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dimanche 25 février 2024

Agrivoltaïsme : partager le soleil entre agriculture et photovoltaïque

Dans le développement du solaire comme source d'énergie, il y a 2 principaux problèmes:

  • L'intermittence
  • L'emprise au sol

J’exclue délibérément le recyclage des panneaux solaire puisque si effectivement cette filière est balbutiante, elle est en plein essor et donc ne devrait plus être un enjeux pour s'opposer au photovoltaïque dans les prochains mois.

Pour l'intermittence, il est clair qu'il faut combiner le photovoltaïque avec une source d'énergie pilotable. La France a choisi le nucléaire et dispose d'un ensemble de barrages hydroélectriques qui permettent de piloter la production en fonction de la demande. L'Allemagne pour sa part à choisi le gaz. Demain les solutions de stockage émergeront sûrement, mais pour l'instant elles ne sont pas viables.

Autre problème l'emprise au sol. Il est évident que de construire des ombrières sur les parking devrait être obligatoire, car remplacer du macadam par des panneaux solaires ne change rien en terme d'emprise au sol. Mettre des panneaux solaire sur les toits est aussi logique, mais cela à coût plus important que de simplement les poser au sol.

Il y a donc certains qui mettent en place des installations solaires sur des terrains agricoles, juste pour une histoire de coût d'installation. C'est un non sens écologique, d'autant plus que si demain nous voulons réduire les intrants dans l'agriculture, il y aura forcément des baisses de productivité à l’hectare. Il faut donc conserver les surfaces agricoles et ne pas les recouvrir de quoi que ce soit.

J'ai découvert qu'à Thorenc (43.8012637423595, 6.781306742334832), le long du plateau de Gréolière, d’immenses champs de panneaux photovoltaïques ont été implantés, non pas dans les prés dans la vallée, mais sur les coteaux où la pente ne permet pas la culture facilement. En plus, les panneaux en étant à flan de colline, ont exactement la bonne inclinaison (entre 30 et 45°) pour un rendement optimum. J'ai trouvé ça génial.

Une autre approche est de combiner les panneaux solaires avec l'agriculture en dessous. Dans ce cas les panneaux sont espacés pour ne pas occulter trop le soleil et installés sur des structures suffisamment hautes pour laisser passer les engins agricoles en dessous. Des études sont en cours pour déterminer la densité optimum de panneaux solaires, mais il semble, que la présence des panneaux peut même apporter un plus pour certaines cultures ou pour l'élevage. Voici un exemple de démonstrateur d’agrivoltaïsme sur vignes en Gironde. Il y a même des gens qui font la promotion de l'agrivoltaïsme.

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mercredi 30 août 2023

Éoliennes offshore, une bonne idée qui risque d'être sabotée par les financiers

J'ai découverts avec un grand intérêt le fil twitter d'Eric Sartori très accessible à lire sur le principal problème des éoliennes en mer : leur rentabilité et été surévalué et l'on se prépare une catastrophe, non pas écologique ou technologique, mais financière.

Parc d'éoliennes offshore, source https://image.ifremer.fr/data/00776/88810/On apprend dans ce fil que pour obtenir les financements ou les marchés, les frais liés à l'entretien et l'usure prématurée due à l'environnement marin ont été très largement sous estimés.

Les éolienne offshore (hors des côtes) fonctionne dans un environnement beaucoup plus corrosif que pour leur équivalent terrestre:

  • taux de défaillance beaucoup plus important,
  • durées de vie plus courtes,
  • capacité de production qui baisse plus vite

ce qui fausse les plans d'amortissement de ces installations, avec une rentabilité presque de moitié par rapport aux éoliennes terrestres. Et c'est là que les financiers peuvent conduire à un effondrement de ces projets. Si la maintenance coûte beaucoup plus chère, la rentabilité est moindre, les investisseurs et les assurances vont chercher à récupérer leur argent en rognant sur le fonctionnement, la sécurité, les études...

Tout cela rappel que l'énergie et la transition écologique devrait être une affaire d'État et pas de financiers. Seuls les États peuvent accepter des projets à peine rentables ou bénéfiques sur le très long terme (cf. les centrales nucléaires). Le privé devrait être cantonné aux projets à court terme et à la sous-traitance.

