lundi 21 février 2011

Garantir l'indépendance des tuyaux du net

Il y a quelques années j'avais présenté une synthèse suivie de quelques réflexions sur "le numérique" dans le cadre d'un séminaire de l'UDF. Et parmi les propos que je tenaient , figurait l'idée d'une renationalisation des tuyaux de l'internet, pour éviter une éventuelle main mise de ces tuyaux par des intérêts pas forcément démocratique. Je prenait l'exemple d'un état du golf qui en devenant propriétaire d'une entreprise fournisseur d'accès deviendrait en capacité de filtrer les contenus ne lui convenant pas.

Cinq ans plus tard, si le raisonnement peut toujours s'appliquer, en l'élargissant à la chine par exemple, les derniers évènements au Magreb et la tendance sécuritaire vers laquelle se dirige notre société occidentale, me font douter de la pertinence de cette réflexion.

En effet, en Tunisie tout comme en Egypte, l'exigence de liberté s'est construite et propagée entre autre grâce au web, et dès que le gouvernement s'est senti en danger, c'est le premier canal qui a été coupé et censuré, afin de restreindre l'accès à l'information libérée et au mécanisme d'organisation viraux. Cela illustre à merveille la puissance du web comme garant de la liberté individuelle, mais aussi sa fragilité au niveau des infrastructures.

En fait tout cela pose à nouveau le problème des contre pouvoir, non plus seulement en politique, mais aussi économiquement, et dans le cas présent technique. Comment garantir une indépendance aux tuyaux par lesquels circule le web et ses différents composants (messagerie, réseau sociaux, transfert de fichier, hébergement...).

Sans chercher très loin, il y a des raisons de s'inquiéter :

  • L'existence de Wikileaks[1] a failli être compromise par les réactions des gouvernements occidentaux sous la pression des États Unis. Jusqu'à notre abrutis de ministre de l'industrie qui a voulu mettre la pression sur l'entreprise hébergeant une version en France.
  • On se rappel du Firewall chinois qui filtre ce que les internautes de ce pays peuvent consulter.

Brrrrr, ça fait peur, mais personne ne s'en rend compte, ou alors se sera trop tard.

Notes

[1] Site dédié à la publication de documents confidentiels, dont on peut apprécier ou pas la pertinence, mais qui n'enfreint pas la loi.

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vendredi 14 novembre 2008

Chine : de petites choses

Ce qui est bien avec les voyages c'est d'aller voir comment les autres font pour faire la même chose que nous. Ça permet de remettre en perspective certaines habitudes.

Une première salves de petites choses, notées dans mon calepin :

La signalisation routière et les écriteaux dans tous les lieux touristiques et même moins touristiques

Les JO ont du passé par là, mais c'est quant même génial de voir l'essentiel des panneaux et des indications qui sont doublées en pidgin au minimum, ou en anglais, que ce soit dans les rues bien sûr, mais aussi dans les hôtel, les parcs, les restaurants, les taxi, et même dans une part non négligeable de commerces. En effet, il nous est arrivé de rentrer dans une maison à thé où personne ne parlait un traitre mot d'anglais. Qu'à cela ne tienne, la vendeuse a sorti de dessous le comptoir une feuille avec les expressions les plus usuelles de la boutique, écrites en anglais, en pidgin et en chinois. Après avec les mains et la calculette on arrive tjs à acheter.

Que j'aimerais que nos commerçant des Alpes Maritimes fasse ne serait que cet effort. Car n'oublions pas que nous, français, avons une redoutable réputation de "french only" qui effraie de nombreux touristes potentiellement d'humeur à dépenser leur économies par chez nous.

Négociation et service

Et je ne parle pas ici de l'accueil des commerçants et tout particulièrement des restaurateurs français qui deviennent odieux pour certains lorsqu'ils savent servir des touristes. Chose totalement absente durant notre voyage. Tant les commerçants que les restaurateurs nous ont bien accueilli. Ils font du commerce, et un yuan est un yuan, donc on respect le client.

J'ai apprécié le principe de négociation des prix avant et une fois le prix fixé, le service est maximum, au contraire des USA, où une fois l'achat fait, le vendeur vous ignore totalement. A part la nourriture qui ne se négocie pas, les prix sont variables, leur variabilité étant directement proportionnelle à la distance du lieu touristique le plus proche. Les prix se divisent par 2 à 6 selon l'endroit (voir 12 près de la muraille). On discute, on fait des offres, on fait mine de partir, on revient, on fait une grande moue de désapprobation, on tapote les offres sur la calculatrice, moyen universel de communication, et finalement on achète un zigouigoui qui est surement déjà en vente dans un babali quelconque de Nice à un prix pas si éloigné que ça, loin de justifier l'énergie de la négociation. On est en vacances. Et puis c'est pas grave, celui-là au moins est revenu dans les valises trop petites, c'est un vrai de chine...

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lundi 10 novembre 2008

Chine 1 : manque plus que la liberté...

Le séjour que j'ai fait en chine consistait en une semaine à Shanghai et 3 jours à Pékin. Séjour court et centré sur la chine urbaine et moderne. On nous a dit que certaine contrée rurale et éloignée de la côte étaient encore à l'ère du communisme. Pour ce que nous en avons vu, la notion de société communiste est extrêmement discrète, voir totalement invisible si l'on ne cherche pas.

Première impression

C'est moderne, beaucoup plus que la plus part de nos villes, c'est plus grand, plus haut, plus étendu, c'est en chantier partout, il y a toujours quelqu'un et de dos il n'y a aucune différence entre un chinois et un européen (même fringue, même coupe de cheveux des ados, même manie des téléphones...).

A part la barrière de la langue qui est très frustrante, on se sent tranquille dans ces villes, en sécurité, sans grande crainte de se perdre car les rues et le métro sont sous titrées en Pidgin, une version en caractère latin du chinois.

Il y a partout des commerces qui vendent de tout. Les prix ne sont pas affichés et il faut négocier, surtout avec nos tête de "western", mais pour le coup, la barière de la langue protège un peu et facilite la négociation : on ne se focalise que sur le prix et la quantité, pas besoin de causer de tout et n'importe quoi en passant par la famille comme au Maghreb. Pour la nourriture, il y en a aussi à tous les coins de rue, de toute sorte et très appétissante, par contre la nourriture ne se négocie pas (il faut le savoir). Avec tous ces commerçants partout, les quartiers des affaires, les boutiques de luxes, les grosses voitures avec chauffeur, le prix de l'immobilier similaire à la France... la notion d'état communiste n'était pas très flagrante. Le touriste qui vient voir et dépenser ses euro est bien en peine pour ne serait-ce que l'entr'apercevoir.

Mais ils sont où ces affreux communistes ?

C'est sans compter avec internet. Car le soir lorsque je transférais mes photos sur le net (au cas où, une perte des photos serait tellement dommage) que la censure a pris visage. Certaines adresses internet sont bloquées, ou plus précisément certains serveur. Il n'est pas possible de les joindre directement. Bien entendu les sites pour anonymiser sont inaccessibles, les proxy publiques ne fonctionnent plus, malgré ce qui est dit dans les forum fréquentés par les expatriés qui s'échangent frénétiquement des combines pour contourner la censure (wanadoo a été censuré pendant plusieurs mois).

Tout à coup, on prend conscience qu'il y a un truc qui cloche. En tant que touriste on ne sais pas trop quoi, mais il y a un truc...

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jeudi 6 novembre 2008

Atterrissage après ces vacances

De retour de vacances en Chine, changement d'échelle à l'atterrissage dans notre "petite France".

Une image pour changer les mentalités

Les USA ont élu pour la première fois de leur histoire un président métis. Une page considérable de l'histoire de ce pays se tourne. Lorsque l'on connait la culture de la ségrégation qui caractérise ce pays, avec un racisme institutionnel[1] qui existe depuis des décennies, c'est un pas de géant qui vient d'être franchis par ce pays. Car même si l'on ne se fera pas d'illusion sur la négritude de Barack Obama qui est culturellement un blanc à peau colorée, il n'empêche que c'est un métis qui gouvernera la première puissance mondiale. Cette image est forte et sera susceptible d'avoir des conséquences autant sur les citoyens américains, mais aussi vis à vis de tous les pays qui rejettent la domination des "western"[2].

Une Chine bien éveillée

De mon séjour en chine, je retiens que nous manquons d'ambition en France, que la projection dans le future est trop restreinte. Il est aussi une révolution que notre pays n'a pas vu venir. La culture du chantier permanent. J'y reviendrais en détail dans d'autres billets car cette évolution qui existe déjà dans le domaine informatique, existe réellement en Chine et mérite que l'on s'y penche plus avant.

Franchouillard parti socialiste

Ce matin, en écoutant les informations à la radio, j'ai adoré la chronique de Didier Porte sur l'élection des motions du parti socialiste de ce soir, et j'ai pleuré en entendant Ségolène Royale dire qu'elle trouverait le moyen de rembourser les frais d'adhésion des militants dans le besoin. Elle atteint les tréfonds de la nullitude.

Atterrissage

Je range mes photos et je tache de me remettre du décalage horaire pour vous préparer quelques billets sur ce séjour fascinant et enrichissant à bien des titres.

Notes

[1] Que j'oppose au racisme individuel français.

[2] L'occidental étant par essence blanc.

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vendredi 24 octobre 2008

Je vous ramènerais des photos...

... en attendant et jusqu'au 16/11/2008 06/11/2008, le blog est en pause. Je vais marcher la tête à l'envers quelques temps.

 

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