Le déterminisme algorithmique

Un tweet de Séverine Erhel (@Sev_Erhel), professeur psychologie et ergonomie cognitive à l'Université de Rennes 2

Rien de nouveau sur l’éthique mais j’apprends quand même que « 70% des vues sur YouTube sont le résultat de recommandations de son intelligence artificielle », ça questionne sévèrement l’autodétermination des individus sur ce type de plateformes

Citant le le Tweet de Usbek & Rica (@USBEKetRICA)

Le chercheur et Youtubeur de @le_science4all Lê Nguyên Hoang propose des pistes pour faire émerger des IA plus éthiques. Un défi très complexe, mais « l’un des plus excitants à accomplir » « L’attention est devenue le nouveau pétrole » https://usbeketrica.com/article/cer...

Sur ce blog, je m'en prend souvent à Facebook comme modèle caricatural pour illustrer la dangerosité des algorithmes utilisés par les réseaux sociaux. Mais Facebook n'est bien entendu pas le seul. En fait, dès qu'il y a une suggestion de contenu faite par un outil, il y a un algorithme derrière, plus ou moins évolué, qui vise un objectif mercantile.

Cela peut être simplement un produit similaire ou complémentaire dans une boutique en ligne. Dans ce cas l'algorithme est extrêmement rudimentaire et comme l'on est dans un processus d'achat, nous avons toujours notre libre arbitre. Cela reste de la publicité ciblée mais au même titre que les promotions. Le commerçant fait son job de commerçant et il n'y a pas d'entourloupe.

Là où il y a problème, c'est lorsqu'il y a altération de notre capacité d'autodétermination. Et c'est ce que font les algorithmes des réseaux sociaux, ou comme cité ici de Youtube, filiale de Google. La personnalisation du contenu est extrêmement dangereuse, car elle encourage et cristallise la démarche communautariste. Une fois le profile créé et donc les contenus correspondants à ce profil mis en avant systématiquement, comment sort-on de cette bulle informationnelle ou de divertissement ? L'internaute profilé, se voit proposer ce que l'algorithme calcule comme étant supposé lui correspondre, l'intéresser ou le faire réagir.

Cette approche correspond au modèle sociale américain, qui est une agglomération de communautés qui vivent en parallèle: les gens font d'abord partie d'un groupe social avant de faire nation. Ce modèle, qui plaît à certains n'est pas le modèle français qui est basé sur l'assimilation, faire en sorte que tous les individus soient français avant d'être autre chose. J'espère me tromper, mais il me semble que l'apposition du modèle américain sur le modèle français est en train de mettre à mal ce dernier, et les réseaux sociaux, dans leur forme actuelle avec des algorithmes qui renforcent la communautarisation, en sont de puissants destructeurs.

L'utilisation des intelligences artificielles pour améliorer encore plus la construction de ces bulles informationnelle est clairement une mauvaise nouvelle pour notre identité et cohésion nationale.

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