Napoléon IV

Vous aurez noté que je ne me suis pas étendu jusqu'à présent sur l'élection de Nicolas Sarkozy. C'est un sujet douloureux. Non pas que ce n'ai pas été prévisible un fois le trublion Bayrou éliminé, mais même en s'y préparant, cette élection ne finit pas de me déprimer. Ce fut un vote contre le 06 mai, avec la conviction que cet homme faisait glisser les valeurs de notre pays sur une pente qui ne me convient pas : communication à tout va et saturation de l'espace médiatique, pressions sur les médias et abus de pouvoir, copinage, clientélisme, populisme, élitisme... vous rajoutez tous les ism que vous voulez, il n'a aucun scrupule.

Beurk.

Je n'ose même plus commenter ce que dit ou fait le gouvernement et le président tellement je suis écœuré.

Dégout.

En trois mois, cet homme a réussi à effacer ce qui était beau dans cette campagne électorale : les débats, la réflexion, la pédagogie, la démocratie qui reviens au cœur de la cité, la chose publique qui reprend de la noblesse, l'envie du vivre ensemble, le respect de la contradiction, l'intérêt général au dessus de l'intérêt particulier.

Patatra...

Les lois sont encore votées dans l'urgence, il faut aller vite, pendent l'été, pendant que les français sont engourdis par la torpeur estivale. Inutile d'expliquer les lois ou de les discuter. Elles sont forcément bonnes puisque le nouveau patron les propose. Même si le conseil constitutionnel a des doutes.

On promulgue des textes pour favoriser encore une fois les classes aisés, en endettant tout le monde. On s'arrange avec le budget de l'état et madame ne voit aucun inconvénient à disposer d'une carte bleu sur les comptes de l'Elysée. Quant tout le monde essai de limiter la propagation d'armes nucléaires en Iran en s'attristant des erreurs du passé, on commerce nucléaire avec la Libye (ça se rapproche, ce sera meilleur si ça nous pête à la gueule).

Délire sur des vacances encore une fois financées par des "amis" fortunés. Mais comment ne pas être scandalisé par ce mélange des genres entre le représentant du peuple, de tout le peuple français, garant de l'intérêt général en principe, qui se fait ouvertement financer par des intérêts particuliers. On ne rappellera jamais assez une personne comme De Gaulle qui payait sa part d'électricité à l'Elysée, "par principe".

Pour faire plaisir aux bonne gens, il n'hésite pas à remettre en cause la base même des équilibres des prisons : la possibilité de libération anticipée qui est un des plus puissant moteur de contrôle des détenus. Il faut faire plaisir au bon peuple. Il faut leur couper les couilles ! Non pas expliquer, non pas mettre en perspective, non pas améliorer... non, non, il faut simplifier à outrance et donner ce que veut la vindicte populaire.

Re-beurk.

J'en ai assez de me faire du mal à parler de cet homme qui méprise la chose publique et l'exemplarité que l'on attend d'un président de la république. Cet homme est nuisible. Je parlerais d'autre chose. La politique est un vaste sujet et il y a moyen de s'impliquer dans la vie de la cité en restant conforme à une certaine manière de faire de la politique, même si l'image diffusée au sommet de l'état ne va pas aider...

Allez, si vous n'êtes pas trop barbouillé :

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