Citoyens prenez le pouvoir

Politique, logiciel libre et autres digressions de Cédric Augustin - Saint Laurent du Var (Nice Côte d'Azur - France)

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - durable

Fil des billets - Fil des commentaires

samedi 8 avril 2023

Pourquoi ne pas couvrir les réserves d'eau pour limiter l'évaporation ?

Nous avons eut un épisode délirant au sujet des réserves d'eau dans les Deux Sèvres, avec une quantité de désinformation exceptionnelle.

J'ai noté quelques tweets et fils qui permettent de prendre du recul sur le sujet:

Une fois que l'on sort de cette manipulation de défenseurs de l'environnement pour provoquer du désordre et non protéger l'environnement comme ils pensaient le faire, on peut revenir sur le fond du problème, à savoir la gestion de la ressource eau. Dans cette histoire il y a un travail sur plusieurs années qui a été mené pour valider la pertinence d'implanter une réserve d'eau. Dans les critiques des études préliminaires qui ont été formulées, il est évoqué le problème de l'évaporation et de l'eutrophisation de l'eau dans ces réserves. Je n'aborde pas le sujet de la captation de l'eau, qui semble-t-il est un faux sujet (cf l'article en lien ci-dessus), et de toute façon ce n'est pas de ça dont je voudrais parler.

Si on veut éviter l'évaporation d'une réserve d'eau, le plus simple consiste à la couvrir. C'est ce qui est proposé pour les piscines non utilisées. Pour une réserve d'eau, c'est un peu plus compliqué. Et puis je suis tombé sur le produit proposé par cette entreprise:

Laketricity

Le principe consiste à utiliser le plan d'eau comme surface d'implantation de panneaux solaires photovoltaïque. Cela utilise une étendue plane qui à part le loisir, ne servirait à rien, n'impacte pas les terres agricoles, et en plus, en couvrant une partie de la surface du plan d'eau, réduit l'évaporation, le réchauffement et l'eutrophisation.

Et pour couronner le tout, c'est une entreprise française. C'est pas beau la technologie à l'aide de la protection de l'environnement ?

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mercredi 28 octobre 2020

Nous sommes à l'an 1 de l'agriculture et de l’élevage

Il y a des gens comme ça qui redonne confiance dans le genre humain. Bruno Parmentier, ancien directeur de l'ESA (Ecole supérieure d'agriculture d'Angers) évoque le future de l'agriculture et de l'élevage grâce aux possibilités qu'offrent les nouvelles technologies (le silicium dans son propos) dans le domaine agricole (le monde du carbone). Honnêtement ça donne envie de refaire des études dans gens comme ça.

C'est brillant et accessible. Montez le son !

Lien vers la vidéo: https://youtu.be/8AO8JOWHHHA

Les idée fortes du propos de Bruno Parmentier
  • La gestion de l'eau n'a plus à se faire à l'échelle d'une parcelle mais grâce au numérique descendre au niveau du pied de la plante.
  • Les engrais et herbicides chimiques sont obsolètes et il faut se pencher sur les plantes qui rempliront cette mission.
  • Un champs est un capteur solaire qui devrait être utilisé tant qu'il y a du soleil et pas seulement pour une seule culture. Donc dès que l'on a récolté, il faut immédiatement ressemer des plantes complémentaires (engrais, herbicides...).
  • Au lieu des insecticides chimique, utilisons les "bébêtes" qui existent déjà. Cela suppose de remettre des arbres et des haies pour avoir des oiseaux qui mangent les insectes.
  • Avec les composants électroniques, on peut suivre la santé et l'évolution des animaux de l'élevage sur son smartphone.
  • L'agriculture était extrêmement brutale vis à vis des sols (remise à zéro et énormes apports en produits chimiques) mais grâce au numérique elle va pouvoir devenir subtile et s'inspirer de ce que fait la nature. Nous sommes au début d'un renouveau.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mercredi 27 mai 2020

La pensée analogique versus numérique

Je ne vais pas dire que je suis vieux, mais quand même un peu. Je suis d'une génération qui a débuté ses études avant internet et qui a fini avec. Souvent je dis que j'ai un pied dans les 2 mondes, celui d'avant, l'analogique, et celui d'après, le numérique.

Pour peut que l'on s'intéresse un peu aux questions sociétales induites par la numérisation de nos existences, et que l'on ne soit pas qu'un consommateur, cela donne, il me semble, un regard particulier sur notre société. La capacité à comprendre la pensée analogique, et en même temps faire sienne la pensée numérique qui caractérise les plus jeunes nés avec internet.

