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mardi 5 mars 2024

Démocraties en danger face à l'industrialisation de la désinformation

Même si j'ai complètement débranché de la politique en ce moment, je reste un citoyen attentif. Chaque fois que je regarde, même de loin, la politique je suis affolé par la tournure que prennent les choses.

Dénigrement comme seul message politique

Le format médiatique impose les phrase courtes et percutante. La construction d'une pensée complexe n'intéresse pas les média ou les réseaux sociaux, car cela n'intéresse pas non plus la grande majorité des spectateurs de ces média.

On se retrouve donc avec des oppositions qui n'ont plus de projet politique autre que de casser les actions du gouvernement, non pas forcément car ils n'ont pas d'opinion construite (quoique pour certains on a des doutes), mais parce que ce n'est pas ce que les média ou RS veulent retenir de leur propos. Dans un format ultra concis, il ne reste que le dénigrement de l'action du gouvernement ou des institution et il n'y a plus la place pour élaborer une critique.

Les média, les RS et les politiques qui veulent exister dans ces formats, entérinent une forme de communication politique sans plus aucun contenu. A l'heure de la petite phrase sans nuance, comme seul format, ils créent eux même le rejet de la politique, considérée comme vide de tout sens, et créant du rejet épidermique des messages politiques qui ne sont même plus écoutés. Seules les réactions émotionnelles aux messages politiques deviennent de l'information, et de part leur nature ne laisse aucune place à la nuance.

Manipulation en France

Dans ce paysage médiatico-politique qui se stérilise et éloigne du sens et des explications, les états dit illibéraux, disposent d'un levier fantastique pour influencer les opinions et mettre en difficultés les démocraties. On le sait avec la Russie de Poutine qui dispose d'une puissante organisation de désinformation qui cible toutes les démocraties occidentales. L'exemple le plus évident est bien sûr les campagnes délirantes de désinformation en Afrique pour nuire à l'État français, les soutiens financiers aux partis extrémistes français (le RN de manière ostentatoire ou LFI plus subtilement), le soutien et l'amplification par les fermes à troll de tout ce qui nuit au gouvernement (gilets jaunes et toutes les colères légitimes).

On savait les Russe de Poutine, expert dans ces actions de nuisance et déstabilisation de la France. Mais d'autres états, plus discrètement font de même. La Turquie l'a beaucoup fait par le passé. La Chine vient de se faire prendre ouvertement il y a quelques mois.

La Chine sème la désinformation sur les feux à Hawaii en utilisant des contenus générés par IA

Dans cet article de Courrier International citant le New York Times, on apprend que des groupes chinois ont exploité les feux qui ont ravagés Hawaï pour faire circuler des rumeurs sur une arme météorologique testée par les USA. Les textes et les images ont été créées en utilisant des IA génératives pour rendre le propos plus crédible.

Les IA permettent d'industrialiser la désinformation

Grâce aux IA génératives qui permettent de créer du texte dans la plus part des langues, en imitant le style d'un auteur, sur n'importe quel sujet, il va être quasi impossible au commun des mortels de savoir si une source est véridique. Même chose pour les images générées qui en quelques mois sont devenues de plus en plus réalistes. Il existe déjà des IA génératives capables de modifier des vidéos pour faire dire ce que l'on veut à une personne. En ce moment, les tous premiers films générés par IA sont en train d'être testés. Pour de courtes séquences, de celles que l'on utilise sur les réseaux sociaux, les IA génératives peuvent être crédibles.

Les IA génératives, couplées à des fermes à troll (des centaines de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux), sont donc en capacité de contourner les systèmes de détection des faux comptes, et de propager n'importe quel désinformation. Il est donc possible de manipuler les opinions, de soutenir et d'amplifier des courants d'opinion très minoritaires en les propulsant à des niveaux de visibilité disproportionnés, de propager des messages totalement faux avec beaucoup plus de force que les messages vrais, de déformer des propos réels pour induire en erreur et faire passer le propos erroné pour réel...

Nos démocraties sont en danger, car par essence une démocratie ne peut pas user de la désinformation comme le fait une dictature ou un état illibéral. Il y a donc une dissymétrie dans les mesures que peuvent prendre les démocraties pour se protéger.

Mal barrés

Je suis pour ma part très inquiet, surtout quand j'entends les propos que certains de mes élèves répètent sans problème. La guerre en Ukraine est un impressionnant terrain d'expérimentation de la désinformation, et les jeunes ne semblent pas très bien armés pour s'en protéger alors qu'ils sont déjà sensibilisé au problème. Autant dire que les aînés sont carrément des victimes en puissance. Nos démocraties sont en danger, et je ne vois pas comment mieux les protéger.

