Ils vont revenir... vers Bayrou

Ces traitres...

cedric-augustin.eu.jpgJe voudrait dans ce billet prendre acte d'une idée qui me trotte dans la tête (aujourd'hui le 10 juin 2011). Chaque fois que les militants du Mouvement Démocrate en ont l'occasion, ils fustigent les élus du Nouveau Centre avec comme constante le mot de traitre, accompagné de différents noms d'oiseau, selon l'humeur de l'auteur du propos.

Pour l'avoir vécu moi même, je sais comme ce fut déplaisant de voir ces élus de l'UDF tourner le dos à François Bayrou pour sauver leur place. Certains l'ont fait avec classe, d'autres avec discrétion, d'autres encore en lui crachant dessus.

Lorsque Bayrou sera président

Or si l'on se projette après 2012, et que comme je le souhaite, François Bayrou est élu, il faudra composer des majorités à l'assemblée. Ce seront des majorités de projet et non de clan, forcément[1]. Et avec qui le gouvernement de François Bayrou aura le plus de facilités pour porter des projets de réforme sur l'éducation, sur le budget, sur la fiscalité, sur l'Europe ?

Tous ces élus Nouveau Centre ont une bonne part de ces valeurs en commun avec le MoDem. La différence entre ces élus et le projet du Mouvement Démocrate, c'est principalement l'indépendance politique et la sortie du bi-partisme. Bien sûr ce n'est pas rien, loin s'en faut, mais cela n'est somme toute qu'une différence pas pire qu'une position sur le nucléaire, la réforme de l'impôt ou de la sécurité sociale. Bref, il faudra faire avec et ce n'est pas avec ces gens que ce sera le plus dur.

Notes

[1] Ça nous changera des députés le petit doigt sur la couture.

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Commentaires

1. Le vendredi 17 juin 2011, 11:26 par André Robilliart

C'est assez vrai.
Il fraudra composer et travailler avec des gens versatiles,volatiles et en manque de conviction.

2. Le vendredi 17 juin 2011, 18:19 par Jef

"La différence entre ces élus et le projet du Mouvement Démocrate", c'est qu'ils sont prêts à tout pour une place de député.

3. Le dimanche 19 juin 2011, 07:09 par asterix

Bayrou élu mais comment?
Il est pointé à 4% dans les sondages enfin soyez réaliste et sérieux!!!!

4. Le dimanche 19 juin 2011, 15:29 par Maxf

4% ? D'où sort ce chiffre ? Le dernier sondage (Ifop pour LeJDD) le donne à 7 ou 8% et le place en quatrième position.

5. Le lundi 20 juin 2011, 13:58 par Cedric Augustin

@asterix et Maxf : un sondage est un sondage. Plus on les regarde et plus on s’aperçoit que les sondages d'opinion politiques donnent une énorme prime à ceux qui ont une visibilité médiatique.

Pour mémoire, Bayrou était à 6% dans les sondages en décembre 2006, on connait la suite...

6. Le lundi 20 juin 2011, 15:22 par satiété

Donc pour toujours être au pouvoir il suffit d'être "au centre" et de naviguer une fois à gauche une fois à droite selon les élections ?
Compte-tenu de son poids, Bayrou ne devra monter un gouvernement qu'avec des gens qui n'ont pas fait campagne pour lui ?
Et que dire de "valeurs" communes, quand la seule c'est l'odeur des maroquins ?
Bayrou n'aurait pas d'autre choix que de passer l'éponge mais qui tiendra l'autre ?
Le mieux, et le plus probable, c'est que Bayrou reste ce qu'il est, une espèce d'icône vertueuse, inébranlable mais inutile.

7. Le mardi 21 juin 2011, 22:42 par Cedric Augustin

Personne ne réagit à l'expression "majorité de clan" versus "majorité de projet" ? C'est tout de même l'idée de base d'une gouvernance made by Bayrou ;)

@satiété : pourquoi tant de méchanceté "inutile". Ce n'est pas en répétant des imbécilités sur Bayrou en boucle qu'elles deviennent plausibles. J'apprécierais un peu plus de respect et moins de troll grossier, surtout pour quelqu'un qui commente en anonyme.

8. Le mercredi 22 juin 2011, 11:16 par satiété

Je vois que vous ne répondez pas à mes objections. A-t-on vu un jour un président fraichement élu construire une majorité de gouvernement avec des gens qui auraient participé à la campagne de ses concurrents ? Bayrou n'a évidemment pas le choix puisqu'il a passé 5 ans à s'isoler. C'est justement cet isolement qui le rend inéligible pour moi. Vous rêvez d'un grand élan mais une majorité de gouvernement serait ensuite construite sur quoi ?
D'avoir "soutenu" cette démarche ne vous donne pas d'autre choix que de rêver puisqu'il n'y a pas d'autre chose à attendre qu'un miracle. Mais comment un parti qui n'a même pas pu présenter des candidats aux cantonales pourrait imaginer être au pouvoir ? Dire ces vérités ce n'est pas être méchant et je cherche en vain ce qui est grossier dans ce que j'ai écrit. Et pour ce qui est des "valeurs" vous ne répondez pas non-plus. J'entendais Michel Mercier hier à la radio qui dit maintenant qu'il votera pour Sarko en 2012. Mais quelles valeurs l'animent et quelles valeurs l'animaient hier au côté de Bayrou puisque ces valeurs le laissent aujourd'hui dans les bras de Sarkozy? Ou alors les "valeurs" c'est simplement ce que l'on met en avant pendant un temps pour que l'autre nous appelle...
Ce sujet est au cœur du positionnement de la campagne de Bayrou.. Il fera 6 ou 7%, avec les gens qui se croient au centre, ne veulent pas être mêlés au Sarkozisme, et ont des frissons dans le dos quand ils entendent Bayrou jouer la vertu. Les autres, les 10% de plus qu'il a fait en 2007, ils ont compris et voteront ailleurs. Cela dit, quand vous aurez subi un second échec de Bayrou, vous trouverez peut-être que vous avez les mêmes valeurs que vos ex-collègues qui sont maintenant à l'UMP. Tout homme a son prix.
Pour ce qui est de l’anonymat, faut-il mettre la photo de sa femme, de ses enfants et les plans de sa maison sur internet pour avoir le droit de s'exprimer ?