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dimanche 13 août 2023

Canicules marines, in situs

Castagnole - Chromis chromis - Jean Beausoleil - BioObs
Auteur : Jean Beausoleil
Photo prise le 01/11/2019 à A Guardiola Source

Juste après le précédent billet sur le sujet des canicules marines, je suis allé plonger justement sur le tombant du Vengeur à Cannes, et quel n'a pas été ma surprise de faire une plongée avec une eau probablement au dessus des 20°C jusqu'à prêt de 18m de profondeur, là où normalement à partir de 5 ou 6m de profondeur, habituellement l'eau est à 14°C.

Je ne plonge pas assez souvent pour vous parler de la différence des fonds en raison de cette chaleur, mais j'ai eu le sentiment qu'il y avait moins de poissons. Les immenses bancs de castagnoles se trouvaient plus profond, ou dans les zones de remonté de courant froid.

C'est sympa de ne pas avoir froid comme d'habitude lorsque l'on sort de l'eau, mais c'est assez troublant de vivre ce bouleversement violent de la température sous marine, et l'on se doute que ce n'est pas sans conséquence sur la faune des invertébrés, notamment les gorgones ou les ascidies qui vivent justement en dessous des 10m dans les eaux habituellement froides et riches en nutriments.

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dimanche 6 août 2023

Canicules marines

L’impact des hausses de chaleur sur les gorgones méditerranéenBrut à fait un excellent documentaire sur la canicule marine qui est invisible pour le plus grand nombre, mais touche la méditerranée.

Voir le reportage de BRUT: https://www.brut.media/fr/nature/l-...

Lorsque j'étais jeune dans les années 80-90, lorsque je faisais de la plongée autour des îles de Lerins à Cannes, les versants Est sous-marin étaient "brûlés" par la pollution portée par le courant ligure, avec les posidonies recouvertes de parasites toute l'année et pas seulement en fin de saison (la posidonie perd ses vieilles feuilles et au printemps de belle nouvelles feuilles vertes changent la couleur de l'herbier). Il y avait sur le fond de grande chevelure d'une espèce d'algue qui semblait prospérait dans les eaux plus polluées.

La mise en place de norme de rejet en mer par l'Europe ont conduit les villes françaises et italiennes à faire des efforts sur leurs stations de traitement des eaux usées. A Nice c'était l'époque de la mise en place de la station d'épuration Aliotis, et la même chose en Italie s'est fait aussi car en 25 ans ces fonds marins brulés par la pollution ont retrouvé leur splendeur avec une vie débordante, car les tombants exposés au courant sont ceux qui charrient le plus de nutriments.

Hélas, il semble que les canicules océaniques vont à nouveau attaquer ces écosystèmes fragiles car avec un rythme de régénération beaucoup trop lent.

Sources:

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samedi 8 avril 2023

Pourquoi ne pas couvrir les réserves d'eau pour limiter l'évaporation ?

Nous avons eut un épisode délirant au sujet des réserves d'eau dans les Deux Sèvres, avec une quantité de désinformation exceptionnelle.

J'ai noté quelques tweets et fils qui permettent de prendre du recul sur le sujet:

Une fois que l'on sort de cette manipulation de défenseurs de l'environnement pour provoquer du désordre et non protéger l'environnement comme ils pensaient le faire, on peut revenir sur le fond du problème, à savoir la gestion de la ressource eau. Dans cette histoire il y a un travail sur plusieurs années qui a été mené pour valider la pertinence d'implanter une réserve d'eau. Dans les critiques des études préliminaires qui ont été formulées, il est évoqué le problème de l'évaporation et de l'eutrophisation de l'eau dans ces réserves. Je n'aborde pas le sujet de la captation de l'eau, qui semble-t-il est un faux sujet (cf l'article en lien ci-dessus), et de toute façon ce n'est pas de ça dont je voudrais parler.

Si on veut éviter l'évaporation d'une réserve d'eau, le plus simple consiste à la couvrir. C'est ce qui est proposé pour les piscines non utilisées. Pour une réserve d'eau, c'est un peu plus compliqué. Et puis je suis tombé sur le produit proposé par cette entreprise:

Laketricity

Le principe consiste à utiliser le plan d'eau comme surface d'implantation de panneaux solaires photovoltaïque. Cela utilise une étendue plane qui à part le loisir, ne servirait à rien, n'impacte pas les terres agricoles, et en plus, en couvrant une partie de la surface du plan d'eau, réduit l'évaporation, le réchauffement et l'eutrophisation.

Et pour couronner le tout, c'est une entreprise française. C'est pas beau la technologie à l'aide de la protection de l'environnement ?

