutes sur leur manière de remplir une grille comportant 7 choix pour chaque candidat. Cela s'apparenterait trop à cocher des cases d'une grille de loto ;)

Par contre, la version mois fine de ce mode de scrutin, le vote par approbation me semble beaucoup plus réaliste à mettre en place. J'ai par contre des craintes quant au résultat dans un pays qui rejette massivement ses élites et cherche un vote contestataire. Il faudrait d'abord proposer ce mode de scrutin à des élections locales pour que les citoyens apprennent à s'en servir.

Une certitude pour moi, c'est que ces types de scrutins, dézingueraient la prééminence des 2 grands partis et donc ils n'ont aucune chance de voir le jour tellement le PS et LR auraient peur de tout perdre.

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mardi 18 octobre 2016

Parlons un peu primaire, de la droite, du centre, des écologistes et de la gauche

election.pngCe n'est pas un mais plusieurs électeurs de gauche de mon entourage que j'entends me dire qu'ils se posent la question d'aller voter à la primaire de la droite pour s'assurer de l'élimination de Srkz. Déjà que toutes ces primaires sont une aberration dans la 5ème république puisque c'est un détournement de l'esprit des institutions en transformant une élection à 2 tours en une élection à 4 tours. Mais bon, puisque tout le monde se pose la question de savoir s'il faut y participer, forcément je me la suis posé.

En fait les gens qui vont se déplacer pour ces primaires, quelle qu'elles soient, ne veulent pas seulement exprimer leur choix, mais aussi influer sur le choix des autres en leur enlevant certains candidats du panel de choix. Moi par exemple, même si je suis contre, je voterai pour dézinguer l'ex-président, vous savez celui qui raconte nimporte quoi comme ses conneries sur les gaulois, et qui traîne des casseroles judiciaires bientôt plus grosses que lui, sans compter qu'il veut expliquer aux autres comment gérer la France en ayant presque doublé la dette de la France et allègrement dépasser le plafond de campagne. Genre les règles c'est pour les autres !

Mon aversion pour ce type me motivera à me déplacer pour cette primaire de la droite et de la droite.

Après, je me demande si pour rééquilibrer je ne voterai pas aussi aux autres primaires. Même si je ne suis pas encarté écologiste, je pourrais l'être (en fait j'ai même failli à une époque) et donc m'exprimer pour le candidat écologiste en versant une obole pour soutenir leur campagne a du sens une fois que l'on a décidé de franchir le pas.

Cela sera un peu plus dur pour la gauche, car déjà on ne sais pas s'il y aura des candidats, vu que le président sortant verrouille le truc. Et puis voterais-je pour soutenir un candidat social démocrate (centro-compatible pour le dire autrement) ou justement contre, pour qu'il ne fasse pas de l'ombre à un éventuel candidat centro-compatible de droite.

Pour compléter (et motiver les centristes hésitants), une intéressante lecture des sondages qui parle du vote des électeurs FN à la primaire de la droite: Voter Juppé à la primaire quand on est de gauche ? Une fausse bonne idée

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lundi 14 décembre 2015

Résultat second tour des régionales à St Laurent du Var

Votant 61%

  • Estrosi 52,86%
  • MMLP 47,14%

Certes le FN est écarté de la présidence de notre région, ce qui nous éloigne du désastre. Certes la participation a également été en forte hausse. Mais 47% quant même, des élus à la pelle, des moyens...

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vendredi 11 décembre 2015

Il y a le dogme et il y a la politique

Lorsque l'on ne gouverne pas, lorsque l'on ne décide pas, lorsque l'on ne se frotte pas aux citoyens, à tous les citoyens, il est aisé de prendre des positions dogmatiques. Je vous donne un exemple :

Je discutais avec un collègue qui me disait que nous n'étions pas en démocratie, car le vote blanc n'est pas reconnu, ce sur quoi j'étais plus ou moins en accord avec lui, tout en étant plus nuancé. Notre démocratie est malade et la reconnaissance du vote blanc fait partie des nombreux ingrédients pour la soigner[1]. Il poursuivait que lors d'une élection, si le nombre de vote blancs dépasse le nombre de bulletins du premier candidat, il ne devrait pas y avoir d'élus, mais plutôt comme pour les jurys populaires, des citoyens désignés plus ou moins au hasard pour gouverner. Ça, pour moi, est une position dogmatique totalement irréaliste, bien qu’intellectuellement stimulante.