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mardi 4 avril 2023

Un podcast sur la parole à l'ère des réseaux sociaux à absolument écouter

Grand bien vous fasse !Je suis tombé un peu par hasard sur cette émission, que je n'écoute que de temps en temps, même si en général je l'apprécie. La brochette d'invités de cet épisode est juste exceptionnelle et la bienveillance de l'animateur Ali Rebeihi permet d'aborder ce sujet très violent:

Quand la parole devient une arme de destruction

J'ai adoré en fin d'émission le fait de souligner que la forme de communication utilisée par les réseaux sociaux ressemblait à de l'écrit mais s'apparentait plus à de l'oral, grâce, entre autre, aux émoticons et au principe des likes et du repartage, ce qui incite à l’immédiateté et à l'utilisation du registre de l'émotion. Le format ne permet donc pas la prise de recule et le temps long que permet normalement l'écrit.


Comme je fait de temps en temps, lorsque je tombe sur des vidéos, sons ou textes que je crains de voir disparaître alors qu'ils méritent à mon sens de perdurer, j'en fait une copie locale, mais préférez toujours l'original.

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samedi 27 août 2022

Censurer la Russie car elle fait la guerre

Le risque de demander à des opérateurs techniques de prendre position dans un conflit éminemment politique c'est qu'une fois qu'ils l'ont fait une fois, qu'est ce qui empêche qu'ils le fassent dans d'autres contextes politiques (dictature, religion, opinion...) ?

Ouest-France @OuestFrance
Conflit en Ukraine. Facebook, YouTube, Twitter… Les géants de la tech priés de prendre position https://zpr.io/PEGyLKjHUNna

Tweet original

C'est le problème des bonnes intentions. Aujourd'hui on veut censurer un vilain. Mais une fois que l'on commence, qui s'arroge le droit de dire qui est un vilain ?

Même problème que la neutralité du Net

C'est tout le principe de la neutralité du Net: internet est supposé être agnostique en matière de contenu. Que vous transportiez des email, du texte, des images ou de la vidéo, le protocole d'internet (TCP/IP) se fiche du contenu et met tout le monde à égalité. Quand on met en place une hiérarchisation des contenus sur un réseau, cela veut dire que l'on met en place les outils capable d'identifier les contenus pour pouvoir les hiérarchiser, donc certains contenu deviennent prioritaires sur d'autres. Une fois l'outil en place, il peut facilement être étendu et détourné pour filtrer les contenus.

Aujourd'hui c'est pour lutter contre la désinformation. Mais il n'y a rien qui ressemble plus à de la désinformation qu'une information légitime. Au delà de la difficulté de les différencier, une fois que l'on en est capable, on peut donc censurer n'importe quel contenu. C'est une boite de Pandore qu'il ne faut pas ouvrir.

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samedi 7 décembre 2019

Des trolls synthétiques

On entend beaucoup parler d'intelligence artificiel dans le monde du numérique depuis quelques années. C'est un sujet qui m'agace beaucoup, car le marketing s'est emparé d'un concept et l'a simplifié à outrance. Maintenant on ne sais plus de quoi on parle.

Machine learning

L'essentiel des sujets sur l'IA ne traite pas d’intelligence mais de ''machine learning"", c'est à dire des processus d'apprentissage transposés à un ordinateur qui vont lui permettre d’acquérir des capacités de choix plus performantes basées sur l'apprentissage et non l'analyse. En gros, on donne à la machine des milliers de problèmes avec leur solution à analyser. La machine, si les algorithmes sont bien écrits, peut ensuite, quand on lui présente un problème, trouver beaucoup plus rapidement la réponse. Il n'y a aucune capacité déductive, c'est un mécanisme statistique.

Dernièrement, cette approche a été utilisée en médecine. Cela permet d'obtenir extrêmement rapidement et automatiquement, une lecture des scanners des patients pour détecter d'éventuels cancers. Grâce à l'apprentissage, la machine aboutie à un taux de réussite équivalent à une équipe de médecins spécialisés.

La médecine est un secteur qui produit beaucoup de données complexes, mais qui ont un énorme avantage, c'est qu'elles sont validées et complétées par une expertise humaine. On a donc des millions de données médicales, interprétées par des médecins, et dont on connaît les suites médicales. Ces données sont en plus extrêmement reproductibles. Une mine de données pour former des algorithmes prédictifs.

Et avec quoi entraîne-t-on les machines à apprendre ?

Dès que l'on dispose d'une grande quantité de données, il est possible de les donner à manger à une machine, et donc de produire des analyses ou des prédictions sur des échantillons de données beaucoup plus réduits. C'est ce que font nos très, très chers GAFAM. Toutes les données que nous partageons avec eux sont digérées en permanence par des milliers de machines dont la seule mission consiste à essayer de prédire les comportements individuels.

Ces géants du net font du machine learning depuis longtemps, c'est comme ça qu'il valorisent les données que nous leur donnons.

De plus en plus simple

Avec la puissance de nos ordinateurs ou smartphones actuels, il est possible de démocratiser le machine learning et de le faire arriver sur nos terminaux individuels. Et bien sûr, si le code devient "portable" alors on peut l'utiliser pour des usages tout autres, comme par exemple créer des armées de trolls qui pourraient être codé pour se comporter comme n'importe quel individu, au choix un faux consommateur pour gruger des entreprises, un faux militant pour propager des opinions ou en combattre d'autres, un faux citoyen pour manipuler des groupes... Bref une fausse personne qui va consommer de l'énergie et faire perdre du temps aux vraies pour épuiser un adversaire économique ou politique.

