Votez, il en restera quelque chose

J'ai reçu comme tous les adhérents du MoDem une missive m'invitant à voter pour entériner ou pas la nomination par "le national" des têtes de liste pour les élections européennes. J'ai bien failli ne pas voter, car ce vote même m'apparait comme une anomalie.

Je m'interrogeai en lisant la missive m'appelant à voter et puis j'ai lu le billet d'Hervé Torchet qui exprime aussi à sa façon son sentiment de malaise. A quoi rime ce vote ? Soit on demande leur avis aux adhérents, soit on ne leur demande pas. Dans le premier cas cela implique une campagne interne, dans le deuxième cas on explique pourquoi on ne leur demande par leur avis. Ce vote, couteux en plus, ne sert à rien et ne fait pas avancer la démocratie interne.

Alors bien sûr, le vote était accompagné d'une analyse complète et intéressante du contexte du prochain scrutin, mais cela reste un outil de décision pour désigner les têtes de liste, pas vraiment une raison d'appeler les adhérents à voter sur ce texte. Il est cependant intéressant pour une foi qu'un tel document soit mis à la disposition des adhérents.

Il y a une autre anomalie notée lors de cet appel à voter. Le document soumis fait un lien direct de filiation entre l'UDF et le MoDem. Or au quotidien, je peux vous dire que les 2 entités sont réellement différentes, du moins localement. La question que pose se document pourrait être de la différence entre ces 2 entités telle qu'elle est perçu tout en haut de l'organigramme de notre mouvement ?

Ce n'est pas grand chose, mais c'est dommage. J'aurais aimé me réjouir de la mise en place d'un outil moderne de consultation de adhérents, au lieu de ça je chipote sur des vétilles démocratiques ou d'identité.

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Commentaires

1. Le lundi 9 février 2009, 11:18 par Pierre Guillery

Le verre à moitié plein, ou à moitié vide... Un outil efficace (même s'il faut encore s'assurer que tout le monde est dans la base de données...) pour consulter les adhérents, c'est une chose - c'est mieux qu'avant. (Et oui, ça coûte un peu d'argent, mais pas beaucoup plus qu'envoyer hors du siège 10.000 prospectus mal conçus que personne ne distribuera). Ensuite, la vraie question, c'est : qu'est ce qu'on fait de l'outil. Quelles questions on pose ? Là, vrai, on nous a demandé d'approuver en bloc, sans discussion, une liste de noms. Moi aussi j'ai trouvé ça, hum, surprenant. Mais je crois qu'il faut remettre tout ça dans le contexte. En France ou ailleurs, un parti c'est une machine à faire élire des gens - en l'occurrence un homme. L'équilibre est dur à tenir entre le 100% démocratie (que nous n'avons pas au Modem, pas plus qu'à l'UDF avant - mais que les autres n'ont pas non plus) et la totale opacité.

A noter quand même que les votes blancs sont comptabilisés, et que Bayrou a dit hier à la conférence nationale (enfin à la Mutualité) qu'il y a avait 7% - avec 5% de "non", ça fait 12% d'opposition interne. Et c'est le type qu'on met en cause qui l'annonce. Alors, si cet outil ne sert qu'à ça : qu'il soit la mesure de l'opposition. J'imagine que si d'aventure les non+blancs venaient à être majoritaires, les choses devraient changer... Hum ?

2. Le lundi 9 février 2009, 12:29 par Cedric Augustin

Ahhhh, mais c'est vachement important ça comme information : les votes blancs ont été comptabilisés dans le résultat. Si cela devient la norme c'est une avancée démocratique majeure. Le mettre en place en interne autorise une contestation constructive, à savoir tenir compte du fait que la question ne permet pas à chacun de s'exprimer. Je hais par principe le vote utile, car c'est mépriser la singularité du votant.

3. Le mardi 10 février 2009, 14:05 par Pierre Guillery

Hum, je sens de mla frustration là... :) la singularité du votant, c'est bien. Mais dans un système dans lequel les votes sont amalgamés en faction, majorités, etc, il faut savoir (peut être) faire des concessions. Ou, alors, c'est quoi le système alternatif ?

4. Le mardi 10 février 2009, 19:41 par Cedric Augustin

Je suis un farouche défenseur de la reconnaissance du vote blanc. C'est une liberté supplémentaire donnée à l'électeur d'exprimer autre chose. Que ce soit dans un référendum ou une élection, le vote blanc "reconnu" permet de dire qu'aucune des proposition n'est satisfaisante. Aujourd'hui, le vote blanc ne présente aucun intérêt puisqu'il est comptabilisé avec l'abstention et va donc au vainqueur.

Je dis tjs que le jour ou un maire est élu avec 30% face à 50% de vote blanc au second tour, ni lui ni son opposant qui a 20% ne peuvent plus ignorer qu'ils n'ont aucune légitimité et qu'ils doivent la gagner. Alors qu'avec 66%, il se croit tout permis, absout de ses incompétences par le suffrage universel.

Le vote blanc reconnu est le moyen de motiver les électeurs et c'est très important. La prochaine élection européenne va encore nous le rappeler...

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