Il existe des quantités de manières de voter et de mettre en œuvre la démocratie représentative, mais toutes ont au final pour but de dégager une majorité ou un représentant capable de mettre en œuvre un projet.

Si j'avais une baguette magique, je changerai les modes de scrutin de notre pays qui sont tous conçus pour fabriquer des clivages et des oppositions artificielles. Typiquement, pour les élections régionales ou municipales qui sont des scrutins de liste, mettre en place un vrai système à la proportionnelle impliquerait de devoir gouverner avec des majorités fluctuantes, des majorités de projet et pas seulement une majorité issue des urnes[2].

Sauf que je n'ai pas de baguette magique, et que le mode de scrutin est ce qu'il est et qu'il faut faire avec. Dimanche notre démocratie sera encore plus malade avec le retrait des candidats représentant le peuple de gauche dans notre région. Ils l'ont fait, car ils ne pouvaient se résoudre à faire de notre région le laboratoire du FHaine. Le MoDem de PACA avait fait un choix similaire il y a plusieurs mois en rejoignant la liste LR-UDI-MoDem conduite par Estrosi. Si vous ne l'aimez pas, mettez une pince à linge sur le nez pour aller voter, mais de grâce allez voter pour cette liste, car s'il échoue, ce ne sera pas un petit désagrément que vous aurez en retour, et les conséquences iront bien au delà des 6 ans du mandat[3].

Notes

[1] Reconnaitre le vote blanc dans un scrutin de liste conduirait à changer les rapports de nombres de sièges obtenus entre les listes, sans cependant remettre en cause le vainqueur.

[2] Si la liste vainqueur n'a qu'une majorité relative, elle doit s'allier avec d'autres listes pour ne pas être mise en minorité et donc faire des compromis et négocier avec certains de ses opposants, ce qui est pour moi, la vrai démocratie, la négociation et le compromis. C'est pas pour rien que je suis centriste !

[3] Entre autre le démantèlement du tissus associatif et la dégradation de l'image de marque à l'étranger de notre région.

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dimanche 22 novembre 2015

3 raisons valables pour un centriste de voter pour la liste d'Estrosi aux Regionnales

Je l'ai déjà dit ici, je ne suis pas un fan de Christian Estrosi, mais je voterai pour la liste qu'il conduit.

Parce que justement nous n'avons pas le même point de vu sur la chose, et que la diversité fait partie de l'ADN du MoDem, Fabien Bénard, le président départemental du Mouvement Démocrate des Alpes Maritimes m'a demandé d'argumenter mon choix pour en faire part aux adhérents du MoDem06, pour certains desquels la tête de liste LR fait un peu figure d'épouvantail. Voici mon propos in extenso:


Mon opinion n'a pas changé d'un pouce au sujet de la tête de liste, Christian Estrosi, et je ne ferai pas sur mon blog comme certains, du révisionnisme, en effaçant mes propos au gré des alliances électorales. Je suis toujours contre le cumul des mandats, pour une gestion rigoureuse des deniers publics et surtout, et c'est la principale raison de mon engagement au MoDem, pour la défense des contre-pouvoirs. Pas la peine d'être un grand politologue pour savoir que ni Christian Estrosi, ni aucun autre candidat susceptible d'arriver aux affaires, ne répond à mes attentes.