Nous entrons dans l'ère des trolls de synthèse, encore détectables, mais plus pour longtemps. Nous vivons une époque formidable...

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mercredi 27 novembre 2019

Dire le bien ou le mal, mais plus la vérité

Quelques tweets qui interpellent:

Raphaël Enthoven @Enthoven_R (source)

L'enjeu, pour @RoyalSegolene, n'est pas de dire la vérité mais de dire le Bien, en estimant que ce qui est Bien DOIT être vrai puisque les gens l'approuvent. Ce faisant, elle alimente un rapport sentimental au "savoir", qui est le Mal spécifique de notre époque.

en réponse à

Géraldine Woessner @GeWoessner

Ségolène Royal, en roue libre, affirme que les cancers du sein sont dûs aux pesticides. C'est faux. Cela illustre l'hallucinante ignorance qui alimente cette rage irrationnelle contre les agriculteurs...

Brice Couturier @briceculturier

"Cette conviction tacite, commune à tous les croyants, d'être des gens de bien parce qu'ils croient en ce qu'ils croient, la foi étant vertu et, par extension, l'incrédulité étant péché ou, au mieux, objet de pitié." Ian McEwan, Les chiens noirs, p. 25.

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mercredi 23 octobre 2019

La vérité est une opinion comme les autres

Ça y est, on y est. Il y a encore quelques années, le titre de ce billet aurait été "La vérité est-elle une opinion comme les autres ?" et aurait put être un sujet du bac. Mais aujourd'hui, ce n'est plus une question. On peut l'affirmer. Comment en est-on arrivé là ?

Dans un monde où la recherche de la vérité n'est plus un prérequis à l'information, où les éditorialistes sont plus écoutés que les journalistes, où les corps intermédiaires sont totalement discrédités, inaudibles et court-circuités (élus, syndicats, associations), où les scientifiques sont remis en cause par des incultes, les opinions deviennent des vérités.

Les réseaux sociaux destructeurs de vérités

Les réseaux sociaux (facebook, twitter, snapchat, instagram...) amplifient le phénomène en donnant le même poids à toutes les sources, la légitimité étant construite par la popularité et non le contenu ou le travail de construction. En quelques années, disons 5 ans, la valeur de l'information a complètement changée. Depuis des décennies, les sources de vérité mettaient du temps à se construire, à devenir légitimes, en général par l’acquisition d'une expertise sur le sujet et par la construction d'une crédibilité basée sur le temps long.

A l'ère de l'instantanéité et de la recherche d’audience permanente, le temps médiatique n'est plus compatible avec le temps de l'investigation, de la recherche, de l'établissement des faits et des preuves. La vérité est trop longue à construire, à expliquer, à transmettre.

Dans le même temps, les lecteurs ou auditeurs ne sont plus à la recherche de la vérité mais d'une information divertissante (infotainment) ou émotionnellement riche (polémique, scandale, tragédie). Le temps long de la vérité n'est que partiellement compatible avec cette économie du divertissement ou de l'émotion à tout prix.

Temps de cerveaux et économie de l'attention

Les média qui ont des contraintes économiques, vont avoir à arbitrer entre l'investigation et le buzz. Devinez qui va perdre à chaque fois ? Économiquement parlant, la vérité et sa recherche n'est rentable que pour approvisionner de la polémique. Dans une économie de l'attention où les auditeurs, lecteurs ou téléspectateurs n'ont qu'une capacité limité d'attention ou de temps, comment la capter avec de la complexité, de la remise en contexte, des explication nécessitant de la culture ? Nayons aucun espoir, pour la masse, le temps long de l'expertise et de l'investigation n'est plus intéressant, donc économiquement non rentable pour financer sa construction.

La vérité est devenue juste une opinion, comme une autre.

On peut donc l'ignorer, la mépriser, la remettre en cause comme les milliers d'autres opinions. La vérité n'a plus aucun statut particulier:

  • Les journalistes, du moins ceux d'investigation, avaient pour missions de rechercher la vérité, en s'appuyant sur des données factuelles, en les remettant en perspective, afin de construire un récit étayé. Leur propos n'a plus grande valeur, et n'importe qui, qui dispose d'une parole publique peut les remettre en cause, sans même avoir besoin de fournir un travail d'analyse puisque plus personne ne consacre du temps à prendre connaissance des analyses.
  • Les scientifiques, grâce à leurs expériences, leur accumulation de connaissances et de compétences, étaient avant tout des chercheur de vérité. Leur expertise est mis au même niveau que n'importe quel publication sur le net pondu par n'importe qui avec quelques mots compliqués pour enfumer.

