dimanche 25 février 2024

Agrivoltaïsme : partager le soleil entre agriculture et photovoltaïque

Dans le développement du solaire comme source d'énergie, il y a 2 principaux problèmes:

  • L'intermittence
  • L'emprise au sol

J’exclue délibérément le recyclage des panneaux solaire puisque si effectivement cette filière est balbutiante, elle est en plein essor et donc ne devrait plus être un enjeux pour s'opposer au photovoltaïque dans les prochains mois.

Pour l'intermittence, il est clair qu'il faut combiner le photovoltaïque avec une source d'énergie pilotable. La France a choisi le nucléaire et dispose d'un ensemble de barrages hydroélectriques qui permettent de piloter la production en fonction de la demande. L'Allemagne pour sa part à choisi le gaz. Demain les solutions de stockage émergeront sûrement, mais pour l'instant elles ne sont pas viables.

Autre problème l'emprise au sol. Il est évident que de construire des ombrières sur les parking devrait être obligatoire, car remplacer du macadam par des panneaux solaires ne change rien en terme d'emprise au sol. Mettre des panneaux solaire sur les toits est aussi logique, mais cela à coût plus important que de simplement les poser au sol.

Il y a donc certains qui mettent en place des installations solaires sur des terrains agricoles, juste pour une histoire de coût d'installation. C'est un non sens écologique, d'autant plus que si demain nous voulons réduire les intrants dans l'agriculture, il y aura forcément des baisses de productivité à l’hectare. Il faut donc conserver les surfaces agricoles et ne pas les recouvrir de quoi que ce soit.

J'ai découvert qu'à Thorenc (43.8012637423595, 6.781306742334832), le long du plateau de Gréolière, d’immenses champs de panneaux photovoltaïques ont été implantés, non pas dans les prés dans la vallée, mais sur les coteaux où la pente ne permet pas la culture facilement. En plus, les panneaux en étant à flan de colline, ont exactement la bonne inclinaison (entre 30 et 45°) pour un rendement optimum. J'ai trouvé ça génial.

Une autre approche est de combiner les panneaux solaires avec l'agriculture en dessous. Dans ce cas les panneaux sont espacés pour ne pas occulter trop le soleil et installés sur des structures suffisamment hautes pour laisser passer les engins agricoles en dessous. Des études sont en cours pour déterminer la densité optimum de panneaux solaires, mais il semble, que la présence des panneaux peut même apporter un plus pour certaines cultures ou pour l'élevage. Voici un exemple de démonstrateur d’agrivoltaïsme sur vignes en Gironde. Il y a même des gens qui font la promotion de l'agrivoltaïsme.

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dimanche 17 septembre 2023

La violence, la police et notre potentiel d'indignation

Quelques réflexions sur les violences policières, dans le fil Twitter repris ci-dessous:

Je ne suis pas loin de penser comme dans ce pouet, que la police est intrinsèquement violente, car cela fait partie de sa mission. Il me semble que la société le tolère moins, tout en ayant une minorité qui veut en faire un argument politique.

Assez paradoxalement la société n'accepte plus légitimement la violence et l'inconfort, mais nous sommes abreuvé de représentation violente et malsaine de la société via les films et séries, les chaînes d'info continue ou les réseaux sociaux.

Nos médias nous placent dans une schizophrénie permanente en faisant de nous des spectateurs permanents de la violence pour utiliser mercantilement nos émotions, et nous exhortent avec les mêmes leviers émotionnels et mercantiles à la refuser.

Tout comme le temps de cerveau disponible que se partagent les médias, je pense qu'il y a aussi un potentiel d'indignation ou de réaction/indifférence à la violence, que media, politiques ou cinéastes se battent pour exploiter chez chacun de nous.

Je n'aurais jamais pu être policier, pour moi c'est un des métier les plus dur qui existe et pourtant tellement indispensable. Nos policiers, policières et gendarmes sont exposés en permanence aux pires facettes de la société et des êtres humains. Comme si cela ne suffisait pas, il faut en plus assurer une mission de maintien de l'ordre qui implique qu'ils et elles fassent peur aux citoyens. Face à des citoyens qui ne se laissent pas faire, la violence fait partie de leur moyen de remplir leur mission. De mon point de vue, la mission confiée aux forces de l'ordre est violente pour eux et implique la violence vis à vis des autres.