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mercredi 28 octobre 2020

Nous sommes à l'an 1 de l'agriculture et de l’élevage

Il y a des gens comme ça qui redonne confiance dans le genre humain. Bruno Parmentier, ancien directeur de l'ESA (Ecole supérieure d'agriculture d'Angers) évoque le future de l'agriculture et de l'élevage grâce aux possibilités qu'offrent les nouvelles technologies (le silicium dans son propos) dans le domaine agricole (le monde du carbone). Honnêtement ça donne envie de refaire des études dans gens comme ça.

C'est brillant et accessible. Montez le son !

Lien vers la vidéo: https://youtu.be/8AO8JOWHHHA

Les idée fortes du propos de Bruno Parmentier
  • La gestion de l'eau n'a plus à se faire à l'échelle d'une parcelle mais grâce au numérique descendre au niveau du pied de la plante.
  • Les engrais et herbicides chimiques sont obsolètes et il faut se pencher sur les plantes qui rempliront cette mission.
  • Un champs est un capteur solaire qui devrait être utilisé tant qu'il y a du soleil et pas seulement pour une seule culture. Donc dès que l'on a récolté, il faut immédiatement ressemer des plantes complémentaires (engrais, herbicides...).
  • Au lieu des insecticides chimique, utilisons les "bébêtes" qui existent déjà. Cela suppose de remettre des arbres et des haies pour avoir des oiseaux qui mangent les insectes.
  • Avec les composants électroniques, on peut suivre la santé et l'évolution des animaux de l'élevage sur son smartphone.
  • L'agriculture était extrêmement brutale vis à vis des sols (remise à zéro et énormes apports en produits chimiques) mais grâce au numérique elle va pouvoir devenir subtile et s'inspirer de ce que fait la nature. Nous sommes au début d'un renouveau.

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mercredi 27 mai 2020

La pensée analogique versus numérique

Je ne vais pas dire que je suis vieux, mais quand même un peu. Je suis d'une génération qui a débuté ses études avant internet et qui a fini avec. Souvent je dis que j'ai un pied dans les 2 mondes, celui d'avant, l'analogique, et celui d'après, le numérique.

Pour peut que l'on s'intéresse un peu aux questions sociétales induites par la numérisation de nos existences, et que l'on ne soit pas qu'un consommateur, cela donne, il me semble, un regard particulier sur notre société. La capacité à comprendre la pensée analogique, et en même temps faire sienne la pensée numérique qui caractérise les plus jeunes nés avec internet.

Pour illustrer je vais prendre l'image de la musique. Dans un système analogique, chaque fois que l'on reproduit un morceau de musique, on en perd un petit peu. Il y a une dégradation de l'objet. Lorsqu'il est transmis par les ondes, il y a une perte de qualité. Lorsqu'on le duplique, il y a une perte de qualité. En vieillissant, l'objet se dégrade. En revanche, un système analogique est fiable en terme de restitution: tout est enregistré, la moindre subtilité, le moindre défaut. Lorsque l'on numérise un morceau de musique, on l’échantillonne, c'est à dire que l'on converti chaque variation de fréquence en des 0 et des 1. Il y a donc une perte d'information lors de la création de l'enregistrement. Par contre, ensuite lorsque l'on transmet le morceau de musique, il n'y a plus jamais la moindre dégradation. Il peut être transmis sur un réseau pourri et dupliqué à l'infini, et il restera absolument identique.

Pour continuer l'illustration, imaginons un extrait de journal découpé dans une édition papier. Passez de main en main votre bout de papier pour le faire lire à vos voisins. Il se dégrade. Si pour éviter qu'il ne se dégrade, vous en faite des copies, cela se voit que ce sont des copies, et donc peut être n'est-ce plus l'information originale ? Peut être a-t-elle été altérée ? Dans le monde numérique, l'extrait de journal est numérisé, donc insensible au vieillissement, mais en plus, il est possible d'en modifier le contenu sans que cela soit détectable sans le comparer à la source originale. Dans le monde numérique, aucune image n'est définitive, aucun texte n'est inaltérable. Le remix fait partie de la normalité

On voit bien dans ces exemples qu'un produit numérique est immortel alors qu'un produit analogique ne l'est pas. Mais bien qu'immortel, le produit numérique est altérable à l'infini, alors qu'un produit analogique ne l'est pas (du moins pas sans que cela se voit). Ceci défini deux modes de pensée fondamentalement différents qui filtrent la manière de voir le monde. Ces 2 modes de pensée sont directement lié à l'âge et fondent une fracture générationnelle profonde, entre ceux qui regarde la société comme étant analogique et ceux qui la voient comme numérique. Ceux qui ont moins de 40 ans sont exclusivement numériques, ceux qui ont plus de 60 sont exclusivement analogiques et entre les 2, la pensée est partagée selon sa relation aux outils numériques.