De toute façon, les enjeux de cette élection ne sont pas là. Si on prend un peu de recul, j'en vois essentiellement 3 :

1) Sur la liste de Christian Estrosi, il y a des gens que j'ai envie de voir élu, des gens que je sais capables d’œuvrer sincèrement pour l'intérêt général et pas seulement parce que la place est bonne. Il y a bien sûr Laurence Boetti-Forestier, une des candidates qui porte les couleurs du MoDem. Cette nana est une militante acharnée des intérêts de sa vallée et des montagnes en général, qui se projette dans des solutions trans-frontalières vers l'Italie. Elle incarne le pragmatisme et la réal politique centriste. Il y a aussi Loïc Dombreval, Maire de Vence, lui aussi un centriste sans ambiguïté, qui en plus, a l’étoffe de représenter un contre-pouvoir constructif au sein d'un exécutif LR.

2) La gauche, en mode « on en a plus rien à cirer », a déjà abandonné tout espoir, et les ténors de la région ont laissé leur place à des inconnus ou de petites pointures, voir même à d'ex-centristes à Marseille. Aussi désespérant que cela puisse être, cette élection devient donc un duel entre la droite et l'extrême droite, même avec la myriade de listes en lice. Les sondages annoncent des résultats très serrés: le FHaine peut remporter la victoire. Qui d'autre que la liste d'Estrosi peu lui barrer le chemin ?

3) L'avenir local du MoDem se joue aussi lors de cette élection. Nous, adhérents et militants du Mouvement Démocrate, savons qu'il est possible de travailler avec des gens de gauche, comme de droite, tout en gardant notre identité centriste. Mais visiblement, au sein de LR, ils ne sont pas nombreux à le savoir. Cette campagne, et je l'espère, la gouvernance de la région qui lui succédera, montrera que la diversité politique est une force, et que même s'il peut y avoir des divergences, les centristes sont des gens avec qui il est possible de construire, comme le montrent au quotidien nos élus, à Cannes, Beausoleil, St Paul, Opio, Contes ...

Donc pour moi, même si j'avais rêvé d'une autre tête de liste, il n'y a pas d'hésitation, je voterai pour la liste LR-UDI-MoDem.

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jeudi 12 novembre 2015

Avez-vous noté que je ne cause pas des Régionales ?

A l'exception du petit landerneau politique pas grand monde ne s'intéresse à cette élection étrange des Régionales qui se déroule à un moment improbable de l'année, en décembre, qui plus est sur fond de réforme territoriale bâclée.

Les résultats sont déjà annoncés via les sondages. La gauche connaît déjà les régions qu'elle va perdre, la droite prépare déjà ses communiqués de victoire. Bref c'est le pire scénario pour les média. Alors ils se rabattent sur les 2 seules inconnues de cette élection, la région nord pas de Calais et PACA oups pardon Provence Alpes Côte d'Azur, dans lesquelles le FN a une chance d'emporter le pouvoir.

Donc notre région pourrais tomber aux mains du FHaine. Normalement en temps que démocrate, je devrais bondir faire campagne pour soutenir un ou des candidats susceptibles de faire échouer cette tentative de prise de contrôle du parti d'extrême droite. Le choix est vite fait, il n'y a que la liste de "droite" qui est en mesure de l'emporter. Les instances nationales du Mouvement Démocrate ne l'ont pas envisagé autrement et en dépit des velléités de présenter une liste indépendante au premier tour, les militants du MoDem, du 06 comme des autres départements de PACA, ont été priés de soit rester à la maison, soit de s'allier dès le premier tour avec Christian Estrosi.

J'ai personnellement un peu du mal avec la personnalité de la tête de liste LR, Christian Estrosi, qui cumule un paquet de casseroles au regard de mes critères d'appréciation:

  • Il est le roi du cumul des mandats, avec près de 10 mandats et fonctions.
  • Il a endetté le conseil général puis l'a refilé à Ciotti. Il s’apprête à faire la même chose avec la métropole Nice Côte d'Azur qui s'est endetté à une vitesse record et qu'il faudra bien qu'il abandonne s'il devient président de la région.
  • Quand il ouvre la bouche sans ses fiches préparées par son équipe de communiquants, c'est pour dire des âneries.

Bref ça donne pas vraiment envie.