Pour illustrer je vais prendre l'image de la musique. Dans un système analogique, chaque fois que l'on reproduit un morceau de musique, on en perd un petit peu. Il y a une dégradation de l'objet. Lorsqu'il est transmis par les ondes, il y a une perte de qualité. Lorsqu'on le duplique, il y a une perte de qualité. En vieillissant, l'objet se dégrade. En revanche, un système analogique est fiable en terme de restitution: tout est enregistré, la moindre subtilité, le moindre défaut. Lorsque l'on numérise un morceau de musique, on l’échantillonne, c'est à dire que l'on converti chaque variation de fréquence en des 0 et des 1. Il y a donc une perte d'information lors de la création de l'enregistrement. Par contre, ensuite lorsque l'on transmet le morceau de musique, il n'y a plus jamais la moindre dégradation. Il peut être transmis sur un réseau pourri et dupliqué à l'infini, et il restera absolument identique.

Pour continuer l'illustration, imaginons un extrait de journal découpé dans une édition papier. Passez de main en main votre bout de papier pour le faire lire à vos voisins. Il se dégrade. Si pour éviter qu'il ne se dégrade, vous en faite des copies, cela se voit que ce sont des copies, et donc peut être n'est-ce plus l'information originale ? Peut être a-t-elle été altérée ? Dans le monde numérique, l'extrait de journal est numérisé, donc insensible au vieillissement, mais en plus, il est possible d'en modifier le contenu sans que cela soit détectable sans le comparer à la source originale. Dans le monde numérique, aucune image n'est définitive, aucun texte n'est inaltérable. Le remix fait partie de la normalité

On voit bien dans ces exemples qu'un produit numérique est immortel alors qu'un produit analogique ne l'est pas. Mais bien qu'immortel, le produit numérique est altérable à l'infini, alors qu'un produit analogique ne l'est pas (du moins pas sans que cela se voit). Ceci défini deux modes de pensée fondamentalement différents qui filtrent la manière de voir le monde. Ces 2 modes de pensée sont directement lié à l'âge et fondent une fracture générationnelle profonde, entre ceux qui regarde la société comme étant analogique et ceux qui la voient comme numérique. Ceux qui ont moins de 40 ans sont exclusivement numériques, ceux qui ont plus de 60 sont exclusivement analogiques et entre les 2, la pensée est partagée selon sa relation aux outils numériques.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

dimanche 10 novembre 2019

Des révolutions sans leader ne permettent pas de construire une politique participative

Le monde est en ce moment traversé par des mouvements révolutionnaires, au Liban, à Hongkong, en Syrie, en Algérie et aussi dans une certaine mesure celui des gilets jaunes. Ces mouvements ont une caractéristique en commun, c'est qu'ils n'ont pas de leader. Ce sont des mouvements spontanés ou presque[1] qui n'existent que grâce aux outils que sont les réseaux sociaux et qui ont une très forte connotation de dégagisme, c'est à dire qu'il y a une volonté de virer la classe dirigeante, sans pour autant proposer une alternative.

Pas de leader, donc pas d'idéologie

Cette absence de leader est un marqueur de mouvements de rejet mais pas de construction. N'importe quel apprentis en politique sait qu'il est beaucoup plus facile de lever des foules pour s'opposer à quelque chose que pour bâtir quelque chose. Aller dénoncer un changement rapporte toujours plus de soutien, que de défendre une évolution. C'est pour cela que les mouvements populistes prospèrent.

S'opposer et dénoncer est à la portée de n'importe quel abrutis avec un porte voix, en quelques minutes. Proposer nécessite un travail, des compétences, de l'expertise, du temps long et de fédérer des gens sans le pseudo-lien de la révolte.

L'indignation non constructive

Ces mouvements révolutionnaires sans leader issus des réseaux sociaux n'en sont pas moins légitimes, car ils expriment un rejet d'un système ou de choix politiques. Tout légitimes qu'ils puissent être, ces mouvements posent un problème démocratique.

En effet, l'humain est par nature un animal conservateur qui choisira très majoritairement le statu quo, le changement étant une source de stress et d'inconfort pour la grande majorité. Pour pouvoir avancer, nos systèmes démocratiques imparfaits ont été construits pour faire émerger des majorités électorales. Ces majorités de gouvernement pouvaient fonctionner et faire avancer nos sociétés en se basant sur le principe qu'une très grande majorité de citoyens délèguent leur pouvoir à des leader à qui ils confient le soin d'être des experts pour gérer et faire évoluer la société.