Cette violence dites légitime, que l'on tolère chez les forces de l'ordre à un corollaire, la sécurité des biens et des personnes, la paix, le respect des règles, comme le rappel le président à un policier qui l'interpelle pour obtenir son soutien:

Les propos du Président @EmmanuelMacron sont impeccables: les forces de l'ordre sont nécessaires et doivent être soutenues, mais les individus qui les composent doivent respecter les règles et s'ils font des conneries ce doit être dit (et sanctionné)
Lien vers la vidéo

Sauf que nous avons changé d'époque. La violence, présente dans toute la société, est de moins en moins tolérée, ou du moins égoïstement quand elle est dirigés vers soit, alors que dans le même temps nous en consommons de plus en plus sur les média qui nous entourent (réseaux sociaux, film, séries, chaînes d'information...) et que nous en produisons de plus en plus, notamment dans la manière de communiquer: d'abord via les outils numériques, puis dans le langage parlé entre amis et enfin à destination d'inconnus ou de représentants de quoi que ce soit.

C'est pour cela que je parle de schizophrénie, puisque d'un côté nous sommes demandeur de violence en tant que spectateur, producteur dans nos communications, et de l'autre nous la refusons, même lorsqu'elle est supposée être légitime.

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mercredi 30 août 2023

Éoliennes offshore, une bonne idée qui risque d'être sabotée par les financiers

J'ai découverts avec un grand intérêt le fil twitter d'Eric Sartori très accessible à lire sur le principal problème des éoliennes en mer : leur rentabilité et été surévalué et l'on se prépare une catastrophe, non pas écologique ou technologique, mais financière.

Parc d'éoliennes offshore, source https://image.ifremer.fr/data/00776/88810/On apprend dans ce fil que pour obtenir les financements ou les marchés, les frais liés à l'entretien et l'usure prématurée due à l'environnement marin ont été très largement sous estimés.

Les éolienne offshore (hors des côtes) fonctionne dans un environnement beaucoup plus corrosif que pour leur équivalent terrestre:

  • taux de défaillance beaucoup plus important,
  • durées de vie plus courtes,
  • capacité de production qui baisse plus vite

ce qui fausse les plans d'amortissement de ces installations, avec une rentabilité presque de moitié par rapport aux éoliennes terrestres. Et c'est là que les financiers peuvent conduire à un effondrement de ces projets. Si la maintenance coûte beaucoup plus chère, la rentabilité est moindre, les investisseurs et les assurances vont chercher à récupérer leur argent en rognant sur le fonctionnement, la sécurité, les études...

Tout cela rappel que l'énergie et la transition écologique devrait être une affaire d'État et pas de financiers. Seuls les États peuvent accepter des projets à peine rentables ou bénéfiques sur le très long terme (cf. les centrales nucléaires). Le privé devrait être cantonné aux projets à court terme et à la sous-traitance.

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dimanche 6 août 2023

Canicules marines

L’impact des hausses de chaleur sur les gorgones méditerranéenBrut à fait un excellent documentaire sur la canicule marine qui est invisible pour le plus grand nombre, mais touche la méditerranée.

Voir le reportage de BRUT: https://www.brut.media/fr/nature/l-...

Lorsque j'étais jeune dans les années 80-90, lorsque je faisais de la plongée autour des îles de Lerins à Cannes, les versants Est sous-marin étaient "brûlés" par la pollution portée par le courant ligure, avec les posidonies recouvertes de parasites toute l'année et pas seulement en fin de saison (la posidonie perd ses vieilles feuilles et au printemps de belle nouvelles feuilles vertes changent la couleur de l'herbier). Il y avait sur le fond de grande chevelure d'une espèce d'algue qui semblait prospérait dans les eaux plus polluées.

La mise en place de norme de rejet en mer par l'Europe ont conduit les villes françaises et italiennes à faire des efforts sur leurs stations de traitement des eaux usées. A Nice c'était l'époque de la mise en place de la station d'épuration Aliotis, et la même chose en Italie s'est fait aussi car en 25 ans ces fonds marins brulés par la pollution ont retrouvé leur splendeur avec une vie débordante, car les tombants exposés au courant sont ceux qui charrient le plus de nutriments.

Hélas, il semble que les canicules océaniques vont à nouveau attaquer ces écosystèmes fragiles car avec un rythme de régénération beaucoup trop lent.

Sources:

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mercredi 5 avril 2023

ChatGPT: des enjeux sociétaux et pédagogiques considérables

Généré par DALL·E le 2023-04-04 - many minds connected with a luminous network.pngAu même titre que le moteur de recherche à été une révolution dans l'accès aux ressources d'internet, ou la connectivité permanente fournie par les smartphone dans notre relation aux savoirs, un outil comme ChatGPT et tous les dérivés qui sont en train d'émerger, va nous faire franchir une nouvelle étape dans notre relation à l'information.