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dimanche 10 novembre 2019

Des révolutions sans leader ne permettent pas de construire une politique participative

Le monde est en ce moment traversé par des mouvements révolutionnaires, au Liban, à Hongkong, en Syrie, en Algérie et aussi dans une certaine mesure celui des gilets jaunes. Ces mouvements ont une caractéristique en commun, c'est qu'ils n'ont pas de leader. Ce sont des mouvements spontanés ou presque[1] qui n'existent que grâce aux outils que sont les réseaux sociaux et qui ont une très forte connotation de dégagisme, c'est à dire qu'il y a une volonté de virer la classe dirigeante, sans pour autant proposer une alternative.

Pas de leader, donc pas d'idéologie

Cette absence de leader est un marqueur de mouvements de rejet mais pas de construction. N'importe quel apprentis en politique sait qu'il est beaucoup plus facile de lever des foules pour s'opposer à quelque chose que pour bâtir quelque chose. Aller dénoncer un changement rapporte toujours plus de soutien, que de défendre une évolution. C'est pour cela que les mouvements populistes prospèrent.

S'opposer et dénoncer est à la portée de n'importe quel abrutis avec un porte voix, en quelques minutes. Proposer nécessite un travail, des compétences, de l'expertise, du temps long et de fédérer des gens sans le pseudo-lien de la révolte.

L'indignation non constructive

Ces mouvements révolutionnaires sans leader issus des réseaux sociaux n'en sont pas moins légitimes, car ils expriment un rejet d'un système ou de choix politiques. Tout légitimes qu'ils puissent être, ces mouvements posent un problème démocratique.

En effet, l'humain est par nature un animal conservateur qui choisira très majoritairement le statu quo, le changement étant une source de stress et d'inconfort pour la grande majorité. Pour pouvoir avancer, nos systèmes démocratiques imparfaits ont été construits pour faire émerger des majorités électorales. Ces majorités de gouvernement pouvaient fonctionner et faire avancer nos sociétés en se basant sur le principe qu'une très grande majorité de citoyens délèguent leur pouvoir à des leader à qui ils confient le soin d'être des experts pour gérer et faire évoluer la société.

Aujourd'hui, les évolutions technologiques peuvent permettre de remettre en question cette délégation. Il serait théoriquement possible, que les citoyens garde leur délégation et soient directement acteurs des décisions de gestion et d'évolution de la société. Les leaders qui permettent à notre société de fonctionner sont donc contestés, par une minorité bruyante de plus en plus importante[2].

Le leurre de l'autogestion, et du système participatif

Cette minorité, qui ne pouvaient s'exprimer au par avant qu'au sein des organisations politiques, syndicales ou associatives était filtrée par divers mécanismes de représentation. Même au sein de ces organisations, la voix était portée par des leaders, en général reconnus pour leur expertise.

Les outils que sont les réseaux sociaux permettent de court-circuiter tous ces mécanismes de représentativité. Alors certes, cela donne la parole à tout le monde et plus seulement à une sorte d'élite. Le problème c'est que cela court-circuite aussi les experts, les gens avec une légitimité pour porter une parole et défendre un point de vue. Monsieur et madame Toutlemonde qui n'a ni le temps, ni les compétences, est placé sur un pied d'égalité avec les experts pour donner son avis sur tout et n'importe quoi.

Et à votre avis[3], que va-t-il se passer quand quelqu'un qui n'a pas la connaissance d'un sujet s'exprime ? Comment gouverner une foule ou chacun veut donner son avis sur tout, mais surtout pas se former ou acquérir le minimum sur le sujet, faute de compétence, de temps ou d'envie ?

La réponse est facile à imaginer. Les majorités qui émergeront ne seront que des majorités d'opposition, de statu quo dans le meilleur des cas, et dans le pire, des majorités aisément manipulables par les populistes qui ne s'encombrent pas de réalisme. On l'a magnifiquement vu avec le brexit qui est un cas d'école: ceux qui voulaient rester dans l'Europe argumentaient sur les bénéfices économiques, l'éducation, la liberté, ceux pour la sortie argumentaient sur les peurs de l'étranger et le vol de l'argent des contribuables britanniques, uniquement des fadaises, mais qui lèvent autrement plus les foules que les discours technocratiques.

