Une histoire de radar bien dans l'air du temps

Quel est donc l'abrutit qui s'est dit que supprimer les panneaux annonçant les radars allait aider les statistiques de la sécurité routière ?

Je me demande quant est-ce que pour contrôler une minorité on va continuer à faire chier la majorité. Lorsque les limitations de vitesse sont claires et justifiées, la très, très grande majorité des conducteurs les respectent naturellement. Je comparais dans un billet écrit il y a maintenant presque 3 ans, la signalisation en Savoie et en Provence sur l'autoroute : De la vitesse sur l'autoroute. Je ne suis pas retourné en Savoie depuis, donc je ne sais pas comment cela a évolué, mais dans ce département des Alpes Maritimes, une chose est sûr, il y a encore du boulot !

Prenons par exemple le bord de mer entre Villeneuve Loubet et Nice. Ce n'est qu'une zone urbaine tout le long, avec une chaussée séparée et trottoirs de part et d'autre. Donc la vitesse par défaut devrait être de 50km/h puisque nous sommes en ville, ou éventuellement de 70km/h puisque c'est une chaussée séparée. Il y a au moins 7 changements de vitesse et 2 radars en 7km[1], passant par les vitesses de 30km/h, 50km/h et 70km/h.

Je n'appel pas ça de la sécurité routière, mais du stress routier. Impossible de circuler tranquillement sans avoir le nez sur son compteur de vitesse. L'objectif n'est pas d'encourager les automobilistes à adhérer à une démarche de modération de leur vitesse, mais de les culpabiliser, d'introduire le stress. Ceci favorisera la transgression et non l'adhésion. Je serais curieux de voir le pourcentage de conducteur qui roulent à 30km/h dans une ligne droite avec visibilité parfaite. Je peux sans statistique vous répondre : aucun en dehors des embouteillages et des dos d'âne[2]. La vitesse naturelle sur cet axe routier est autour de 60km/h de mon point de vue. Essayez de ne pas garder le nez sur votre compteur un soir où la voie est libre, et vous verrez à quelle vitesse vous allez.

Quant je dis que c'est bien dans l'air du temps cette histoire, c'est qu'il faut faire semblant d'agir, quelque chose de bien visible. Il faut que le bon peuple puisse voir un ministre qui travaille. Pas de travail de fond, pas de projet d'adhésion de la population, pas de participation de gens de terrain (élus, association, services...). La décision est prise d'en haut. Aux petites mains de l'état de l'appliquer. Dormez tranquilles braves gens, nous réfléchissons (mal) pour vous !

Sur le sujet :

Notes

[1] Selon l'humeur des élus ou le poids électoral des riverains sans doute...

[2] Il faudrait aussi rappeler que ce qui pollue ce n'est pas la vitesse, mais les accélérations, mais c'est visiblement trop compliqué à expliquer à certains décideurs...

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