Espace de liberté, pour l'instant...

On a vu avec ces élections à quel point les médias de masse sont liés au pouvoir, volontairement ou involontairement. C'est un serpent qui se mort la queue : les études d'opinion renseignent sur les supposées attentes des lecteurs et téléspectateurs, les médias donnent à leurs clients ce qu'ils sont supposés vouloir, ce faisant ils font l'opinion et ainsi de suite.

Les enjeux de pouvoir et d'argent qui interviennent dans le monde des médias biaisent un peu plus le système, ajoutant un facteur corrupteur puisque ces puissances investissent dans les médias et en attendent des retours. Le fait que les marchands de canons soient propriétaires d'un grand nombre de médias n'est certainement pas par hasard ou pour diversifier leurs revenus.

Face à cet incroyable panier de crabes manipulateurs d'opinion, le net est un espace paradoxal de liberté, qui pour le moment, malgré les investissements massifs réalisé par les grand médias traditionnels, reste peu ou pas contrôlable. En effet le processus de propagation de l'information y est dit viral. Il n'est pas nécessaire de disposer d'un grand réseau de lecteur comme un journal pour diffuser une information. Un journal qui dispose de 30 000 lecteurs est très sensible à son infrastructure et dépendant de beaucoup de facteurs étrangers. Il est facile, avec des moyens de pression limités de couper l'information à la source. De plus le taux de propagation d'une information d'un journal reste faible à moins qu'elle ne soit reprise par la radio ou la télévision. En effet, combien parmi vous prêtent leur journal ?

A l'opposé, sur le net, avec quelques centaines de lecteurs, il est possible qu'une information parte d'un blog et se propage de site en site ou de boite email à boite email. Reprise, agrémenté, complété, déformée, mises en citation. Il ne suffit pas de faire pression sur la source pour enrailler la propagation. La contre information doit emprunter le même chemin. Le travail de veille pour identifier les départs d'information est tellement colossal que pour le moment, les organes de pouvoir n'ont pas encore les moyens d'intervenir avant que l'information se soit déjà suffisamment propagée, la mettant hors de portée de la censure.

Ce n'est qu'un répits. D'ici quelques années, si l'ont y prend garde et que l'on baisse les bras face à la volonté d'être Big Brother du pouvoir UMP "pour votre bien, pour vous protéger des dangereux terroristes et pédophiles qui hantent le réseau", nous hériterons d'un réseau qui ne sera plus que comme la presse, une parodie de liberté d'expression.

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