On peut quand même faire participer les citoyens

Est-ce à dire que l'on ne peut pas demander leur avis aux citoyens en dehors des périodes électorales sans courir à la catastrophe ? Bien sûr que non. La co-construction, la participation est possible, mais à condition de réintroduire l'expertise et le temps long. C'est ce que tente Emmanuel Macron avec l'OPNI[4] de la "Convention citoyenne pour le climat", qui rassemble 150 citoyens tirés au sort pour plancher sur le climat pendant 4 mois. Ces citoyens auditionneront des spécialistes pour construire des solutions. Ils pourront, sur ce sujet, acquérir une expertise, se former pour donner un avis éclairé.

La participation des citoyens aux décisions de la cité nécessite soit de former les citoyens, soit de faire de la pédagogie, soit de passer par des associations qui acquièrent l'expertise pour échanger avec les élus et administrations. Ce n'est donc pas impossible, mais c'est du temps long et beaucoup de pédagogie, très, très loin de l'instantanéité des réseaux sociaux qui ne fonctionnent que sur l'émotivité.

Notes

[1] On ne se leurrera pas sur le fait qu'il peut y avoir des influences en sous-main pour attiser des problèmes réels

[2] Je ne parle pas ici de corruption et autre enrichissement personnel qui légitiment le rejet de ces dirigeants malhonnêtes.

[3] Non je ne vous demande pas votre avis, c'est une tournure stylistique.

[4] Objet politiquement non identifié.

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mardi 30 avril 2019

Facebook a inventé un outil qui a déjà commencé à détruire les démocraties

Quand je parle du danger des réseaux sociaux, j'ai du mal à argumenter car pour expliquer les fonctionnements de ces derniers, on fait souvent référence à des notions qui ne sont pas accessibles à monsieur et madame tout le monde. Rapidement je me retrouve à faire un cours magistral et on m'écoute poliment, avec mon vocabulaire de geek, en me donnant le bénéfice du doute, car je ne suis normalement pas connu pour être barge ou parano. Mais j'ai l'impression de ne pas être compris.

Et puis je suis tombé sur le récit de Carole Cadwalladr. C'est limpide, c'est flippant, c'est terrifiant même quand on est un démocrate. Le voici avec la possibilité d'activer les sous-titre (en anglais seulement pour le moment). Je vais tacher de vous en faire une traduction approximative de l'essentiel, car le sujet est très loin d'être anecdotique ou réservé aux geeks. Tous les citoyens doivent en prendre conscience.

Juste après le le vote du Brexit, Carole Cadwalladr s'est rendu dans sa ville natale Ebbw Vale qui est une ville qui a été sinistrée par la fermeture des mines et de l'industrie de l'acier. Elle voulait savoir pourquoi cette région avait voté à 62% pour quitter l'Union Européenne alors que de partout on trouve de massifs investissements de l'UE pour des collèges, des infrastructures sportives ou les routes.

Des gens lui ont dit qu'ils avaient voté pour le "leave" car l'UE ne faisait rien pour eux, qu'ils voulaient reprendre le contrôle et qu'il n'en pouvaient plus de l'immigration et des réfugiés (dans la région la moins touchée par l’immigration de Grande Bretagne). D'où ces gens tenaient-ils ces slogans de la presse de droite qu'ils répétaient, dans une ville ouvrière de gauche ?

Une lectrice lui indiqua qu'elle avait vu tous "ces trucs effrayants" au sujet d’immigrants turcs sur Facebook durant la campagne. Comme il n'y a aucune archive des publicités que diffuse Facebook, il est impossible de savoir ce qui a été montré et à qui. Impossible de savoir l'effet ni même de savoir qui a financé ces publicités et pour quel montant. Le référendum a été influencé dans la plus grande opacité. Le parlement anglais à demandé à Facebook ces données qu'il possède, mais il a toujours refusé car il y a de nombreuse infractions qui ont été commises via Facebook. En effet, les règles électorales limitent le montant des dépenses. Cette élection s'est presque exclusivement faite sur internet et cette règle n'est plus respectée à cause des boites noires que sont Facebook, Google ou Youtube. On ne connaît pas l’étendue, mais on sait que les derniers jours du vote, près de 750 000 livres ont été dépensés illégalement par le camp du "leave", vraisemblablement pour diffuser des publicités mensongères sur la Turquie rejoignant l'UE. Ces publicités n'ont pas été vu par la majorité, car le camps du "Leave" a ciblé des électeurs qui pouvaient être convaincus. C'est la plus grosse fraude électorale qui ait eu lieu en GB depuis 100 ans. Si on les découvre aujourd'hui, c'est parce que le parlement britannique a forcé Facebook à les lui fournir.

