Taxer le livret A, ou l'illustration d'une déconnexion des réalités

J'ai découvert avec stupeur dans le journal de la chaîne parlementaire que le sénateur UMP Philippe Marini voudrait taxer les montants hors plafond des livrets A qui sont pleins. Je me demande comment un homme politique peut en arriver à une telle énormité, une telle perte de perspective.

Le livret A est l'épargne populaire par excellence, le 3/4 des français ont en un, c'est souvent le premier compte en banque que l'on ouvre à un enfant. Avec une faible rémunération, inférieure à 3%, un plafond de 15000 euro, le livret A n'est assurément pas un placement pour ceux qui veulent vivre de leur rente. Il n'intéresse que les petits revenus sans pour autant exclure les hauts revenu. C'est un symbole, un produit bancaire auquel tout le monde a droit, une sorte d'universalité, et en plus il sert à financer le logement social.

Toucher à cette institution, même s'il ne s'agit que des bénéfices hors plafond, c'est la main de l'UMP qui se tend vers le bas de laine des petites gens. Une insulte grossière à l'endroit des petits épargnants. Visiblement, cela ne semble pas interpeller ce sénateur qui doit naviguer à des années lumières de ces réalités symboliques pour ne voir que l'aspect comptable afin de grappiller quelques millions d'euro alors que 15 milliard viennent d'être dilapidés avec le paquet fiscal.

C'est l'illustration d'une perte total de réalisme. Cet homme ne fait pas de la politique, il fait de la comptabilité. C'est le travail des fonctionnaires, ce n'est pas pour cela qu'il a été élu. Est-ce l'illustration de son incompétence ou d'une dérive dans le rôle de l'élu ?

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet