Le point du jour à St Laurent du Var

Je suis allé distribuer des tracts au point du jour[1] et j'ai été révolté par l'état des parties communes des bâtiments de ces HLM : portes cassées, interphones explosés, boites aux lettre détruites, égout qui débordent dans la cours avec les odeurs correspondantes, détritus variés dans les jardins d'enfants et partout dans les massifs ou les recoins, végétation totalement à l'abandon, escaliers et rampes qui n'ont pas du être repeintes depuis la livraison des bâtiments...

Lorsque l'on en parle à ceux qui sont aux affaires, la réponses est systématiquement la même "ils cassent tout, et quant on refait, c'est saccagé immédiatement". Peut être, mais je pense que c'est un peu court comme réponse.

Tout d'abord, lorsque j'ai habité 3 ans dans des HLM, au vallon des fleurs à Nice[2], j'ai pu apprécier la totale incompétence des responsables et le profond mépris de l'OPAM[3] pour les habitants. Un jour que je discutais avec la femme de ménage de ma tour, elle m'expliquait que cela faisait plusieurs jours qu'elle faisait le ménage à l'eau, car il n'y avait plus de produits ménager. Allez motiver le personnel après ça. Je pourrais vous parler des boites aux lettres qui sont remplacées par des neuves, mais dont on ne donne pas les clés aux habitants, des volets cassés au rez de chaussez qui n'ont jamais été réparés en 3 ans, d'un digicode installé alors que les interphones sont cassés et qui fini avec le code 1234 gravé au dessus sur le mur, de cafards de 5cm qui cours dans l'appartement en remontant probablement par les bouches d'aération depuis les locaux à poubelles rarement nettoyés et encore moins désinsectisés, d'un ascenseur sur le demi palier rendant la tour inaccessible aux personnes à mobilité réduite, si tant est qu'il n'est pas en panne...

Toutes ces petites nuisances, dans un HLM réputé pourtant tranquille de Nice, sans famille à problèmes ou de difficultés de voisinage particulières, sans dégradations notables par les habitants.

De mon point de vue, lorsque l'on rassemble dans un même lieu, des gens à faible pouvoir d'achat, pouvant pour certains avoir des problème sociaux, dont une grosse partie sont étrangers, et dont l'emplois est souvent précaire, il faut s'attendre à avoir à gérer cette population autrement. La gestion de leur lieu de vie ne peut pas être la même que pour le reste de la population. En rassemblant au même endroit une forte densité de gens fragiles, la collectivité doit investir pour les protéger plus que pour les autres citoyens.

St Laurent du Var et au premier plan, derrière le fleuve Var, la cité du point du jour

Dans une population avec un plus grand nombre de problèmes que la moyenne (précarité, chômage, endettement, transport...) il est logique qu'il y a ait plus de problèmes à résoudre. Pourtant l'office HLM se comporte comme il le ferait avec des propriétaires d'une zone pavillonnaire. Les personnels ne sont pas mieux formés, les solutions techniques ne tiennent pas compte des contraintes spécifiques, l'entretiens est inférieur alors qu'il devrait être supérieur...

Il devrait y avoir des concierges en charge des relations humaines et de la plantation de fleurs, les parties communes devraient être remises en état continuellement pour ne pas laisser s'installer une perte des valeurs et du respect de l'environnement. Les habitants devraient être associés aux projets de réhabilitation, avec éventuellement une rémunération pour ceux qui participent.

Ce site devrait être une vraie zone d'investissement humain, que ce soit à l'endroit des habitants, mais aussi des acteurs sociaux qui sont demandeurs d'une visibilité dans le temps. Mettre comme projet que la collectivité assume son rôle et en paye le prix, dans le temps, dans le long terme.

La réponse du maire de Saint Laurent du Var, Henri Revel[4] est le projet de démolition d'une partie de ces logements. Pourquoi pas, mais qu'est-ce qui est proposé comme alternative ? Les habitants auront-ils leurs mots à dire ? Et en attendant, on laisse pourrir les bâtiments, le moral des habitants et la moindre chance de responsabiliser ces "citoyens" à l'abandon ?

Notes

[1] Ce billet a été initialement écrit le 20 avril 2007.

[2] Les étudiants boursiers vivants en couples pouvaient prétendre à un logement en HLM, sous loué par le CROUS.

[3] OPAM renomé en Azur habitat.

[4] Le maire était un membre de droit de l'OPAM, mais il l'a quitté afin que ne puisse pas lui être reproché les décisions qui y sont prises.

Tag : SRU, HLM, logement social

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