Le militant et le citoyen

Il y a quelques temps je répondais, encore, sur la thématique de l'influence des blogueurs (c'est le marronnier de la blogosphère) à la suite du billet d'Eric évoquant, entre autre le désengagement.

Pour résumer, je pense que l'on peu comparer un blogueur à un concierge virtuel d'un hôtel. Certain sont dans des immeubles de 3 étages, d'autres des ensembles de tours. Le blogueur s'adresse à quelques personnes connectées.

Depuis sa conciergerie virtuelle, le blogueur papote avec les gens de son immeuble (les lecteurs fidèles) et les passants de la rue. Mais cette métaphore a une limite. En effet, le blogeur échange avec d'autres blogeurs, concierges de leur petit bout d'internet. Les concierges vivent donc dans un immeuble et travaillent à temps partiel dans d'autres immeubles.

Utilisation de la blogosphère par les politiques

Il ne faut pas confondre le militant et le citoyen. Le militant (politique, syndical, associatif...) est un citoyen consommateur récurent d'information et naturellement connecté. Il est en général acteur. Le citoyen non militant est un consommateur occasionnel non acteur.

Les politiques ne confondent pas les 2. Ils essaient "d'utiliser" les premier pour toucher les seconds. La blogosphère que l'on sait absolument non représentative de la société, est un réseau médiatique comme l'est la médiasphère parisienne. Il ne viendrait à l'idée de personne de dire que les journalistes sont représentatifs de la population, mais ils ont le potentiel de toucher toute la population pris dans leur ensemble.

Il ne faut pas parler de poids disproportionné. C'est juste un réseau médiatique qui est représentatif de ce qu'il est. Un éditorialiste touche 20000 lecteurs, un blogueur 50 à 500. Et surtout, le premiers lit le second...

A lire : l'aristocratie des followers

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Commentaires

1. Le dimanche 5 avril 2009, 22:36 par Eric

Intéressante, ta distinction entre:

1) le militant
2) le citoyen

J'ajouterai aussi:

3) le consommateur

Tu parles en effet de consommateur d'information.

D'un autre côté, tu parles de l'homme politique qui agit avec les armes du marketing (cible, campagne, stratégie).

D'où je suggère qu'Internet est avant tout un objet conçu pour le consommateur. Un peu moins pour le citoyen et le militant. Pour devenir complètement citoyen, il faut donc lutter contre le consommateur qui est en nous, on dirait.

2. Le lundi 6 avril 2009, 12:42 par Cedric Augustin

@Eric : je ne partage pas ton idée qu'internet est conçu pour le consommateur. On utilise pas encore internet comme un micro-onde, il y a une courbe d'apprentissage non négligeable et beaucoup d'espaces sont absolument à des années lumière des intérêts du consommateur (technique, spécialisé, partage...), et recouvrent d'autres besoins et démarches qui ne sont pas du domaine de la consommation.

J'aime bien le terme de consomacteur pour qualifier le web, qui illustre bien la différence entre le consommateur façon télévision et le chercheur façon internet, occasionnellement contributeur.

3. Le mardi 7 avril 2009, 23:36 par Eric

Je le déplore, mais c'est comme ça. Les vrais usages des gens, c'est aller sur le site sncf pour acheter des billets, télécharger des videos, de la musique, aller sur myspace, facebook. Tout le monde n'est pas un programmeur qui maitrise la technique.

Mais d'autres usages sont possibles que celui de patapouf devant sa télé.

Voir à ce sujet les derniers livres de Bernard Stiegler. Des choses sont à inventer...

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