regardez dans la vidéo les exemples de publicités mensongères qui ont été diffusées durant la campagne

Il y a une autre infraction à la loi avec ce groupe d'homme autour de Donald Trump et Nigel Farage, en cours d'investigation car Aron Bank a financé la campagne du "Leave" mais impossible de savoir d'où provient son argent ni même s'il est britannique. Le brexit était l'expérimentation (la boite de pétri) utilisé pour l'élection de Donald Trump. Ce sont les mêmes personnes, les même entreprises, les même données, les mêmes techniques, le même usage de la peur et de la haine.

La haine et la peur sont diffusées dans le monde entier (en France, au Brésil, en Birmanie, en Nouvelle Zélande...) via des plateforme technologiques dont on ne voit qu'une toute petite fraction de l'activité. Carole Cadwalladr a découvert ces réseaux sous-terrain en investiguant sur les relations entre Trump et Farage au travers de la société Cambridge Analytica. Un ex-employé lui a expliqué comment cette entreprise qui travaillait pour Trump et le Brexit, constituait des profils politiques des gens pour identifier leurs peurs et mieux les cibler sur Facebook via des publicités. Ceci a été fait en collectant illégalement les profils de 87 million de d'internautes via Facebook. Cette investigation a pris près d'un an, sous la menace permanente du propriétaire de cette entreprise, le milliardaire Robert Mercer, qui est aussi un des financeur de la campagne de Trump. Au moment de publier l'enquête, en plus de Cambridge Analytica, Facebook a également menacer de poursuivre en justice si elle sortait. Mais elle a été publiée.

Carole Cadwalladr interpelle les dirigeants ou fondateurs de Facebook (Mark Zuckerberg), Google/Youtube (Larry Page, Sergey Brin), Twitter (Jack Dorsey) ainsi que leurs salariés et investisseurs. Il y a 100 ans, on utilisait un canari dans les mines pour détecter le monoxyde de carbone, gaz toxique mais inodore. Aujourd'hui, la Grande Bretagne (et le brexit) sont le canari de cette énorme expérimentation technologique que nous sommes en train de vivre. La grande Bretagne subit ce qui arrive à une démocratie occidentale lorsque des siècles de lois électorales sont mises à mal par la technologie. Notre démocratie est cassée, les lois électorales ne sont plus adaptées comme le rapporte un rapport du parlement.

Ces technologies extraordinaires sont une scène de crime dont leur créateurs ont les preuves. Inutile qu'ils disent qu'ils feront mieux dans le future. Si l'on veut avoir le moindre espoir que cela se reproduise, il est nécessaire de connaître la vérité. Si vous pensez que ce ne sont que quelques publicités et que les gens sont assez intelligents, n'en croyez rien car le vote du Brexit montre que nos démocraties sont cassées, car ce n'est pas de la démocratie de diffuser des mensonges dans l'ombre, payé par de l'argent dont on ne connaît pas la source. C'est de la subversion et Facebook, Google, Twitter... en sont les accessoires.

Le parlement de GB a été le premier à essayer de leur demander des compte et a échoué, car ils sont au delà des lois GB et de 9 parlements devant lesquels Mark Zuckerberg a refusé de se présenter et de répondre. La question est beaucoup plus importante que le brexit, l'élection de Trump, la victoire de la gauche ou la droite. Est-on encore capable d'avoir une élection sincère ? En l'état non.

Carole Cadwalladr demande à ces dirigeants si c'est ça qu'il veulent que l'histoire retienne d'eux : les assistants de la propagation de l'autoritarisme tout autour du monde ? Car la même technologie qui connecte les gens est en train de les éparpiller. La question posée à tous, est-ce que nous voulons les laisser faire pendant que nous jouons avec nos téléphone alors que les ténèbres nous recouvrent ?

Cette histoire est un combat pour les droits, et ce n'est pas un exercice, c'est un moment crucial. La démocratie n'est pas garantie et ce n'est pas inévitable. Nous devons nous battre et gagner. Nous ne pouvons pas laisser ces entreprises technologiques avoir ce pouvoir sans contrôle. C'est à nous de reprendre le contrôle.