En quelques semaines, tous les élèves et étudiants ont pris conscience du potentiel de cet outil dans leur travail scolaire. Voici pour moi les impacts immédiats sur ma pratique d'enseignant.

Accès internet permanent

J'ai choisi de laisser accès en permanence à mes élève un accès à internet, que ce soit sur les ordinateurs de la classe, sur leur tablette fourni par la Région ou sur leur smartphone (oui ils peuvent utiliser leur téléphone dans ma classe, tant que c'est en rapport avec le sujet du cours). Les élèves accèdent donc à internet même pendant que je fait cours pour parfois me corriger ou compléter mes propos. Autant vous dire qu'il vaut mieux être humble, si on veut conserver sa crédibilité

Du coup, il n'y a aucune barrière à l'utilisation de ChatGPT en classe. Les élèves s'en servent comme une ressource, comme ils le faisaient précédemment avec les moteurs de recherche, sauf que cet outil leur épargne l'étape de synthèse des résultats d'une recherche et c'est là que cela change la donne, car une bonne partie du job de l'enseignant consiste à transmettre aux élèves la capacité à synthétiser les savoirs et à les réinvestir. Si on supprime l'étape de synthèse, sera-t-il encore possible d'enseigner le reste ?

Les moteurs de recherche ont préparé le terrain

Les élèves utilisent mal les moteurs de recherche en classe, même après leur avoir fait un cours sur le sujet. Ils sont rares à extraire les mots clés d'un sujet et se contentent de recopier une question en langage naturel. De plus ils considère que les 2 premières réponses sont valides et n'utilisent que rarement leur esprit critique, qu'il ont par ailleurs, sur la pertinence des réponses. Il y a une confiance candide dans les réponses des moteurs de recherche qui est effrayante.

D’ailleurs, les moteurs de recherche l'ont bien compris et ont tous, depuis longtemps déjà, ajouté des IA pour "traduire" les questions des internautes. Il devient quasi impossible de faire une recherche par mots clé dans les grands moteurs de recherche généralistes, qui mélangent reformulation et algorithme de suggestion ou publicitaires, afin de pousser les réponses qu'ils jugent pertinentes. Mon cours sur les moteurs de recherche censé apprendre aux élève à utiliser la recherche avancée, qui date de 2 ans seulement, est déjà obsolète et ne fonctionne plus.

Les élèves (et donc les gens en général) ont pris l'habitude que leurs recherches dans les moteurs soit reformulées par des IA, qui sur les sujets simples, fournissent déjà des réponses synthétiques extraites des résultats de la recherche. Le petit encart à droite qui donne la réponse la plus probable, les premiers liens vers la publicité en rapport et les 2 premiers résultats de la recherche. Qui va chercher plus loin ?

Super moteur de recherche

ChatGPT est donc perçu tout naturellement comme une évolution des moteurs de recherche. Il n'extrait plus une réponse qui semble pertinente, il la fabrique. Il supprime le besoin de faire une synthèse des résultats d'une recherche, ce que les enseignants attendent des élèves, et fournis directement une synthèse. Une seule réponse qui est la digestion de ce qui se trouve sur le net.

La nature humaine étant ce qu'elle est, une seule réponse, c'est beaucoup moins d'effort, donc elle est adoptée, d'autant plus qu'elle est formulée en langage naturel, ce qui facilite son adoption. Faire travailler l'esprit de synthèse aux élèves et prendre du recul sur un sujet va devenir une gageure.

Quid de la pertinence ?

Sauf qu'au même titre que les réponses que l'on trouve sur internet ne sont pas forcément justes, rien, absolument rien ne garantie que les réponse de ChatGPT sont justes. C'est avant tout un outil conversationnel, c'est à dire qu'il utilise des algorithmes et des corrélations à partir de sa base de connaissance, pour construire des réponses structurées et cohérentes. Il excelle dans ce qui s'appuie sur l'existant, et peut proposer des corrélations intéressantes, mais sa logique peut être fausse et ses propos cohérents mais pas forcément vrais.

Droits d'auteur

Pas grand monde en cause, mais les IA posent des problèmes ardus en matière de droits d'auteur. Déjà que les élèves ont du mal à comprendre le concept, ce n'est pas avec ces nouveaux outils qui font du remix industriellement que l'on va les aider à comprendre.

A lire sur le sujet Wikimedia analyse les enjeux de droits d’auteur posés par ChatGPT et l'article publié par la fondation Wikimedia (en anglais) Wikilegal/Copyright Analysis of ChatGPT. Cela mérite un billet rien que sur le sujet.

