Citoyens prenez le pouvoir

La marque UDF a été déposé par l'UMP Hervé de Charette, après qu'il ait quitté l'UDF en 2002. Le même qui a signé un appel sans ambiguïté à mettre l'héritage de l'UDF au service de Nicolas Sarkozy et qui réactive les Clubs Perspectives et réalités, groupes de réflexion qui ont contribué à la construction de l'UDF.

On ajoute à cela les nombreuses propositions d'une place de ministre faites à Michel Mercier (trésorier de l'UDF et du MoDem), les rumeurs qui circulent sur les mains tendues à Marielle de Sarnez pour Paris, à Jean Marie Cavada, ou la mission donnée à Corine LePage par le ministre de l'environnement (à lire sur [FranceDemocrate ou Mariane2). L'UMP (plutôt Sarkozy) veut à tout prix isoler Bayrou et essai de débaucher ses collaborateurs et au passage récupérer la notion de centre.

L'UDF et son héritage est donc une cible pour le pouvoir actuel à l'approche des élections municipales. En effet, avec un score entre 7% (législatives) et 18% (présidentiel)^[1], le projet de François Bayrou n'est pas anodin en terme d'impact électoral^[2].

Les élus UDF, conseillers municipaux, maires, conseillers généraux, sénateurs, ont tous été élu avec une étiquette qui a un sens électoral. Il y a pour eux un risque de perdre le bénéfice de cette marque s'ils se présentent devant les électeurs uniquement avec la nouvelle marque Mouvement Démocrate qui n'est est encore qu'en cours de diffusion au sein de l'électorat^[3]. Ces derniers exerceront donc une forte pression pour que la marque UDF perdure, quitte à rendre le MoDem complètement illisible ou impossible à fonctionner en en faisant une confédération.

N'oublions pas non plus que c'est l'UDF qui va toucher le financement des partis politiques pour les candidats des législatives et que c'est l'UDF qui est propriétaire du siège au 133 rue de l'Université à Paris.

L'UDF est donc :

• Une marque qui rapporte des voix dans un certain type d'électorat (personnes âgées essentiellement) et en fait perdre dans un autre (moins de 40 ans). Or on se rappel que c'est l'électorat âgé qui a élu Srkz.
• Une histoire et un héritage complètement compatible avec le MoDem (même si le MoDem voit plus grand et plus loin, je l'expliquerais une autre fois).
• Un réseau d'élus à tout les niveaux du paysage publique, qui constituent un maillage territorial, qui a un fort potentiel jusque là peu ou mal exploité par l'UDF et encore moins par le MoDem.
• Un financement, pour lequel certains députés sont près à toutes les bêtises pour en avoir un bout.
• Un siège. Bon ok, un peu vide, vu qu'il n'y a plus de sous pour payer les permanents.

Les risques

• Les rapaces de l'UMP et du Nouveau centre seront donc les premiers à se jeter sur la marque UDF si d'aventure elle était abandonnée. Tant que le parti utilise la marque il est quasiment impossible à quiconque de l'utiliser. Mais si le MoDem abandonne la marque UDF, elle pourrait être récupérée par l'UMP pour son allier du NC.
• Les élus UDF pourrons être tentés de faire sécession du MoDem pour garder l'UDF telle qu'elle est ou exiger une confédération que l'on sait inefficace et ingérable.

Et donc...

Il est probable que l'on s'oriente vers une conservation de la marque UDF pour la protéger des prédateurs. Le Mouvement Démocrate risque donc de trimbaler encore un bon moment le logo UDF accolé au sien. Cela bien sûr ne gênera pas ceux qui ont fait une partie de leur parcours à l'UDF et qui voient dans le MoDem l'aboutissement de la mutation engagée par Bayrou depuis 1998^[4]. En revanche, cette portion de militants et d'adhérents qui n'auraient jamais pris leur carte à l'UDF, mais ont fait le pas pour le Mouvement Démocrate, ceux là n'apprécieront pas forcément^[5].

A lire pour un petit rappel historique et pour compléter mon propos UDF indépendante = MoDem