Pourquoi autant de candidats d'extrême gauche ?

De mon point de vue qui n'ai pas une connaissance des différences subtiles entre les différentes organisations d'extrême gauche, ce n'est pas évident de comprendre pourquoi il y a autant de candidats qui se présentent aux suffrages des électeurs.

Entendez-vous parler de lutte ouvrière, du parti des travailleurs ou de la ligue communiste révolutionnaire en dehors des élections présidentielles. Ces partis qui existent depuis longtemps ne présentent pas de candidats aux élections locales[1]. Lorsque l'on pose la question à Arlette Laguillet ou Olivier Besançenot, ils refusent l'un et l'autre de participer d'une manière ou d'une autre à toute forme d'alliance dans un gouvernement. La gouvernance les obligerait à des compromissions : ils veulent rester pur.

En fait ce sont des vecteurs d'idéologies et certainement pas des gens qui souhaitent les mettre en oeuvre. La campagne présidentielle est l'occasion de disposer d'une tribune et d'un porte voix qu'ils n'auraient jamais par ailleurs, puisqu'ils ne veulent surtout pas participer aux affaires de la nation. Que de la bouche.

Dans cette logique, pour diffuser leur idéologie, il faut donc être les plus nombreux possible à avoir accès aux médias et à la précieuse égalité de temps de parole de la campagne. De plus, cette publicité permet aussi d'avoir une visibilité qui permet le recrutement[2]. On comprend donc d'autant mieux l'échec de la tentative de proposer un seul candidat pour la gauche de la gauche. La survie de chacune des entités des collectifs anti libéraux passe par une présence de chacun de leur représentant à l'élection présidentielle, vitrine incontournable.

Quelque soit le résultat, ils auront permis la survie jusqu'au prochain scrutin de leur organisation, de leur clan et diffusés leur idéologie sur les ondes. Ils n'ont cure des conséquences pour des partis qui essaient de concilier idéologie et gouvernance comme les communistes ou les verts.

Notes

[1] Shivardi a annoncé qu'il souhaitait constituer un nouveau parti pour le faire.

[2] C'est la même chose pour tous les partis, c'est en campagne que l'on recrute pour un parti.

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Commentaires

1. Le jeudi 19 avril 2007, 14:08 par D.VDA

Bonjour,

En effet belle expression, "que de la bouche", car on le sait aussi, la soupe est bonne et le nihilisme pour les autres nourrit son homme (ou sa femme) entre les échéances électorales.

Il existe évidemment un "grand" parti d'extrême droite qui, sur les mêmes procédés, a industrialisé au point de risquer d'arriver aux affaires. Par contre, côté (ultra-)libaraux, rien, nada. Là, inutilité et peine perdue sont clairement hors du rationnel... ;)

Pour parler aussi du vote blanc évoqué quelques billets plus bas, c'est tentant. Mais deux corrolaires : la justification du vote blanc (tous pourris) et la récupération d'un énorme 30%. Si l'on veut faire passer les extrêmes il faut en effet être du parti qui ferait cette tragique erreur de calcul.

J'avais un peu peur de cette montée rouge après la tâche brune de 2002. Gageons qu'ils récoltent des miettes loin sous les 5% et que le français cristalisent leurs projets - certes compromis mais responsables devant la société - dans des partis dignes et aptes à gouverner.

A+

2. Le jeudi 19 avril 2007, 22:36 par Cedric Augustin

Je n'ai effectivement pas parlé du FN dans ce billet car ce n'était pas le sujet, mais la réciproque peut être évoquée. Il y a une différence tout de même. Les partis d'extrême gauche justifient leur existence sur une idéologie et un projet de société là où l'extrême droite n'a pas vraiment un projet de société, mais uniquement un discours de séduction.

En 2002, le FN faisait 16% et l'extrème gauche hors PCF et Verts près de 10%. Le pendant des communistes qui acceptent de gouverner est le parti de De Villier. Alors que cet homme dit la même chose et qu'il a fait la preuve qu'il était capable d'être élu et d'agir, il n'est pas soutenu par les électeurs, tout comme Marie George Buffet. 1/4 des électeurs votent donc pour des gens qui refuserons de mettre en oeuvre leurs discours politique.

C'est une source d'interrogations pour moi. Pourquoi ces électeurs ne votent-ils pas pour des gens susceptibles de la faire la politique qui les séduit ?

3. Le jeudi 19 avril 2007, 23:53 par D.VDA

Faire la révolution, torturer et remplir les Goulags ne constitue pas un projet de société pour moi mais plutôt un projet de grosse prison. Je ne parle même pas des Verts... tout le monde devra être écologiste au XXIè siècle.

Pour répondre à la question des 1/4 (mini), je me mets d'ailleurs dans le paquet pour certains de mes précédents votent : pourquoi ? par Connerie Humaine (au choix inconséquence crasse, impulsivité, bêtise, désinvolture, haine, naïveté..)

Non ?

4. Le vendredi 20 avril 2007, 01:10 par CedricA

Ce n'est pas parce que le communisme est une utopie irréaliste et dangereusement mis en oeuvre par le passé que ce n'est pas un projet de société. Il y a même de bonnes choses qui font aujourd'hui parti de notre patrimoine et référentiel européen : protection sociale, syndicat, état interventionniste (parfois un peu trop)...

Il n'est pas vrai que tout le monde peut être écologiste aujourd'hui. Les Vert ont un projet de société axé sur la décroissance, ce que bon nombre de personnes n'arrivent même pas à envisager, pas même les communistes. Cette utopie des Verts devrait devenir un projet d'ici une quinzaine d'années, lorsque l'énergie deviendra une denrée chère et la pollution une source de coût.

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