Toutes les opinions, un peu sexy, notamment lorsqu'elles sont du domaine de l'émotion ou de la théorie du complot, supplantent les vérités académiques, les vérités de l'investigation, les vérités de la raisons.

Les vérités sont remises en doute par leur propre méthode de validation

Les mécanismes qui existent pour laborieusement construire une vérité en s'appuyant sur des remises en doute, des preuves, des expériences, des croisements d'informations, bref du travail, sont ignorés, et ne servent qu'à étayer le fait qu'une vérité n'en est pas une et que ce n'est qu'une opinion.

Par exemple, l'âge du premier humain sur terre est une donnée scientifique qui a beaucoup évoluée en fonction des techniques scientifiques pour l'évaluer. Il y a une convergence du monde scientifique, des variations à la marge, mais grosso modo, toute la communauté scientifique aboutie par une manière ou une autre à la même vérité, qui se chiffre, selon comment on lit, à 200 000 ans pour l'homme moderne, et environ 2 millions d'année pour ses ancêtres. Pourtant, on trouve des textes qui expliquent que les humains existent depuis 10 000 ans (par exemple ici).

Si on était habitué à ce genre de distorsion de la vérité avec les religions qui ont souvent du mal avec la vérité scientifique, aujourd'hui, la foi n'est plus la seule raison de la remise en cause du discours scientifique comme le montre les propos du président des USA, Donald Trump sur le réchauffement climatique.

Et maintenant ?

La vérité est donc traitée comme une opinion par beaucoup de canaux de diffusion de l'information. Certains canaux vont continuer à la servir, mais de moins en moins accessible, de plus en plus réservée à une élite qui aura soit les moyens financiers, soit une expertise rare. La vérité va devenir de plus en plus difficile d’accès au grand public, ce qui est incroyable au moment où, avec les outils numériques, elle devrait être la plus accessible. On est loin de ce que les inventeur de l'internet libre rêvaient.

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dimanche 14 juillet 2019

La radicalisation touche même les gens biens

Il y a quelques jours, j'ai découvert un intéressant fil sur twitter concernant un reportage de l'émission Cash Investigation, « Produits chimiques, nos enfants en danger » diffusé sur France 2 le mardi 2 février 2016.

Je lis le fil et découvre une réaction un peu stupide d'une personne que j'apprécie par ailleurs, Christophe Grébert. Ci-dessous sa réaction et mon commentaire

Extrait du fil twitter

Et voici la suite. Aujourd'hui pour le lire je suis obligé d'utiliser un autre compte, juste parce que je lui ai fait un commentaire...

J'ai côtoyé @grebert il y a 14 ans, à l'époque des blogs et au sein d'un mouvement politique avec lequel il a eut longtemps des affinités, et je le lis et échange avec lui depuis cette époque. Il m'a bloqué aujourd'hui car je lui ai fait remarqué qu'il disait une connerie.

Quand je vous disais que les réseaux sociaux conduisent à une radicalisation de tout le monde, en voilà une triste illustration.

Lire la suite des commentaires de l'échange qui a conduit à ce blocage est triste, car rapidement, ce n'est plus une critique de l'erreur faite (tout le monde fait des boulettes), mais une critique de la personne et par extension de son action puis de son engagement militant

Les tweetos sont violents, gratuitement. Toutes les personnes publiques se font agresser un jour ou l'autre sur les réseaux sociaux. Leurs réponses deviennent elles aussi de plus en plus violentes, de plus en plus radicalisées.

Quand je dis que les gens se radicalisent, je veux dire qu'ils s'enferment dans leurs certitudes pour se protéger. Ils éteignent leur capacité à la tolérance et au dialogue, lassés par les agressions et les éructations qui remplacent la courtoisie.

Sincèrement, le déferlement de violence dans les commentaires me désespère. En quelques années, le web est devenu un dépotoire. Il faut déambuler au milieu de tonnes d’immondices pour trouver de temps en temps une jolie fleur, un sujet traité avec élégance qui interpelle les neurones et donne le sentiment d'être moins bête ou plus heureux après l'avoir lu.

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mardi 9 avril 2019

La prophétie autoréalisatrice et les fakenews

Voici une compilation de tweet de @CorentinSellin sur les fakenews. Je n'ai fait que les remettre en forme.

Le génial R.Merton, dans son article de 1948 Self-Fulfilling Prophecy traduit par Mendras: "La prophétie autoréalisatrice est 1 définition d'abord fausse d'1 situation mais cette définition erronée suscite 1 nouveau comportement qui la rend vraie."#fakenews #récit #politique RT+

2) L'instrumentalisation de la #fakenews par D. #Trump ou d'autres dirigeants a précisément pour but de mobiliser les masses en confortant leurs croyances pour que la puissance de cette mobilisation,devenue 1 fait politique, justifie ensuite leur action.#prophétieautoréalisatrice

3) L'importance de la #fakenews comme outil politique pour #Trump ou 1 autre est qu'elle légitime ma croyance au rang de fait tout en le rendant beaucoup plus puissant dans le débat politique car justement chargé de la force univoque de ma croyance…