Tendance

Je vois des élèves se désespérer que ChatGPT ne leur fournissent pas une réponse aux problèmes posés par le travail qu'ils ont à faire, et qui abandonnent au lieu de chercher à acquérir l'expertise requise pour résoudre le problème. Le copier/coller continue à faire des ravages, que ce soit de solutions trouvées grâce à un moteur de recherche, ou générée par une IA.

Encore trop d'élèves ne comprennent pas que les enseignants attendent qu'ils digèrent l'information, l'analyse, pour pouvoir l'utiliser dans d'autres contextes, et donc l'enrichir et la mettre en perspective, et pas simplement la restituent, ce que n'importe quel moteur de recherche ou IA peut faire.

Il me semble qu'il va y avoir un agrandissement du fossé entre ceux formés à l'analyse et ceux qui se contente d'analyses produites par d'autres (hier les média, demain les IA). La généralisation d'IA dans tous les secteurs va conduire à un appauvrissement des compétences analytiques et un risque majeur de manipulation. Car une fois que les humains délégueront la démarche analytique aux IA et auront perdus pour la plupart la capacité ou l’entraînement à les faire, l'altération des algorithmes pourra se faire de manière invisible.

Les aides pour trouver l'information, les aides à la décision, les suggestions liées aux habitudes... tous ces domaines dans lesquels les IA vont exceller, fonctionneront sans réel contrôle. Des hackers pourront altérer le fonctionnement de ces IA sans que cela ne soit visible. Aujourd'hui les démocraties sont en train d'être hackées par les gouvernement illibéraux en jouant avec les algorithmes des réseaux sociaux. Demain, ce sera encore plus facile, il suffira de changer les paramètres des IA dans lesquelles nous baignerons.

On fait quoi alors ?

L'avenir est à la redondance, avec des IA qui contrôlent des humains, des humains qui contrôlent des IA et des IA qui contrôlent des IA. Il faut aussi que les états soient en capacité de surveiller les usages des IA avec des obligation de transparence :

  • Tout ce qui provient des IA doit être identifié comme tel, avec un mécanisme de contournement. Par exemple une recherche enrichie par IA, devrait pouvoir être faite sans l'aide de l'IA.
  • Le processus d'accompagnement par une IA devrait pouvoir être décortiquer pour apprécier la pertinence de cet accompagnement, notamment pour tout ce qui est aide à la décision, afin de permettre une reprise en main manuelle sur tout ou partie du processus.
  • Il va falloir former massivement et en urgence les citoyens et les décideurs, pour qu'ils soient exigeants et ne se fasse pas manipuler.

En lisant ceci, je suppose que vous vous dites comme moi, que c'est très utopique. Mais vous, vous voyez quoi comme piste pour que ces outils deviennent plus un bénéfice qu'un risque ?

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lundi 6 mars 2023

La démocratie liquide

Malgré les populistes qui conflitualisent tous les sujets et bloquent tous les mécanismes démocratiques, il ne faudrait pas s’empêcher de cogiter sur le concepts même de démocratie, non pas comme ces abrutis qui veulent la détruire, mais au contraire pour la protéger.

Je suis tombé il y a quelques temps sur cet article qui est une traduction collaborative et qui traite de la démocratie liquide. Une approche qui n'est possible qu'avec l'utilisation des technologies du numérique. Il est probable que l'on ne puisse pas forcément l'appliquer pour l'élection présidentielle, mais pour des scrutins avec de plus petits collèges électoraux, ce pourrait être expérimenté.

Il me semble que le niveau municipal serait un bon niveau pour appliquer le concept de démocratie liquide. Pour le moment les citoyens ne sont pas prêt, mais avec de la pédagogie, pourquoi pas ?

https://framablog.org/2015/12/09/democratie-liquide/

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dimanche 12 février 2023

C'est quoi le wokisme ?

Voici ci-dessous repris en intégralité un fil publié par Athéologien @Atheologien sur ce que pourrait être une définition du wokisme:

Je n'utilise jamais le terme "woke". C'est un mot piégé, et souvent instrumentalisé à des fins politiques malveillantes. Je préfère parler de "gauche illibérale"[1], ou "anti-universaliste".

Voici, à mon sens, les traits qui la caractérisent (à des degrés variables).

1. Au nom de la protection des dominés, rétablir des assignations identitaires ou catégorielles basées sur les attributs biologiques des êtres humains. Ex : "les hommes tuent", "x est racisé", "privilèges blancs"., etc.

2. Ériger le sentiment subjectif d'offense en tant qu'obstacle légitime à l'expression du discours (ou de l'art), indépendamment du caractère légal ou non de ce discours. Ex : s'opposer à la publication de caricatures acerbes ou de critiques véhémentes des religions.

