L'enjeu du logiciel libre

En période électoral, il est normal d'interpeler les candidats sur ce qu'ils comptent faire pour telle ou telle problématique s'ils sont élus. Hervé Caël, candidat à la mairie de Nice, s'est tourné vers moi pour avoir quelques éclaircissements sur "l'enjeu du logiciel libre" et notamment pour savoir s'il devait signer ou pas le pacte du logiciel libre.

Voici la réponse que je lui ai fait, à lui et à quelques autres candidats du MoDem :

Je vais essayer de vous faire une réponse complète à destination des profanes pour que vous puissiez signer en conscience ce pacte, que je soutien TOTALEMENT pour ma part (donc vous excuserez le parti pris).

1) Ce à quoi vous vous engagez en le signant (le texte original)

Je m'engage donc à

(a) Encourager les administrations, établissements publics et collectivités territoriales à développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts ;

(b) Défendre les droits des auteurs et des utilisateurs de logiciels libres, notamment en demandant la modification de toute disposition légale fragilisant ces droits et en m'opposant à tout projet ou proposition qui irait dans ce sens.

2) Explication

(a.1) Standards ouverts :

  1. Un format ouvert est par exemple un document PDF, une image JPG, une page web HTML : les infos techniques pour les créer et les lire sont disponibles et libre de droit, donc n'importe qui peut créer des logiciel les utilisant. On les retrouve donc sur tous les ordinateurs, sans aucun droit à payer à quiquonque.
  2. un format non ouvert (propriétaire) est par exemple DOC, MP3, DIVX : une partie des informations pour les lire ou les créer ne sont pas disponibles ou il y a des restrictions d'utilisation ou des droits à payer pour s'en servir.

=> Tous ce qui est publique doit donc ABSOLUMENT utiliser des formats ouverts :

  • pour que TOUS les citoyens y aient accès sans avoir à acquitter des droits,
  • pour que les données produites par les services publiques puissent être archivées et partagées indépendamment du logiciel qui a servi à le produire (logiciel qui peut avoir disparu par exemple).

(a.2) Logiciels libres :

L'administration dépense de l'argent pour ses logiciels, soit pour les acheter tout fait, soit pour s'en faire faire sur mesure, soit en interne pour les fabriquer. Cet argent étant publique, il est logique que :

  1. elle choisisse des logiciels gratuits lorsqu'ils existent pour le même service.
  2. elle rende disponible à tous ceux qui la finance les logiciels qu'elle aurait créer ou fait créer (partage entre administration ou avec les administrés).

(b) Favoriser les logiciels libres

Les opposants à ces logiques sont les firmes comme Microsoft pour qui les états sont des vaches à lait. Toutes ces grandes entreprises opposées aux formats ouverts et aux logiciels libres font du lobying pour des amendements dans les lois ou la signature de contrats d'exclusivité avec les administrations.

=> les élus doivent êtres vigilants pour garantir l'intérêt général et s'assurer que leurs dépenses logiciels ne se fasse pas à fond perdu. Ce peut même être un projet de développement de mise en commun de ressources pour un département (cantonale) ou une communauté d'aglo (municipale). C'est l'objet de ce message de sensibilisation.

Pour signer le pacte

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

Commentaires

1. Le jeudi 21 février 2008, 23:24 par P-E

salut Cedric c Pierre-Emmanuel, je ne sais si tu te souviens de moi ( je suis colistier de Nice-Arc-en-ciel). Ton blog est vraiment super et la comparaison entre 1984 et Salles géniale. Bonne chance pour la suite.

2. Le vendredi 22 février 2008, 07:42 par bill

Concrètement, Microsoft va appliquer les quatre grands principes d’interopérabilité suivants :

· Garantir l’ouverture et l’accès à ces produits ;
· Promouvoir la portabilité des données ;
· Améliorer le support des standards de l’industrie ;
· Favoriser les engagements avec l’industrie y compris les différentes communautés open source autour des questions d’interopérabilité et de standards.

Lire
www.microsoft.com/presspa...

3. Le vendredi 22 février 2008, 10:22 par Cedric Augustin

Microsoft ne garantira jamais l'interoppérabilité, se serait se tirer une balle dans le pied, puisque c'est ce qui lui permet de garder captif ses utilisateurs.

Le jour où les produits Microsoft ne saboteront pas les format ouvert sera un grand jour pour la liberté des utilisateurs. Pour mémoire:

* Microsoft a saboté Java en créant une machine virtuelle java pour windows qui était incompatible avec les spécifications Java.
* Microsoft est incapable de fournir un navigateur web qui respect les standards édictés par le W3C et qui même fait des fantaisies avec les protocoles du net.
* Microsoft refuse que sa suite office implémente en standard le format Open Document qui permettrais enfin de le mettre en concurrence avec les autres suites bureautique.
* etc...

Donc ces annonces de Microsoft existent depuis plus de 2 ans et pour chaque pas en avant vers l'interopérabilité, il y a immédiatement 2 pas en arrière : lorsqu'ils ont diffusé le nouveau format de sauvegarde des données de leur suite bureautique, immédiatement derrière une floppé de limitation a été servie en même temps (brevets, flou sur les évolutions, lobying pour certifier un format concurent d'Open Document...).

Toutes les avancées de Microsoft dans le bon sens sont obtenues justement grâce à une vigilance accrue des utilisateurs, notamment des décideurs.

C'est tout le sens de cet appel.

4. Le dimanche 24 février 2008, 23:44 par Bill Gates

cet article ne laissd personne indfiferent :D

5. Le lundi 25 février 2008, 13:03 par Sand

Mangez des pommes ! ;)

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet