Pour Fillon, c'est cuit, pour Bayrou c'est pas gagné

C'est du moins mon avis.

Fillon a dévissé dans les sondages et va se retrouver sur l'étiage électoral de LR, soit entre 13 et 18%. Tous les autres électeurs, beaucoup plus volages, vont se reporter sur d'autres candidats: Macron, Lepen et Bayrou. Que Bayrou soit candidat ou pas, cela ne changera pas grand chose pour Fillon. Il est cuit, car son image est maintenant "pourri comme les autres".

Sa campagne est stoppée en plein décollage. Il est inaudible et non crédible. Si les cadres de LR continuent à le soutenir c'est uniquement pour les législatives (tout comme les candidats du PS derrière Hamon). En gagnant la primaire, Fillon a aussi gagné le parti. Les investitures ont été données, mais peuvent se reprendre aussi vite. Donc aucun candidat LR ne bougera le petit doigt, sauf ceux qui se sont déjà fait évincer. A l'UDI, c'est la même chose. Ils peuvent grogner, mais en silence, sinon pas de circonscriptions gagnables.

Quand Bayrou dit qu'il faut réformer en profondeur le parlement pour y réintroduire de l'indépendance, on voit bien que c'est vitale pour la santé démocratique.

Bayrou a été excellent lors de ses dernières apparitions médiatiques, notamment dans "On est pas couché", mais est-ce que cela peut suffire. Il fait partit des has been, de ceux dont une bonne part des électeurs veut se débarrasser. Même s'il retrouve sont électorat (7 à 12%), pour réussir il faut s'approcher du seuil des 20% pour se qualifier au second tour. La différence, c'est justement cet électorat volatile, qui alimente le buzz Macron et qui va faire défaut à Fillon.

Ce qui risque de se profiler, c'est que Bayrou et Macron se partagent le même électorat et finissent tout les deux autour de 15%, permettant à Hamon ou Fillon de revenir dans la course pour le second tour.

Et que ce soit Hamon ou Fillon face à Lepen, ni l'un, ni l'autre n'est assuré de gagner, car ils ne sont pas rassembleur mais clivants, ce qui est naturel vu qu'ils sortent, l'un comme l'autre, d'une primaire où chacun des candidats victorieux a parlé au noyau dur de son parti et pas aux français. Avec une abstention massive au second tour, la candidate d'extrême droite pourrait gagner.

Tout ça ne va pas aider à être serein...

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Commentaires

1. Le mardi 7 février 2017, 18:25 par Ascagne

Il faut espérer que l'électorat volatile se porte de préférence sur Bayrou, en reconsidérant la tendance déraisonnable à privilégier la jeunesse et la fausse nouveauté de Macron, qui est prêt à reprendre les failles de la campagne d'Hollande en 2012.
La naissance d'une telle tendance est tout sauf impossible. Il faut néanmoins que l'électorat prenne en compte les errements passés. Le soutien de centristes à Hollande dès le premier tour, notamment du fait de la promesse de la proportionnelle, n'a fait que réduire l'influence du centre indépendant les années suivantes... sans que la proportionnelle soit instituée !
Surtout, cet électorat, qui avait délaissé Bayrou en 2012 malgré son intérêt pour lui en 2007, a souvent été le plus critique à l'égard d'Hollande durant le quinquennat. Qu'il se place derrière Macron reviendrait à rendre bien vaines les déplorations précédentes. Macron élu, il serait attaqué non seulement violemment par la droite et la gauche radicales, mais aussi par une partie de cet électorat volage, qui s'estimerait flouée.

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