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vendredi 14 décembre 2018

Le nombrilisme comme revendication sociale

Le mouvement des gilets jaunes est une illustration d’une mutation profonde de la revendication et de ses formes. Nous passons d’une revendication collective, éventuellement pour un groupe, à une revendication individualisée, presque nombriliste : le moi l’a remporté sur le nous, le présent sur le futur.

Si ce processus ne date pas d’hier, les nouveaux usages auxquels donnent accès les outils que sont les réseaux sociaux permettent de regrouper des individualismes sans les fédérer, et le mouvement des gilets jaunes en est la parfaite illustration. Chacun revendique pour son intérêt propre comme le démontre la liste au père Noël de leurs revendications. L’intérêt général ne fait pas partie de ces revendications, donc l’accroissement de la dette n’est pas un problème, l’entrisme des groupuscules extrémistes et complotistes n’est pas un problème, les conséquences sur l’économie et les autres citoyens n’est pas un problème, tout comme les casseurs ne semblent pas non plus être un problème. Quant on revendique pour soit même, pour sa petite personne, les conséquences sont forcément pour les autres. La déresponsabilisation est totale.

Pour les syndicats, dont l’identité est le « nous », cette évolution vers le « je » est mortifère. Faut-il qu’ils suivent cette évolution ou au contraire la combattre ?

Il me semble, mais ce n’est que mon avis, que s’ils s’engageaient dans une démarche d’individualisation de la revendication, comme pourrait leur permettre les outils numériques, les syndicats perdraient toute leur légitimité. Non pas celle des urnes qui est faible, mais celle d’être un interlocuteur, un corps intermédiaire dont la présence est justifiée par la défense de l’intérêt général.

Jamais un mouvement éruptif, disparate et ponctuel comme les gilets jaunes ne pourra se prévaloir, de défendre l’intérêt général sur le temps long et avec une vision globale.

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vendredi 7 décembre 2018

Apprenons à partager les ressources pour sauver le vivant | Gaël Giraud | TEDxTours

Gaël Giraud, lors d'un évènement TedX, s’engage pour alerter et proposer des solutions face à l’urgence de réformer profondément les systèmes destructeurs qui régissent nos sociétés.

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mercredi 28 novembre 2018

Transition écologique

La transition écologique, un projet de société, affaire de tous, pas que des écolos...

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jeudi 28 juin 2018

La science dans le film Avatar

J'ai regarder à nouveau le film Avatar l'autre jour et j'y ai vraiment pris du plaisir. Lors de la première fois que j'ai vu ce film, le scénario m'avait semblé un peu trop manichéen, avec des gentils très gentils et des méchants très méchants. Au 4ème visionnage, c'est toujours vrai, mais on regarde d'autre chose: la beauté de l'univers est exceptionnel et la philosophie des Navi très inspirante. Quant on connais l'histoire, on se prend à regarder comment elle est racontée, comment elle est mise en image, et on découvre des détails au milieu des clichés bourrin faits pour que tout le monde puisse suivre une intrigue simple.

Bref j'ai adoré replonger dans cet univers. Avec le 5ème élément, c'est un de mes film de science fiction préféré.

Un petit lien très sympa sur la science dans Avatar.

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dimanche 2 juillet 2017

Petits gestes écologiques et économiques

Avoir une vraie démarche de protection de l'environnement dans sa consommation n'est pas toujours à la porté de tous, car plus on veut être puriste, plus le coût augmente.

Pour certains achats, choisir un produit créé en respectant l'environnement (les gens ou la planète) est facilité par le fait que le produit a une valeur intrinsèque du fait de son mode de production. Dans ce cas il n'y a pas de comparaison avec les produits issus d'une chaîne de fabrication non respectueuse. Par exemple, des produits de l'artisanat, des aliments bruts et sans traitement, des denrées inexistantes des processus industriels ou tout simplement à peine rentable.

Par contre il existe des produits où l’exercice est beaucoup plus dur. Typiquement dans le domaine de l'électronique c'est quasiment impossible. Il existe bien le Fairphone qui se veut respectueux de l'environnement: entièrement réparable, issu de matières premières ne provenant de pays en guerre. C'est une noble idée, mais le prix est juste exorbitant en regard des performances et fonctionnalités.

