Un instant de violence ordinaire

Quatre merdeux de moins de 20 ans, bagousés, piercés et sapés comme des milords au volant d'une très grosse berline allemande immatriculée en Pologne ont percuté dans un virage la voiture de mon beau frère que j'avais garé là pour m'acheter un repas chez le chinois...

Pas l'ombre d'un instant, le fait d'avoir taper dans la voiture au point de la faire bouger ne les a interrogé. Ils ont continués leur route, les coudes aux portières comme des touristes béats qui visitent le zoo.

J'arrivais par le haut de la rue, je les ai rattrapé en courant et leur ai demandé de venir voir ce qu'ils avaient fait, en français, puis en anglais. Ils ne comprenaient rien, jusqu'au moment où l'un des passager s'est souvenu qu'il était allé à l'école et en mettant bout à bout mes propos a traduit à ses collègues. Le chauffeur a soudain pris peur et a appuyé sur le champignon, manquant de renverser un cycliste et des voyageurs sortant de la gare.

Je suis resté comme un con, avec une colère qui ne voulais pas se calmer. Je pensais au rétroviseur de cette voiture avec clignotant intégré, motorisation et toutes les options que j'aurais aimé voir exploser en morceaux, juste pour lui faire mal à ce merdeux. Je pensais à la violence dont j'aurais été capable pour une portière rayé d'une voiture qui vaut à l'argus à peut près le pris de l'essuie glace de la voiture de ces fils à papa. Un bout de tôle et de plastique qui ne m'appartient même pas. J'étais tout seul avec mon sac de nem en train de dire à ces bouffons enbagousés de sortir venir voir ce qu'ils avaient fait. Ils étaient quatre. J'étais en colère. J'aurais pu me prendre un pruneau ou une raclée pour une rayure sur la portière.

Heureusement que c'est eux qui ont eut peur, car cette histoire aurait pu mal finir. La colère est mauvaise conseillère.

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