On peu essayer de chercher une excuse à ces abrutis, mais ça va être dur. Bien sûr il y a l'effet groupe, démultiplié par l'effet foule, dans laquelle on se sent plus fort, anonyme. Il y a la frustration de ne pouvoir agir plus. Et il y a les propos du manitou qui parle d'une officine et non de journalistes pour décrire un média que ne lui sied pas.
C'est le problème des foules qui est mathématiquement prouvé: plus la foule est dense et plus intelligence se divise. Un peu comme s'il existait une corrélation entre la densité au m² en militant, et le pourcentage de neurones qui deviennent inopérants. Vu le nombre de militant annoncé par JF Copé sur la place du Trocadéro, il devaient être très, très serrés, certains calcules font état de 9 militants au m²[1]. Il ne devait plus leur rester beaucoup de neurones actifs.
Note
[1] Trocadéro=21000 m2, 200 000 personnes nous dit l'UMP. Donc 9,50 personnes/m2. Avec des comptes pareils, on comprend mieux les déficits du pays. A noter que BFMTV annonçait 40 000.
En fait, le CSA a inventé une règle à la con qui consiste à dire que le temps de parole devait être proportionnel aux intentions de vote dans les sondages. C'est proprement scandaleux, puisque les intentions de vote des indécis sont directement proportionnels à la visibilité médiatique des candidats.
Comme si cela ne suffisait pas avec cette règle absurde, en plus les média audiovisuels se font un plaisir de ne même pas la respecter, ne serait-ce qu'à la louche, puisque le couple Holly et Srkz[1] sont sur-représentés au détriment de tous les autres.
Et pour parachever le tout, les "petits" candidats sont cantonnés aux émissions spécialisées, pendant que les journaux télévisés ou radiophoniques, nous donne par le menu, tous les faits et gestes de ceux qu'ils ont choisi pour nous pour le second tour. Inéquité de temps mais aussi inéquité de traitement.
Personnellement, en plus bien sûr de François Bayrou, j'aimerai bien entendre Corinne Lepage, Eva Jolly et Jean Luc Mélenchon, qui ont tout les 3 des choses intéressantes à dire, même si je ne partage pas forcément leur avis. Ces candidats ne sont pas dans le consensuel et donc ont une certaine liberté de parole instructive. Il y en a un autre qui m'intéresse moins c'est Nicolas Dupont-Aignan, car il dit beaucoup trop de caguades. Les autres je fais l'impasse, car ce sont des candidature de posture, donc creuse[2]
Notes
[1] Pour ceux qui se demandent pourquoi je n'utilise pas les vrai noms de ces candidats, c'est pour ne pas leur faire de la pub, puisque les média regardent aussi le volume de buzz sur le net lié au nom des candidats.
Aussi détestable que cela puisse être, je suis obligé d'être admiratif de la technique employée pour occuper tout l'espace médiatique avec de la merde, comme le fait Guéant ou Srkz[1], en passant d'une polémique à la con à l'autre. Ils sont très fort !
En effet, au delà de la couverture médiatique de la polémique, cela impose aux chroniqueurs, et aux intervieweurs de centrer leur propos sur la polémique. On interroge ainsi tous les invités politiques non pas sur un projet politique ou une proposition qu'ils font dans le cadre de l'élection, mais sur leur avis sur la polémique. Question éminemment sans intérêt, mais qui consomme du temps de parole et en plus fait causer de l'auteur de la polémique, donc lui fait de la publicité.
Les auteurs de ces cagades deviennent ainsi les pivots de tous les propos et point de vu politique. Que la polémique soit positive ou négative, le bruit, ou devrait-on dire le buzz, de la polémique couvre tous les autres sujets.
Le net fait une puissante caisse de résonance à ces énormités. Le principe même de twitter facilite le processus, en étant en temps réel et adapté aux réactions épidermiques ou sarcastiques à chaud, twitter adore les polémiques à la con. Si d'aventure une information intéressante surgi en même temps que la polémique, elle n'émergera jamais. Les problèmes de l'ex ministre, ex trésorier de l'UMP sont ainsi passés au second plan ces jours derniers[2]. Que voulez-vous, la place pour l'information est limité, et une bonne polémique fait plus d'audience.