4)… d'où 2 conditions essentielles pour les producteurs politiques de #fakenews tel #Trump: d'1 part brouiller jusqu'à l'effacement la distinction entre fait et opinion. . D'autre part, délégitimer jusqu'à la destruction les producteurs et rapporteurs de faits, science et presse

5) Ce "surcroît"de mobilisation politique obtenu par la #fakenews grâce à la légitimation induite de la croyance, similaire à la puissance du mécanisme de prophétie autoréalisatrice- c'est 1 fait parce que je veux croire que c'en est un, explique l'attachement viscéral à 1 #Trump

#Postscriptum Lisez cet article prodigieux de @GuillaumeDaudin sur 1 producteur revendiqué de #fakenews pour sa communauté politique et cette phrase: "Vous dites que c'est faux, on dit que c'est vrai, chacun défend son truc." CQFD. #opinion #faits RT+

#Postscriptum (II) Dans la logique "protagorienne" de #Trump et des producteurs de #fakenews, le débat #politique ne se fonde plus des faits objectifs- chacun dispose des siens conformes à ses opinions- MAIS sur des récits concurrents du réel, où le plus mobilisateur l'emporte...

#Postscriptum (III) Bref, et c'est d'un chic, je vous jure

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samedi 26 janvier 2019

J'ai le blues

Il y a quelques années, j'avais écrit un billet sur le blues du militant. Quand je le relis aujourd'hui, que cela semble insignifiant en regard de ce que je ressent aujourd'hui en tant que citoyen engagé.

En allant dépenser quelques sous à la kermesse du Téléthon de St Laurent du Var, je me disais que les gens sont toujours aimables et généreux. Et pourtant, et pourtant, quant je parcours Twitter ou Facebook, j'y lis une violence verbale hallucinante. Sur les réseaux sociaux, tous les filtres de la bienséance ont sauté ou presque.

Mêmes les personnes raisonnables et intéressantes, supposées savoir s'exprimer avec retenue sont tellement agressés par des hordes de troll, qu'ils en deviennent eux même exaspérés, et répondent ou s'expriment brutalement.

Les militants LREM, initialement biberonnés à la bienveillance dans le discours d'Emmanuel Macron, se radicalisent aussi. Tout le monde se radicalise. Chacun se cloisonne dans ses certitudes, agresse "l'autre" celui qui les remet en cause. Ce comportement de rejet de l'autre qui a toujours été présent chez les extrémistes, se propage à toute la société que l'on croise sur les réseaux sociaux.

En quelques mois, Twitter est devenue une poubelle émotionnelle. La réflexion et la raison sont noyés sous un torrent d'éructations et de conflits sans fin. Il faut chercher de plus en plus longtemps pour trouver des messages intéressants et surtout qui ne soient pas déprimants.

J'ai arrêté Facebook il y a quelques années pour ces raisons. Je suis en train de m'éloigner de Twitter de peur d'être contaminé par toute cette noirceur qui masque toute la richesse de ce réseau social. Peut être faut-il, comme certains, que je crée un nouveau compte, pour filtrer plus sévèrement les auteurs ? Je ne pense pas que cela suffise, je suis très pessimiste...

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samedi 13 janvier 2018

Du respect des femmes... et des autres

La libération de la parole des femmes pour dénoncer le comportement de certains hommes me semble un progrès salutaire, et j'ai lu quelques exemple d'histoire #balancetonporc assez édifiantes. J'ai cependant le sentiment que ce n'est qu'un épiphénomène d'un mal plus profond.

J'ai découvert il y a peu que ma fille de 15 ans avait subit des propos particulièrement déplacés. Mon épouse était au courant. Pas moi. Premier choc.

Elle avait décidé de faire une séance photo avec une copine, et elle s'étaient toute les 2 pomponnées pour l'occasion avec des tenues que l'on qualifiera de soirée, c'est à dire un peu plus habillées qu'à l'accoutumé. Des hommes, en fait des cons devrais-je dire, les ont insulté dans la rue en les traitant de putes alors qu'elles se rendaient sur le lieu du shooting photographique. Deuxième choc.

Mais quel est donc ce monde vers lequel nous allons dans lequel on se fait insulter lorsque l'on marche simplement dans la rue. Ce sont probablement les mêmes qui déversent leur hargne et frustration sur les réseaux sociaux en insultant ceux avec lesquels ils ne sont pas d'accord. Les avalanches de propos déplacés et irrespectueux qui sont envoyés à la figure des gens qui prennent position sont tout simplement ahurissantes. Des opinions et propos pas toujours très heureux qui étaient cantonnées aux dîners de famille un peu arrosés, ou conversations de comptoir, se retrouvent en liberté maintenant sur le net, et même dans la rue, les mauvaises habitude prise ici se retrouvant là.