Certes, mais à côté de cela, l'homme s'est entouré de gens pour faire le job. Il travaille comme un malade pour rester à la hauteur de ses missions. Donc on peut-avoir des doutes légitimes sur l'individu, mais l'organisation mise en place autour d'Estrosi fonctionne quand même. Et cette organisation lui a dit que la campagne des régionales se gagnerait au centre. Donc l'homme a fait ce qu'il fallait en ce sens, en tendant la mains aux différentes chapelles centristes que sont l'UDI et le MoDem, et en les obligeant à faire campagne ensemble.

Pour avoir vécu l'éclatement du centre en 2007, et les continuels dénigrements et sarcasmes du président départemental de l'UDI, Rudy Salles, qui n'avait qu'un seul objectif, faire croire que le MoDem n'existait pas, je suis finalement content de voir, grâce à Estrosi, les centristes se rassembler et parler d'une même voix dans cette campagne pour peser sur le sens de cette campagne.

Je ne participe pas ouvertement à la campagne. Tout au plus, je donne un coup de main à mes potes qui eux participent. C'est un peu le service minimum. Je sais, c'est un peu limite pour un militant, mais que voulez-vous, je n'arrive pas à m'enthousiasmer pour la candidature d'Estrosi. LR aurait mis un candidat comme David Lisnard, le maire de Cannes, j'aurais sauté à pied joints dans la campagne. Mais je me dis qu'il y a des gens bien dans cette liste dont la tête ne me plaît pas. Il y a notamment Loïc Dombreval, le maire de Vence. La 1ère candidate MoDem, Laurence Forestier est aussi une super nana qui fait un sacré boulot dans sa vallée. Donc, même si je n'en parlerai pas beaucoup, je voterai pour eux. Pour que ces gens bien entrent au conseil régional et apportent leur vision de centristes pragmatiques et efficaces. Si au passage, ce vote pouvait rabaisser le score des extrémistes, ça m'irait bien aussi.

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vendredi 16 octobre 2015

L'alternance politique

Un grand humoriste qui avait une idée très imagée de l'alternance politique: Raymond Devos.

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vendredi 24 juillet 2015

Les différences de fond entre les différents partis politiques français

Si on voulait schématiser à l'extrême[1]:

  • La droite sarkoziste[2] et l'extrême droite accusent les autres de tous les maux.
  • Le centre[3] dit que c'est à nous de nous lever le cul pour nous en sortir.
  • La gauche française prêche l'intervention des autres pour nous sortir de notre merde.

Je sais exactement pourquoi je suis centriste ;)

Notes

[1] Et oublié que tout est affaire de nuance.

[2] Toute la droite française ne peut être assimilée à Srkz et à son approche de la politique, d'où la précision.

[3] Congloméra au contour mal défini.

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lundi 23 mars 2015

Résultats 1er tour de l'élection départementales 2015, canton Cagnes 2 et St Laurent du Var

Voici les résultats de l'élection départementale pour le canton de Cagnes 2 (Cagnes, St Laurent du Var et la Gaude). Je met les scores du canton et ceux de la commune de St Laurent du Var sur la même ligne pour comparer.

Binôme candidat Parti Nbr voix canton % canton % St Laurent du Var
Mme SIEGEL Vanessa / M. SEGURA Joseph UMP 5672 35,57% 36,78%
Mme MERLE DES ISLES Brigitte / M. PRADOS Lionel FN 5651 35,43% 34,80%
Mme BRAGANTI Stéphanie / M. MARCHESE Antoine Vert / Gauche unie 1824 11,44% 10,05%
Mme DURA Jeanne / M. REVEL Henri Divers droite 1326 8,31% 9,76%
Mme NATIVI Martine / M. COLMARS Alexan FG 902 5,66% 5,21%
Mme FINZI Annie / M. MAYEN Léopold Divers droite 573 3,59% 3,40%

Il y a pas mal de lecture à faire de ces résultats:

Comme annoncé, le FN fait le plein des voix

Je suis toujours atterré par la propension des électeurs à voter pour des candidats juste pour une étiquette. "yen a marre alors on va leur foutre ça dans la gueule", tout en sachant pertinemment que l'extrême droite serait un désastre s'ils arrivaient au pouvoir. C'est désespérant, mais il faut dire que l'offre politique était assez médiocre.

