Peut-on transposer au logiciel propriétaire le modèle économique du logiciel libre ?
Par Cedric Augustin le jeudi 29 novembre 2012, 00:51 - Internet - Lien permanent
En effet, beaucoup d'éditeurs de logiciels sont effrayés par les caractéristiques des licences des logiciels libres, dites virales. La licence la plus connue, la GPL impose de redistribuer les sources du logiciel lorsqu'on le modifie. Ce qui veut dire que si vous créer des morceaux de logiciels qui s'appuient sur du logiciel libre, vous devez fournir le code source de votre logiciel.
En fait ce n'est pas tout à fait vrai, car il existe plein de variantes des licences libres, dont certaines qui n'imposent pas ce genre d'obligation. Mais il n'en reste pas moins qu'à la base un logiciel libre est fait pour le rester.
Du coup, le modèle économique du logiciel libre est rarement le logiciel lui même. En effet comment vendre un logiciel qui peut facilement être télécharger sur internet "gratuitement"[1]. C'est donc ce qui gravite autour du logiciel qui se monnaye, et non le logiciel lui même:
- Personnalisation,
- Développement de modules spécifiques,
- Installation,
- Formation...
Hors il n'y a pas de raison qu'un logiciel propriétaire[2] ne puisse pas être rentable selon le même modèle économique.
Ainsi le logiciel lui même n'a plus de valeur marchande[3] et devient un support pour la vente de service.
C'est clairement la tendance lourde vers laquelle l'industrie du logiciel évolue. Il n'y a qu'à voir IBM qui vend du service et du matériel, Google qui fourni des services mais pas des logiciels, les jeux qui sont payant pour se connecter à des services de mise en réseau...
Cette tendance se retrouve dans d'autres domaines:
- Renault ne veut plus vendre des voitures mais du transport, tout comme la SNCF qui ne veut plus vendre des places de train mais du voyage.
- On nous propose d'acheter du droit à écouter de la musique et non plus des disques.
- Les vendeur d'énergie veulent nous vendre du confort et plus des watt.
- Les entreprises achètent du service de mise à disposition d'ordinateur, incluant la maintenance, le remplacement et les logiciels, mais plus des ordinateurs et des licences de logiciel.
Tout ceci ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de logiciel ou de voiture ou de disque, mais que ces éléments ne sont plus qu'une des briques de ce que l'on achète. Donc oui, le modèle économique du logiciel libre est totalement transposable au logiciel propriétaire.
Notes
[1] On peut vendre du logiciel libre, mais comme n'importe qui peu le redistribuer une fois qu'il a les sources, il est peu probable qu'il reste payant longtemps.
[2] Un logiciel propriétaire, ou privatif, est fourni gratuitement ou moyennant finance sans ses sources et donc sans les moyens de le modifier ou le vérifier.
[3] même s'il possède une valeur intrinsèque liée aux milliers d'heures de travail qu'il a fallu pour le réaliser.
Commentaires
sur le principe oui effectivement, mais met toi à la place des éditeurs de logiciels: le produit immatériel, le soft pour faire court, a couté à l'entreprise qui a investit dessus (les salaires des développeurs, la comm', les charges en général.) il est donc difficile de faire comprendre à un chef d'entreprise qu'il peut réaliser son retour sur investissement sur autre chose que sur les ventes de ce produit. cela implique que les marges des prestations associées soient suffisamment importantes pour couvrir non seulement le cout direct de la prestation (le cout du formateur, les déplacements etc) mais également un part définie, un tantième de l'investissement initial du logiciel base. jusque là je suis d'accord avec toi, c''est faisable.
toutefois et c'est là qu'en france sa pose problème...c'est qu'il faut aussi que la société ai une gestion suffisamment pointue, rigoureuse et analytique pour pouvoir fournir l'investissement nécessaire au développement du logiciel base. et là ben c'est pas gagné...
sinon oui c'est faisable et on y arrive de plus en plus avec les packages logiciel/accompagnement (je pense à achval gestion puisque c'est le mien et que je fonctionne déjà comme ca)...
En fait, le logiciel n'a de valeur marchande que lorsqu'il est unique. Plus sa diffusion est massive, moins il n'a de valeur, puisque l'on divise son coût par le nombre d'acheteur. A partir d'un certain seuil de diffusion, la valeur du logiciel devient négligeable.
Une entreprise qui viserait un marché de masse pourrait donc bâtir son business plan sur un amortissement rapide du coût du logiciel, et utiliser la gratuité du logiciel comme amorce afin d’acquérir des clients. C'est un peu comme un investissement publicitaire.
pour cotoyer pas mal de chef d'entreprise dans le domaine du software, la mentalité n'en est pas encore là... comment pourrait on développer cette facon de penser?