Logement social : peut-on éviter les grands ensembles ?
Par Cedric Augustin le samedi 13 juin 2009, 19:52 - St Laurent du Var - Lien permanent
Les beaux esprits généreux, et moi le premier, plaident pour la mixité sociale, le logement social éclaté dans la ville, la présence de logements aidés dans toutes les constructions. Mais est-ce bien réaliste ? Est-ce que cela est suffisant en regard de la demande ? Est-ce que se sera encore possible ?
J'aime à penser que Saint Laurent du Var pourrait le faire avec plus de volonté politique. Hélas, on sait bien que jamais l'UMP ne pourrait être porteur d'un projet de mixité social par le simple fait que se serait se tirer une balle dans le pied électoral. Je parle de l'UMP en temps qu'entité, mais bien sûr, cela n'empêche pas des individus d'y être favorables, mais comme c'est l'UMP qui gouverne, au travers d'Estrosi et de la CUNCA, ils seraient bien en peine de dire autre chose que la bien pensence UMPéiste.
Si demain, par un concours de circonstances sur lesquelles on évitera de spéculer, j'étais aux affaires de la commune de St Laurent du Var, je n'arrive pas à voir comment je trouverais l'autonomie politique et financière de mener une telle politique de mixité sociale. Je peux donc, comme la gauche le fait, plaider dans ce blog et ailleurs pour promouvoir la mixité social tout en sachant bien, que tant que la machine UMP sera au pouvoir, cela n'arrivera jamais. Cela friserais l'arnaque électorale, si j'étais en campagne...
De cette main-mise de l'UMP sur la CUNCA, découle que notre commune et ses voisines de la CUNCA risquent de rester encore très, très longtemps en deçà des objectifs de la loi SRU[1], du moins jusqu'à son abrogation[2] ou qu'Estrosi soit touché par la grâce[3]. En attendant, il faut s'attendre à la construction d'immeubles dédiés au logement social, et donc surtout pas de mixité. C'est plus simple, les voisins ne se plaignent pas des odeurs, et en plus on peu fourguer ça aux communes d'à côté puisque l'on est en communauté urbaine. Pour la mixité, on repassera...
Notes
[1] La loi SRU dit que les communes, ou communauté d'agl ou Urbaine doivent avoir 20% de logements aidés.
[2] Mme Boutin a déjà commencer à la vider de son contenu, gageons qu'un 2ème mandat de Srkzy le conforterait, lui et son équipe à aller beaucoup plus loin.
[3] J'évite de dire qu'il voit la vierge, il y a un copyright de Dany dessus lorsqu'il parle de Bayrou.
Commentaires
Bonjour,
quand vous dites "par le simple fait que se serait se tirer une balle dans le pied électoral" je ne suis pas d'accord, on peut être dans un logement social et voter ump. Tout le monde est libre, et lorsqu'on regarde les résultats des élections municipales des derniers mandats, par bureau de vote, on s'aperçoit que les quartiers des hlm points du jour et des pugets n'ont pas voté pour la gauche (scores moins importants pour la gauche que dans les quartiers plus chics). Ne parle-t-on pas d'ailleurs de la "gauche caviar" ?
Il me semble au contraire, pour avoir discuté avec un propriétaire qui a vendu son terrain pour un projet immobilier, que la mairie impose (ou essaie d'imposer) des pourcentages élevés de logement sociaux. J'ai eu l'impression que les nouvelles constructions sont mises à contribution (abusivement ?) - je crois me rappeller sous toute réserve de demandes de la mairie à hauteur de 30% - pour gommer un peu le retard pris. Je dis "abusivement ?" parceque est ce aux nouveaux projets de "payer" et d'investir dans le social pour rattraper les retards du passé ? Je n'ai pas la réponse.
Tout n'est pas blanc ni tout noir, je pense que le maire ne veut pas que le manque de logements sociaux paraisse comme une faiblesse lors de ses mandats, mais qu'il fait tout de même le nécessaire au quotidien pour faire pencher la balance du bon côté (peut être des permis de construire plus rapides pour ceux qui acceptent de faire l'effort ?). Je ne suis pas non plus certain que le maire puisse obliger les promoteurs à réserver un certain pourcentage de logements sociaux sur les nouvelles construction, hors cela serait bien la solution pour créer ce que vous appeller la mixité sociale.
Avez vous de votre côté discuté avec des propriétaires ou des promotteurs pour avoir un retour terrain de ce qui se passe ?
