Pourquoi Donald Trump a gagné et d'autres comme lui ne vont pas tarder

J'ai regardé cette émission de MSNBC avec Michael Moore, le réalisateur de documentaires engagé que j'apprécie beaucoup et c'est encore une fois brillant. Cet homme pointe du doigt des signaux, des indices qui étaient présent dès le mois de mars 2016 qui laissaient pressentir qu'il y avait un risque pour la campagne d'Hillary Clinton. Certes c'est toujours plus facile d'expliquer après, cependant, ces marqueurs n'ont été vus par personne, et rapporté comme ça, ils semblent pourtant gros.

Pour résumer, les américain voulaient autre chose, et se fichaient de qui incarnait cet autre chose. Il l'illustre en parlant de Berni Sanders, le candidat démocrate qui a perdu dans les primaires face à Hillary Clinton, qui a remporté un grand nombre d'états, même des états réputés "à droite" lui qui était catalogué par certains comme "socialiste"[1].

L'élite qui gouverne est tellement dans une bulle, déconnectée de la vraie vie et des vrais problèmes, que le peuple n'en veut plus, et souhaite les virer. Donald Trump avec son franc parlé est passé par là, en apparaissant hors "système". Alors qu'il est raciste, une part non négligeable de l’électorat noir a voté pour lui. Il illustre cette déconnexion entre l'élite et le peuple par la venue d'Obama dans sa ville natale, Flint, où il a bue de l'eau du robinet pour dire que tous les problèmes étaient résolus alors que la contamination continuait.

Sans être un grand devin, on perçoit exactement le même processus dans le reste de l'occident. En Allemagne, l'extrême droite monte dangereusement dans les sondages, en Autriche, on annonce qu'un populiste va gagner les prochaines élections présidentielles, en Pologne c'est déjà fait, au Royaume Unis, le brexit était plus un référendum contre le premier ministre. Le premier tour de la primaire de la droite a expulsé Srkz.

La tendance est profonde. Elle s'appuie sur un rejet massif des pouvoirs en place. Si en France, François Hollande se présente, il se prendra une déculotté comme Srkz. Bayrou est dans le même sac, s'il est candidat il ne passera probablement pas les 9%[2]. Marine Le Pen ne fera pas 18% comme son père, mais 40%, avec un raz de marrée aux législatives derrières. Le problème c'est que nos institutions ne sont pas prévue pour le tri-partisme. Les électeurs non plus n'ont pas l'habitude de choisir parmi un trio. Le premier tour de l'élection présidentielle permettait d'exprimer ses sensibilités dans sa famille politique et on était assuré de pouvoir toujours choisir un candidat de gauche ou de droite au second tour. C'est fini. Il y a maintenant une troisième mouvance qui bouleverse la donne.

Aux législatives c'est la même chose, il est probable que le soit disant front républicain n'existe plus en 2017 face aux candidats frontistes qui engrangeront les points de la présidentielle. La majorité absolue sera loin d'être sûr pour le camps vainqueur de la présidentielle[3], on peut même imaginer une cohabitation 2 mois après la présidentielle tellement les électeurs ont envie de tout foutre par terre.

Je suis assez pessimiste. Je vais aller voter à la primaire de la droite et j'irais ensuite à celle de la gauche pour essayer d'influer un peu, mais honnêtement le cœur n'y est pas.

Notes

[1] Tout est relatif, la gauche et la droite aux USA n'a pas grand chose à voir avec la France et un socialiste américain, pourrait facilement être catalogué de droite par chez nous.

[2] C'est pourquoi, il hésite en ce moment.

[3] Je suis moins certains que les analystes que la gauche est foutue, un Macron ou un Vals pourraient faire le plein des voix dans ce schéma de vote anti-système.

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