Avez-vous remarqué l'utilisation des termes quartier et région dans les discours des politiques et dans les propos des journalistes ?

Par une ellypse entendue, lorsque les journalistes ou politiciens disent que "les quartiers ont voté..." il n'est plus nécessaire de préciser de quels quartiers ils parlent. Ce ne sont pas les quartiers populaires ou huppés, le quartier de la gare, de l'université ou des plateaux fleuris, non ce sont les quartiers. Les habitants de ces quartiers sont tous les mêmes, qu'ils soient de la région parisienne ou des banlieues Marseillaises ou Toulousaine, ou du moins c'est ce que nous dit la tv en nous racontant ou montrant les mêmes clichés, encore et encore.

Ces quartiers sont peuplés de jeunes, aussi appelés des zyva de banlieue. Etre jeune dans ces quartiers semble être un problème d'après les journalistes ou le ministre. Il y a une contradiction quant on pense à toutes ses vieilles peaux qui se font lipossucer ou lifter pour garder leur jeunesse à grand renfort de liasses d'euro[1] [2].

Après cette aimable digression sur les peaux, un autre mot très en vogue, moins grave mais tout aussi révélateur : le mot région. Le mot province est devenu connoté alors il a fallu trouver un synonyme pour parler des ploucs qui ne vivent pas dans la capitale. Ces culs terreux qui ne connaissent pas les joie du métro bondé et salle, le bonheur des heures de transport en commun pendant lesquels les femmes adorent se faire peloter et les touristes se faire vider leurs poches, la tranquillité du temps qui passe durant lequel on est libre de ne penser à rien si ce n'est à ce que l'on ferrait si l'on était ailleurs en regardant une publicité pour les prochaines vacances d'été.

Cette putain de région qui est tout sauf parisienne, qui commence là où finissent les RER. Cette région dans laquelle les boulevards périphériques ont des numéros là où à paris ils ont des noms. Cette région qui permet aux artistes soit de se roder avant de monter à Paris, soit d'amortir un spectacle en fin de vie sur les planches parisiennes. Cette région qui a droit à la presse régional alors qu'à Paris ce n'en est pas.

J'habite en région dans un quartier tranquille, avec des jeunes comme voisins. Puis-je encore l'appeler quartier ou ce mot est-il devenu incompatible avec tranquille ?[3]

Notes

[1] Mais je m'égare, on va croire que je suis contre le commerce exorbitant de la chirurgie esthétique qui pompe leur pognons aux riches. Les pauvres...

[2] Je rajoute suite à un commentaire, que l'on ne tire pas les peaux jeunes, si ce n'est les CRS.

[3] Pardonnez l'usage de termes pas forcément gracieux, c'est juste une petite colère passagère.