3. Accorder aux personnes "concernées" par un sujet un droit d'exclusivité pour s'exprimer sur ce sujet, même s'il s'agit de propos d'ordre prescriptif ou normatif. Ex : "tu es blanc/un homme, tu ne peux pas t'exprimer sur la lutte contre le racisme/la misogynie".

4. En cas de sentiment d'offense ou de désaccord, privilégier la disqualification de l'interlocuteur plutôt que la réponse de fond ou la tentative de convaincre. Ex : Traiter de "facho", "transphobe", "dominant" pour écarter un propos, sans chercher à argumenter.

5. Ignorer totalement certains types de dominations au seul motif qu'elles ne s'appliquent qu'à une communauté et que sa dénonciation pourrait être "sitgmatisante". Ex : Qualifier "d'islamophobie" toute critique de la domination exercée par l'islam sur ses adeptes.

6. Faire systématiquement primer certains types de dominations (identitaires, raciales, genrées) sur la domination économique (en tant que clé de lecture). Et refuser de considérer cette dernière comme sous-jacente à d'autres dominations.

6bis. Chercher à expliquer les phénomènes de façon mono-factorielle, sous le seul angle des logiques de domination identitaire. Ignorer les autres facteurs ou les éléments de complexité qui peuvent être apportés au débat.

7. Aborder tous les faits historiques avec une lentille contemporaine, au risque de porter des jugements anachroniques ou d'ignorer la complexité et les nuances d'une situation historique et de son contexte.

Évidemment, ces différentes attitudes ne vont pas toujours toutes ensemble. Certaines personnes n'adopteront que certaines d'entre elles, et à des degrés plus ou moins prononcés. Comme toujours en matière d'idées, on se situe sur un spectre, et non dans des cases. Ces différentes attitudes forment une "tendance" qui est identifiable.

Les termes "gauche illibérale" ou "gauche anti-universaliste" peuvent fournir des points de repères pour s'y référer.

Ça ne veut pas dire que ces termes désignent une notion figée et homogène. A titre personnel, j'estime que chacune de ces attitudes est problématique, et doit être combattue. J'ai diverses raisons, dont je serai toujours heureux de débattre. Ca n'empêche pas que certaines de ces attitudes puissent partir de bonne intentions ou de causes justes.

Note

[1] Le terme illibéral, tel qu'ici employé, fait évidemment référence au libéralisme politique, et non économique.

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lundi 31 octobre 2022

Deux visions de la femme et de l'éducation des garçons

Pour suivre le raisonnement que je vais faire, il faut d'abord accepter le postulat suivant: "les hommes sont intrinsèquement des obsédés sexuels". Si vous n'êtes pas d'accord avec ce postulat, la suite du raisonnement ne tient pas bien. Donc je part du principe que vous l'avez accepté.

  1. Il existe un modèle de société, où la femme est en danger dès qu'elle est en présence d'hommes. Il faut donc protéger les femmes en les isolant des hommes en lesquels elles ne peuvent avoir confiance, ou alors les rendre aussi peut désirables que possible, pour contenir les pulsions sexuelles des hommes.
  2. Il existe un autre modèle de société, dans laquelle les jeunes mâles sont éduqués pour vivre avec leur pulsions sexuelles et les gérer, afin de permettre aux femmes de se balader tranquillement.

Dans la première, les hommes sont déresponsabilisés et ils transfèrent la gestion de leurs pulsions aux femmes. Ce sont à elles de se protéger. Ce sont les hommes qui imposent aux femmes ce qu'ils sont, et elle n'ont qu'à faire avec. On est bien dans un modèle de domination des hommes sur les femmes.

Dans la seconde, les hommes sont responsabilisés et gèrent eux même ce qu'ils sont. Dans ce modèle les femmes n'ont pas à subir ce que sont les hommes[1], mais juste vivre avec, comme avec n'importe quel autre individu (masculin ou féminin). C'est un modèle qui tend vers l'égalité, puisque l'on ne traite pas les hommes et les femmes différemment[2].

Cette confrontation de modèles de sociétés est bien sûr ce qui sous-tend la question du port du voile, nécessaire dans un modèle et aberrant dans l'autre. Aberrant car si l'on laisse se développer la logique de port du voile dans certains parties de la population, cela sous-entend que l'on y abandonne l'idée d'éducation des garçons, et donc que le reste de la population féminine est en danger[3].

En France et en Europe, nos société sont construites sur le principe de l'homme éduqué à gérer ses pulsions, avec le modèle du gentleman. Et donc le communautarisme[4] pose problème, car il n'est pas possible, que selon le quartier où l'on vit, sa couleur de peau, ou son niveau de revenu, il faille aux femmes, tantôt être responsable des pulsions des hommes, tantôt en être affranchies. C'est une remise en cause du modèle européen, dangereuse pour les femmes.

