De la police et les images de ses fonctionnaires

Je m'interroge sur ce qui ce passe en ce moment avec le mélange liberté d'expression et police. Cela me semble très malsain. Ci-dessous la compilation enrichie d'un fil tweeter sur mes réflexions:

Interdire l'utilisation de vidéo pour nuire aux policiers en tant qu'individus me semble pertinent, car les fonctionnaires qui font leur job n'ont pas à être emmerdés ou mis en danger dans leur vie privée, ni leur famille. La diffusion sur les réseaux sociaux ou les médias doit être vigilante à ne pas confondre individu et fonction, d'où la logique de demander le floutage, lors de la diffusion, comme cela se fait pour les mineurs. La question est bien sûr la même pour les autres fonctionnaires, mais c'est souvent beaucoup moins grave (enfin en théorie, car il y a bien un prof qui a été assassiné).

Par contre le corollaire de cette protection de l'individu fonctionnaire, qui représente l'institution, c'est que l'institution soit en capacité d'assumer et gérer les quelques individus qui ne respectent pas les consignes de l'institution. Donc tous les fonctionnaires devraient pouvoir être identifiables, même avec un identifiant de circonstance, lorsqu'ils agissent au non de l'institution et pouvoir, le cas échéant, rendre des comptes à l'institution. Certes il existe le matricule qui est porté par certains, mais c'est un numéro constant et donc directement lié à l'identité du fonctionnaire et sûrement trouvable par des externes à la police (coucou RGPD), donc je ne suis pas surpris qu'ils ne veuillent pas le montrer. C'est pourquoi je pense plutôt à un numéro ou code lié à la mission.

Cette identification au sein de l'institution permet la responsabilisation sans pour autant mettre en danger le fonctionnaire dans sa mission. C'est sa hiérarchie qui sait qui agit et qui assume les actions qu'elle a ordonné. Je pense que c'est ce qui manque dans la loi, le fait qu'un policier doivent toujours être identifiable par l'institution, mais pas l'individu sous l'uniforme par les médias ou réseaux sociaux.

Pas besoin d'être un génie pour savoir que dans toutes les organisations, il y a toujours quelques falabraques qui déshonorent l'institution ou l'entreprise qu'ils sont supposés servir. La police, comme toutes les organisations, doit rassurer sur sa capacité à les gérer.

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