Enfin, même si je sais bien qu'il faut être réaliste, si vous avez l'occasion de partir en campagne, faites le, et ne partez pas perdant : si telle est votre volonté, vous aurez plus de chance d'aboutir à plus de logements sociaux en vous battant. Ne dites pas "tant que la machine UMP sera au pouvoir, cela n'arrivera jamais. Cela friserais l'arnaque électorale, si j'étais en campagne" : il n'y a pas d'arnaque si vous êtes vous sincère, et vous aurez 5 ans pour négocier. C'est une idée !
Cordialement,
Cyril
Quand on veut on peut... Oui l'UMP n'a fait que reprendre un vieux dicton pour sa campagne.
Reste à savoir si nos élus en ont envie,et sont prêts à se battre pour cela.
Pour l'instant, il y a de quoi être pessimiste de part les résultats concrets du droit au logement opposable.
Aujourd'hui, une grande partie des HLM sont occupés à vie par des gens qui n'ont maintenant plus d'enfants et des ressources très supérieures au minimum. Je crois avoir lu que c'est 40% des logements qui sont dans ce cas. Une amie de la famille (qui est morte le mois dernier) occupait un appartement HLM avec 6 pièces depuis plus de 40 ans alors que son mari est mort depuis 15 ans et que ses enfants sont partis depuis plus de 20 ans. Et toute sa cage d'escalier était quasiment dans ce cas. Ce sujet est tabou auprès des politiques car ils ne se voient pas faire partir des gens. Il y a là pourtant un gisement très important et il serait très facile de renouveler les locataires, il suffit d'une petite loi et de l'appliquer.
Quant au sujet "comme c'est l'UMP est au pouvoir et que je ne suis pas à l'UMP donc je ne ferai jamais rien", on peut l'appliquer à tous les thèmes. Les gens qui raisonnent comme ça finissent l'UMP et d'ailleurs ne font pas ce qu'ils avaient rêvé faire auparavant puisque ce n'est pas eux qui décident. Donc autant rêver. Sans oublier qu'il est toujours possible pour n'importe qui, d'acheter un appartement et de le louer à qui bon qui semble (il suffit de 30 ou 40 000 € pour un studio avec un endettement équivalent couvert par les loyers).
@Cyril : "est ce aux nouveaux projets de "payer" et d'investir dans le social pour rattraper les retards du passé".
Qui d'autre que le futur peut corriger le passé ? La mixité n'est pas payée par les promoteurs, puisque les logements sont achetés, ils ne sont pas donnés.
@JG : pour mémoire, plus de 70% de la population française entre dans les barèmes d'attribution du logement social. Que les offices HLM ne fasse pas leur boulot n'est une nouveauté pour personne, mais il ne faut pas croire que cela résoudrait grand chose. La relocalisation d'ayants droit n'augmente pas le nombre de logement, ou du moins dans des proportions dérisoires. Et cela ne change rien au problème de mixité sociale qui lui résout bon nombre de problèmes du vivre ensemble.
Soyez aimable de ne pas m'insulter en me disant que je finirais à l'UMP. Et ce n'est pas parce que la difficulté est grande que je renonce, je pointe juste du doigt le fait qu'être membre d'une communauté urbaine limite grandement les choix politiques d'un maire, d'autant plus s'il ne fait pas partie de la majorité départementale.
Je reviens sur le commentaire n° 3, une personne devenue seule qui occupe le même logement depuis 40 ans, mais devenu trop grand , doit obligatoirement laisser la place à une famille nombreuse et nécessiteuse.
Dans la théorie c'est juste.
Mais une personne vieillissante - seule - doit elle être délogée de son cadre de vie - amis - voisins - commerces - meubles - pour tout recommencer ailleurs sans relations ni contacts ?
Nécessaire peut être - humain ?? je doute. Tu es devenu seul - âgé -inutile - alors tu dégages ?? parce que la réalité c'est çà.
Qui osera le faire ?
L'idéal serait de lui redonner un logement plus petit mais au même endroit.
Est-ce que cela existe ?
@AS : je partage ton interrogation, mais cependant, un bon gestionnaire devrait essayer de favoriser la mobilité au sein de son parc de logements pour que les logements soient en adéquation avec leur occupants. Une bête prime de mobilité devrait faire l'affaire pour la très grande majorité des cas.
Selon exactement la même réflexion, cela soulève aussi un problème à long terme de la mixité dans les immeubles. En effet, si tous les immeubles de la villes comportaient quelques logements aidés, le relogement se ferait quasi obligatoirement dans un autre quartier, ce qui n'est obligé lorsque l'on parle d'une cité qui comporte par essence plusieurs types de logements.