Aujourd'hui, les évolutions technologiques peuvent permettre de remettre en question cette délégation. Il serait théoriquement possible, que les citoyens garde leur délégation et soient directement acteurs des décisions de gestion et d'évolution de la société. Les leaders qui permettent à notre société de fonctionner sont donc contestés, par une minorité bruyante de plus en plus importante[2].

Le leurre de l'autogestion, et du système participatif

Cette minorité, qui ne pouvaient s'exprimer au par avant qu'au sein des organisations politiques, syndicales ou associatives était filtrée par divers mécanismes de représentation. Même au sein de ces organisations, la voix était portée par des leaders, en général reconnus pour leur expertise.

Les outils que sont les réseaux sociaux permettent de court-circuiter tous ces mécanismes de représentativité. Alors certes, cela donne la parole à tout le monde et plus seulement à une sorte d'élite. Le problème c'est que cela court-circuite aussi les experts, les gens avec une légitimité pour porter une parole et défendre un point de vue. Monsieur et madame Toutlemonde qui n'a ni le temps, ni les compétences, est placé sur un pied d'égalité avec les experts pour donner son avis sur tout et n'importe quoi.

Et à votre avis[3], que va-t-il se passer quand quelqu'un qui n'a pas la connaissance d'un sujet s'exprime ? Comment gouverner une foule ou chacun veut donner son avis sur tout, mais surtout pas se former ou acquérir le minimum sur le sujet, faute de compétence, de temps ou d'envie ?

La réponse est facile à imaginer. Les majorités qui émergeront ne seront que des majorités d'opposition, de statu quo dans le meilleur des cas, et dans le pire, des majorités aisément manipulables par les populistes qui ne s'encombrent pas de réalisme. On l'a magnifiquement vu avec le brexit qui est un cas d'école: ceux qui voulaient rester dans l'Europe argumentaient sur les bénéfices économiques, l'éducation, la liberté, ceux pour la sortie argumentaient sur les peurs de l'étranger et le vol de l'argent des contribuables britanniques, uniquement des fadaises, mais qui lèvent autrement plus les foules que les discours technocratiques.

On peut quand même faire participer les citoyens

Est-ce à dire que l'on ne peut pas demander leur avis aux citoyens en dehors des périodes électorales sans courir à la catastrophe ? Bien sûr que non. La co-construction, la participation est possible, mais à condition de réintroduire l'expertise et le temps long. C'est ce que tente Emmanuel Macron avec l'OPNI[4] de la "Convention citoyenne pour le climat", qui rassemble 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur le climat pendant 4 mois. Ces citoyens auditionneront des spécialistes pour construire des solutions. Ils pourront, sur ce sujet, acquérir une expertise, se former pour donner un avis éclairé.

La participation des citoyens aux décisions de la cité nécessite soit de former les citoyens, soit de faire de la pédagogie, soit de passer par des associations qui acquièrent l'expertise pour échanger avec les élus et administrations. Ce n'est donc pas impossible, mais c'est du temps long et beaucoup de pédagogie, très, très loin de l'instantanéité des réseaux sociaux qui ne fonctionnent que sur l'émotivité.

Notes

[1] On ne se leurrera pas sur le fait qu'il peut y avoir des influences en sous-main pour attiser des problèmes réels

[2] Je ne parle pas ici de corruption et autre enrichissement personnel qui légitiment le rejet de ces dirigeants malhonnêtes.

[3] Non je ne vous demande pas votre avis, c'est une tournure stylistique.

[4] Objet politiquement non identifié.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mardi 30 avril 2019

Facebook a inventé un outil qui a déjà commencé à détruire les démocraties

Quand je parle du danger des réseaux sociaux, j'ai du mal à argumenter car pour expliquer les fonctionnements de ces derniers, on fait souvent référence à des notions qui ne sont pas accessibles à monsieur et madame tout le monde. Rapidement je me retrouve à faire un cours magistral et on m'écoute poliment, avec mon vocabulaire de geek, en me donnant le bénéfice du doute, car je ne suis normalement pas connu pour être barge ou parano. Mais j'ai l'impression de ne pas être compris.

Et puis je suis tombé sur le récit de Carole Cadwalladr. C'est limpide, c'est flippant, c'est terrifiant même quand on est un démocrate. Le voici avec la possibilité d'activer les sous-titre (en anglais seulement pour le moment). Je vais tacher de vous en faire une traduction approximative de l'essentiel, car le sujet est très loin d'être anecdotique ou réservé aux geeks. Tous les citoyens doivent en prendre conscience.