Notes
[1] Je ne parle même pas de Morano, tellement c'est pitoyable.
[2] Notamment l'affaire de hippodrome dont personne ne parle.
Comme ce que l'on note sur twitter est archivé sur les serveurs de twitter et disparait au bout d'un certain temps, je note quelques uns des liens les plus intéressants :
Cependant, la gravité du sujet me donne envie de vous en faire une lecture profane. Les juristes m'excuseront d'entrer sur leur platebandes.
La procédure d'ordonnance pénale a été inventé par le législateur pour désengorger les tribunaux avec les infractions mineurs comme les infractions au code de la route, typiquement lors de la mise en place des radars automatiques : une infraction est constaté (par le radar), le coupable identifié est condamné sans même pouvoir se défendre (pas de débat contradictoire, droit de la défense nul). Si le déclaré coupable de l'infraction veut dénoncer la sanction, il doit faire appel.
Bon jusque là pourquoi pas, on apprécie pas forcément de se faire flasher par un radar, mais on peut comprendre la logique du système. Le problème n'est pas là, il est dans l'évolution de cette procédure, puisque le législateur trouvant le principe pratique l'a étendu à d'autres délits (détention de stupéfiants) et aujourd'hui au téléchargement illégal.
Et là où cela devient carrément flippant, c'est que ce n'est plus seulement l'amende qui devient non contestable et donc automatique, mais aussi les dommages et intérêts. C'est à dire qu'un internaute accusé de téléchargement illégal devra payer une amende et des dommages aux ayant droit, sans même pouvoir se défendre, à moins de faire appel (après avoir payé et subit les éventuelles conséquences de coupure de sa ligne ADSL).
Personnellement je suis inquiet. On l'a vu pour les tests ADN qui étaient initialement instaurés pour les délinquants sexuel, être étendus à presque tous les délits. On découvre ici qu'une procédure simplifiée de condamnation qui supprime le droit de la défense et n'était supposée s'appliquer que pour de petites infractions, est étendue à des délis avec de plus en plus de conséquence.
La démarche politique étant ici, non pas de donner les moyens à la justice de s'adapter à l'évolution de la société, mais de supprimer sa mission dans certains domaines, pour faire des économies. A mettre en parallèle bien sûr avec les propositions de loi de faire appliquer la loi par des non professionnels du droits.
Si vous souhaitez mieux comprendre les enjeux de la propriété des contenu sur les média sociaux, tels que Facebook ou Twitter, je vous invite chaleureusement à lire l'excellent billet vos contenus ne vous appartiennent plus, de S.I.Lex.
Voici quelque extraits :
les CGU des médias sociaux aboutissent à ce paradoxe que les mêmes contenus semblent faire l’objet de deux droits de propriété superposés : celui de l’utilisateur et celui de la plateforme : En gros, ce qui est à vous est à vous, mais c’est… à nous également !
En droit anglo-saxon, le terme « grant » (« you grant us ») correspond à une garantie. La clause de Dropbox doit s’interpréter ainsi : « En nous confiant des fichiers qui vont par nature être stockés sur nos serveurs, routés, transférés, manipulés, affichés sur notre site, zippés, etc., vous nous garantissez le droit (=autorisation) de le faire. Il s’agit bel et bien d’une licence.
Avec les biens immatériels, la propriété peut se démembrer à l’infini, par le biais du mécanisme particulier des cessions non exclusives.
La cession des droits peut en effet s’opérer à titre exclusif ou non exclusif. Le premier cas correspond par exemple à celui d’un contrat d’édition classique, dans lequel un auteur va littéralement transférer ses droits de propriété intellectuelle à un éditeur pour publier un ouvrage. L’auteur, titulaire initial des droits patrimoniaux, s’en dépossède par la cession exclusive et il ne peut plus les exercer une fois le contrat conclu. Avec les CGU des plateformes, les droits ne sont pas transférés, mais en quelque sorte « répliqués » : l’utilisateur conserve les droits patrimoniaux attachés aux contenus qu’il a produit, mais la plateforme dispose de droits identiques sur les mêmes objets.
Rien n’empêche l’utilisateur de reproduire ou diffuser ailleurs un contenu posté sur la plateforme, mais il ne peut s’opposer à ce que celle-ci fasse de même, voire ne conclue des accords avec un tiers, y compris à des fins commerciales.
En France, le Code de Propriété Intellectuelle encadre de manière stricte les cessions de droits . Il considère par exemple que « la cession globale des oeuvres futures est nulle » (Art. L-131-1)
La moitié de 8-17 ans sont sur les réseaux sociaux
Les parents sont assez peu associés à cette pratique
Pour les enfants et les adolescents ces relations sont bien réelles
Un tiers des enfants ont été choqués ou gênés par des contenus
Conscients des risques, ils ne savent pas forcement s'en préserver
Et bien voilà, vous êtes prévenu : les réseaux sociaux ce n'est pas du tout aussi anodin qu'il n'y parait. Cette face de ces univers est difficile à cerner pour les adultes, alors imaginez pour les enfants, c'est pourtant là dedans qu'ils évoluent tous[2] en arrivant au collège.
Notes
[1] Étude réalisée pour l'UNAF, Action Innocence et la CNIL.
Sans être un geek, on sait que la loi HADOPI et l'autorité portant le même nom, ont été créées à l'arrache, pour répondre aux lobby de certaines entreprises vivant de la création musicale ou cinématographique.
Deux liens au sujet de cette HADOPI qui font peur et illustrent l'incompétence qui entoure cette HADOPI :
Le logo de la HADOPI enfreint les droits d'auteur en utilisant une police de caractère protégée : Logo Hadopi – La conclusion
La HADOPI a délégué à l'entreprise TMG la collecte des adresses internet des internaute téléchargeant illégalement. Un des serveur de cette entreprise était ouvert au 4 vents avec toutes les données collectées disponibles au premier internaute de passage : Fuites de données de TMG : l'Hadopi prend l'affaire "très au sérieux"
Et encore je ne parle même pas de l'aspect juridique qui est lui aussi affolant...
La HADOPI c'est mal, et même si c'est le sujet de ce billet, je vous invite à lire les commentaires pour comprendre comment l'on tue les créateurs (photographes) en faisant s'effondrer les prix : Le label Hadopi énerve l'Union des Photographes Professionnels
Il y a quelques années j'avais présenté une synthèse suivie de quelques réflexions sur "le numérique" dans le cadre d'un séminaire de l'UDF. Et parmi les propos que je tenaient , figurait l'idée d'une renationalisation des tuyaux de l'internet, pour éviter une éventuelle main mise de ces tuyaux par des intérêts pas forcément démocratique. Je prenait l'exemple d'un état du golf qui en devenant propriétaire d'une entreprise fournisseur d'accès deviendrait en capacité de filtrer les contenus ne lui convenant pas.
Cinq ans plus tard, si le raisonnement peut toujours s'appliquer, en l'élargissant à la chine par exemple, les derniers évènements au Magreb et la tendance sécuritaire vers laquelle se dirige notre société occidentale, me font douter de la pertinence de cette réflexion.
En effet, en Tunisie tout comme en Egypte, l'exigence de liberté s'est construite et propagée entre autre grâce au web, et dès que le gouvernement s'est senti en danger, c'est le premier canal qui a été coupé et censuré, afin de restreindre l'accès à l'information libérée et au mécanisme d'organisation viraux. Cela illustre à merveille la puissance du web comme garant de la liberté individuelle, mais aussi sa fragilité au niveau des infrastructures.
En fait tout cela pose à nouveau le problème des contre pouvoir, non plus seulement en politique, mais aussi économiquement, et dans le cas présent technique. Comment garantir une indépendance aux tuyaux par lesquels circule le web et ses différents composants (messagerie, réseau sociaux, transfert de fichier, hébergement...).
Sans chercher très loin, il y a des raisons de s'inquiéter :
L'existence de Wikileaks[1] a failli être compromise par les réactions des gouvernements occidentaux sous la pression des États Unis. Jusqu'à notre abrutis de ministre de l'industrie qui a voulu mettre la pression sur l'entreprise hébergeant une version en France.
On se rappel du Firewall chinois qui filtre ce que les internautes de ce pays peuvent consulter.
Cela me rappelle les propos d'un député qui me disait que seuls ceux qui sont élus sont légitimes pour faire de la politique. Je tairais son nom par courtoisie, mais cela en dit long sur l'opinion qu'il porte vis à vis des électeurs et des militants de tout poil.
