L'abandon des citoyens

L'article d'aujourd'hui de Nice-matin[1] met en avant le point du Jour à St Laurent du Var, petite cité HLM à l'abandon.

J'y ai retrouvé dans les interview le même sentiment que moi, simple passant dans ce quartier, je développais dans mon billet de l'an passé "Le point du jour à St Laurent du Var" : l'abandon par les décideurs de la population.

Le maire est revenu à plusieurs reprises sur son intention de raser quelques tours HLM du quartier, parlant de relogement dans les nouveaux habitats à loyer modéré de la ville. Je ne comprend pas la démarche. Notre commune est loin du quotas de 20% de logement aidés souhaités par la loi SRU avec un chiffre de 8%. Donc reloger des familles d'un logement aidé dans un autre ne fait que maintenir cette situation et certainement pas progresser vers plus de logements aidés.

Pour mémoire, selon les critères de l'office HLM, 80% de la population pourrait prétendre à bénéficier d'un logement aidé. Car lorsque l'on parle de logement aidé, ce ne sont pas que tour délabrées qui sont prises en compte, mais toutes les formule visant à la modération des loyers. Par exemple, lorsqu''une opération de l'habitat subventionne la réfection de logement en échange d'un loyer bloqué pendant quelques années, ce logement entre de la catégorie des logements aidés.

Je me pose la question de ce qui va passer avec le passage imposé en communauté urbaine de la CANCA[2], et notamment de la gestion du foncier par la CU et plus par la mairie ? En effet, Nice aussi est loin des 20% de logements aidés, or en CU on mutualise, donc rien n'empêcherait Estrosi de déporter sur les autres communes de la CU la construction de logements aidés. D'un point de vu politique il ne risquerait absolument rien puisque les citoyens n'ont aucun moyen de rétorsion électorale contre les décision de la CU, collectivité territoriale non élue. Toutes les communes de la périphérie de Nice pourraient rapidement devenir le théâtre de grands chantiers tels que les logement sociaux, mais aussi le port cimentier, les zones industrielles et commerciales. Pendant ce temps là Nice développerait son attractivité touristique (logement de standing, port de croisière, gare multimodale), économique (aménagement de la plaine du Var), environnemental (tramway)...

C'est un peu tristoune comme vision du futur de la commune, mais face à un géant de 450 000 habitants, ce n'est pas les 30 000 habitants de St Laurent du Var qui vont donner des états d'âme à Estrosi. En plus notre maire faisant son dernier mandat, il ne faut pas attendre de lui qui se batte beaucoup pour la commune. L'abandon des habitants du point du jour n'est finalement pas si surprenant. On est bien peu de chose ma bonne dame...

Notes

[1] Je ne le lis plus très souvent depuis près de 6 mois, mais je suis tombé par hasard dessus. Il semblerait que ça bouge depuis le changement de propriétaire du journal.

[2] Car ne nous leurrons pas, St Laurent du Var passera en communauté urbaine, ce n'est pas l'équipe municipale actuelle qui va bouger le petit doigt pour ne serait-ce que pour négocier quoique ce soit avec Estrosi. St Laurent est condamnée à être la banlieue de Nice.

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