Vaut-il mieux avoir la grippe ou se faire vacciner ?

Je voudrais revenir sur la phrase "En moyenne, on fait une grippe (...) tous les 15 ans" issu des propos du docteur Dupagne dans l'article que je vous avais conseillé de lire au sujet de la vaccination : Faut-il ou non se faire vacciner contre la grippe ?. En effet, un collègue est venu me demander pourquoi un vaccin était moins efficace pour nous protéger que d'attraper la grippe.

Je préviens tout de suite je ne suis pas immunologiste et forcement ce billet comportera des approximations, le but ici n'étant pas d'être une publication scientifique mais juste un complément pour comprendre cette assertion.

Retour sur le fonctionnement du système immunitaire

Dès qu'un corps étranger pénètre notre organisme, notre système immunitaire balance dans notre organisme des anticorps. Un anticorps est une molécule complexe qui d'un côté s'emboite sur le corps étranger et de l'autre est reconnu par les globules blancs qui ne sont pas spécialisés. Les globules blancs ne peuvent s'en prendre à un corps étranger que s'il est marqué par un anticorps.

Notre système immunitaire fabrique à la demande des anticorps, un peu au hasard. Lorsqu'un anticorps fonctionne contre un intrus, le système immunitaire va conserver une copie de cet anticorps pour s'en resservir la prochaine fois que l'on sera exposé à ce corps étranger.

Lorsque l'on possède déjà des anticorps contre un virus, notre organisme est capable de réagir très vite, bien avant que le virus ne se reproduise et devienne gênant. Dans le cas contraire, il faut inventer des anticorps et ce processus peut être long laissant au virus le temps de se reproduire avec toutes les complications de la maladie.

La vaccination

Le principe consiste à prendre un petit morceau inoffensif d'un virus et à l'injecter dans l'organisme. Le système immunitaire va donc produire des anticorps contre ce petit morceau de virus.


En noir le virus avec en vert le morceau utilisé pour la vaccination. En bleu l'anticorps créé par l'organisme.

La mutation

Les virus étant des organismes vivants, ils peuvent changer (mutation), petit morceau par petit morceau à chaque fois qu'ils se reproduisent. Si la mutation porte sur une partie correspondant au vaccin, celui-ci ne protège plus et le système immunitaire doit faire comme s'il n'y avait pas eut de vaccination.


En rouge les mutations, avec l'anticorps qui ne correspond plus.

Et lorsque l'on est malade ?

Puisque l'organisme est exposé au virus dans son intégralité, le système immunitaire peut créer plusieurs anticorps qui correspondent au virus.


En bleu, les anticorps pour plusieurs parties du virus.

Du coup, lorsque le virus mute, le système immunitaire dispose toujours d'anticorps pour marquer le virus avant qu'il ne devienne nocif.


En rouge les mutations.

En conclusion

Il est évident que choisir entre être malade et pas malade ne se pose pas. Cependant lorsque l'on parle d'une maladie peu dangereuse, comme la grippe (saisonnière ou H1N1) pour des gens en bonne santé, la question de la vaccination se pose. Sur le long terme, il n'est pas évident que la vaccination soit la meilleures solution en terme de santé publique (Edit : je parle bien sûr ici des virus faiblement pathogènes et qui mutent beaucoup comme la grippe, pour le reste, la vaccination est un gain INCOMMENSURABLE en matière de santé publique.). Le problème c'est que ce n'est pas le moment de faire ce genre d'évaluation car le gouvernement n'est pas réceptif à une remise en cause de son actuelle politique. On verra l'année prochaine quelles conclusions tirer de la campagne actuelle de vaccination, si tant est que le lobby pharmaceutique n'est pas trop puissant.

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Commentaires

1. Le vendredi 1 janvier 2010, 22:25 par Serge

Est-ce que SANOFI finance le MoDem ?
A même hauteur que le PS et l'UMP ou bien par rapport aux résultats electoraux ?

Bonne Année

Serge

2. Le dimanche 3 janvier 2010, 22:21 par cyril cousinié

Bonjour,

Beaucoup de personnes apparement ont contracté cette maladie des suites d'une vaccination contre l'hépatite B.

La prudence est de mise, la vaccination pour moi est une chose qui n'est pas anodine, et je n'ai pas une confiance aveugle en les laboratoires. Je plaide pour des contrôles, des contre expertises, un suivi draconnien des personnes vaccinées.

Une connaissance à moi qui est pompier a un jour eu le problème qu'on voulait l'obliger à se faire vacciner <soit disant obligatoire>. Il refusa, mais sa hiérarchie insistait. Il leur a alors dit : d'accord, mais je me fais faire une prise de sang avant, et une prise de sang après. Si j'ai quoi que ce soit je vous fait un procès. La hiérarchie a alors mis un mouchoir sur son cas, et il n'a pas été vacciné.

Ce serait le minimum pourtant qu'une analyse sanguine soit faite avant et après. On m'a vacciné pas mal de fois étant petit, ça n'a jamais été fait. Je n'irai jamais plus me faire vacciner de ma vie je pense.