Notes

[1] Du moins beaucoup moins que dans l'autre modèle.

[2] Je sais, on n'y est pas encore pour le reste, mais pour ce point c'est ce vers quoi tendent les modèles de sociétés occidentales.

[3] Je pousse bien sûr mon raisonnement à l'extrême.

[4] Se rassembler et vivre différemment au sein de la société, avec des règles différentes de celles des autres communautés.

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vendredi 7 octobre 2022

La réforme et le statu quo

La réforme[1] est forcément quelque chose de positif pour celui ou celle qui la porte, et négatif pour la majorité des personnes qui la subissent dans la mesure où l'humain est par défaut conservateur.

Du coup, les dirigeants politiques ou d'entreprise dépensent une énergie folle à transformer le concept de réforme en quelque chose de positif "il faut réformer ceci ou cela" alors que c'est par essence voué à l'échec.

L'être humain, bien que curieux, adore, chéri, sa sécurité qui provient de la connaissance de son milieu. Toute tentative de modification de son environnement introduit un sentiment d'insécurité: quand on déplace un meuble dans son logement, la nuit suivante, lorsque l'on va aux toilettes dans le noir, on se tape forcément l’orteil dedans en maudissant celui ou celle qui a changé de place le meuble. Est-ce à dire que la nouvelle place du meuble n'est pas meilleure ?

En fait, les oppositions, toutes les oppositions, n'ont pas besoin de faire grand chose pour s'opposer au gouvernement ou dirigeant qui veut réformer. Il suffit de défendre le statu quo pour être en phase avec la majorité. Mais cela n'apporte pas de solutions au problème que le projet de réforme veut résoudre. C'est juste politiquement confortable, mais strictement inutile pour l'intérêt général. C'est pourquoi j'admire le patron de la CFDT, Laurent Berger, qui ne défend quasiment jamais le statu quo et se rend toujours disponible pour négocier. C'est la position la plus inconfortable qui soit, mais aussi la plus constructive. En portant cette position, il imprime la démarche à toute l'organisation. Je ne sais pas si c'est lui qui imprime la position de la CFDT ou s'il est en phase avec, mais il en est le symbole.

Note

[1] Le mot réforme à l'origine signifie revenir aux sources, mais on est loin de ce sens aujourd'hui.

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samedi 17 septembre 2022

L'assignation et le racisme

Voici une explication parfaite en 5 minutes de vidéo de ce qu'est l'assignation, une manière par laquelle s'exprime le racisme que nous avons tous en nous:


Les mécanismes de l'assignation par Tania de Montaigne - 28 Minutes - ARTE

Noir, blanc, femme, homme, handicapé… Que signifie être assigné à une identité ? @demontaignetan décrypte ces mécanismes simplistes, souvent racistes, qui enferment les individus et les privent de leur singularité. Tweet original

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samedi 29 janvier 2022

Confiance dans la vaccination

Le tweet de John Burn-Murdoch parle d'une étude portant sur les bénéfices des solutions de passe sanitaire mises en place dans plusieurs pays européens, et donne les projections pour la France

Bénéfice du passe sanitaire en France
Bénéfice du passe sanitaire en France

Cette étude montre que l'introduction du passe sanitaire a permis de réduire de 9% les hospitalisations et décès chez les plus de 60 ans en France. L'objectif a donc bien été atteint, en "emmerdant" les non vaccinés avec des restrictions sociales pour les pousser à se vacciner ou en les excluants des lieux les plus à risque, le passe sanitaire a sauvé des vies, et réduit la pression sur le système hospitalier.

J'ai cependant été profondément choqué par un autre graphe qu'il donne en complément. L'auteur précise que c'est parce que les français ont une faible confiance dans la vaccination (~45%) que le passe est aussi efficace. Et là ça fait très mal...

Confiance dans la vaccination
Confiance dans la vaccination

La France, le pays de Pasteur, un des inventeur de la vaccination, n'a non seulement pas réussi à produire ou inventer un vaccin contre la COVID, mais en plus, c'est le pays le plus hostile à la vaccination. Nous étions il y a quelques décennies en arrières un pays exemplaire en terme de vaccination, avec de l’innovation et une population acquise aux bénéfices de la vaccination. Comment en est-on arrivé à être le dernier pays européen en terme de confiance dans la vaccination, avec moins de 45% ?