N'y a-t-il donc plus de bienséance ? La parole semble avoir perdue une partie de ses filtres. Nous, nous en plaignions il y a quelques années au sujet des opinions nauséabondes du FN qui se proféraient sans plus aucune retenue. Le mal s'étend maintenant à tous les sujets et à tous les canaux de communication. Les propos tenus lors d'émissions télévisées de divertissement par les animateurs n'ont plus de filtre (cf Hanouna). Les politiques qui veulent exister dans les média n'ont plus aucune retenue (cf Cioti), les journalistes qui veulent faire du buz pour la survie de leur média (cf Mediapart ou plus localement NiceMatin)... tous les canaux officiels de communication perdent leurs filtres, alors pourquoi s'étonner que les citoyens en gardent, d'autant plus que l'accès à la parole libre est récente sur le net, et personne n'a jamais formé les utilisateurs des réseaux sociaux, lieu d'impunité sans aucun mécanisme d'auto contrôle (contrairement aux forum ou blogs d’antan).

J'aime bien la vidéo ci-dessous que m'a montré ma fille sur les relous de service, mais quelle en est l'efficacité ?

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mardi 5 mai 2015

Et voilà nous y sommes, une nouvelle loi scélérate va être votée dans l'indifférence

La loi sur le renseignement arrive au parlement en 2ème lecture:

  • Que faire face à l'incompétence crasse des députés en matière de numérique ?
  • Que faire face aux godillots du parlement qui vont voter ce qu'on leur dit de voter sans même se poser de question ?
  • Que faire quant les citoyens s'en foutent complètement des conséquences et veulent toujours plus de sécurité à toutes les élections ?

Rien... ou si peu.

J'ai mal à ma France, j'ai mal à ma Démocratie, j'ai mal à ma République.

A lire, l'article de Rue89 Renseignement : si j’étais député, est-ce que je voterais pour une loi qui...:

  1. ... se fait passer pour une loi antiterroriste alors qu’elle parle d’autre chose ?
  2. ... se targue de transparence démocratique en rendant légales des pratiques qui ne l’étaient pas ?
  3. ... va surveiller massivement les populations ?
  4. ... espère trouver un terroriste sans pouvoir définir ce que c’est ?
  5. ... va nous faire adopter des comportements numériques ultra-normés ?
  6. ... crée des programmes dont on ne sait pas ce qu’ils font et qui ont toutes les chances d’être inefficaces … alors même qu’aucune estimation de leur coût n’a été réalisée et que leur contrôle risque d’être insuffisant ?
  7. ... se révélerait extrêmement dangereuse si un parti autoritaire arrivait au pouvoir ?
  8. ... rassemble une opposition si diverse ?
  9. ... fait dire au ministre de l’Intérieur qu’il ne faut pas croire la presse ?
  10. ... marque une étape supplémentaire et prévisible dans le tournant sécuritaire de la gauche ?

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mercredi 8 avril 2015

La loi renseignement expliquée à mes parents, mes enfants, mes amis et aux autres

Jean Baptiste Favre s'est fendu d'un texte très bien argumenté pour expliquer les tenants et les aboutissants de la loi renseignement (en fait on devrait dire loi surveillance). Je vous invite chaudement à lire son texte, c'est simple et clair même si de prime abord cela peut sembler un peu long, mais pour un sujet aussi important et complexe, il faut éviter les simplifications.

Pour vous donner envie de le lire, quelques idées fortes que j'en ai extrait:

  • La séparation des pouvoirs, chère à Montesquieu et fondatrice de notre démocratie est mise à mal.
  • Cette loi légalise des pratiques illégales, et il y avait peut être une raison pour laquelle elles étaient illégales.
  • La lutte contre le terrorisme comme prétexte mais pas comme finalité de cette loi.
  • Le premier ministre a tous les pouvoir sans contre pouvoir.
  • La vie privée n'existe plus.
  • Des boites noires chez les fournisseur d'accès internet et hébergeur de site web qui pourront passer outre les échanges cryptés.

Bref, à lire: La loi renseignement expliquée à mes parents

Et pour compléter, une fois que vous avez tout compris, histoire de bien vous mettre en colère si ça ne suffisait pas, je vous invite à lire la bafouille de Laurent Chemla adressée à nos députés: Lettre ouverte aux traîtres à la République.

Après vous pourrez dire que vous avez lu des trucs écrits par des geeks, que vous les avez comprises et que la technique est aussi un maillon de la démocratie.

Il ne vous reste plus qu'à prendre votre plus jolie voix et vous faire entendre de votre député.

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mardi 20 janvier 2015

De la toxicité des réseaux sociaux

Même si je les utilise abondamment, notamment Twitter, j'ai une grande méfiance à l'endroit des réseaux sociaux numériques. En effet ils ont un pouvoir de toxicité colossal dont leurs utilisateurs n'ont pas forcément conscience.

Environ 50 contacts naturels

Un individu normalement constitué, entre sa famille, ses amis, ses collègues de boulot et ses relations dans les réseaux associatifs possède de 30 à 80 contacts que l'on va qualifier de naturels. C'est dans cette fourchette de nombre de "liens" que va se retrouver une personne qui crée un nouveau compte sur facebook. J'utilise le mot de "lien" et non d'amis. Les mots ont un sens, inutile de cautionner le détournement qu'en fait facebook.