Juste après le le vote du Brexit, Carole Cadwalladr s'est rendu dans sa ville natale Ebbw Vale qui est une ville qui a été sinistrée par la fermeture des mines et de l'industrie de l'acier. Elle voulait savoir pourquoi cette région avait voté à 62% pour quitter l'Union Européenne alors que de partout on trouve de massifs investissements de l'UE pour des collèges, des infrastructures sportives ou les routes.

Des gens lui ont dit qu'ils avaient voté pour le "leave" car l'UE ne faisait rien pour eux, qu'ils voulaient reprendre le contrôle et qu'il n'en pouvaient plus de l'immigration et des réfugiés (dans la région la moins touchée par l’immigration de Grande Bretagne). D'où ces gens tenaient-ils ces slogans de la presse de droite qu'ils répétaient, dans une ville ouvrière de gauche ?

Une lectrice lui indiqua qu'elle avait vu tous "ces trucs effrayants" au sujet d’immigrants turcs sur Facebook durant la campagne. Comme il n'y a aucune archive des publicités que diffuse Facebook, il est impossible de savoir ce qui a été montré et à qui. Impossible de savoir l'effet ni même de savoir qui a financé ces publicités et pour quel montant. Le référendum a été influencé dans la plus grande opacité. Le parlement anglais à demandé à Facebook ces données qu'il possède, mais il a toujours refusé car il y a de nombreuse infractions qui ont été commises via Facebook. En effet, les règles électorales limitent le montant des dépenses. Cette élection s'est presque exclusivement faite sur internet et cette règle n'est plus respectée à cause des boites noires que sont Facebook, Google ou Youtube. On ne connaît pas l’étendue, mais on sait que les derniers jours du vote, près de 750 000 livres ont été dépensés illégalement par le camp du "leave", vraisemblablement pour diffuser des publicités mensongères sur la Turquie rejoignant l'UE. Ces publicités n'ont pas été vu par la majorité, car le camps du "Leave" a ciblé des électeurs qui pouvaient être convaincus. C'est la plus grosse fraude électorale qui ait eu lieu en GB depuis 100 ans. Si on les découvre aujourd'hui, c'est parce que le parlement britannique a forcé Facebook à les lui fournir.

regardez dans la vidéo les exemples de publicités mensongères qui ont été diffusées durant la campagne

Il y a une autre infraction à la loi avec ce groupe d'homme autour de Donald Trump et Nigel Farage, en cours d'investigation car Aron Bank a financé la campagne du "Leave" mais impossible de savoir d'où provient son argent ni même s'il est britannique. Le brexit était l'expérimentation (la boite de pétri) utilisé pour l'élection de Donald Trump. Ce sont les mêmes personnes, les même entreprises, les même données, les mêmes techniques, le même usage de la peur et de la haine.

La haine et la peur sont diffusées dans le monde entier (en France, au Brésil, en Birmanie, en Nouvelle Zélande...) via des plateforme technologiques dont on ne voit qu'une toute petite fraction de l'activité. Carole Cadwalladr a découvert ces réseaux sous-terrain en investiguant sur les relations entre Trump et Farage au travers de la société Cambridge Analytica. Un ex-employé lui a expliqué comment cette entreprise qui travaillait pour Trump et le Brexit, constituait des profils politiques des gens pour identifier leurs peurs et mieux les cibler sur Facebook via des publicités. Ceci a été fait en collectant illégalement les profils de 87 million de d'internautes via Facebook. Cette investigation a pris près d'un an, sous la menace permanente du propriétaire de cette entreprise, le milliardaire Robert Mercer, qui est aussi un des financeur de la campagne de Trump. Au moment de publier l'enquête, en plus de Cambridge Analytica, Facebook a également menacer de poursuivre en justice si elle sortait. Mais elle a été publiée.

Carole Cadwalladr interpelle les dirigeants ou fondateurs de Facebook (Mark Zuckerberg), Google/Youtube (Larry Page, Sergey Brin), Twitter (Jack Dorsey) ainsi que leurs salariés et investisseurs. Il y a 100 ans, on utilisait un canari dans les mines pour détecter le monoxyde de carbone, gaz toxique mais inodore. Aujourd'hui, la Grande Bretagne (et le brexit) sont le canari de cette énorme expérimentation technologique que nous sommes en train de vivre. La grande Bretagne subit ce qui arrive à une démocratie occidentale lorsque des siècles de lois électorales sont mises à mal par la technologie. Notre démocratie est cassée, les lois électorales ne sont plus adaptées comme le rapporte un rapport du parlement.