Mon hypothèse, mais ce n'est que mon impression personnelle, c'est qu'il y a eut une accumulation de fautes en terme de santé publique qui ont conduit à du doute profond dans la population:

  • Le sang contaminé à été le premier gros clash, avec des professionnels de santé qui ont laissé contaminer des gens en toute connaissance de cause. Là dessus les politiques n'ont pas fait le job en couvrant l’impardonnable.
  • La gestion de crise du H1N1 qui est une conséquence de la crise du sang contaminé, avec une sur-réaction des gouvernements à une pandémie faiblement mortelle (pas plus que la grippe saisonnière, voir moins). A peut près toutes les erreurs de communication et de gestion de crise ont été faite, achevant de décrédibiliser les pouvoir publiques dans la gestion de crise sanitaire.
  • La vaccination contre l'Hépatite B, dans ses premières versions, qui a été accompagnée de trop d'effet secondaires et qui a conduit le gouvernement à interrompre les campagnes de vaccination dans les collèges.
  • Le scandale du médiator est lui l'incarnation de toutes les peurs vis à vis de l'industrie pharmaceutique, capable de trafiquer les tests de mise sur le marcher pour vendre une molécule qu'ils savent dangereuse par ailleurs.

Ces 4 exemples ont discrédité, les professionnels de santé, les politiques et l'industrie pharmaceutique. Les mouvement anti-vax n'avaient plus qu'à cultiver ce terreau pour y faire prospérer leurs idéologies. Ces mouvements anti-vax ont un business très lucratif de produits et pratiques (voir la vidéo Le business antivax) avec même des entreprises dont la raison d'être est la fabrication de fakenews et donc de message à destination des anti-vax.

La gestion exemplaire de la pandémie de COVID par Olivier Verran, qui a misé à font sur la transparence pourrait redonner confiance aux français, mais on ne le saura que dans quelques années.

J'ai commis sur ce blog quelques billets sur le sujet de la vaccination du temps de la pandémie de H1N1 en 2009. C'est amusant de les lire aujourd'hui. Les voici par ordre chronologique:

A la lecture de ces anciens billets, il y a une chose importante à retenir, c'est que c'est la létalité du virus qui compte le plus. Tout le reste en découle, et ce qui était valide pour le H1N1, ne l'est pas pour H5N1, la grippe ou le COVID.

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lundi 10 janvier 2022

Quand de vieilles fesses dérangent

Ci dessous le tweet de Gilles Raveaud @RaveaudGilles et ensuite ma réaction

Quand les fesses nues (doublées) de Meryl Streep gênent... Leonardo DiCaprio. Mais oui le patriarcat c'est de l'histoire ancienne, mais oui. Article de journal

La nudité est souvent sexualisée, donc idéalisée. Dans le film "Don't look up" la nudité n'a rien à voir avec la sexualité, donc la remarque de Di Caprio est d'autant plus inappropriée. La scène fait référence à Adam et Ève qui par essence sont nus.

Et qui a dit qu'Adam et Ève étaient jeunes ? Pourquoi les hommes et femmes âgés ne pourraient-ils pas être sexuellement attractifs et croquer la pomme ? Ce qu'ils font bien sûr, mais il ne faut pas le dire, leur sexualité est supposée s'arrêter une fois qu'ils et elles ont procréé.

Tweet d'origine

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dimanche 26 décembre 2021

C'est quoi l'indigénisme ?

Le fil Twitter de Valérie Kokoszka qui évoque les conséquences délétères de l'indigénisme, m'a permis d'effleurer ce concept que je ne n'arrivais pas appréhender.

Si je comprends bien, l'indigénisme consiste à intégrer les discriminations subites comme partie de son identité et en tirer une force, plutôt que de lutter contre ces discriminations.

Une victimisation perpétuelle.

Le vivre ensemble est mal barré dans cette approche. C'est flippant car du coup, cela induit un ressenti permanent contre "des autres" dans une recherche individuelle qui ne passe pas par l'intérêt collectif, donc on s'améliore, en puisant dans le toxique de la société sans jamais chercher à "réparer la société".

C'est mortifère !

Tweet d'origine

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dimanche 2 mai 2021

La fabrique de l'ignorance

Un documentaire d’Arte qui démonte les fake news et autres manipulations pour faire passer pour vrai des mensonges scientifiquement prouvés, et par là même affaiblir la parole scientifique, en la reléguant au rang d'opinion.