Ceux que l'on appel les connecteurs[1], sont ceux qui ont des réseaux naturels de plus de 300 liens, sans avoir besoin de chercher à établir de nouveaux liens. Ce sont des personnalités publiques: journalistes, politiques, personnalités du showbiz, notables...

Une fausse image d'hétérogénéité

A la base, le réseau naturel est hétérogène, puisque la famille ou les collègues ne partagent éventuellement que le même milieu social. Puis entrent en jeux les suggestions du réseau et les liens établis par centre d'intérêt. Tant que les centres d'intérêt ne sont pas politiques, les liens établis restent assez hétérogènes[2].

Les choses deviennent dangereuses avec la politique. Si l'on n'y prend garde, il est facile d'étendre le réseau en établissant des liens avec des gens qui se retrouvent tous sur les mêmes idées, les mêmes coups de gueule ou de cœur, les mêmes dénonciations ou enthousiasmes. Un message est partagé et propagé au sein d'un réseau de liens où tout le monde pense pareil, se renforçant au fil des partages. Les idées ne sont plus discutées, la critiques est faible, l'adhésion est générale, la légitimité renforcé par la redondance des partages.

Au sein de ce réseau de liens pensant tous plus ou moins la même chose, les idées ne sont pas en danger de contradiction et acquièrent force de vérité.

Des "amis" ou des clones ?

Le terreau y est propice pour y semer les théories du complot, en désignant les "autres", ne faisant pas parti du réseau, comme des adversaires. Le militant qui n'y prend garde, risque donc d'établir un réseau fermé autour de lui, alors même qu'il a le sentiment d'être sur le grand internet ouvert sur le monde.

Mais il n'est pas le seul, car tout internaute qui étend activement son réseau dit social[3] au delà de son réseau naturel, va prendre les mêmes risques de n'établir des liens qu'avec ceux qui partagent des centres d'intérêt similaires, car ce sont ceux-la qui interagissent positivement avec lui. Qui va se fatiguer à échanger avec quelqu'un qui n'est pas d'accord, alors qu'il y en a tellement qui le sont ?

La fiction est bien sûr entretenue par les algorithmes des réseaux sociaux qui filtres les messages et les personnes, semblant venir de toute part et qui en fait sont des clones des "liens" déjà établis et de ce qu'ils disent déjà. La diversité est aseptisée par les algorithmes de suggestion.

Remise en cause de tout, depuis son canapé

Dans ce réseau refermé sur lui même, une culture sans contre point se construit, simpliste et aguicheuse. Pour les jeunes ado déjà en opposition avec leurs parents, le réseau fermé est une féroce contre culture de celle dispensée par l'école, l'autre autorité contre laquelle ils s'opposent naturellement. C'est un parfait "prêt à penser" pour se sentir révolutionnaire, sans se fatiguer, sans avoir à faire la révolution intellectuelle que suppose l'adolescence.

Le rejet de toutes les références, autorités, valeurs y est aisé. Il suffit d'un simple clic pour en être. A l'âge où les ados croient se rebeller et ne sont en fait que des moutons qui vont tous dans le même sens, en même temps, les réseaux sociaux en font de fictifs rebelles, sans aucun adversaires, sans aucune contradiction. Les ados ne sont pas les seuls. Les révoltés du canapé ou du pouce n'ont pas de limite d'âge, il suffit d'une connexion internet.

Non content d’aseptiser la diversité des idées, les réseaux sociaux canalisent et dissipent les rébellions qui s'expriment en click, retweet et partage. L'action citoyenne est tuée dans l’œuf, l'énergie de la révolte diluée.

À poil

Pour que les suggestions faites par les réseaux sociaux aient une chance d'être efficaces, il faut au préalable que l'internaute se soit mis à nu devant les algorithmes d'analyse de profil. Ce profilage a une finalité avant tout économique et seulement de manière très superficielle sociologique. Le réseau de liens que vont aider à construire les algorithmes de profilage n'est donc pas neutre. A un moment ou un autre, il faudra monétiser tout ça. Pour qu'un annonceur de croquettes pour chat paye pour avoir accès à votre profil, le réseau a intérêt à ce que les personnes et messages de fans du vendeur de croquettes soient en lien avec vous. Les suggestions de liens ne sont pas neutres, elles visent à accroître la monétisation de votre profil.

Ne jamais oublier, quant c'est gratuit, c'est que c'est vous le produit...


Les mots les plus utilisés par genre (en anglais)

Notes

[1] Terme utilisé par Thierry Crouzet dans son livre, le peuple des connecteurs, ou dans ses articles de blog.

[2] Sauf peut être chez les jeunes qui établissent des liens avant tout avec des jeunes ou les personnalités dont ils sont fans.

[3] Pour étendre son réseau, il suffit de s'inscrire dans des groupes et partir à la recherche de liens.

