Je disais il n'y a pas très longtemps à François Bayrou, qu'il m'était assez désagréable finalement d'être en accord sur tout avec lui, surtout lorsque l'on se considère comme moi comme un esprit critique. Il a réfléchi quelques seconde et m'a répondu "Ça énerve".

Mais je viens de retomber sur un sujet de désaccord que j'ai avec lui: le mariage des couples homosexuels.

Il a évolué depuis 2005, et même beaucoup évolué, en passant progressivement d'un constat de problème à une prise de position sans ambiguïté. Dans ses discours et ses propos lors de la campagne de 2007, il reconnaissait l'inégalité dont était victimes les couples homosexuels[1] et surtout il reconnaissait l'hypocrisie qui consiste à permettre l'adoption par un(e) célibataire, mais pas par le conjoint/la conjointe pacsé(e) de l'enfant de son ami(e), et encore moins pour un couple homosexuel sans enfant. Mais sa position restait technique et fiscale.

En prenant clairement position pour une égalité totale des droits et donc par extension à la possibilité à l'adoption, il ne laisse plus de marge à l'interprétation. Il ne reste plus que le symbole du mot "mariage" qui diffère entre le mariage entre un homme et une femme et le contrat d'union civile pour des couples de même sexe qu'il propose.

Cette différence est à la fois pas grand chose et beaucoup. Pas grand chose dans la mesure où cela permet d'atteindre le but rechercher pour les couples homosexuels, à savoir une reconnaissance totale d'un foyer avec ce que cela implique comme droits et devoirs. C'est encore beaucoup, car justement ce sont souvent les symboles qui marquent la société et sur laquelle nous nous retrouvons.

Je pense cependant que comme le PACS en son temps a été une étape pour faire accepter les couples de même sexe, et a permis justement de les faire disparaître, ce qui est une des demandes des homosexuels, ce contrat d'union civile, peut être la dernière étape vers un mariage pour tous, comme cela se fait dans d'autres pays européens.

François Bayrou dans TÊTU: «Accepter la différence, ça vaut dans les deux sens»

Note

[1] Héritage, logement, fiscalité...