9. Le jeudi 23 juin 2011, 13:03 par Cedric Augustin

@satiété : je ne répond peut être pas directement à la question, mais vous n'avez assurément pas lu ce que j'écris. Car justement c'est dans la notion de majorité de projet que se trouve la réponse. C'est la révolution "tranquille" que propose François Bayrou, et qui forcément ne s'est jamais vu dans notre pays mais existe ailleurs.

La politique clanique qui gouverne notre pays avec un scrutin majoritaire où les partis imposent leur choix ne peut pas permettre à Bayrou de gouverner s'il ne change pas de paradigme. Sa démarche consiste à décoréler les élus des partis pour qu'ils fassent enfin ce que l'on attend d'eux, à savoir discuter les lois pour les enrichir au lieu de voter les yeux fermés (le petit doigt sur la couture pour être sûr d'avoir l'investiture) des projets pondus par des conseillers, sans aucun contre pouvoir.

Arrêter de penser majorité/opposition comme une donnée statique, mais imaginer ceci comme étant mouvant en fonction des projets, voir même des amendements. Un gouvernement qui propose une orientation et un cadre, et un parlement qui l’amende en tenant compte de ses diverses sensibilités. C'est l'essence même du travail parlementaire, ridiculisé par Srkz.

Tjs avoir présent à l'esprit que François Bayrou propose de changer les règles du jeu s'il est élu. Il faut donc avoir un petit peu d'imagination sur ce que pourrait devenir ce jeu.

10. Le jeudi 23 juin 2011, 17:16 par satiété

C'est justement parce que Bayrou est dans la situation où il est aujourd'hui (c'est à dire bien seul) que vous êtes obligé d'inventer cette histoire de projet. Pouvez-vous nous dire d'ailleurs où aurait existé cette approche que vous dites "exister ailleurs" ?
Je ne suis pas Bayrou, mais si j'étais lui , je me verrais mal embaucher demain Michel Mercier même s'il est d'accord sur un projet. Un peu comme si Besson retournait au PS. Et puis cet accord sur le projet ne peut pas se faire après les élections ou alors vous imaginez un ralliement de toute la gauche (ou la droite) à Bayrou entre les 2 tours si leur candidat est exclu du second tour ? Tout cela n'est pas sérieux, les individus sérieux ne changent pas d'avis entre les 2 tours. Et même si Bayrou est au second tour, le parti exclu espèrera toujours une forte présence aux législatives qui suivent.

11. Le dimanche 26 juin 2011, 22:51 par Cedric Augustin

@satiété : je ne suis pas un expert, mais il existe un lieu qui met en pratique les majorités de projet et non de clan, c'est le parlement européen. Je crois aussi que c'est le cas aux USA, où le gouvernement fédéral est bien obligé de composer des majorités différentes d'un projet de loi à l'autre, les sénateurs monnayant leur vote pour un projet en échange d'un amendement pour un autre, et ça, pas forcément en tenant compte du parti auquel ils sont rattachés.

Imaginer un "ralliement" de qui que ce soit à Bayrou est l'inverse de l'idée de majorité de projet : personne ne se rallie à personne, chacun reste qui il est avec sa ligne politique. Par contre au lieu qu'un projet de loi soit pondu par les cabinets de l'Élysée avec obligation de les voter pou la majorité, l'idée est ici de faire bosser les parlementaires, tous les parlementaires, pour qu'ils proposent des amendements, et les votes se fassent non pas par clan, mais par acceptation de la proposition.

Un exemple pas très réaliste : un projet de loi sur l'énergie. Les Verts ne le voteront que s'il inclut une sortie du nucléaire en moins de 20 ans. Les socialistes en moins de 35 ans, les centristes si les français le votent à un référendum, l'ump préfère promouvoir les centrales de nouvelle génération. Le gouvernement peut donc proposer un référendum sur la sortie du nucléaire, afin d'obtenir une majorité ps/centriste/ump en choisissant une sortie lente ou pas de sortie, ou alors une majorité vert/ps/centriste en choisissant une sortie lente ou rapide. Personne ne s'est rallié, mais les forces en présence et les propositions de chacun permettent de proposer différentes majorités.

Et donc dans une telle forme de gouvernance, Michel Mercier peut soutenir pleinement les projets qui correspondent à un élu de centre droit rallié à l'UMP, sans pour autant avoir à revenir au MoDem.

12. Le mardi 13 août 2019, 12:32 par Clara

Prenez le pouvoir !!

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