Le binôme de tête en position difficile

Malgré les sourires du maire de St Laurent du Var hier soir, satisfait d'être en tête au premier tour, il est loin d'être élu. Les électeurs laurentins l'ont certes placé en tête du 1er tour, mais pas les autres. Les autres candidats divers droite font plus de 11% de voix qui sont pour bon nombre hostile au maire. Si une partie de ces électeurs reportent leurs voix sur le FN, histoire de le faire choir, ça va être très serré.

Je ne sais pas trop comment les électeurs de gauche vont réagir, mais cela risque d'être eux qui sauvent la tête de Ségura et Siegel.

Candidature inutile de Revel

La motivation de sa campagne était pour le moins pas clair, à peine compréhensible pour les laurentins, alors on comprend facilement qu'elle ne soit perçu que comme une revanche pour les autres communes, d'autant qu'il n'a jamais fait le plein de voix sur la partie cagnoise du canton. Cette candidature était celle de trop, sans projet, juste sur son nom, bref sans aucun intérêt pour les électeurs ou le département.

La gauche en état de convalescence

Ce sont les électeurs de gauche qui choisiront sans doute les prochains conseillers départementaux de ce canton de Cagnes 2. Le score honorable des candidats verts sauvent les meubles, mais on est encore loin de l'étiage de la gauche sur ce canton qui devrait tourné autour de 25% (présidentielle) en additionnant toutes les gauches. On arrive péniblement à 16%, ce qui est en dessous du score aux précédentes cantonales. Domage pour eux.

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lundi 9 mars 2015

J'ai une réponse à la crainte du FN

Les média nous en rabattent les oreilles, et maintenant le premier ministre. Il parait que l'extrême droite va faire un raz de marrée sur ces élections. C'est très probable, mais ce n'est pas des discours incantatoires qui vont permettre de changer le ras le bol des électeurs, leur perte totale de confiance dans la parole politique.

Les menteurs, aidés des communicants, ont totalement vidé de leurs sens tous les discours et la parole politique. Il serait peut être temps d’arrêter de faire des promesses irréalistes, qui débouchent forcément sur de la rancœurs et de la défiance.

La réponse, la seule me semble-t-il, est de commencer par faire des propositions réalistes durant les campagnes électorales. Ne pas promettre la lune quant on sait qu'il n'y a plus un radis en caisse, que les compétences du département réduisent comme peau de chagrin[1] et que changer les choses se heurte forcément à l'inertie de l'habitude.

Bref, la réponse c'est ce que Valérie et Philippe ont tenté de faire. Être réaliste. Et ça donne ça

Des centristes pour Cagnes

Ce soir, c'est leur première réunion publique à Cagnes à l'espace centre à 19h30. Venez vérifier par vous même que l'on peut parler de politique de manière constructive autour de projets réalistes.

Note

[1] Grignoté par la métropole et la réforme territoriale à venir qui va faire monter en puissance la Région.

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vendredi 6 mars 2015

Notre démocratie glisse-t-elle vers une gérontocratie

La sagesse vient avec l'âge parait-il[1] et donc il est classique que les responsabilités échoient aux aînés, que ce soit en entreprise ou dans la vie publique. Cependant, si on y regarde de plus prêt, il y a un glissement inquiétant.

Ce sont les vieux qui votent

Les jeunes votent beaucoup moins que les personnes âgées. Un candidat qui veut s'assurer d'être élu va s'adresser en priorité aux aînés, avec les thématiques qui les concernent: la sécurité, la santé et tout ce qui fait peur, car la vieillesse est l'âge de la crainte[2].