Ces technologies extraordinaires sont une scène de crime dont leur créateurs ont les preuves. Inutile qu'ils disent qu'ils feront mieux dans le future. Si l'on veut avoir le moindre espoir que cela se reproduise, il est nécessaire de connaître la vérité. Si vous pensez que ce ne sont que quelques publicités et que les gens sont assez intelligents, n'en croyez rien car le vote du Brexit montre que nos démocraties sont cassées, car ce n'est pas de la démocratie de diffuser des mensonges dans l'ombre, payé par de l'argent dont on ne connaît pas la source. C'est de la subversion et Facebook, Google, Twitter... en sont les accessoires.

Le parlement de GB a été le premier à essayer de leur demander des compte et a échoué, car ils sont au delà des lois GB et de 9 parlements devant lesquels Mark Zuckerberg a refusé de se présenter et de répondre. La question est beaucoup plus importante que le brexit, l'élection de Trump, la victoire de la gauche ou la droite. Est-on encore capable d'avoir une élection sincère ? En l'état non.

Carole Cadwalladr demande à ces dirigeants si c'est ça qu'il veulent que l'histoire retienne d'eux : les assistants de la propagation de l'autoritarisme tout autour du monde ? Car la même technologie qui connecte les gens est en train de les éparpiller. La question posée à tous, est-ce que nous voulons les laisser faire pendant que nous jouons avec nos téléphone alors que les ténèbres nous recouvrent ?

Cette histoire est un combat pour les droits, et ce n'est pas un exercice, c'est un moment crucial. La démocratie n'est pas garantie et ce n'est pas inévitable. Nous devons nous battre et gagner. Nous ne pouvons pas laisser ces entreprises technologiques avoir ce pouvoir sans contrôle. C'est à nous de reprendre le contrôle.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

vendredi 14 décembre 2018

Le nombrilisme comme revendication sociale

Le mouvement des gilets jaunes est une illustration d’une mutation profonde de la revendication et de ses formes. Nous passons d’une revendication collective, éventuellement pour un groupe, à une revendication individualisée, presque nombriliste : le moi l’a remporté sur le nous, le présent sur le futur.

Si ce processus ne date pas d’hier, les nouveaux usages auxquels donnent accès les outils que sont les réseaux sociaux permettent de regrouper des individualismes sans les fédérer, et le mouvement des gilets jaunes en est la parfaite illustration. Chacun revendique pour son intérêt propre comme le démontre la liste au père Noël de leurs revendications. L’intérêt général ne fait pas partie de ces revendications, donc l’accroissement de la dette n’est pas un problème, l’entrisme des groupuscules extrémistes et complotistes n’est pas un problème, les conséquences sur l’économie et les autres citoyens n’est pas un problème, tout comme les casseurs ne semblent pas non plus être un problème. Quant on revendique pour soit même, pour sa petite personne, les conséquences sont forcément pour les autres. La déresponsabilisation est totale.

Pour les syndicats, dont l’identité est le « nous », cette évolution vers le « je » est mortifère. Faut-il qu’ils suivent cette évolution ou au contraire la combattre ?

Il me semble, mais ce n’est que mon avis, que s’ils s’engageaient dans une démarche d’individualisation de la revendication, comme pourrait leur permettre les outils numériques, les syndicats perdraient toute leur légitimité. Non pas celle des urnes qui est faible, mais celle d’être un interlocuteur, un corps intermédiaire dont la présence est justifiée par la défense de l’intérêt général.

Jamais un mouvement éruptif, disparate et ponctuel comme les gilets jaunes ne pourra se prévaloir, de défendre l’intérêt général sur le temps long et avec une vision globale.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

vendredi 7 décembre 2018

Apprenons à partager les ressources pour sauver le vivant | Gaël Giraud | TEDxTours

Gaël Giraud, lors d'un évènement TedX, s’engage pour alerter et proposer des solutions face à l’urgence de réformer profondément les systèmes destructeurs qui régissent nos sociétés.

Lire la suite...

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mercredi 28 novembre 2018

Transition écologique

La transition écologique, un projet de société, affaire de tous, pas que des écolos...

Lire la suite...

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

jeudi 28 juin 2018

La science dans le film Avatar

J'ai regarder à nouveau le film Avatar l'autre jour et j'y ai vraiment pris du plaisir. Lors de la première fois que j'ai vu ce film, le scénario m'avait semblé un peu trop manichéen, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants. Au 4ème visionnage, c'est toujours vrai, mais on regarde d'autre chose: la beauté de l'univers est exceptionnel et la philosophie des Navi très inspirante. Quant on connais l'histoire, on se prend à regarder comment elle est racontée, comment elle est mise en image, et on découvre des détails au milieu des clichés bourrin faits pour que tout le monde puisse suivre une intrigue simple.

