Un exemple de démontage d'une bulle médiatique

Ce matin, sur France Inter, l'invité de Patrick Cohen, Boutros Boutros-Ghali a méticuleusement démonté tous les messages que nous véhiculent les média ces derniers jours au sujet des évènements qui se déroulent en Égypte. Simple et efficace :

  • Non les mouvements de rue n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé en Tunisie. Ce sont les média français sensibles aux évènement tunisiens qui font le lien. Les manifestations et défilés existent depuis des décennies en Égypte.
  • Non le président égyptien n'est pas en difficulté politique, car il est aimé par une grande majorité d'égyptiens.
  • Non, Mohamed ElBaradei le prix nobel de la paix n'a aucune chance car il n'existe pas politiquement dans son pays.

En quelques phrases, Boutros Boutros-Ghali a démonté les socles des agitations médiatiques parisienes. Je ne sais pas s'il a raison, mais c'était exemplaire.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

Commentaires

1. Le vendredi 28 janvier 2011, 23:07 par Serge

Et les barbus, dans tout ça ???????

2. Le samedi 29 janvier 2011, 12:57 par jboss

C'est exemplaire seulement s'il a raison. Et je ne suis pas sûr que les manifs qui reprennent encore aujourd'hui soient seulement le fruit de l'agitation parisienne. Probable que nous tous, embourgeoisés, préférons des égyptiens qui n'emmerdent pas ISrael, qui restent pauvres et exotiques et qui nous accueillent pour nos vacances à bas coût. Le monde n'est pas figé, ces gens veulent des droits, comme ceux qui viennent profiter de leur pays à moindre coût. A ce jour, je n'ai entendu personne qui prenne la dimension de ce qui se passe là-bas, et Boutros Gali est comme les autres qui la ferment, il veut maintenir le statut quo. Et on verra dans 3 jours si les égyptiens aiment vraiment Moubarak.

3. Le dimanche 30 janvier 2011, 01:04 par Cedric Augustin

@jboss : tu n'as rien compris à mon propos et à celui de Boutros Boutros-Ghali : il n'a jamais été dit que les manifestations étaient imaginées par les média parisiens. Il a souligné que le lien fait avec la Tunisie était du parisianisme. Au contraire il dit que le pays s'agite depuis des années. Il ne plaide pas pour l'immobilisme, il critique l'idée qui se répand que Moubarack serait déjà mort. Il faudrait voir à lire ce que j'écris ou plutôt écouter ce que dit ce monsieur avant de monter sur son cheval anti bourgeois avec les clichés qui vont bien.
Et j'insiste sur le fait que son propos était exemplaire, qu'il ait raison ou non, car il remettait les choses en contexte et essayait de sortir du troupeau de mouton médiatique.

@Serge : les barbus semblent un peu dépassés par la rue et sont en train d'essayer de prendre le train en marche, mais c'est pas dit qu'ils y parviennent, mais ils sont autrement plus en mesure de le faire en Egypte qu'en Tunisie.

4. Le dimanche 30 janvier 2011, 11:50 par jboss

M. Augustin, contrairement à ce que tu dis, Boutros nous présente la thèse institutionnelle, celle de Sarko, de Moubarak, même de Netanyaou, à laquelle tu adhères les yeux fermés. On en est à plus de 100 morts dans les manifestations, la police n'est plus dans les rues, internet est coupé, les journalistes sont consignés dans leurs hôtels (surement pour les protéger), le musée du Caire a été pillé, l'armée est débordée et se contente de protéger les lieux publics, les manifestants bravent le couvre-feu, un vice-président a été nommé hier alors qu'il n'y en avait pas depuis des années, Al Jazira est interdite... Je me force mais j'ai du mal à croire que ce soit habituel en Égypte. J'ai même vu sur plusieurs photos des pancartes "Moubarak dégage" en français dans le texte, comme en Tunisie il y a quelques semaines. Mais il n'y a pas de lien, surement. Quand à savoir si les Égyptiens aiment Moubarak comme tu nous le dis, on le saura dans quelques jours.
Ce qui m'intéresse dans cette affaire c'est, finalement, la cécité du plus grand nombre; l'Egypte actuelle nous va bien, va bien à Israël. Qu'ils aient faim, soif de démocratie et qu'ils protestent, finalement, serait normal, habituel. Derrière tout cela,il y a le racisme rampant, les arabes sont biens là-bas, Sarkozy l'a même dit (voir le Canard Enchainé), on en veut pas de vague d'immigration et aussi la défense d'Israël.
Heureusement, les peuples peuvent encore parler et l'histoire n'est pas déjà écrite.

5. Le lundi 31 janvier 2011, 12:55 par Cedric Augustin
Je note que lorsque je parle de forme on me parle du fond : je souligne un intervenant qui ne réagit pas comme un mouton à un message unique médiatique (probablement dut au fait que tous les média utilisent la même source) et apporte une réponse décalé et argumenté, mettant le journaliste dans l'embarra.

Par contre lorsque je parle de fond (cela m'arrive de tempe en temps), j'ai des commentaires sur la forme (faute de français). Z'êtes dur avec moi !

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet