La violence, la police et notre potentiel d'indignation

Quelques réflexions sur les violences policières, dans le fil Twitter repris ci-dessous:

Je ne suis pas loin de penser comme dans ce pouet, que la police est intrinsèquement violente, car cela fait partie de sa mission. Il me semble que la société le tolère moins, tout en ayant une minorité qui veut en faire un argument politique.

Assez paradoxalement la société n'accepte plus légitimement la violence et l'inconfort, mais nous sommes abreuvé de représentation violente et malsaine de la société via les films et séries, les chaînes d'info continue ou les réseaux sociaux.

Nos médias nous placent dans une schizophrénie permanente en faisant de nous des spectateurs permanents de la violence pour utiliser mercantilement nos émotions, et nous exhortent avec les mêmes leviers émotionnels et mercantiles à la refuser.

Tout comme le temps de cerveau disponible que se partagent les médias, je pense qu'il y a aussi un potentiel d'indignation ou de réaction/indifférence à la violence, que media, politiques ou cinéastes se battent pour exploiter chez chacun de nous.

Je n'aurais jamais pu être policier, pour moi c'est un des métier les plus dur qui existe et pourtant tellement indispensable. Nos policiers, policières et gendarmes sont exposés en permanence aux pires facettes de la société et des êtres humains. Comme si cela ne suffisait pas, il faut en plus assurer une mission de maintien de l'ordre qui implique qu'ils et elles fassent peur aux citoyens. Face à des citoyens qui ne se laissent pas faire, la violence fait partie de leur moyen de remplir leur mission. De mon point de vue, la mission confiée aux forces de l'ordre est violente pour eux et implique la violence vis à vis des autres.

Cette violence dites légitime, que l'on tolère chez les forces de l'ordre à un corollaire, la sécurité des biens et des personnes, la paix, le respect des règles, comme le rappel le président à un policier qui l'interpelle pour obtenir son soutien:

Les propos du Président @EmmanuelMacron sont impeccables: les forces de l'ordre sont nécessaires et doivent être soutenues, mais les individus qui les composent doivent respecter les règles et s'ils font des conneries ce doit être dit (et sanctionné)
Lien vers la vidéo

Sauf que nous avons changé d'époque. La violence, présente dans toute la société, est de moins en moins tolérée, ou du moins égoïstement quand elle est dirigés vers soit, alors que dans le même temps nous en consommons de plus en plus sur les média qui nous entourent (réseaux sociaux, film, séries, chaînes d'information...) et que nous en produisons de plus en plus, notamment dans la manière de communiquer: d'abord via les outils numériques, puis dans le langage parlé entre amis et enfin à destination d'inconnus ou de représentants de quoi que ce soit.

C'est pour cela que je parle de schizophrénie, puisque d'un côté nous sommes demandeur de violence en tant que spectateur, producteur dans nos communications, et de l'autre nous la refusons, même lorsqu'elle est supposée être légitime.

Partager Partager ce billet sur les réseaux sociaux

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet