L'impossible survie de la presse écrite

Je consomme beaucoup d’information. Le matin dès le réveil je suis branché sur France Inter, la radio qui m’accompagne jusqu’à mon départ. Lors de ma pause déjeuner, je me fais une petite revue de presse :

  • média nationaux traditionnels avec Google news qui me permet de parcourir des journaux que de toute façon je n’achèterais jamais tous : Le monde, Libé, le Figaro, le nouvel obs, l’express
  • l’actualité de mon univers professionnel (mon boulot c’est le cambouis de l’internet) : les lettre d’info de 01net et surtout LinuxFr.
  • Un petit tour quant il reste du temps sur des sources moins « médiatiques » comme les partis politiques (UDF, PS, Vert, UMP) et bien sûr Agoravox.

Cela représente pas loin d’une demi heure tous les midi. Le soir, ma voisine me donne son Nice-Matin, le monopole locale qui me permet de savoir ce qui se passe dans ma ville et celles autours.

Coût : 0 € plus quelques pots de confiture maison ou fleurs à ma voisine.

Pourtant cette information à un coût. A l’exception de LinuxFr et Agoravox, il a fallu payer des journalistes pour la fabriquer cette information. J’en finance une petite part avec ma redevance (France inter) et via les innombrables publicités qui s’affichent autour des textes. Mais est-ce suffisant ?

Assurément non puisque l’on voit que Libération est en crise au point de se vendre et perdre une partie de son âme avec le remerciement de Serge July par l’actionnaire majoritaire. Actionnaire qui ne serait jamais devenu majoritaire si la santé financière du journal ne s’était pas à ce point détériorée. Le processus est généralisé dans toute la presse nationale autre que pepeol.

Mon comportement qui ne doit assurément pas être isolé et la crise que vivent les média traditionnels sont la marque d’une mutation de la diffusion de l’information.

Cette mutation qui est très bien évoquée dans l’article de G.Ayache sur agoravox est un changement de comportement du consommateur d’information : il ne souhaite plus faire confiance dans les média. Il veut se bâtir son opinion sur une diversification des sources. Pour se faire, il faudrait s’abonner à plusieurs journaux, mais c’est irréaliste.

La solution pourrait-être un meta journal, à la façon de Google News, qui permettrait de se fabriquer son journal personnalisé. Cette dernière solution pourrait être en phase avec les nouvelles habitudes de consommation, mais elle se heurte à plusieurs écueils :

  • Google news existe déjà et il va être difficile de justifier un abonnement rémunérateur pour service déjà existant et gratuit.
  • En fonction du sujet, du parti politique au pouvoir, que c’est un article d’actualité ou de fond, je ne lirais pas forcément le même média.

Il reste donc a inventer un nouveau model économique pour financer le travail des journalistes de la presse écrite (papier ou numérique). Le danger est grand car si la presse écrite n'est plus financée que par la publicité ou des mécènes "vendeurs d'armes", la liberté de la presse n'aura plus grand chose de libre.

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