Bref j'ai adoré replonger dans cet univers. Avec le 5ème élément, c'est un de mes film de science fiction préféré.

Un petit lien très sympa sur la science dans Avatar.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

dimanche 2 juillet 2017

Petits gestes écologiques et économiques

Avoir une vraie démarche de protection de l'environnement dans sa consommation n'est pas toujours à la porté de tous, car plus on veut être puriste, plus le coût augmente.

Pour certains achats, choisir un produit créé en respectant l'environnement (les gens ou la planète) est facilité par le fait que le produit a une valeur intrinsèque du fait de son mode de production. Dans ce cas il n'y a pas de comparaison avec les produits issus d'une chaîne de fabrication non respectueuse. Par exemple, des produits de l'artisanat, des aliments bruts et sans traitement, des denrées inexistantes des processus industriels ou tout simplement à peine rentable.

Par contre il existe des produits où l’exercice est beaucoup plus dur. Typiquement dans le domaine de l'électronique c'est quasiment impossible. Il existe bien le Fairphone qui se veut respectueux de l'environnement: entièrement réparable, issu de matières premières ne provenant de pays en guerre. C'est une noble idée, mais le prix est juste exorbitant en regard des performances et fonctionnalités.

J'ai découvert une autre manière de lutter contre le problème de l'électronique qui ne respecte pas l'environnement: le recyclage. En achetant un téléphone d'occasion, non seulement je fais des économies, mais en plus en prolongeant la durée de vie d'un appareil, son impact écologique relatif est réduit: les conséquences environnementales d'un téléphone qui dure 4 ans sont moindres que celles de 2 téléphones qui durent 2 ans.

Et donc je suis devenu fan de backmarket, une plateforme de revente de matériel électronique d'occasion. Le principe est simple, les revendeurs professionnels d'appareils d'occasion, enregistrent les modèles qu'ils ont en stock selon une grille d'état de l'appareil. Ensuite avec le moteur de recherche, vous cherchez le modèle et tous les appareils dans tous les états apparaissent.

J'ai acheté 2 smartphones comme ça et pour l'instant j'en suis très content: un Galaxy S5 activ susceptible de résister à ma fille et pour moi un S6 edge+. Pour mon téléphone qui était encore en vente neuf, à ce moment là, c'était moitié prix, avec juste quelques rayures.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

jeudi 21 avril 2016

Consumérisme, vie sociale et énergie

Une très chouette animation. Chacun pourra remplacer le symbole de la prise électrique par ce qu'il veut, une connexion au net par exemple...

Cycle from Kel San on Vimeo.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

jeudi 8 octobre 2015

Les vieux sont à la manoeuvre

Je ne voudrais pas être défaitiste, mais on dirait que dans certains pays les vieux ont déjà gagné la bataille de la natalité

Pour revenir à la France, le problème n'est pas aussi aiguë, mais la tendance est là. J'en causai déjà précédemment au sujet de la représentation politique qui est intrinsèquement au mains des seniors, et ce n'est pas prêt de changer, avec à mon sens un glissement vers une gérontocratie.

L'autre aspect bien sûr concerne les retraites et notre système de soins dont les équilibres financiers sont mis en péril par leur mode de financement hérité de l'après guerre. Si vous avez la patience, il y a un intéressant billet à lire, très complet et très accessible: Financement des retraites : étude complète et sans complaisance.

Comme disait Raymond Devos, ne prenez pas trop de coup de vieux, car à force on en meurt.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

lundi 31 août 2015

Opération de sensibilisation à la consommation de l'eau

Comme beaucoup j'imagine à St Laurent du Var, j'ai reçu il y a quelque temps un kit d'économie d'eau distribué gratuitement dans les boites aux lettres. Il se compose de 2 mousseurs qui se mettent à la sortie des robinets. Ajouté à un robinet, ils ajoutent des bulles d'air dans l'eau et réduisent le débit d'eau. Le jet du robinet, à donc le même volume, mais une partie de l'eau est remplacée par de l'air.

Je suis assez dubitatif quant à l'efficacité de telles actions. En fait ce qui me dérange le plus, c'est de laisser à penser qu'une quelconque économie est possible avec ces mousseurs. Certes il n'est pas faux que sur le robinet sur lesquels ils sont placés il peut y avoir une réduction de la consommation de 30 à 50%, mais ce n'est pas l'eau des quelques robinets qui représente la plus grande quantité d'eau consommée dans un logis:

  • La chasse d'eau des toilette est une des première source de consommation.
  • Les douches et bains.
  • Les machines à laver, le linge ou la vaisselle.
  • L'arrosage pour ceux qui ont un jardin.