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dimanche 29 novembre 2020

De la police et les images de ses fonctionnaires

Je m'interroge sur ce qui ce passe en ce moment avec le mélange liberté d'expression et police. Cela me semble très malsain. Ci-dessous la compilation enrichie d'un fil tweeter sur mes réflexions:

Interdire l'utilisation de vidéo pour nuire aux policiers en tant qu'individus me semble pertinent, car les fonctionnaires qui font leur job n'ont pas à être emmerdés ou mis en danger dans leur vie privée, ni leur famille. La diffusion sur les réseaux sociaux ou les médias doit être vigilante à ne pas confondre individu et fonction, d'où la logique de demander le floutage, lors de la diffusion, comme cela se fait pour les mineurs. La question est bien sûr la même pour les autres fonctionnaires, mais c'est souvent beaucoup moins grave (enfin en théorie, car il y a bien un prof qui a été assassiné).

Par contre le corollaire de cette protection de l'individu fonctionnaire, qui représente l'institution, c'est que l'institution soit en capacité d'assumer et gérer les quelques individus qui ne respectent pas les consignes de l'institution. Donc tous les fonctionnaires devraient pouvoir être identifiables, même avec un identifiant de circonstance, lorsqu'ils agissent au non de l'institution et pouvoir, le cas échéant, rendre des comptes à l'institution. Certes il existe le matricule qui est porté par certains, mais c'est un numéro constant et donc directement lié à l'identité du fonctionnaire et sûrement trouvable par des externes à la police (coucou RGPD), donc je ne suis pas surpris qu'ils ne veuillent pas le montrer. C'est pourquoi je pense plutôt à un numéro ou code lié à la mission.

Cette identification au sein de l'institution permet la responsabilisation sans pour autant mettre en danger le fonctionnaire dans sa mission. C'est sa hiérarchie qui sait qui agit et qui assume les actions qu'elle a ordonné. Je pense que c'est ce qui manque dans la loi, le fait qu'un policier doivent toujours être identifiable par l'institution, mais pas l'individu sous l'uniforme par les médias ou réseaux sociaux.

Pas besoin d'être un génie pour savoir que dans toutes les organisations, il y a toujours quelques falabraques qui déshonorent l'institution ou l'entreprise qu'ils sont supposés servir. La police, comme toutes les organisations, doit rassurer sur sa capacité à les gérer.

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mercredi 28 octobre 2020

Nous sommes à l'an 1 de l'agriculture et de l’élevage

Il y a des gens comme ça qui redonne confiance dans le genre humain. Bruno Parmentier, ancien directeur de l'ESA (Ecole supérieure d'agriculture d'Angers) évoque le future de l'agriculture et de l'élevage grâce aux possibilités qu'offrent les nouvelles technologies (le silicium dans son propos) dans le domaine agricole (le monde du carbone). Honnêtement ça donne envie de refaire des études dans gens comme ça.

C'est brillant et accessible. Montez le son !

Lien vers la vidéo: https://youtu.be/8AO8JOWHHHA

Les idée fortes du propos de Bruno Parmentier
  • La gestion de l'eau n'a plus à se faire à l'échelle d'une parcelle mais grâce au numérique descendre au niveau du pied de la plante.
  • Les engrais et herbicides chimiques sont obsolètes et il faut se pencher sur les plantes qui rempliront cette mission.
  • Un champs est un capteur solaire qui devrait être utilisé tant qu'il y a du soleil et pas seulement pour une seule culture. Donc dès que l'on a récolté, il faut immédiatement ressemer des plantes complémentaires (engrais, herbicides...).
  • Au lieu des insecticides chimique, utilisons les "bébêtes" qui existent déjà. Cela suppose de remettre des arbres et des haies pour avoir des oiseaux qui mangent les insectes.
  • Avec les composants électroniques, on peut suivre la santé et l'évolution des animaux de l'élevage sur son smartphone.
  • L'agriculture était extrêmement brutale vis à vis des sols (remise à zéro et énormes apports en produits chimiques) mais grâce au numérique elle va pouvoir devenir subtile et s'inspirer de ce que fait la nature. Nous sommes au début d'un renouveau.

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dimanche 25 octobre 2020

Rétrospective : suspect à vie

Je vous invite à redécouvrir un billet écrit en 2007

Il aborde la question compliquée des criminels pathogènes, ceux qui agissent en raison d'une maladie. C'est bien sûr, comme beaucoup de billets sur ce blog, juste une réflexion personnelle.

Dans les commentaires très pertinents qui accompagnent ce billet figurent 2 personnes que j'ai particulièrement appréciés: AS, alias Arlette qui nous a quitté il y a quelques temps, et Fréderic Lefebvre-Naré, qui fut longtemps militant du MoDem, comme moi.

Notez au passage la qualité des commentaires comme on en voit plus aujourd'hui avec les réseaux sociaux. Non pas que les gens ne soient plus capables d'en faire, mais le format et la manière de réagir ont évolués. Nous avons changé d'outils en changeant d'époque.

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