Vous allez dire que je suis un peu obsédé par l'affichage publique, chaque fois que je part en déplacement je regarde comment font les autres, car à St Laurent du Var c'est un peu misérable, même si les panneaux sont neufs. Voici un exemple en Alsace, dans un petit village des Vosges :
Honnêtement je trouve sain que les citoyens puissent s'exprimer de la sorte et qu'en plus le message ait le temps de subsister, du fait de la grande surface d'affichage qui n'oblige pas les afficheurs à se recouvrir immédiatement.
Seulement 1.7% des sites web blacklistés par le filtre scandinave pour la protection de l'enfance seraient de véritables sites pornographiques : http://weblog.sinteur.com/index.php...
Comme la plus part, je ne me suis pas posé la question, mais je pense que les congés qui approchent vont me donner les moyen d'essayer de développer la réponse, car je risque d'être loin d'une connexion internet pour pas mal de temps.
Si ce blog n'était pas là, je voudrais essayer de bâtir quelque chose. Le mot œuvre me fait un peu peur car ce serait prétentieux mais c'est un peu l'idée. J'ai toujours rêvé du temps où j'étais étudiant, de faire une thèse. Prendre un sujet et aller au fond, l'explorer et le retourner dans tous les sens pour en faire émerger quelque chose. Le blog est l'antinomie de la thèse, car il est une expression du présent là ou la thèse plonge profondément dans le passé pour proposer une piste dans le futur.
Je me dis qu'à défaut de thèse, j'essaierai peut être d'écrire une histoire, idéalement déconnectée de l'actualité, une construction intellectuelle intemporelle, comme une nouvelle de science fiction ou un scénario de BD. J'emporte mon ordinateur à cette fin durant mes prochains congés.
Bref, cela reste des projets autour de l'écriture, car depuis que j'ai découvert avec ce blog ce que ça apportait, je ne souhaite qu'une chose, trouver le temps d'écrire.
Quelle tristesse lorsque je lis les propos de Jean-Luc Hees, le patron de Radio France dans l'interview donné au monde :"Quel patron d'une grande entreprise accepterait de se faire insulter par un de ses salariés sans le sanctionner. [...] L'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans. [...] Je considère que cette tranche d'humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m'accommode pas."
Philippe Val, le directeur de l'antenne de France Inter parlait de l'actionnaire en faisant référence à l'état pour une radio publique, en s'étonnant que les humoristes (ou les chroniqueurs) ne l'épargnent pas, sous entendant par la même qu'ils doivent être révérencieux, ce qui est affligeant et montre bien où en est l'indépendance des média, même publiques, face au pouvoir politique. Honnêtement, vous écouteriez une radio qui n'égratignerait jamais l'état ?
Je suis triste de constater ainsi, ouvertement, la mise au pas de la radio que j'aime, radio qui grâce à sa diversité arrivait encore à être un peu libre. Il faut maintenant qu'elle soit dans le concert médiatique ambiant au lieu de cultiver sa différence. Va-t-il nous rester un espace médiatique libre ? Faisons un petit bilan, combien reste-t-il de sources d'information libres professionnelles de toute pression politique en France :
Le canard,
Mariane
Mediapart
Arrêt sur image
Rue 89
Les 3 derniers n'existant que sur le net plus ou moins péniblement, leur financement étant très fragile.
Qui lit ces média : une minorité. Heureusement que la blogosphère fait caisse de résonance de ces sources libres, mais cela reste encore peu de chose face aux média de masse. Le problème, c'est que sans financement, la production libre risque de se tarir, or notre démocratie[1] a besoin d'information libre.
Il faut "sanctuariser" comme aime à le dire Bayrou, le financement et l'organisation des média publiques pour leur assurer une totale liberté vis à vis des puissances de l'argent et du politique. Avec un budget quinquennal au minimum, et une séparation total de l'exécutif du politique, il devrait être possible de ne plus assister à de tel histoire de remerciement de chroniqueurs qui ne plaisent pas à notre bon roi. L'état ne doit plus jamais être considéré comme un actionnaire des média publiques. Ces média appartiennent aux français, à tous les français qui les financent et non à des politiques en CDD.