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mercredi 7 janvier 2015

Saloparts d'extrémistes

Difficile de transcrire l'émotion ressentie à l'annonce de cet attentat contre le journal Charlie Hebdo et contre ses journalistes et caricaturistes.

J'ai envie d'insulter ces trous du cul, ces connards incultes et stupides qui massacrent des gens qui n'ont pas les mêmes idées qu'eux.

Dans ce drame, je me réjouie d'une chose, c'est qu'il y a quelques temps, Charlie Hebdo n'était connu que des français et quelques rares étrangers. Les caricatures vues habituellement par une toute petite minorité de la population française et encore plus minuscule minorité étrangère, ces caricatures font la une sur internet et feront la une d’innombrables média tout autour du monde.

Que ces dégénérés du bulbe qui massacre au nom d'idées (foireuses, mais ça c'est leur problème tant qu'ils ne les imposent pas aux autres) se prennent ça dans la gueule: un bon effet Streisand et une population solidaire de ses média.

Et ce n'est pas la peur qui surgit dans la population, c'est la grogne et l'envie de leur foutre sur la gueule. Les gens n'ont pas peur des bombes et descendent dans la rue, partout en France et même à Berlin. Messieurs les rabougris de la cervelle, vous venez de rappeler au français pourquoi il y a des soldats français qui se battent au Mali, en Syrie ou il y a encore peu en Afghanistan: pour lutter contre l’obscurantisme !

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jeudi 4 octobre 2012

Festival du livre et livre libre

Comme l'information est passée dans un commentaire technique, je la remet en avant dans un billet. Lors du 25ème festival du livre de Mouans Sartoux, l'association Linux Azur rappel divers ateliers autours du livre libre:

Vendredi 5 Octobre 16:00 - Samedi 6 Octobre 17:30, au "Café Beaux livres" – Espace B du festival du livre de Mouans-Sartoux

Les conférences‐ateliers auront lieu à l’espace Beaux Livres (entrée près de l’accueil du festival), à 16 h et 17 h 30 respectivement, et seront relayées par un stand Linux Azur en zone « Associations ».

Vendredi 5 octobre, 16:00

Simon Giraudot, auteur de geektionnerd.net: "Je suis auteur BD, j'ai fait le choix du Libre et je ne le regrette pas !", conférence-atelier avec démonstration Inkscape.

Samedi 6 octobre, 17:30

Alexis Kauffman, "La fabuleuse histoire d’un livre Libre", l'aventure de Framabook au travers du choix des licences, des outils... Étude de cas à partir du travail de Christophe Masutti.

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lundi 21 mai 2012

Il n'y a pas qu'en France qu'il y a des politiques incompétents

Je ne sais pas s'il faut s'en réjouir[1] ou en pleurer, mais ce que le gouvernement du Québec a fait voter comme loi est tout de même ahurissant: il a décidé de faire voter une loi d'exception afin de mettre fin à la grève des étudiants. Un truc du style loi martiale, si vous manifestez, zou au trou avec des amendes de plusieurs millier de dollars.

Je ne sais pas grand chose de la légitimité de ces manifestations estudiantines[2], mais il n'est pas besoin d'être de gôche pour percevoir le ridicule d'un régime démocratique qui n'arrive pas faire accepter une loi et vote une loi martiale pour empêcher les manifestations.

Je les sens bien aux prochaines élections les députés qui ont voté un texte aussi stupide pour le défendre devant leur électeurs. Du pain béni pour l'opposition. Je pense qu'ils ont atteint un seuil d'incompétence démocratique exceptionnel.

Notes

[1] En ce disant que nous n'avons pas les pire

[2] Si ce n'est que 82% d'augmentation des frais de scolarité semble un argument très crédible pour manifester.

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mercredi 2 mai 2012

Des journalistes malmenés

Je n'aurai pas dit mieux:

Nous ne sommes pas des punching balls (ou j’en ai marre de me faire agresser)

On peu essayer de chercher une excuse à ces abrutis, mais ça va être dur. Bien sûr il y a l'effet groupe, démultiplié par l'effet foule, dans laquelle on se sent plus fort, anonyme. Il y a la frustration de ne pouvoir agir plus. Et il y a les propos du manitou qui parle d'une officine et non de journalistes pour décrire un média que ne lui sied pas.

C'est le problème des foules qui est mathématiquement prouvé: plus la foule est dense et plus intelligence se divise. Un peu comme s'il existait une corrélation entre la densité au m² en militant, et le pourcentage de neurones qui deviennent inopérants. Vu le nombre de militant annoncé par JF Copé sur la place du Trocadéro, il devaient être très, très serrés, certains calcules font état de 9 militants au m²[1]. Il ne devait plus leur rester beaucoup de neurones actifs.

Note

[1] Trocadéro=21000 m2, 200 000 personnes nous dit l'UMP. Donc 9,50 personnes/m2. Avec des comptes pareils, on comprend mieux les déficits du pays. A noter que BFMTV annonçait 40 000.

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