En vieillissant, non seulement les craintes deviennent le cœur des préoccupations, ce qui conduit à devenir plus réceptif à la dialectique de l'extrême droite, mais il y a aussi des opinions politiques qui se figent. En se figeant, ces opinions politiques s'accrochent plus aux étiquettes des partis qu'à ce qu'ils véhiculent comme projet de société, aux personnes candidates qu'à ce quelles disent.

Les élus sont des retraités ou des cumulards

Si on fait abstraction des têtes d'affiche[3], qui peut être élus aujourd'hui, payé environ le smic[4] et être disponible pour aller sur le terrain, participer aux commissions, gérer les agents de la collectivité ? Il faut soit être rentier, retraité, ou cumuler les fonctions. Du coup quel "jeune" va se lancer en politique s'il a charge de famille, un crédit immobilier ? Et je ne parle même pas d'une éventuelle carrière dans son entreprise.

Les jeunes politiques sont tous des apparatchiks comme on dit, salariés de la sphère politique: salariés de collectivités locales, employés par un parti politique ou un syndicat, attachés parlementaire... Ils sont tous dépendant des élus en place et de leurs intérêts. Comment voulez-vous qu'ils ne reproduisent pas la même politique et les même dérives[5]. Aucun moyen de faire rentrer du sang frais, de changer les pratiques et surtout faire émerger des idées nouvelles.

Professionnalisation

On assiste donc à une professionnalisation des élus. Pour être élu, il faut déjà être élus, car les électeurs, surtout les aînés, votent pour les têtes qu'ils connaissent. Sauf qu'un salaire d'élu c'est souvent inférieur à celui d'un cadre d'entreprise ou d'une profession libérale, donc, ne serait-ce que pour avoir le même train de vie, les élus cumulent. Pourquoi s'en priveraient-ils puisque les électeurs le valident par leur vote ?

Et puis soyons réaliste, quant vous avez passé un ou plusieurs mandats à vous impliquer dans une collectivité, le retour à votre activité professionnel n'est pas des plus simple, sauf dans quelques professions libérales ou pour certains fonctionnaires. Toutes les fonctions d'élus ne permettent pas de se constituer un carnet d'adresse professionnellement exploitable. Ceci renvoi au statut de l'élu qui a un espèce d'emplois précaire, une sorte de CDD qui n'ouvre pas droit au chômage[6], car être élu, ce n'est pas un emplois mais une fonction avec une indemnité et non un salaire.

Alors forcément, ça décourage les entrants en politique et motive ceux qui y sont à y rester, à n'importe quel prix. Même si pour la plus part, la place n'est pas grassement payée, quant on est payé pour faire ce que l'on aime[7], on veut continuer. C'est comme ça que les "barons" locaux tiennent les petits élus: une place dans un syndicat mixte, une investiture, une circonscription gagnable. Et inversement pour ceux qui ne sont pas sage, un candidat dissident pour faire perdre dans des triangulaires, une investiture qui ne vient pas, des budgets qui ne se débloquent pas...

Les seuls qui peuvent perdre facilement leur mandats sont les retraités. Les autres sont économiquement dépendants donc corruptibles et corvéables dans un système sans contre pouvoir comme le sont nos collectivités territoriales, spécialement dans les Alpes maritimes, avec la métropole et le conseil général.

Notes

[1] Malheureusement pas pour tout le monde...

[2] C'est normal qu'en vieillissant l'on ai plus peur que quant on est jeune, surtout dans une société qui accélère.

[3] Qui gagnent très bien leur vie, parfois même trop bien.

[4] C'est l'ordre de grandeur de ce que touche un adjoint d'une petite ville.

[5] Cumul des mandats et fonction, clientélisme...

[6] Il y a bien une allocation différentielle de fin de mandat qui dure 6 mois.

[7] Car en général ceux qui font de la politique aiment ça, si, si !

