Ce que j'ai vu à Seignosse
Par Invité le lundi 22 octobre 2007, 08:12 - MoDem - Lien permanent
par Evelyne Biausser, MoDem 06 (evelyne.biausser AT laposte.net)
Dès le premier discours de François Bayrou, le vendredi, le ton est donné : on sera fidèle à l’étymologie de « démocratie », en alliant démos, le peuple, et cratos le pouvoir.
45000 adhésions spontanées en quelques mois confirment la percée des Présidentielles : tous ces gens qui sont là, ne se retrouvent pas dans le dogme d’une pensée unique ou dans le modèle post-capitaliste bushien.
Quand Jean-Marie Cavada demande à la salle : « qui n’a jamais adhéré à un parti politique ? » la moitié des mains se lèvent. C’est parce qu’ils ne se retrouvent pas ailleurs qu’ils chargent le Mouvement Démocrate des plus grandes attentes. Attentes novatrices n’entrant pas dans le moule politicien auquel on les a peu à peu contraints.
A Seignosse, il s’agit donc d’un changement politique de fond et de forme.
De fond, car on y veut « faire ensemble sur des projets larges et transversaux » ainsi que François Bayrou en donnera le « la » en déclarant : « on fera avec tous les démocrates ».
De forme, car on s’essaie à la démocratie participative, comme antidote à la décision politique uniquement descendante, verticalité qui a tellement contribué au désamour des Français pour la chose publique.
Pour préserver cette re-naissance, on va croiser les flux du haut vers le bas et du bas vers le haut afin qu’ils se rencontrent dans une co-construction.
Mais, défi majeur s’il en est, comment construire à 45000 du sens et de la démocratie?
Ainsi qu’on peut l’entendre dans les différents ateliers et forums, la physionomie « Modem » est très homogène : on se rassemble et on se ressemble par les valeurs (humanistes).
Aussi, n’est-ce pas un hasard si le premier chantier commun pose l’écriture d’une charte des valeurs, ébauche de co-construction, où François Bayrou lira la sienne en lui attribuant le rôle d’une production parmi les 700 autres propositions reçues. Voilà déjà qu’émergent les fondations de « la maison que l’on veut construire ensemble », selon ses propres mots.
Mais avons-nous une représentation collective de cette maison ?
Bien que les murs ne soient pas montés, on se fait quand même une idée de son intérieur, circonscrit par François Bayrou lors de ses trois interventions dans le Forum.
Le désendettement de la France, un Parlement plus (ré) actif, une réforme du calcul proportionnel, une vraie refonte de nos Institutions, l’éthique de la vie politique et des affaires, l’Europe autour d’un projet démocrate d’éducation, d’entreprenariat et de paix, afin de cesser d’alimenter « toujours plus de la même chose » en ne prêtant qu’aux riches.
Pour bâtir cette société-là, l’ouverture est vitale, tout d’abord parce qu’il faut faire ce que l’on reproche aux autres de ne pas faire, ensuite parce que l’ouverture peut seule co-construire dans un paysage de si nombreuses diversités (45000 et bientôt plus...) sans les réduire ou les anéantir. Cap 21, les Verts, l’UDF, posent en effet le défi de la co-construction d’une unité au-dessus de nos diversités sans les réduire, en somme un modèle de co-construction à inventer.
A Seignosse, j’aurai donc vu une France qui avait envie de penser sa place et son pouvoir.
Le lendemain, la Presse ne retiendra du discours dominical de François Bayrou, déclinant pourtant tous ces fondements, que les quelques phrases où il critiquait Nicolas Sarkozy, préférant les miettes (les paillettes ?) aux cristaux solides, et ignorant ainsi le sérieux de l’émergence que nous étions en train de vivre...