Du coup le lavabo dans lequel on se lave les dents ou les mains, et qui est le seul de ma maison sur lequel le mousseur s'adapte (l'évier ou le bain n'ont pas les mêmes sorties), ne doit pas représenter grand chose dans la consommation totale. On se rappel aussi que même si au prix d'efforts importants je réduisais ma consommation d'eau, la compagnie d'eau s'est fait fort de faire évoluer les contrats pour que 70% de ce que je paye soit de l'abonnement et que la consommation représente que dale dans leurs revenus.

Chez moi, notre consommation d'eau est environ 40% inférieur à la moyenne nationale, alors économiser 50% de 6% de ma consommation totale qui est déjà 40% inférieure, ça doit faire environ un litre par an. Au prix du m3, il va me falloir 50 ans pour amortir le mousseur si je l'achète dans le commerce.

L'idée de cette campagne est bonne, mais la réalisation me semble incomplète, car ce n'est pas un mousseur qui va changer les choses, mais un changement de pratique globale qui doit être mis en œuvre dans les foyers gros consommateurs. Donc certes j'apprécie le cadeau de la mairie, mais j'ai franchement un doute sur l'intérêt pour la collectivité de ce cadeau qui m'est fait !

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mardi 25 août 2015

Pourquoi tous les politiques n'ont que le mot croissance à la bouche

Petit à petit, le discours des écologistes politiques sur la croissance commence à prendre. Ce matin sur France Inter, la journaliste a posé la question à l'économiste Alain Minc sur la pertinence de rechercher toujours de la croissance. Car il est vrai que les gouvernements qui se suivent, n'ont tous, sans exception, qu'un mot à la bouche pour lutter contre le chômage et les déficits: "croissance".

Et là, j'ai particulièrement apprécié l'explication en quelques mots d'Alain Minc (je paraphrase):

Il faut parler de PIB par habitant. L'Allemagne a une population qui décroit, donc elle peut se satisfaire d'une croissance faible. Alors que la France est le seul pays d'Europe a avoir une population qui augmente, donc elle a besoin de croissance pour maintenir son PIB par habitant. Cette augmentation de population est un atout à long terme, mais un handicap à court terme.

Et donc, même si l'on changeait les indicateurs pour par exemple adopter une "croissance verte" et non une "croissance productiviste", si on regarde cette croissance, quel quelle soit, par habitant, il faudra toujours qu'elle soit plus importante que celle de nos voisins européens.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

mardi 8 avril 2014

Un projet artistique génial

Il y a quelques années, au large de Golf-Juan, un projet de réserve sous marine avait consisté à immerger des structures pour constituer des récifs artificiels[1]. Écologiquement parlant, cela a été un succès, dont les pécheurs du coin profitent encore puisqu'ils peuvent pécher les poissons qui sortent du sanctuaire[2].

Mais l'on pourrait imaginer de créer de tels récifs artificiels, non pas seulement pour repeupler les fonds, mais pour proposer des parcours ludiques de découverte des fonds marins. Et c'est là que les réalisations de cet artiste m'inspirent vraiment.

Car mettre des œuvres au fond de l'eau, susceptibles d'amuser et émerveiller les plongeurs, en apnée ou en bouteille, aurait du sens dans une région touristique comme la notre. Les plongeurs du coin connaissent tous le village immergé à la Fourmigue[3], qui avait servi pour le tournage d'un film et que tous les touristes qui viennent plonger en face de Golf Juan visite avec plaisir. Il y a quelques années, des plongeurs avaient même remis en état une partie du village immergé qui s'était dégradé avec le temps.

Source: Découvrez l’incroyable paysage marin de cet artiste qui plonge ses sculptures au fond de l’océan

Notes

[1] Pas moyen de trouver de l'information sur cette réserve sous marine à part quelques articles de 2008.

[2] Le sanctuaire un grand rectangle au large de Cannes en face de Golf Juan, matérialisé par des bouée jaunes indiquant qu'il est interdit de plonger, pêcher ou même jeter l'ancre.

[3] La Fourmigue est le phare en face de golf Juan, au milieu de la baie. Pour un tournage de film, les maquettes d'un village avait été immergé à environ 14m de fond. Les maison font environ 40cm de haut.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

jeudi 18 juillet 2013

Collecte des déchets en délégation de service public, un biais dès l'origine

En regardant le passionnant documentaire "Water make money" sur Arte il y a quelque temps, j'ai transposé à la collecte des déchets et il me semble que l'on est face à exactement le même problème.