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jeudi 19 février 2015

Disparition du département au profit de la métropole

L'élection des nouveaux conseillers départementaux qui remplacent les conseillers généraux se fait dans le cadre de la réforme territoriale. Parmi les choses les plus importantes que cette réforme introduit, on notera:

  • La parité absolue au conseil départemental, puisque l'on élit un binôme. Il y aura donc au lendemain de l'élection exactement le même nombre de femme que d'homme élus. C'est la première élection française parfaitement paritaire homme/femme.
  • Le redécoupage des cantons qui comportent maintenant à peu près le même nombre d'électeurs, entre 35 et 45 000 dans notre département, ce qui chamboule complètement le poids électoral des territoires ruraux, beaucoup moins représentés que par le passé. Ce redécoupage ne s'encombre pas de suivre les contours des communes, puisque l'on élit des représentants au département et pas forcément des représentants du canton.
  • Une partie des compétences du conseil départemental (ex conseil général) disparaissent au profit de la région ou de la métropole.

C'est ce dernier point qui m'interroge. En effet, avec la création de la métropole Nice Côte d'Azur, une partie des compétences de l'actuel conseil général lui ont été transférées, comme par exemple les routes ou les ports. Le conseil départemental qui sera élu en 2015 continuera a avoir la gestion des routes et des ports pour le reste du département en dehors de la métropole, ce qui est un peu étrange. Les candidats issus de cantons métropolitain n'ont pas à traiter de ces sujets à leurs électeurs, puisqu'ils ne sont plus dans les compétences du conseil départemental, mais peuvent en parler au sujet des communes qui ne les élisent pas !

Quant on parle de mille feuille administratif, cette réforme territoriale n'améliore rien. Par exemple à St Laurent du Var, quant le Var inonde les plages, on n'arrive pas à trouver quelle collectivité territoriale doit intervenir: le département gère le fleuve, la métropole l'embouchure et la ville la plage. Même chose avec la digue: le département refait une digue pour y faire passer des vélos alors que tout le monde pensait que des voitures y passeraient, sauf que les routes étant de la responsabilité de la métropole, le département ne le fera pas, car sa responsabilité s'arrête au fleuve. Pendant ce temps là, les travaux n'ont toujours pas commencés...

Donc ce qui devrait se dessiner à terme c'est la disparition du département, au profit des communautés de communes (donc la métropole) et la Région. C'est donc probablement la seule élection des conseillers départementaux que nous vivrons ainsi, sauf si la prochaine majorité en 2017 cède au lobbying des élus locaux qui veulent des places pour pouvoir cumuler. Aller motiver les électeurs pour voter pour des conseillers départementaux qui ne siégeront qu'un mandat avant qu'une nouvelle réforme fasse disparaître leur mandat. C'est pas gagné.

Et politiquement quel est l'enjeu de cette disparition dans notre département:

  • Les Alpes Maritimes sont une chasse gardée de l'UMP, qui n'a qu'une seule opposition, le FN.
  • La région est beaucoup plus équilibrée électoralement, bien qu'à droite, permettant une gouvernance à gauche.
  • Même chose pour Marseille, l'autre métropole de la région PACA.

La métropole Nice Côte d'Azur ne peut faire contre-poids à la Région et Marseille qu'en phagocytant tout le département des Alpes Maritimes, pour réduire au minimum les compétences de la Régions. Sauf que les autres communautés d'aglo n'ont pas vraiment envies de se faire manger (carte des intercommunalité des Alpes Maritimes).

Et puis je suis toujours dubitatif sur la démocratie au sein de la métropole. En effet, quelque soit la taille de la métropole, le maire de Nice qui n'est élu que par les niçois, est mécaniquement le patron de la métropole (Nice à elle seule représente 1/3[1] des habitants du départements). Comme il est en plus le patron de l'UMP, celui qui décide des investitures pour le département, il a donc le pouvoir sur toutes les communes de la métropole, sans aucun contre pouvoir, pas même celui des urnes. Il gouverne donc des gens qui ne l'éliront jamais et vis à vis desquels il n'a aucun compte à rendre. C'est une conception de la démocratie assez dérangeante.

Note

[1] J'avais noté par erreur 2/3. C'est 350000 pour Nice intra-muros pour environ 1.2 millions d'habitants dans le département.

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