Cordialement,

Cyril

3. Le dimanche 3 janvier 2010, 22:22 par cyril cousinié

oups

premier paragraphe, il fallait lire : Et la sclérose en plaque ? Beaucoup de personnes apparement ont contracté cette maladie des suites d'une vaccination contre l'hépatite B.

4. Le lundi 4 janvier 2010, 01:19 par Cedric Augustin

@Cyril : le principe de la vaccination de masse est basé sur une efficacité "statistique" et un gain par rapport au risque. Lorsque l'on vaccine TOUS les enfants, il y a forcément des cas où la vaccination est inutile, voir dangereuse... mais leur nombre est statistiquement négligeable en regard du bénéfice pour l'ensemble de la population. Mais allez le dire aux parents d'un enfant rendu malade par la vaccination, que leur enfant est le 10 000ème vacciné, tous sans problème, et que statistiquement 1/10 000 c'est acceptable !!

Si on fait abstraction des vaccins pour des virus comme la grippe qui mutent tous le temps, pour les autre virus plus stables, la vaccination est un gain immédiat et quantifiable pour la totalité de la population. Le tétanos, la polio, la coqueluche... ont quasiment été éradiqués dans nos pays grâce à la vaccination de masse. Alors il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain, parce que notre gouvernement en fait trop sur la communication (comme d'habitude diront certains). Ne jamais oublier que c'est parce que tout le monde est vacciné que certains virus ne peuvent plus se propager en France. Si on commence à dire que l'on ne vaccine qu'en fonction du bon vouloir, alors l'effet de barrière du vaccin disparait et ces maladies pourront à nouveau se propager.

5. Le lundi 4 janvier 2010, 13:57 par cyril cousinié

Hello,

Je comprends l'argument. Pour revenir au sujet "Vaut-il mieux avoir la grippe ou se faire vacciner ?", maintenant une nouvelle question se pause : Que penser des deux miliards dépensés pour cette gripette et tous les vaccins qui n'ont pas été utilisés ?

C'est un scandale

J'ai beau retourner la question dans tous les sens, même si la gripe en question était mortelle, les moyens mis en oeuvre pour administrer les vaccins à la population étaient insuffisants. Horaires restreints, centre de vaccinations éloignés de la population, mauvaise communication (faut il attendre de recevoir un courrier ou peut on se faire vacciner ?)

Beaucoup beaucoup d'argent s'est envolé

6. Le mardi 5 janvier 2010, 06:44 par totof

Coucou Cedric , bonne année :D

Je viens de voir que à l'heure du 1 er Janvier 2010 :
- 5 Millions se sont fait vaccinner (j'ai entendu cela dans C'est dans l'air sur la 5)

D'aprés tout les efforts fournis pour dire au gens :" Allez vacciner vous" , il y a visiblement une Belle Crise sur la confiance dans l'aciton de l'état quand même.
Sans parler que les services sont indaptés : attente et embrouille sur les choix.
Pourquoi deux methodes de vaccination ?

Visiblement on a le sentiment que Les Choix politiques sont plus allé dans les interet Economique et politique :
- "On montre que l'on a prevu la pandemie"
- "On montre que l"on a fait : Commande de vaccins"

Mais dans les faits ben c'est ni fait ni à faire !
J'esperes que on n'aura pas encore une affaire de sang contaminé

7. Le mardi 5 janvier 2010, 08:39 par Cedric Augustin

@totof : on n'aura vraisemblablement pas d'affaire du sang contaminé, par contre une crise de confiance dans l'action de vaccination, et ça c'est très grave, il n'y a qu'à voir la réaction sincère de Cyril juste au dessus.

J'en parlais déjà au mois de novembre. Les citoyen ne sont pas médecin, alors pour eux, rien ne ressemble plus à une vaccination qu'une autre vaccination, la différence entre une vaccination saisonnière et ue vaccination à vie n'est pas évidente. On aura mis en péril un outil fantastique juste pour faire de la com... :-(

8. Le mardi 9 février 2010, 13:11 par Sand

Salut !
Juste un petit mot pour tenter démysthifier le coup de la SEP après vaccination contre l'hépatite B. La SEP est une maladie qu'on peut porter sans qu'elle se déclare jamais, ou tardivement. Une vaccination, et n'importe laquelle, créée une inflammation de certains récepteurs qui peuvent activer la SEP. Donc la vaccination contre l'Hépatite B n'est pas "pire" qu'une autre (mais nécessaire à mon avis, on parle pas de la grippe...) mais comme toute vaccination elle comporte ses risques. Pour les patients qui ont déclaré leur SEP, hélas, impossible à dire si c'est ce vaccin, le hasard, une autre inflammation, qui a rendu leur maladie (qu'ils avaient déjà) active.

Pour le reste, au lieu de se faire vacciner ou d'attendre la maladie comme une fatalité, pensez prévention ! On peut stimuler ses défenses immunitaires toute l'année, avoir une bonne alimentation, faire des drainages, etc, pour être prêt le jour où un con dans le bus va vous tousser dessus...

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