A partir du moment où le prestataire est payé au volume de déchet, pourquoi voudriez-vous qu'il fasse le moindre effort pour le réduire. Tant qu'il y a des surcoûts pour le tri car le tri sélectif fait par les citoyens est de mauvaise qualité, il lui suffit de le facturer à la collectivité, pourquoi se fatiguer à faire des campagnes de sensibilisation à la qualité du tri. De toute façon, même s'il faisait de telles campagne, c'est son profit qui s’accroîtrait, et pas la facture du contribuable qui descendrait. Pourquoi le contribuable ferait le moindre effort pour enrichir le délégataire, ceci explique peut être que le recyclage ne progresse plus alors que l'on est encore loin des objectifs.

Dans le reportage sur l'eau, on apprend que les délégataires comme Véolia ou Suez n'ont aucun intérêt à réduire les fuites d'eau, puisque l'eau est de toute façon facturée d'une manière ou d'une autre. De même, le délégataire fait de la recherche et développement pour des solutions de traitement de l'eau, qui peuvent être facturées, mais n'a aucun intérêt à protéger les sites de captage pour éviter que l'eau n'y soit polluée en amont[1].

La délégation de service publique pour ce type de services, contient en son sein le biais qui fait que cela ne peut pas être efficace sur le long terme. Il faudrait que le délégataire ait un intérêt à réduire son activité[2], ce qui n'a pas beaucoup de sens économiquement parlant. Il faudrait limiter la délégation à des taches pour lesquelles le délégataire a le même intérêt que la collectivité, et non pour la totalité de la mission de collecte des déchets.

Comme pour l'eau dans beaucoup de villes, je pense que dans le futur, la collecte des déchets devrait être reprise en main par les collectivités (ville, aglo).

Notes

[1] La ville de Paris rachète des terres agricoles dans les départements voisins sur les lieux de captage pour y installer des agriculteurs bio, afin de limiter les engrais et pesticides dans l'eau du robinet, et donc les traitement nécessaire pour la rendre potable.

[2] Ramasser moins de déchets, trier moins si le tri est mieux fait...

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

vendredi 18 janvier 2013

Chocolat équitable et grande surface

Il y a quelques temps je découvrais un documentaire sur le commerce équitable et certains des effets pervers qu'il pouvait introduire, notamment lorsque les grande surfaces décidaient de s'y impliquer avec leur marques distributeur.

En substance, j'en ai retenu que lorsqu'un marché commence à se développer, les grandes surfaces ne veulent pas ne pas en être, et donc investissent le marché avec toute leur force de frappe, économiquement subtile comme on peut s'y attendre. L'exemple du reportage sur le commerce équitable qui m'a le plus marqué, portait sur le chocolat. Cela fait des années que l'on connait la démarche du commerce équitable pour le café. Selon exactement la même logique et souvent avec des acteurs similaires, des filières équitables se sont mises en place pour permettre aux producteurs de cacao d'être payés un prix juste, afin d'éviter la paupérisation des agriculteurs, l'exode rural et la culture en mode industriel qui endommage l'environnement.

Les importateurs de cacao français, passaient majoritairement par le même transformateur pour fabriquer leur chocolat équitable. Dans le reportage on apprend que la grande distribution, s'est adressé à ce transformateur, avec des volumes colossaux pour créer leurs marques distributeur. La matière première, cacao équitable n'étant pas extensible, les petits importateurs se sont vu écartés et la production de cacao, d'un modèle artisanal, est passée à un modèle semi industriel, ne gardant que le strict minimum pour conserver le label "équitable". Fini les projets d'école ou de route. C'est du business, plus de l'aide au développement.

Dans le même temps, les marques de chocolat équitable disparaissaient des rayons au profit des marques distributeur. Dans le rayon chocolat de Carrefour ci-dessous, il ne reste qu'une seule marque de chocolat équitable, avec 2 variétés, l'une noir et l'autre au lait. En revanche on a prêt d'une dizaine de conditionnement Carrefour de chocolat labellisé Bio ou équitable. Même chose chez Casino, où la seule marque indépendante de chocolat équitable est reléguée au rayon bio, encadré comme il se doit de tablettes Casino.

Rayon chocolat

Au final, pour l'amateur de chocolat que je suis, le choix de chocolat équitable a drastiquement diminué ces 2 dernières années, sauf à accepter de soutenir une filière dévoyée de commerce qui n'a d'équitable que le nom.


Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

QR code

- page 1 de 4