Diversité

Je rebondi au billet de lesyeux, le CSA et Rachid Arhab, dans lequel elle se demande quand cessera-t-on de souligner l'origine des hommes et des femmes quand tout un chacun s'accorde à reconnaître que c'est lorsqu'on ne le soulignera plus que ce problème n'existera plus.

En effet nous sommes dans une société qui est encore trop sectaire et attachée à des différences que l'esprit reconnaît superficielles. Cependant, dans l'évolution de la société pour tendre vers cette indifférence souhaitée, ne doit-il pas y avoir une période de transition durant laquelle on force la représentation des minorités visible puisque cela ne se fait pas tout seul ?

Un exemple, en Californie, premier parmi les états à rendre leurs universités mixtes il y a quelques décennies, on parlait il y quelques années de supprimer les quotas ethniques aux entrées. Cette si détestable discrimination positive aurait donc fait sont effet sur la société, qu'il semble possible à certain de s'en passer.

Cet exemple ne concerne bien sûr que la société américaine. Mais alors que l'UDF propose de changer les institutions (6ème république) pour, entre autre, introduire de la diversité, notamment au parlement, il faudra bien se poser la question de comment fait-on pour l'y faire entrer cette diversité (couleur, origine, métier, âge). Car on en est très loin. J'ai affiché à côté de mon bureau un poster des parlementaires de l'UDF et l'on est loin de la représentativité :

  • à l'assemblée, une seule femme sur 30. Aucun coloré.
  • au sénat, 7 femmes sur 33 et seul les 2 sénateurs(trices) de Mayote et la Réunion sont noir (c'est déjà pas mal). Non contente d'être femmes, les sénatrices sont aussi les plus jeunes (44 ans).
  • au parlement européen, il y a la parité mais pas plus de couleur ou de jeunesse.

Donc quelles sont les propositions de l'UDF pour remédier à cette absence de représentativité des parlements :

1) Le mécanisme, simple, reposerait comme en Allemagne sur l’utilisation de deux bulletins de vote : le premier pour l’élection directe du député, dans le cadre de la circonscription, le second pour l’expression d’une préférence politique en faveur d’une liste (nationale ou régionale). La combinaison de ces deux principes (majoritaire et proportionnel) n’est pas nouvelle, elle inspire déjà, partiellement, la composition des conseils municipaux et régionaux. (source). La proportion de députés élus au scrutin de liste serait d'environ 20% pour Pierre Albertini et de 50% pour François Bayrou.

2) Un mandat unique pour les députés (pas de cumul) pour libérer des places pour les jeunes et les autres type de compétences. Rudy Salle propose également d'interdire le cumul de certaines responsabilités (maire de grande ville et président d'aglo par exemple).

Avec ces deux propositions, il y aura un appel d'air en politique et il sera possible de proposer, notamment sur les scrutins de liste, des personnalités qui ne seraient sinon pas élue dans le cadre de scrutin uninominal à 2 tours. En plus de faire entrer au parlement des représentant des listes minoritaires qui font au moins 5%, on imagine aisément que ce pourrait être pour les grands partis, la possibilité d'ouvrir les portes du parlement à des personnes handicapés, à la peau de couleur ou de la société civile (je n'aime pas ce terme)... La question se pose alors de comment on accepte le fait de constituer des listes avec des personnes EN CHOISISSANT ces représentants des minorités visibles.

On retombe là sur le problème de début de ce billet énoncé par lesyeux, tans que l'on choisi quelqu'un parce qu'il est noir ou qu'elle est une femme et non pour ses compétences, on lui dénie cette indifférence gage d'égalité.

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Commentaires

1. Le vendredi 26 janvier 2007, 18:16 par lesyeux

c'est bien votre complément d'article.... et merci de votre visite et de votre commentaire
le problème reste entier
la reflexion doit etre profonde
une loi ne change pas les mentalités
c'est aux mentalités qu'il faut s'attaquer

2. Le vendredi 26 janvier 2007, 23:28 par Cedric Augustin

Si intellectuellement je suis contre le fait de choisir une personne pour ce qu'elle représente et non pour ce qu'elle est, le pragmatisme m'oblige à dire que si l'on veut faire évoluer les mentalités, il faudra bien passer par une période transitoire, aussi hypocrite soit-elle, afin d'arriver au but recherché, à savoir cette indifférence au paraître que souhaitent les minorités.

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