J'ai découvert une autre manière de lutter contre le problème de l'électronique qui ne respecte pas l'environnement: le recyclage. En achetant un téléphone d'occasion, non seulement je fais des économies, mais en plus en prolongeant la durée de vie d'un appareil, son impact écologique relatif est réduit: les conséquences environnementales d'un téléphone qui dure 4 ans sont moindres que celles de 2 téléphones qui durent 2 ans.

Et donc je suis devenu fan de backmarket, une plateforme de revente de matériel électronique d'occasion. Le principe est simple, les revendeurs professionnels d'appareils d'occasion, enregistrent les modèles qu'ils ont en stock selon une grille d'état de l'appareil. Ensuite avec le moteur de recherche, vous cherchez le modèle et tous les appareils dans tous les états apparaissent.

J'ai acheté 2 smartphones comme ça et pour l'instant j'en suis très content: un Galaxy S5 activ susceptible de résister à ma fille et pour moi un S6 edge+. Pour mon téléphone qui était encore en vente neuf, à ce moment là, c'était moitié prix, avec juste quelques rayures.

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jeudi 21 avril 2016

Consumérisme, vie sociale et énergie

Une très chouette animation. Chacun pourra remplacer le symbole de la prise électrique par ce qu'il veut, une connexion au net par exemple...

Cycle from Kel San on Vimeo.

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jeudi 8 octobre 2015

Les vieux sont à la manoeuvre

Je ne voudrais pas être défaitiste, mais on dirait que dans certains pays les vieux ont déjà gagné la bataille de la natalité

Pour revenir à la France, le problème n'est pas aussi aiguë, mais la tendance est là. J'en causai déjà précédemment au sujet de la représentation politique qui est intrinsèquement au mains des seniors, et ce n'est pas prêt de changer, avec à mon sens un glissement vers une gérontocratie.

L'autre aspect bien sûr concerne les retraites et notre système de soins dont les équilibres financiers sont mis en péril par leur mode de financement hérité de l'après guerre. Si vous avez la patience, il y a un intéressant billet à lire, très complet et très accessible: Financement des retraites : étude complète et sans complaisance.

Comme disait Raymond Devos, ne prenez pas trop de coup de vieux, car à force on en meurt.

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lundi 31 août 2015

Opération de sensibilisation à la consommation de l'eau

Comme beaucoup j'imagine à St Laurent du Var, j'ai reçu il y a quelque temps un kit d'économie d'eau distribué gratuitement dans les boites aux lettres. Il se compose de 2 mousseurs qui se mettent à la sortie des robinets. Ajouté à un robinet, ils ajoutent des bulles d'air dans l'eau et réduisent le débit d'eau. Le jet du robinet, à donc le même volume, mais une partie de l'eau est remplacée par de l'air.

Je suis assez dubitatif quant à l'efficacité de telles actions. En fait ce qui me dérange le plus, c'est de laisser à penser qu'une quelconque économie est possible avec ces mousseurs. Certes il n'est pas faux que sur le robinet sur lesquels ils sont placés il peut y avoir une réduction de la consommation de 30 à 50%, mais ce n'est pas l'eau des quelques robinets qui représente la plus grande quantité d'eau consommée dans un logis:

  • La chasse d'eau des toilette est une des première source de consommation.
  • Les douches et bains.
  • Les machines à laver, le linge ou la vaisselle.
  • L'arrosage pour ceux qui ont un jardin.

Du coup le lavabo dans lequel on se lave les dents ou les mains, et qui est le seul de ma maison sur lequel le mousseur s'adapte (l'évier ou le bain n'ont pas les mêmes sorties), ne doit pas représenter grand chose dans la consommation totale. On se rappel aussi que même si au prix d'efforts importants je réduisais ma consommation d'eau, la compagnie d'eau s'est fait fort de faire évoluer les contrats pour que 70% de ce que je paye soit de l'abonnement et que la consommation représente que dale dans leurs revenus.

Chez moi, notre consommation d'eau est environ 40% inférieur à la moyenne nationale, alors économiser 50% de 6% de ma consommation totale qui est déjà 40% inférieure, ça doit faire environ un litre par an. Au prix du m3, il va me falloir 50 ans pour amortir le mousseur si je l'achète dans le commerce.

L'idée de cette campagne est bonne, mais la réalisation me semble incomplète, car ce n'est pas un mousseur qui va changer les choses, mais un changement de pratique globale qui doit être mis en œuvre dans les foyers gros consommateurs. Donc certes j'apprécie le cadeau de la mairie, mais j'ai franchement un doute sur l'intérêt pour la collectivité de ce cadeau qui m'est fait !

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